L’arthrite aux vieux travailleurs !
Papa Daerden a fait assez de foin au ministère des pensions pour nous faire peur quant au paiement des pensions futures. Il a – si ma mémoire est bonne – parlé de 2015, comme date butoir à l’actuel système.
Si son bois de rallonge est le même que celui de l’état des routes wallonnes dont il fut responsable, on peut craindre le pire pour les retraites.
Coïncidence, on entend le même son de cloche dans un pays comme la France. Devrions-nous passer de la simple préoccupation à l’inquiétude ?
Cessons de nous faire avoir peur, malgré une certaine complicité des partis sur « l’imminence du danger », demandons-nous plutôt à quoi attribuer cette unanimité ?
La première chose qui vient à l’esprit, c’est l’absurdité de ce qu’on entend sur les retraites, les chiffres que l’on annonce avec le vieillissement de la population, la déroute assurée si l’on poursuit « comme ça » sans rien faire.
Peut-on imaginer un seul instant qu’un ministre dans une économie comme la nôtre nous dise que les caisses sont vides et que les pensionnés ne pourront plus recevoir leur pension ou, tout au plus, n'en recevoir qu'une partie ?
Mais, dans les huit jours qui suivent, il n’y a plus d’Etat !
On voit déjà l’effet produit en Grèce avec l’étranglement des petites gens qui remboursent à eux seuls la dette publique (1), alors que, c’est déjà suffisamment tragique, l’Etat va leur ratiboiser dans les 25 % de leur revenu.
Non. Ce qui se passe partout, c’est la volonté du pouvoir de faire des économies sur les plus faibles, afin que les gens les plus à l’aise reprennent une consommation « nécessaire » à la croissance. Cette dernière est déjà revenue aux USA et n’a jamais déserté la Chine. Par rapport à l’économie mondiale, c’est aussi bien l’Europe que la Grèce qui va mal.
C’est indigne de Daerden – encore socialiste aux dernières nouvelles – et avec lui les socialistes dont l’aigle de Mons en vedette, tiennent le même discours que la droite sur l’état des lieux quant aux paiements futurs des pensions.
Pour équilibrer les comptes et passer enfin à une pension décente des plus vieux de nos concitoyens, refondons l’ensemble des cotations et cessons de déverser des sommes astronomiques pour des pensions de gens qui ont eu la chance d’avoir des salaires énormes – et tant mieux pour eux – tout au long de leur vie professionnelle. Que, par exemple, les taux entre maxima et minima ne dépassent pas 3 ou quatre fois, la pension de base et que cet argent ainsi dégagé soit utilisé pour les pensions basses.
Puisque nos dirigeants ne sont pas fichus de rétablir l’équilibre entre le capital et le travail, il serait tout à fait légitime de mettre en place une taxation des très hauts salaires et des dividendes excessifs qui serait employée – dans une certaine forme de reconnaissance – à mettre un baume sur les vieux jours de ceux qui ont le plus contribué à notre prospérité au fond des usines qu’ils ont pour certains fréquentées près d’un demi siècle avant d’avoir droit à l’aumône qu’on n’est pas gêné de leur allouer, et que l’on assortit aujourd’hui de menaces pour l’avenir !
Cela aurait le mérite de restaurer un peu l’idée que nous nous faisons de la justice fiscale qui en a pris un coup depuis la crise de 2008 !
Et qu’on cesse de revenir sur l’âge légal de la pension qui serait augmenté d’un an ou deux, au détriment bien entendu de ceux qui ont commencé jeunes. Cela serait catastrophique pour beaucoup de travailleurs qui dans l’économie présente ne trouvent plus d’emploi vers la cinquantaine. La retraite – c’est un comble – accentue davantage les écarts de salaire de la vie professionnelle.
Jusqu’à présent, les gouvernements de coalition ne sont jamais parvenus à proposer au pays une politique juste et cohérente en matière de pension.
Il faut saluer la décision du SP de n’entrer dans le futur gouvernement que si on augmente les petites pensions.
Nous verrons ce qu’il en sera réellement après les élections.
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1. La TVA est la taxe parfaite pour saigner à blanc le plus grand nombre, car c’est une taxe fixe que payent les riches et les pauvres de la même manière. Augmenter la TVA comme la Grèce l’a fait est inique ! Quand on pense que le gouvernement grec se dit socialiste ; on a compris qu’il ne faut rien attendre de bon de leurs homologues belges au pouvoir.
L’Europe qui vient de dégager un beau paquet de milliards et s’apprête à constituer un fonds européens afin d’aider les pays en difficulté, part en réalité au secours des banques prêteuses à la Grèce qui, sans cette aide, se verraient à nouveau dans la situation de 2008.