Match making
- Allô, Adrien ?
-Est-ce que j’ai une gueule à m’appeler Adrien ?
-Je ne sais pas. Je ne vous ai jamais vu.
-D’autant mieux, puisque vous ne me connaissez pas.
-J’ai dû faire erreur.
-C’est ça.
-Allô, ne quittez pas. On vous passe votre correspondant.
-Pourquoi voulez-vous que je ne quitte pas ?
-…/…
-Quel correspondant ? Celui du FBI ?
-…/…
-Allez, salut !
-Allô, vous êtes bien José Goujon ?
-Non. C’est Antoine Styr.
-Ah ! bon.
-Allô, vous êtes bien Antoine Styr ?
-Puisque je vous le dis.
-Vous avez gagné une caisse de vin de Bordeaux.
-C’est Goujon l’ivrogne…
-…/…
-Tiens, on a raccroché.
-Allô, c’est toi mon Pierrot ?
-Non, mais vous avez une voix d’amoureuse.
-Je ne vois pas le rapport ?
-C’est bien dommage.
-Excusez-moi de le tromper… pardon de m’être trompée.
-Lapsus révélateur !
-Est-ce que ça vous regarde ?
-C’est à voir.
-C’est tout vu.
-Allô, la caserne des pompiers de Jambe ?
-Oui !
-C’est pas ça qui vous en fera une belle…
-Allô !
-C’est toi Jean-Nicolas ?
-Non, c’est la friteuse qui s’est enflammée.
-Ici, c’est la femme d’ouvrage de Mathilde. C’est une blague ?
-Non, c’est sérieux.
-Alors vous faites erreur ! Allais, Jean-Nicolas, fait pas le con…
-…/…
-Ici madame Merdoyan, vous avez une minute ?
-Je sais ce que tu vas me dire. Mais je n’y suis pour rien…
-Vous direz ça à mon mari.
-Mais enfin Isabelle.
-Je ne veux plus vous voir.
-Alors, pourquoi m’appelles-tu ?
-Pour vous dire que c’est inutile que vous m’appeliez encore. Et puis ne me tutoyez pas !.
-Vous m’appelez pour que je ne vous appelle plus !
-Parfaitement. Et je vous appellerai tant que je veux pour vous dire que vous ne m’appeliez plus.
-Henri sait tout ?
-C’est moi qui le lui ai dit.
-Pourquoi ça ?
-Parce qu’il a vu au compteur de la voiture que je ne pouvais aller que chez vous le mercredi.
-Et alors ?
-Je ne veux pas gâcher mon ménage.
-Mais, vous n’aviez pas besoin de le lui dire, puisqu’il l’avait vu au compteur !
-Ça ne fait rien. D’autant que ça ne vous regarde plus.
-Isabelle !
-…/…
-Allô, Javeaux d’Amay ?
-Non. C’est Simonet d’Esneux.
-J’aurais bien voulu parler à Serge Kubla.
-Le MR n’est pas ma tasse de thé.
-Je m’en fous.
-C’était pour quoi ?
-Je voulais lui dire que je l’encule !
-Qui ? Javeaux ?
-Non. Alain Mathot…
-Bref, vous ne savez pas et vous me faites perdre mon temps…
-Dis-le à qui tu veux de ma part…Je les encule tous, comme ça t’auras que l’embarras du choix. Et toi, je te pisse à la raie…
-…/…
-Je voudrais parler à Emile Zola, s’il-vous-plaît.
-De la part de qui ?
-Landru de Laroche.
-C’est pour quoi ?
- Pour savoir si ma cuisinière est réparée ?
-Pour le moment, il est chez Dreyfus. Il le réhabilite.
-Qui ? Dreyfus ?
-Non. Le toit.
-Allô, vous pouvez demander à votre mari de ne pas passer et repasser devant la fenêtre en caleçon, s’il-vous-plaît, j’ai deux enfants, moi madame.
-Mon mari ? Il n’est pas chez moi. Il est parti cet après-midi porter une commande à une cliente.
-Je téléphone bien à la poissonnerie Yvon Visserij ?
-Oui.
-Sa camionnette est bien devant chez moi, avenue des Tilleuls, et c’est bien lui que je vois en caleçon ?
-Peut-être bien, mais nous habitons au-dessus de la poissonnerie, rue des Martyrs-Sénégalais…et sa cliente habite justement rue des Tilleuls…
-Ô pardon ! je crois que j’ai gaffé.
-…/…
-Allô, Jean-Marc ?
-Non, non, non, Jean Marc, il est parti… Y a plus de Jean-Marc. Kapout Jean-Marc… Merde !... envolé… disparu ! Capito ?