Maingain et Deprez en folie discordante.
Pendant que le PS est au petit soin pour sa nouvelle parlementaire (une avocate de plus !), ce qui fera bientôt de l’hémicycle une succursale du palais de Justice, le MR a des places en moins à distribuer à ses « indispensables ». Gros stress pour les ex-récipiendaires !
Françoise Bertieaux (une avocate bien sûr) chef de groupe MR, a oublié la procédure pour appeler aux trois places disponibles, Christine Defraigne (avocate), Richard Miller et Jacques Brotchi, ci-devant baron, laissant sur la touche Jean-Luc Crucke, Alain Destexhe et Caroline Persoons, sans autre forme de procès.
Didjé Reynders semble dépassé et complètement hors du débat. Il en a ses cent kilos de la présidence et même du MR. C’est comme si chef de gare sur le quai, il n’était plus maître des trains qui s’arrêtent et repartent malgré ses coups de sifflet, à tort et à travers.
Voilà bien l’histoire de tout parti belge qui tombe en quenouille, chacun essaie de happer au passage les bons morceaux qui restent.
La perspective de devenir chômeurs est redoutable, pour des gens qui croient travailler en fréquentant les cafés et les salles de réunion, en sirotant les tasses de café noir aux armes de la Belgique au Sénat et au Parlement, tout en poussant sur les boutons oui/non suivant les mots d’ordre des bureaux de parti.
Le corporatisme politique a conduit au divorce actuel entre la population et sa représentation. Ce n’est pas du populisme que d’écrire cela, c’est un constat.
Alors, le MR implose. Mais il implose aussi par des artificiers qui allument les mèches depuis quelques temps de l’intérieur et qui ont formé une association appelée « club de la renaissance » qui, comme son nom ne l’indique pas, s’est faite de facto à la suite des mécontents de la politique de Didier Reynders.
Maintenant que le débat est sur la place publique, Olivier Maingain qui ne fait pas partie de cette renaissance-là, exprime publiquement tout son ressentiment.
Il accuse Gérard Deprez de tirer les ficelles du club Renaissance « J’en ai des preuves multiples », affirme-t-il en épanchant le trop plein de son cœur dans les colonnes de la Libre.
Sa complainte mérite d’être reproduite tant elle paraît fondée, Gérard Deprez n’ayant qu’un seul génie, celui de « foutre » la merde dans toutes les situations où il n’a pas une position dominante (voir son parcours à l’ancien PSC, dont il fut le président contesté).
Maingain : « Cela fait longtemps que j’analyse son jeu interne, Gérard Deprez est devenu le penseur, le stratège de ce groupe. Il a décidé, parce qu’il ne partage pas les convictions du FDF sur le plan institutionnel comme sur d’autres thèmes, de mettre à mal l’héritage de Jean Gol. Jean Gol a voulu le rapprochement entre les libéraux et le FDF. Gérard Deprez travaille à tenter d’affaiblir ce rapprochement historique. Cette manœuvre est directement orientée contre nous. Mais il ne divise pas le FDF. Il divise les libéraux. Très heureusement, il y a encore beaucoup de libéraux qui restent attachés à ce que voulait Jean Gol ».
Evidemment quand on fait parler les morts, on ne peut plus rien dire à la suite…
En plus Gérard Deprez, las de la conduite de Didjé lors de l’affaire qui lui avait fait frôler la perte de son mandat européen, a la rancune tenace et comme Maingain est du clan du président du MR… on voit combien l’âme tortueuse de Gérard est au comble de la joie aujourd’hui que le FDF a vu un coopté lui passer sous le nez.
Que des politiques qui défendent le fric et les bourgeois aillent à la baston entre eux, qu’est-ce qu’on en a à foutre ?
Rien, si ce n’est qu’ils font la démonstration du prix qu’ils attachent au fric de la chose publique, plus qu’à la chose publique elle-même.
Dame, tous les avocats dans le privé ne sont pas des attachés des grandes compagnies d’assurance, des conseils de grosses boîtes. Pas mal de leurs confrères travaillent au Smig du pro deo. Alors, on les comprend un peu. Reste les autres, les médecins, les profs de philo, les agrégés du fil à couper le beurre, quelle mouche les pique, si ce n’est celle de l’ambition en se croyant la septième merveille du monde ?
Pour le folklore, juste encore une rasade à la Maingain :
« Parce que moi, je n’ai pas encore bien saisi la signification électorale du MCC. Il est difficile de nier notre apport. Même en Wallonie. Tandis que le MCC, c’est la sangsue au sein du MR. Je ne vais pas accepter que ce qui a été si correctement construits par le FDF et les libéraux soient détruits par la plus faible et la moins représentative des composantes du MR.
Pendant longtemps, Gérard Deprez n’a pas eu les coudées franches. Mais aujourd’hui, ayant trouvé quelques appuis auprès de libéraux qu’il a pu aveugler comme un dresseur de serpents, il est en train d’affaiblir le MR de l’intérieur. Un peu comme il a fait au PSC à l’époque. Il est en train de reproduire le même comportement aujourd’hui. Il est temps de mettre le holà à cela ».
Comme on le voit, au MR, c’est l’heure de vérité. Voilà qui va compliquer les calculs du duo Bart De Wever, Elio Di Rupo. Comment embarquer un sac d’embrouilles dans un futur gouvernement ? Et en plus un gouvernement qui va nous faire digérer des « vertes et des pas mûres » ?
C’est là que Di Rupo hésite à nous « flamandiser » afin de sauver, croit-il, le royaume.
Et si le MR se refaisait une santé à gauche en se reconstruisant dans l’opposition ? C’est bien possible, en somme, quand le petit peuple sentira passer la facture et les Bruxellois, le bradage de BHV !
Un monde renversé diriez-vous, le MR chipant des voix au PS après un éventuel passage de Di Rupo au gouvernement conçu par Bart De Wever ?
Pas tant que ça depuis que le PS est devenu un des piliers du capitalisme triomphant et prêt à tout pour sauver le royaume.
En route donc pour l’Olivier PS-Ecolo-CDH du grand dégraissage national et le triomphe des thèses flamandes.