Patatra ! tout était dans tout…
Et voilà maintenant, que rien n’est dans rien !...
On ne pourra pas dire que la rentrée de nos chaînes nationales n’ait pas été sur l’événement. Ce dimanche matin, les initiés – enfin les presque mais pas tout à fait initiés – étaient réunis à la RTBF et à RTL pour le même sujet programmé selon la bonne vieille habitude, mais pour une fois, c’était tout à fait naturel.
Tout le monde était sur des charbons ardents : réussira, réussira pas ?
Il y avait tellement de questions à poser que finalement, d’un commun accord, tous choisirent de poser celles qui n’intéressaient que les spécialistes, histoire de rester discret.
La brochette de fins stratèges s’était comme familièrement installée au « café du commerce et de l’industrie » chez Vrebos et « Au café de la gare » d’Olivier Maroy, pour nous dire ce que l’on savait déjà : qu’il faut être patient et qu’ensuite le secret qui entoure les discussions, c’est dans notre intérêt.
Dans les films, les secrets les plus terribles ne doivent être révélés qu’en dernière minute, quand les enfants sont au lit. C’est pourquoi le roi reçoit le préformateur si tard…
A la mi-journée on se demandait encore si Elio Di Rupo réussirait à concilier l’inconciliable et passer de pré à formateur ?
Hélas ! il y aura bien une rentrée, mais ce sera celle des classes.
Sur sa carte de visite, Elio ne pourra inscrire que « Préformateur du gouvernement ». On se demande si c’est porteur, pour une place de laborantin ? Parce que si c’est comme ça, au parti, il y aura bien quelqu’un qui lui posera la question ?
Je l’ai écrit en long et en large, le président du PS n’avait pas à y aller ! Son orgueil était le plus fort, admettons, mais quel gâchis ces deux mois perdus en vaines palabres.
Si l’on en croit les propos d’André Flahaut à Pascal Vrebos : « …il n’y a pas d’alternative à l’actuelle négociation », alors, qu’est-ce qu’on fait ?
On laisse le gouvernement démissionnaire terminer la législature ? Ce serait inespéré pour Yves Leterme qui n’est jamais aussi bon que lorsqu’il expédie les affaires courantes.
Le roi convoque les présidents de la NV-A et du CD&V pour les mettre devant leurs responsabilités ? Oui, mais lesquelles ?
Ah ! ce débat de midi, comme il sonne bizarrement à dix heures du soir !
Les initiés ne voulaient rien dire et les exclus n’en savaient rien.
On sait juste que Bruges s’impose à Westerloo, mais ce n’est que du football !
Didier Gossuin posait à midi une autre question « Qu’est-ce que De Wever veut ? ». Ainsi, dix millions de Belges sont suspendus aux lèvres du gros. Oui, qu’est-ce qu’il veut, répondent en écho dix millions d’interloqués ! Un peu plus tôt, avant Vrebos, un consultant de RTL voyait en Bart un profil rassemblant des éléments infarctogènes.
Thrombose d’une artère, variété d’infarctus dit « rudimentaire », va savoir ?
En cause, les baraques de frites !
Si le roi appelle De Wever et lui adjoint Di Rupo, c’est-à-dire inverse les rôles, nous aurons eu avec Leterme une débilité mentale dite de Chaslin, dans le langage courant « sottise » et un successeur avec une obésité androïde en attendant mieux, sans compter Di Rupo en plein syndrome narcissique, dite « d’humilité », par inversion .
Si l’éventualité d’une nomination survenait dans ces circonstances thérapeutiques, on n’aurait plus qu’à déplacer la rue de la Loi à l’Hôpital Saint-Pierre.
On s’inquiétait beaucoup aussi, ce midi, des modifications que le chambardement apporterait au niveau des allocations familiales, des pensions, des impôts, bref de tout.
Magnette, qui n’est quand même pas n’importe qui, puisqu’il va et vient autour des tables de négociation, comme un croupier au baccarat, s’est voulu rassurant, son patron est un fin négociateur, prudent, habile, bref la perle. Il n’a pas dit « rien ne va plus », mais : « les jeux sont faits », tout est sous contrôle !
Comment peut-on entendre un pareil discours de sang-froid ?
Plus les Régions géreront de nouvelles compétences, plus elles seront autonomes, enfin, plus il y aura de différences entre les citoyens.
Quand ce sera « bouclé » et que les nouvelles compétences seront irréversibles, quel est le grand négociateur qui pourra refaire le chemin à l’envers afin de retrouver l’égalité perdue entre les citoyens de ce pays ?
Réponse : personne !
C’est aussi bête que ça.
Et le rideau de la journée tombe sur l’acte V du roi Lear.
Dans le rôle du roi, Albert II, figure patriarcale que l'opinion erronée sur ses filles conduit à sa perte et à la leur.
Goneril, fille aînée du roi Lear, personnage perfide, épouse du duc d'Albany, Bart De Wever.
Régane, deuxième fille du roi Lear, également perfide, épouse du duc de Cornouailles. Wouter Beke, président du CD&V.
Cordélia, plus jeune fille de Lear, sincère, intransigeante, préférée de son père, Elio Di Rupo, préformateur maintenu.
A l’affiche pour demain, la Walkyrie…
Les gens du jeune théâtre commencent à la trouver mauvaise…