Ah ! les faux culs…
Etrange pays ! Depuis toujours les gens du peuple se transmettent des histoires de curé pas piquées des hannetons. Par le passé, les curés déplacés ne l’étaient pas au jeu des chaises musicales, mais par la volonté des évêchés et des prélatures d’étouffer les affaires pour la bonne réputation de l’ensemble de la prêtrise.
Tout ce que la commission Adriaenssens dévoile était archiconnu ! Bien sûr, pas dans les détails, avec des noms, des faits, le témoignage des victimes ; mais, il y avait dans l’air depuis plus de cent ans (et même davantage) un parfum de scandale qui n’attendait qu’une modification des mœurs de l’ensemble des classes dirigeantes, pour qu’il exprimât sa pestilence sous les narines des faiseurs d’opinion.
Dans notre enfance, nous avons tous côtoyé un petit Jean, une petite Josette, l’air effrayé à la pensée d’aller « en retraite » pour préparer leur petite communion. Les enfants se doutaient bien de quelque chose, les parents aussi, sauf quand ils étaient directement concernés, enfin on l’espère…
Ce qui est en cause, c’est l’extrême hypocrisie de ceux qui savaient et qui n’ont rien dit et pas que depuis les années soixante. Ce serait bien étonnant que le scandale commençât après guerre, comme ça brusquement, au point que l’on s’interroge sur l’opportunité d’ouvrir des cellules de secours et de réconfort dotées des inévitables nouveaux curés des âmes que sont les psy… à des adultes qui ont aujourd’hui, pour certains, passés 60 ans !
Il n’y a pas une famille qui n’ait au moins une anecdote à raconter ou pire une victime à déplorer parmi les siens sur la pédophilie dans le clergé.
Lisez entre les lignes du grand concert des vierges effarouchées du cercle politico-financier de cet « aimable » pays et vous y trouverez toutes les raisons du monde de mettre pêle-mêle dans le même sac les pédophiles, ceux qui savaient et qui n’ont rien dit, et les faux ébahis de découvrir des mœurs dont ils ne soupçonnaient pas « la dépravation ».
Oui, cette société est dégueulasse et je le sais depuis longtemps.
Elle a parfois des sursauts de demi-mondaine, quand il faut cacher à l’enfant de bonne famille que « maman » a fait la pute avant d’épouser papa. Il y a des « raisons d’Etat » que les puissants ont de taire au vulgaire qu’ils ont ouvert leur braguette dans des pissotières devant des lycées, une après-midi d’aberration.
On oublie enfin d’associer au silence tacite, d’autres institutions que celle de l’église. Si on a rien su pendant si longtemps, c’est que les tribunaux et la police se sont associés au grand silence de l’entre-deux guerre, sans préjuger des bourgeois « d’avant quatorze », maîtres du pavé et maîtres des mœurs qui vécurent leurs amours ancillaires en symbiose avec la pédophilie protégée du clergé.
Jusqu’au changement récent des mentalités, l’église bénéficiait du triple bouclier : celui de la famille chrétienne à laquelle l’enfant agressé n’osait se confier, la police qui menaçait de représailles le plaignant et les prêtres eux-mêmes qui faisaient corps autour du « frère égaré ».
Ceux qui aujourd’hui remuent toute cette merde, avec l’effroi des gens de la ville qui pour la première fois ont les pieds dans le purin d’une cour de ferme, feraient bien de faire un examen de conscience et de dire avec Danneels, moi aussi je savais et pourtant, je me suis tu !
Parce qu’ils savaient les bougres, mais par réflexe de classe, ils avaient enfoui les recoupements qu’ils pouvaient faire, au fond d’un inconscient commode.
Eux aussi avaient leurs égouts à ciel ouvert, si l’on peut dire. Il leur semblait pourtant être des étrangers à la fange qu’ils ne voulaient pas toucher. Ils ne voyaient dans les étrons qui passent, que les souillures habituelles d’étrangers à leur rang, à leur condition sociale.
A présent que c’est fait, croyez-vous qu’ils vont battre leur coulpe ?
Non. Ils vont s’instaurer en vengeur de l’enfance bafouée, maltraitée, abîmée. Ils vont faire de beaux discours. Justement, cela tombe bien, Jules et Jim n’ont rien à dire sur l’avancée des pourparlers en vue de la formation du gouvernement, les journaux vont pouvoir boucler quand même, pour une nouvelle marche blanche de mots, d’avalanche de mots afin de rassurer les élites et les gens de bien, personne ne savait, le monde officiel n’était pas au courant, seuls les ecclésiastiques ont caché l’ignoble pour ne pas être taxé d’ignominie. Et on voit déjà que se ressoude la solidarité de classe « …pauvre monseigneur Danneels, cet honnête homme a cru bien faire. On ne se résout pas à l’accuser vraiment. A sa place, nous aurions peut-être fait pareil ! ». N’en doutons pas.
Alors, que demander de plus, l’honneur officiel est lavé, la presse est vertueuse, le peuple est sous la protection des lois, rassuré, tout baigne parce que si ma tante en avait, ce serait mon oncle…
Allais… n’oubliez pas de rentrer vos géraniums avant les premières gelées.
Commentaires
C'est toujours « maman » qui fait la pute jamais papa. N'est-ce pas ?
Quand reconnaitrons-nous enfin que nous devons rompre avec les idées des temps bibliques et coraniques
qui ont pour but de fabriquer de la chair à canon au nom des « raisons d’Etat » ?
Quand interdirons-nous enfin d'interdire le plaisir affectif et sexuel ?
Quand cesserons nous enfin de favoriser la procréation aveugle par des allocations "familliales" stupides ?
Postée le: Riche Riche premier | septembre 13, 2010 09:42 AM
Diable ! dans une chronique qui tombe à bras raccourcis sur les mâles, vous saisissez juste une allusion sur le plus vieux métier du monde, dans lequel nos plus belles compagnes se sont illustrées, pour me considérer comme un macho archaïque !
Comme vous êtes injuste !
Postée le: Richard III | septembre 13, 2010 10:23 AM
Qui aime bien châtie bien. Non ? Sorry si j'ai fait du mal.
Postée le: Riche Riche premier | septembre 13, 2010 12:39 PM
Mais enfin Riche Riche premier :
Une femme qui fait le trottoir est une pute.
Un homme qui fait le trottoir est un carreleur.
Un péripatéticien est un disciple d'Aristote.
Une péripatéticienne est une pute.
Postée le: Anne-Marie | septembre 13, 2010 07:13 PM