L’argent… comme la vérole !
Le toboggan qui nous précipite - sans que nous en puissions - vers une destination inconnue, est plus le fait des politiques que du public. C’est assez logique de penser que sans la surenchère des partis, le citoyen se serait déjà attelé aux grands maux de ce siècle, plutôt qu’à la frontière linguistique, le droit du sol et la volonté d’imposer la langue flamande là où les gens parlent naturellement le français.
Des partis du Nord du pays qui se mettent à dire que le Sud, c’est tout feignasses et suceurs de roue, comment voulez-vous que le bon Flamand, réduit par les événements à la portion congrue, ne se mette pas en rogne ?
C’est ainsi que les préoccupations n’évoluent pas toujours dans un sens qui nous aurait valu un meilleur cap.
Nos partis politiques sont des capteurs d’opinion. Ils les amplifient, tentant par là de rallier les extrémistes, ils pourront se concilier les autres, moins intransigeants, après. C’est la politique du marchand de cravates qui nous conduit ainsi à des abîmes que nous ne découvrons, que lorsque nous tombons dedans.
Entre autres inattentions, voilà pourquoi l’intérêt que nous devrions porter à ce qui se passe ailleurs est relégué à l’arrière plan. Notre nombril n’a jamais si bien relui qu’avec la bourrasque et sa relation par Hakima Darhmouch, vendeuse chez des commerçants d’images.
Pourtant la situation n’est pas bonne pour la paix dans le monde. L’inutilité des dernières guerres de Bush devraient sauter aux yeux d’Obama, qui n’en peut mais… Comment sortir d’Irak sans replonger ce pays sous le joug d’un nouveau Saddam ou pire, la proie de guerres religieuses ? Comment finir l’autre guerre, celle d’Afghanistan, dans laquelle Bush, puis Obama ont réussi à impliquer les Alliés « naturels » en plus de l’inconditionnelle Angleterre ?
C’est surtout d’Amérique du Nord que nous vient le mauvais vent ! Parce qu’il faut aussi compter sur la crise financière qu’elle a « généreusement » communiquée au monde entier.
C’est fou comme la soif du profit se propage comme la vérole (aujourd’hui SIDA). A force de coïter de banque à banque, nous l’avons tous plus ou moins dans le sang et inoculée à tout va !...
On a cru que l’extraordinaire ferait tout à l’apparition d’un président noir aux USA ! Le préjugé était tellement favorable qu’émettre la moindre critique avait un caractère raciste.
Si Obama n’est pas Bush, et même s’il était son contraire, il n’en demeure pas pour autant dispensé d’un bilan à la moitié de son terme.
Le président s’est souvent comparé à Lincoln lors de sa campagne. Il n’a pas manqué de placer sa cérémonie d’investiture sous les auspices de ce Père Fondateur de la Nation américaine.
Raisonnablement – en-dehors de l’éthique – que peuvent avoir de commun la Nation du XIXme siècle et celle d’aujourd’hui ?
Les Nordistes ont battu les Sudistes depuis longtemps. Cependant tout est resté dans une même configuration. Il a seulement fallu remplacer le racisme du Blanc par le racisme de l’Argent !
Si les masses sont restées aussi pauvres et exploitées, par contre, le rapport à l’argent des grands patrons et de la classe supérieure américaine s’est considérablement modifié.
Le capitalisme actuel n’a plus rien à voir avec ce qui a fait le fondement des USA, sa ruée vers l’or par la fabrication, la série et l’exploitation de ceux qui n’ont que leur force à monnayer, plus que par l’attraction de l’Eldorado.
La question de l’esclavage aux USA ne se résout plus par l’exclusion des Noirs ; mais, par l’exclusion des populations confondues en-dessous d’un niveau très moyen duquel on ne peut que déchoir et jamais s'élever.
Cette détestable manière de regrouper les hommes s’est répandue en Europe. Le paternalisme avait quelque chose d’insultant du temps de l’assommoir et de germinal, le mondialisme, c’est pire, puisque les exemples de « bonne gouvernance », on ne les trouve qu’aux antipodes, et donc hors de portée de la critique. L’ennemi est devenu invisible !
En se comparant à Lincoln, Barak Obama voudrait nous faire croire qu’il a capté les vertus de celui auquel il s’identifie. Cela a toujours bien fonctionné dans le cadre des successions politiques ou des parachutages. Reynders est une réincarnation saisissante de Jean Gol, qui lui-même ressemblait à s’y méprendre à Alexis de Tocqueville, etc., jusqu’à Mathusalem…
Quand on devient la cinquième roue du char, mieux vaut jouer la carte de la continuité et de la filiation que de fouler aux pieds les valeurs du passé.
Avec sa demi-réussite dans l’affaire de la sécu aux 80 millions d’indigents, Obama aurait pu attendre sa réélection, sauf que les deux guerres sur les bras, le pied de nez de Wall Street qui persiste à la nuisance comme si la crise de 2008 n’avait jamais eu lieu et sa mauvaise gestion de la pollution par BP dans le golfe du Mexique, le reconduisent à la case départ, pourvu que cela ne soit pas dans la loge où Lincoln fut assassiné !