…à poil, nom de dieu !
Le « Belge-système », labellisé par l’eurodollar, se goinfre au milieu des affligés du royaume, avec la complicité de la classe moyenne montante représentée en gros par le personnel politique.
Voilà en une seule phrase le complément à la photographie du moment, loin de ressembler au cliché trafiqué par Max Factor, où l’on voit les gens maquillés de toutes les couleurs, se faire la gueule !
Le « Belge-système » est un animal à sang-froid dont la colonne vertébrale est constituée des vertèbres de la société anonyme associée au grand capital, entre lesquels les cartilages d’une droite discrète délèguent aux MR Boys le soin d’assurer la liaison avec « les gens de peu ».
Cela fait partie du climat général, que le bruit et les fureurs des imbéciles heureux qui sont nés quelque part tentent d’étouffer, avec la complicité des journaux, sous les fascines des tranchées de la frontière linguistique, référencée déjà depuis César.
On se doute bien que les milieux financiers et industriels ne s’intéressent à la situation de nos bouderies et autres querelles d’ego, que dans la mesure où elles seraient un frein à l’expansion de l’industrie de la consommation et du divertissement.
N’importe quel friturier pourrait dire la même chose sur les heurs et malheurs du commerce. Tout laborieux, travaillé par le socialisme ambiant et le libéralisme adéquat, approuve le modeste artisan.
Aussi, Bart est-il selon « Financial Times » l’opérateur moderne adapté, puisque son action vise à réduire le contrôle de l’Etat et des services publics afin de développer une idéologie de la réussite basée sur la seule initiative privée.
C’était d’ailleurs les seuls points sur lesquels le préformateur et lui étaient tombés d’accord.
Qui incarne donc en Europe cet idéal vers lequel nos spécialistes veulent tendre ?
Sarkozy ? S’il comprend la « détresse » des riches, il ne l’est pas lui-même, enfin pas encore, il faut savoir ce que coûte d’efforts le poids de plusieurs milliards, pour comprendre. Liliane Bettencourt redouble de malheurs depuis qu’un intrigant lui pousse des placets dans son soutien-gorge ! Qui banderait encore sinon, pour la seule réplique vivante de Toutankhamon ?
La reine de Hollande ? Les noblesses nobiliaires seraient un exemple, si venant de très loin, les héritages n’avaient été le résultat d’une succession de nombreux crimes, rapines et outrages aux pauvres, que la seule montre des quartiers de noblesse rend impropre à la consommation des masses.
Alors ? Qui venant du ruisseau se serait surpassé en férocité sur les autres pour snober tout le monde ? Frère ? Il n’est pas chef d’Etat…
Il n’en reste qu’un, vivant exemple de la réussite, parti de peu et possédant beaucoup, sans avoir vraiment travaillé dans le sens noble du terme : c’est Sylvio Berlusconi.
Berlusconi incarne la droite classique jusqu'à la caricature.
En Belgique, on aime l’outrance, la magnificence, la goujaterie et la grossièreté que donne le pouvoir de l’argent. Le « cavaliere » devrait avoir sa statue en face de la Bourse. On le verrait chevauchant une putain, en même temps que de son, sexe (énorme pour la circonstance) sortirait un jet dix fois supérieur à celui de Manneken-Pis.
Bruxelles augmenterait par vingt l’afflux des Japonais ! Des cars d’Italiens feraient le pèlerinage.
Berlusconi est en passe de réaliser un rêve : devenir propriétaire de l’Italie entière. Il commande aux nerfs pour que s’agitent les mains sur son passage, il aime l’italienne grasse du cul, à fine taille et gros nibards, incarnant le rêve des tifosis de la Juve et de l’AC Milan. Il plaisante partout sans que son racisme primaire effleure son sentiment qu’il ne l’est pas.
Il est parfait. La réussite l’adore. Les beaufs l’adulent. Il est la tête de gondole de notre génération débraguettée et ardente. En un mot, il nie la crise !... Il nie tout, jusqu’à prétendre qu’il ne pique jamais le pognon des autres.
C’est l’homme up to date, l’homme qui représente pour nous un idéal.
Son mot d’ordre qui est celui de nos partis traditionnels unanimes, malgré la tempête, c’est « consommer ». Clé de voûte du système. Là, il rejoint le beau monde. Di Rupo l’admirerait s’il ne devait pas à tout bout de champ se déclarer socialiste !
André Antoine (CDH) le disait encore récemment aux chômeurs qu’il rayait du droit aux indemnités « Si la situation est ce qu’elle est, c’est parce que vous n’avez pas joué le jeu, vous n’avez pas consommé ! ».
Le premier devoir citoyen est là. Le bonheur réside dans la consommation, le shopping et l'argent facile. Au slogan « enrichissez-vous » de la poire faite monarque (Louis-Philippe), la banque répond « endettez-vous », tout en sachant que le Belge est celui qui d’Europe a le bas de laine le plus performant.
Berlusconi sait tout cela. Il est aussi, par ses télés et les turpitudes clownesques des girls à poil de ses shows, l’artisan du deuxième commandement du bonheur qui est de s’amuser.
Le travail, devenu secondaire, dévalorisé, ne satisfait plus l’homme. Il n’y a que les barbus de l’inspection des écoles qui tentent encore de faire croire aux populations scolaires que le travail ennoblit l’homme, alors qu’une pince à sucre améliorée construit toute seule une berline Renault.
L'important, c'est le temps libre, les week-ends, les ponts, les vacances, les sorties, les chaînes câblées, les présentatrices dénudées, les jeux vidéo, les émissions people, les écrans partout. Les chômeurs riches et qui n’ont pas l’intention de travailler, voilà l’idéal de Berlusconi.
On se demande pourquoi Paul Magnette n’a pas pensé nous amarrer à l’Italie, au lieu de nous flanquer en plan « B » en association honteuse avec les autorités de Cologne !
Et si on se faisait coopter par Berlusconi et qu’on remplaçait « l’Union fait la Force » par « Toutes les femmes à poil, nom de dieu ! » ?... en attendant les Chinois !