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Vondel et la Maison de Savoie.

"Le patriote est celui qui aime son pays, le nationaliste est celui qui déteste les autres" (D. Likhatchev)

Tandis que Di Rupo se pose en sauveur du royaume, alors que pour l’opinion flamande, il se pose plutôt en bouffon du roi, le ministre-président flamand, Monsieur Kriss Peeters s’apprête à faire entériner par le parlement flamand une charte des flamands qui dépasse toutes les espérances d’un Bart De Wever, le prend de court et laisse pantois ceux qui croyaient à un accord possible sur des bases fédérées entre les Communautés.
Cette charte est bel et bien la fin du royaume et elle ne laisse aucun doute sur l’avenir du pays.
Le « nouveau pragmatisme » de Kriss Peeters organisé depuis des arguments objectifs est le rêve de tous les flamingants enfin réalisé, de Vondel, le comédien tragique, au mouvement nationaliste flamand de l'abbé Gantois qui, vers 1920, lui donna une consistance politique. Collaborateur durant la Seconde Guerre mondiale et chef du "Vlaams Verbond van Frankrijk", Gantois écrivit à Adolf Hitler afin de lui demander le retour de la Flandre française au sein du Reich, étant entendu que la Flandre était déjà devenue, dans son esprit, un Land !
Voilà que le nouveau parti flamand dont Monsieur Kriss Peeters se veut la tête pensante, loin de vouloir se fédérer à la nouvelle Allemagne de madame Merkel, désespérant de trouver une alliance positive avec La Haye, se veut un Etat complètement indépendant des loustics paresseux et socialistes du sud de la Belgique.
Mais comme cela ne se décrète pas d’un coup de vuvuzela, la charte en est le sésame.
Oyez plutôt les 4 principes de ce « brave homme ».
1. un gouvernement fédéral en soutien de la politique flamande ;
2. une réforme profonde de l’État qui doit donner aux entités fédérées des compétences homogènes ;
3. un renforcement du lien avec Bruxelles ;
4. une collaboration durable entre toutes les entités.
Mine de rien ainsi exposée, la note du premier flamand semble de la même eau que la note
« Octopus » du gouvernement flamand en 2008.
C’est en entrant dans les détails, qu’on se rend compte très vite qu’il s’agit purement et simplement d’un déshabillage de la Belgique, laissant au Fédéral des structures administratives de décoration. Il ne faudrait pas cinq ans pour que le coût exorbitant d’une chose devenue inutile saute aux yeux de tout le monde et ne devienne bientôt aussi insupportable pour les Flamands que pour les Wallons.
Les nouvelles compétences pour la Flandre sont telles qu’on se demande ce qui resterait au château et rue de la Loi, faisant de la place Royale le plus coûteux théâtre de marionnettes que Toone VII ait jamais vu !
Par exemple, la Flandre doit « pouvoir prendre elle-même des décisions » dans les domaines de la santé, de la famille et de l’énergie, sans oublier l’autonomie fiscale. Quant aux quelques compétences qui demeurent encore fédérales dans l’éducation permanente et la formation, elles doivent également être transférées vers les entités fédérées.
L’ami Kriss s’en prend aussi aux « compétences usurpées » : grandes villes, accueil de l’enfance, médecine préventive, etc.
Le principe général est clair : toutes les entités doivent assumer la charge financière de leur politique.
Au chapitre de Bruxelles, c’est le délire des anciens collabos au Reich qui repart en force : il n’est pas question non plus que la Flandre abandonne Bruxelles, au contraire. « Nous ne nous ne séparerons pas de Bruxelles. C’est impensable. Le troisième principe de cette révolution copernicienne se fonde sur un renforcement du lien positif avec notre capitale. Maintenant que nous présidons l’Europe, nous mettrons l’accent sur les atouts de Bruxelles et les lierons à la promotion de la Flandre à l’étranger ». Voilà les 90 % de la population francophone de Bruxelles avertis. Les 10 % de Flamands vont comme dans la division des fractions passer du dénominateur au numérateur, afin que les 10 % déjà surreprésentés, afin d’apaiser l’appétit flamand, s’érigent en droit de 90 % !
Mais cette nouveauté ne remettra pas en cause le périmètre. Il ne sera jamais question de l’élargissement de la capitale, sous aucun prétexte que ce soit.
Ne parlons même plus de BHV : l’arrondissement électoral doit être scindé, pour exécuter l’arrêt de la Cour constitutionnelle de mai 2003, de même que l’arrondissement judiciaire.
Point final.
Cette joyeuseté sera examinée au parlement flamand à la rentrée.

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Admettons que ce n’est pas la première fois qu’un illustre de l’autre côté de notre rideau de fer s’égosille jusqu’à ce qu’on parle de lui ; mais, dans le contexte, il y a de fortes chances pour que cette fois ce soit la bonne.
Alors, le malheureux Di Rupo qui se demande ce qu’il doit céder aux Flamands, sans passer pour un couillon même à Mons et qui s’entoure de mille précautions afin de mouiller dans la combine tous les autres partis francophones, au nom du roi, ferait mieux de s’entendre avec eux sur le plan B, dont on sait qu’il n’existe pas, mais qui pourrait avec un peu de courage et de résolution prendre corps.
C’est le moment. Ce n’est pas parce que l’Aigle de Mons est un nostalgique de la Maison de Savoie qu’il doit impérativement sauver les meubles à Laeken, en nous humiliant davantage.
Qu’il n’oublie pas la force de la francophonie derrière lui et les condamnations de la Flandre au Conseil de l’Europe pour son attitude hostile vis-à-vis d’une partie de ses habitants.
Ce n’est pas du général Badoglio dont on a besoin, mais du général Lazare Hoche !

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