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Sacrés Anglais ! Après des décennies d’une alternance Tories – New Labor, un vilain petit canard intitulé parti libéral démocrate vient compliquer le jeu des deux autres. Le comble, c’est qu’il n’y a pas franchement de différence entre eux. La notion « socialiste » n’existe pas en Grande Bretagne, contrairement à ce que l’on pourrait croire du Labor.
C’est donc une lutte du centre droit contre le centre gauche et du centre-centre !
On se demande même si Tony Blair qui a été pour la petite histoire quinze ans leader du Labor et premier ministre sans laisser une grande empreinte travailliste, n’est pas le digne continuateur de Margaret Thatcher ?
Sa mise à la retraite n’a pas nui à sa fortune. A défaut de laisser un grand souvenir au 10, Dowding street, il a depuis écumé les salles de conférence du monde entier. Ses tarifs varient entre 500.000 et 1 million d’euros par mois pour des discours, tenue de séminaire et autres speech d’improvisation.
Les Anglais conservateurs en diable, parangons du capitalisme pur et dur, voient la livre sterling partir en fumée dans une situation où ils apparaissent aussi endettés que la Grèce !
Simon Hoggart, le Woody Allen londonien, résume la situation « Comme ailleurs, on incrimine en vrac, la perte de sens civique, le système éducatif et la crétrinisation de la population par les médias ». L’Anglais moyen – mais attention, il tend à disparaître avec la classe du même nom - sent que le vent tourne, mais il n’est pas encore prêt à trouver le moindre défaut à la City. Bien entendu, les couches populaires n’en sont plus là. Depuis longtemps elles ont déserté le Labor Party. Elles errent d’un parti à l’autre ou elles ne votent pas. De toute manière, elles n’y croient plus.
C’est d’Angleterre qu’est venue l’idée de Sarkozy de détourner l’attention des gens sur des problèmes de sécurité, plutôt que de les entreprendre sur les réformes avec lesquelles le citoyen est en délicatesse.

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L’Angleterre est le pays le plus fliqué d’Europe, avec une prime à la délation, des caméras à chaque coin de rue et même, dernière trouvaille, des drones espions !
Scotland Yard a constitué un gigantesque dossier de fiches d’ADN, la loi Stop and Search permet de fouiller n’importe qui. Enfin le ministère des affaires sociales a mis à disposition des délateurs une ligne spéciale afin de dénoncer les tricheurs ! 55.000 personnes y ont été dénoncées sur un peu plus d’un mois !
La tenue sous pression des Britanniques d’une terreur de l’attentat, produit chaque semaine des attentats déjoués, dont une grande partie n’est pas réelle. Ce serait le paravent destiné à masquer l’aventure de l’ultralibéralisme qui a tourné court. La performance chiffrée a fait long feu. Le PIB a reculé de 5 %, alors que la moyenne européenne a été aux pires moments deux fois moindres.
L’humour baptisé anglais sur le continent et qui ne ressemble en rien à l’humour français, a fait place à un désespoir insulaire qui fait de Londres une capitale en deuil des beaux jours passés.
Les loyers y sont aussi chers qu’à Paris. Les employés qui travaillent dans la capitale habitent à une ou deux heures du centre.
On se doute bien que la situation ne pourra rester éternellement dans le caniveau ; certains bookmakers prennent des paris sur le degré suivant de déconfiture : la descente aux enfers d’un pays que le désordre économique projettera peut-être dans l’inconnu à la suite de la Grèce.
Une révolte au pays du libre-échange et du laisser faire pourrait signifier bien plus qu’ailleurs la fin des illusions de la mondialisation harmonieuse.
Maintenant que la livre est à la dérive, certains pince-sans-rire voudraient la voir disparaître au profit de l’euro ! Pourtant la tendance antieuropéenne est toujours bien implantée et il se trouve une majorité d’Anglais pour regretter la timide adhésion du pays à la politique de Bruxelles. C’est même à cause de ces courants insulaires que l’Europe, de traité en traité, traîne la patte et a du mal à se situer au milieu du désastre économique qui pend au nez de tous.
Les huiles de l’Europe sont dans la foulée chargée de tous les maux et particulièrement Herman Van Rompuy, dont les haïkus n’ont pas arrangé l’image de « serpillère humide » que lui a donnée Nigel Farage.
Il est vrai que l’Europe aurait dû écouter le général de Gaulle qui ne voulait pas des ennemis intérieurs. A présent que c’est fait, l’Europe a cru bon grossir de tous les pays qu’elle pouvait ; mais sans leur apporter une cohésion sociale et un avenir crédible.
Il ne serait peut-être pas mauvais que l’Angleterre poursuive ses critiques à l’égard du continent, ailleurs qu’à Bruxelles. Ce serait plus facile pour elle que pour la Grèce, puisque la « perfide Albion » est hors la zone euro.

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