Une rentrée éditoriale chaude.
Dans le cadre de la rentrée littéraire, nous avons interrogé quelques éditeurs sur les écrivains qu’ils proposent au Goncourt belge, le prix « De Chose » de la « Dernière Heure ».
- Gustave Dérangez, vous avez choisi le poète et romancier montois Pierre Sottebise, PS pour les intimes, aux éditions « Prière de ne pas déranger », avec son dernier opus « Une nuit chez Ma Tante, en toute humilité », pourquoi ?
-Voilà longtemps que PS attend son heure chez nous, en accumulant les invendus. Inutile de dire que c’est le moment de nous rembourser des efforts que nous avons consentis en le gardant dans notre écurie. Son œuvre est bien charpentée, argumentée. Son héros part à la conquête du pouvoir, poussé par les forces vives, devant le danger que représente Barthélemy Legros, venu d’une autre planète.
-C’est de la science fiction ?
-Non. Il fait de l’humour sur des recettes de cuisine. Par exemple, son chapitre « Blanche Neige et les sept sauces », c’est ce qu’il a fait de mieux depuis vingt-cinq ans.
-Et Pol Mariette le personnage clé de « Une nuit chez Ma tante, en toute humilité » correspond-il à un héros d’aujourd’hui ?
-C’est un jeune Sénégalais, très actuel, très beau, blanc évidemment, avec une barbe de trois jours, devenu ministre par le fait du prince. Le passage lorsqu’il va acheter une paire de lunette alors qu’il a une très bonne vue, pour que dans son squat on comprenne qu’il a fait des études, c’est drôle. Vraiment PS s’est surpassé.
-Rappelez-nous le titre de Pierre Sottebise ?
-« Une nuit chez Ma Tante, en toute humilité »…
- Chez Didier Emmère, sa maison d’édition « l’espoir bleu » est à vendre. Mais nous avons pu joindre son directeur artistique Loulou-Jo Dogne qui a bien voulu nous parler de son poulain, Gégé Duprez, pour son livre « Milquette et sa mère ».
-C’est plein de sensualité et de tendresse. L’écrivain l’a dit lors de sa séance de signature à la librairie « MCC », c’est entièrement autobiographique, sauf pour les scènes de hard où l’écrivain a été conseillé par une secrétaire de « l’espoir bleu » qui souhaite se reconvertir dans le porno, quand on trouvera un repreneur. L’histoire est simple. C’est une capricieuse, qui veut, puis qui ne veut plus, d’où les souffrances de Gégé.
-Et la mère ?
-C’est une perverse qui a pour Gégé une tocade qui va la conduire aux pires excès. Cela finira dans une partouze sous les fenêtres même d’un évêché imaginaire, commanditée par un prêtre pédophile.
-Vous espérez le Goncourt ?
-Peut-être pas, mais le prix « Brigitte Lahaie » de RTL, nous avons des chances.
-Entre nous, ce sont des personnages à clé. A-t-on identifié qui Gégé Duprez cache sous le pseudonyme de Milquette ?
-Les suppositions, les médisances vont bon train. Gégé ne nous en dira pas plus. Notre responsable de l’édition périphérique, monsieur Oliver Mingeint, croit savoir qu’il s’agit de Jocelyn Innfinez, une chanteuse de fado portugaise que Deprez a connue avant Irène de Sartre, vous voyez que nous n’en sommes pas plus avancés.
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-Chez « Vert Pâturage » nous avons rencontré Jean-Mi Ramponneaux, le sympathique gardien du temple qui nous a parlé du livre de notre consœur Isa-Marguerite Duras-Durand, « Zonard d’ozone ».
-Une œuvre toute en finesse, politique et champêtre. Isa montre que l’on peut faire de la politique et laver son linge bio, recycler des préservatifs, et gagner les élections. « Zonard d’ozone » est l’histoire d’une petite provinciale qui s’élève à la force du poignet dans la masturbation pour devenir ministre par relations. C’est une œuvre de fiction pure, mais qui dépeint très bien l’atmosphère des grands soirs quand le pouvoir se partage les compétences et les portefeuilles, tandis que la petite Isa du livre cache un couteau dans son porte-jarretelles, tant elle craint pour sa vie. C’est très beau, très Houellebecq, très actuel. Nous espérons le saladier d’or du « Soir mag » ! Il y a notamment une scène entre elle et une intrigante qu’elle appelle une lorette… une belle garce… qu’elle promène de la collégiale d’Amay à la place Colignon à Schaerbeek…
-Je vois la scène on dirait du Shakespeare…
-Oui, avec crêpage de chignons, injure, tout ça pour la propriété d’un bureau…
-On connaît les lieux, n’est-ce pas ?
-Sans aucun doute. C’est très léché, très tendance, un livre de vacances pour cadre moyen…
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-C’était Ernest Dufour et O. Moulin pour l’émission littéraire « Braguette ouverte » de la RTBF. Bientôt, l’île de la tentation, téléfilm tourné dans les environs d’Anvers, avec un habitué de la BRT en première semaine …