Le Nobel de la banque de Suède !
Par un hasard du calendrier, on a appris le décès de Maurice Allais, prix Nobel d'économie en 1988 pour ses contributions à la théorie des marchés et de l'utilisation des ressources, presque simultanément que la proclamation du 42e prix Nobel d'économie décerné aux Américains Peter Diamond et Dale Mortensen, ainsi qu'au Britannico-chypriote Christopher Pissarides, pour leurs travaux sur la manière dont le chômage, l'emploi et les salaires peuvent être affectés par la politique économique.
Ce n’est pas la meilleure idée que les membres du jury de 2010 aient eue. Il y a fort à parier que le jury de 1988 n’était pas le même.
En effet, Maurice Allais, choqué par la crise de 29 et les conséquences sociales désastreuses qu'elle avait provoquées, aussi parce que personne n'en comprenait l'origine, décidait de tenter d'en démonter les mécanismes et éviter qu'une telle crise puisse se reproduire dans le monde.
Hélas ! il n’en fut rien. Pourtant, il avait senti l’emballement des marchés et prévu les soubresauts de l’économie de la crise de 2008, ainsi que ses conséquences sur l’emploi. A la lumière de ses travaux, il avait alerté le monde de l’économie dès 2006 sur les anomalies, les hypothèques hasardeuses, les titrisations et les spéculations. Les économistes qui sont aujourd’hui les augures du grand capital lui avaient ri au nez. C’était lui qui avait raison et son Nobel n’était pas usurpé. Mais où étaient donc Diamond et Mortensen en décembre 2008 ?
Sait-on au moins à qui on a affaire en les nobellisant ?
Leurs travaux sont quasiment des copiés-collés de ce que pense le MEDEF pour la France et la FEB pour la Belgique !
Diamond a écrit quelques pages qui valent leur pesant d’activisme dans la pure ligne de l’orthodoxie capitaliste "Pourquoi y a-t-il autant de gens sans travail alors qu'au même moment il y a de nombreuses offres d'emplois? ». C’est du Laurence Parisot à l’état pur. La suite est tout aussi délectable.
« Comment la politique économique influence-t-elle le chômage? » Réponse de ce brillant sujet « plus les allocations de chômage sont importantes, plus le taux de chômage est élevé et la durée de recherche est longue ». C’est ce que pense sans y ôter une virgule notre clarificateur national Bart De Wever.
On se demande si le prix Nobel de la paix est de la même eau que celui des trois compères ? Si c’est le cas, on a raison de mettre en doute le jugement des semi gâteux de Stockholm. Il est vrai que Henry Kissinger le reçut en 1973 !
La compréhension, de l’événement pourrait succéder à l’indignation lors de l’attribution du Nobel de l’économie, quand on sait que c’est le prix de la Banque de Suède en mémoire d'Alfred Nobel. En effet, le Nobel d'économie, le seul non prévu dans le testament de l’inventeur de la dynamite, est le dernier prix à être décerné pour la saison 2010.
Les travaux de Mortensen sont de la même nature que ceux de son collègue Diamond.
Comme lui, intellectuel révéré, sorti des meilleures écoles, Mortensen se concentre sur l'économie du travail et la macroéconomie. Les universités belges doivent leur tresser des couronnes et boire leurs paroles !
« He is especially known for his pioneering work on the search and matching theory of frictional unemployment », disent nos adulateurs professionnels. (Il est surtout connu pour son travail de pionnier sur la recherche et la théorie du couplage de chômage frictionnel). Il a étendu les idées de ce travail pour étudier le chiffre d'affaires du travail et de la réaffectation, la recherche et le développement, ainsi que les relations personnelles. (Le chômage frictionnel, ou chômage de transition, désigne le chômage lié à la « courte » période d'inactivité qui sépare deux emplois.)
Il est souvent vu comme un chômage incompressible, dû à des imperfections du marché du travail (problème de transmission d'informations entre employeurs et chercheurs d'emploi, etc.). Et ça, Mortensen ne le supporte pas. Tous ces jours perdus pour la productivité générale, lui sont intolérables. Lourdé le matin, un mec « bien » devrait commencer l’après-midi dans une autre boîte, c’est un américain pur et dur qui vous le dit !
Les phénomènes tels que la rigidité des salaires et les « tarifs » que les syndicats imposent pour certains métiers peuvent conduire au chômage, etc.
On voit parfois certains beaux salauds tenir le haut du pavé, poussés par les manipulateurs friqués. Le péché mignon des foules, c’est de croire qu’une récompense est toujours donnée au mérite.
Cela arrive parfois. L’inverse est tout aussi fréquent.
Le moyen de le savoir en économie est assez simple. Regardez la part qui revient au travail et celle qui revient au profit. Lisez ce qu’ils écrivent sur la chose. Tirez-en les conclusions. Et que Diamond et Mortensen aillent se faire foutre.
Commentaires
C'est sûr, qu'ils aillent se faire foutre et les semi gâteux de Stockholm aussi..
Postée le: Anonymous | octobre 12, 2010 08:04 AM
Moi, une comme ça, qui me dit ça, je l'envoie au tapin.
Postée le: JM | octobre 13, 2010 10:10 PM