On embauche dans les partis.
On se met à la place de Jean-Denis Lejeune qui après ses malheurs que nous avons toujours en mémoire, s’est littéralement retrouvé dans les milieux « branchés » où un salaire d’ouvrier carrossier de la ville de Liège à valeur de pourboire
Après des tribulations sur les moquettes du pouvoir, il était quasiment retourné à la case départ et on se disait comme il serait dur pour lui de retrouver le petit marteau des débosselages.
Sa vente au plus offrant de sa faculté de faire des voix avait choqué dans le monde politique, dans lequel pourtant on n’est pas à une hardiesse près. On trouvait cette démarche indécente. Quoi, se disait-on, voilà quelqu’un qui peut aussi bien défendre un projet MR, qu’un projet socialiste, écologiste ou chrétien ! C’est que les citoyens ne se sont pas encore rendu compte que les partis sous l’emprise de l’économie se ressemblent désormais comme des frères siamois.
Il s’agissait donc pour un citoyen redevenu ordinaire mais bénéficiant toujours d’une certaine potentialité lors d’élections de trouver un job valant trois ou quatre salaires de carrossier.
Démarche humaine et qui se comprend. La solidarité de classe jouait contre lui.
Et puis on se disait aussi que cette mise à l’encan des quelques milliers de voix de préférence possibles allait faire réfléchir les présidents de parti. Jean-Denis Lejeune pouvait être le boomerang qui allait leur revenir à la figure !
C’était sans compter sur Joëlle Milquet.
C’est du donnant-donnant pour la patronne. Lejeune sera placé à un « poste de combat » entendez par là que, s’il est élu, il ne le devra qu’à sa notoriété, celle du fonceur courageux qui a fait beaucoup pour la jeunesse, mais aussi, sous-jacente et qui n’ose pas se dire, « celle du père de la petite » et ça, c’est moins reluisant. Encore que sincèrement, je ne pense pas qu’il ait pu faire ce calcul-là, mais d’autres le feront à sa place.
Milquet est certaine que l’opinion publique, si elle s’emballe vite, oublie tout aussitôt son emballement.
On verra par la suite si elle a eu raison.
C’est la mode aujourd’hui et c’est « porteur » d’appeler à la rescousse le vedettariat de notre belgitude. Cela économise des frais de publicité, puisque les vedettes sont leur propre affiche ; même si nous avons affaire à des gens qui font de la politique comme on fait speaker de radio ou coureur cycliste, nous avons aussi en activité des avocats en grand nombre qui font de la politique d’avocat ; c’est-à-dire qui manient la langue de bois avec le résultat que l’on sait !
Fin de semaine, nous nous apercevrons que le CDH n’est pas le seul à dégotter l’homme sandwich providentiel.
Des bruits circulent au MR d’enrôler Hakima Darhmouch, la présentatrice vedette du JT de RTL-TVi. Les vedettes de la télé sont vues au fil des ans par des millions de gens. C’est un plus extraordinaire, aussi sont-elles sollicitées et nous verrons sans doute un jour des partis s’affronter comme le parti RTL contre le parti RTBF.
Il est important de le souligner : c’est qu’en se livrant à un parti, le journaliste de télévision nous met en pleine figure ce qu’il pense, c’est son droit quand il sera candidat, ça l’est moins au journal télévisé. Or, ce n’est pourtant pas toutes conversions rapides comme celle de Jean-Denis Lejeune. On pourrait donc penser que tel ou telle journaliste présentateur/trice du JT nous aurait promené sur une soi-disant neutralité.
En dernière nouvelle Hakima Darhmouch aurait résisté aux sirènes MR et à l’entregent mielleux du beau Brummell, alias Armand De Decker.
Grâce lui en soit rendue.
Déconvenue au MR, mais explosion du vedettariat au CDH, avec Enzo Scifo (peut-être ?) et Jean-Denis Lejeune, déjà cité.
Le Ps avait son boxeur, Milquet aura son footballeur, si celui-ci ne fait pas de la résistance comme Hakima.
Il paraît que c’est André Antoine qui a eu l’idée du footballeur afin de regonfler sa liste.
Il y aura d’ici la fin de la semaine d’autres surprises.
La pêche à la star sera-t-elle payante ?
Faire du tapin politique, n’est-ce pas tomber un cran plus bas ?
D’autant que ce n’est pas de cette manière qu’on fera participer davantage l’électeur à la vie politique.