C’était déjà pas mal chiant avant Bart !
Depuis Seattle en 1999, il y a onze ans, les grandes conférences internationales consacrées à l'économie contre la mondialisation dite "libérale » ont été appuyées par la rue. La manifestation de ce mercredi à Bruxelles dénonçant la politique d’austérité de l’Europe, par les syndicats et les mouvements de gauche, n’est pas la première du genre où des milliers de travailleurs encadrés ou non n’ont plus attendu qu’une conférence ou une action « planétaire » vienne chatouiller les consciences pour défiler et protester du sort qui leur est fait.
L’ère des beaux discours est terminée.
Il y a un divorce entre ceux qui dirigent l’Europe et ceux qui y travaillent !
Les Autorités comptent sur la misère qui monte pour que ceux qui pointent encore à l’usine restent dans leurs entreprises et que ceux qui ne travaillent plus hésitent à l’achat d’un sachet de frites et à la dépense d’un ticket de bus.
Alors, tant qu’on peut, faut en profiter. Et après, quand le paupérisme aura tué toute manifestation, ce sera peut-être plus sournois, mais plus terrible aussi.
Les commentaires des gens de pouvoir de ce 29 septembre sont faits par le chef de la police de Bruxelles « la manifestation s’est déroulée dans le calme, merci, circulez, il n’y a rien à voir ». On dirait que seul l’ordre qui règne sur les trottoirs intéresse encore les partis. Quant au pourquoi de ce rassemblement et quelles sont les politiques possibles afin d’éviter l’austérité dénoncée, en effet, de ce point de vue, il n’y a plus rien à voir.
Leterme a reçu des délégations. Des employés ont entreposé des caisses de pétitions. Et après ?
De toute manière, le gouvernement fantôme fait couler à Leterme les jours les plus heureux de sa vie de premier ministre.
Les négociateurs négocient, les partis sont embusqués derrière leurs bureaux, la frontière linguistique brille des mille feux de la sottise humaine, non vraiment, il n’y a plus rien à voir !
Des poches continuent à se bourrer au détriment d’autres qui se vident.
Parmi les institutions les plus attaquées, outre celle de l’Europe, il y a en première ligne le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale. On se demande même comment les socialistes français sont toujours aussi entichés de Dominique Strauss-Kahn ?
Cette croyance dogmatique du FMI que seul un marché financier libéralisé fait diminuer les taux d'intérêts, poursuit sa carrière de démolition des services sociaux et des entreprises nationales, sous la direction de DSK, malgré l’avis de l’économiste Joseph Stiglitz, prix Nobel de l’économie.
Les bureaucraties occidentales ne s'intéressent pas aux peuples qu’elles contrôlent, elles se contentent de contrôler la démocratie. La conduite de l'économie par nos « experts » peut se comparer à une guerre de pousse-bouton. On détruit l’ennemi sans le voir. Le « responsable » est trop éloigné de ce qu’il détruit pour éprouver moralement une certaine gêne dans sa conduite.
Nos ministres, tous devenus des fans de la mondialisation, de l’aide aux banques, du FMI et des « lois communes » décrétées par l’Europe, sont exactement dans la situation du trader qui règle ses comptes avec sa libido pour faire du cash par n’importe quel moyen.
Le sort des travailleurs européens dépend de décisions prises par des institutions, des banques et des pouvoirs d’Etat qui échappent à toute responsabilité devant les citoyens.
A ce niveau, la démocratie est atomisée, photographiée par la bombe sur les murs restés debout après 2008. Elle fait encore illusion à ceux qui se croient toujours sous sa tutelle, à l’abri de l’arbitraire… alors qu’il n’en reste plus que le souvenir !
Peut-être que les yeux se décilleront le jour où le club des Sept aura décidé De Wever à signer un accord de gouvernement, parce que socialement il ne sera pas triste au vu du personnage avec sa haine du « fainéant » et son dégoût du parasitisme social. Sa société « à la flamande » je me demande si les Flamands doivent s’en réjouir ou en pleurer ?
L’Anversois dans la coulisse et Di Rupo aux manettes, on pourra faire l’impasse d’une fin programmée de la Belgique pour des raisons communautaires, la raison sociale aura fait le ménage avant.