L’ultimatum.
Les premiers champions de la valeur ajoutée furent Platon et Aristote.
Cette valeur ajoutée était essentiellement morale et supposait que l’homme en s’améliorant ajoutait de la valeur à sa propre personne, et qu’un homme « bien » apportait un plus au bien commun.
Ce concept est de loin supérieur à la notion actuelle qui s’applique à traduire par du fric la valeur ajoutée sur de la marchandise. L’époque moderne se moque résolument de l’homme « bien » du modèle antique. D’aucuns traduisent l’homme « bien » par « plus productif » et le tour est joué. Nos prétentieux et autres hauts niveaux n’ont jamais pensé autrement. On a purement et simplement dénaturé le sens de la démocratie athénienne..
Nos contemporains seraient complètement dans leur tort, s’il n’y avait eu une divergence entre Platon et Aristote sur la notion de « bien public », pour s’y attarder quelque peu.
C’est une autre dialectique qu’ont actuellement nos hauts niveaux à la recherche d’un équilibre entre les thèses dirupiennes et celles de son pendant de cheminée, De Wever.
Ces deux là ne s’accordent pas comme les deux Grecs. Ils ont évacué la signification « humaine » de la valeur ajoutée pour ne s’intéresser qu’à la deuxième, celle du fric qui reviendrait aux Communautés en cas d’accord.
A l’ombre du Parthénon, la querelle avait une autre allure.
Platon penchait pour une dictature éclairée. Plutôt cagot, sa République aurait été remise aux mains des prêtres et des sages. En principe, la double qualité était avantageusement reprise par les premiers. Pour lui, le peuple peu instruit et inexpérimenté doit obéir et faire confiance, défauts, soit dit en passant, restés intacts 2500 ans plus tard.
Nous nous sommes dotés du gouvernement d’Aristote, selon lequel la démocratie serait une discussion permanente entre les citoyens pour atteindre la vérité qui serait le bien commun résultant de leurs échanges. A part que, de nos jours, les citoyens « utiles » sont réduits aux avocats qui se sont chargés de la mission de conduire les autres, en despotes éclairés, passant de la version de Platon à la version d’Aristote, moyennant quelques accommodements du suffrage universel.
Les dernières péripéties burlesques de la transformation de la société belge par MM. Les hauts statuts nous ont proprement sortis de toute la logique de la valeur ajoutée, puisque ni la valeur humaine, niée par le droit du sol, ni la plus-value de la valeur ajoutée, niée par le surplace de l’économie, ne sont à l’ordre du jour dans ce face à face Di Rupo, De Wever qui prend aux dernières nouvelles, la forme d’un ultimatum de la N-VA.
Aristote a fondé la science économique en jetant les bases de son éthique.
Les deux présidents qui tiennent la Belgique en haleine sont en train de créer un nouveau système de cohabitation fondé sur une antinomie complète des parties, souveraines en leur Région, chapeautées par l’autorité centrale, sans moyen et anarchique !
Ni Platon, ni Aristote n’avaient prévu cela.
Comment définir un tel système ? Sinon le comparer à celui de l’Empire romain à son déclin avec deux empereurs, l’un à Ravenne et l’autre à Byzance, en attendant qu’Alaric règle le sort du premier, et le Grand Turc, du second, mille ans plus tard.
Sauf que nous sommes en 2010 et que la donne a beaucoup évolué.
Ces diables de philosophes finissent tout de même par nous rattraper. Ils nous apprennent que s’ils divergent sur la forme de leur république, qu’elle soit celle de l’un ou de l’autre, dans les deux cas le profit dégagé du commerce n’est pas la vraie valeur. L’ordre dans la cité est un facteur qui, avec le temps, donne du prix à l’association des hommes « de bien ». Il devient un instrument d’émancipation et de justice sociale. L’existence de la loi de tous dans la démocratie offre une assise stable d’identification des hommes et des objets qu’ils produisent, formant ainsi une valeur commune.
Je ne sais si vous suivez mon raisonnement, mais la Belgique que nos hauts lascars tentent de nous fabriquer, qu’elle ouvre ou non ses portes demain après une remise à neuf de six mois ou d’un an, est à l’avance condamnée à se replier sur ses Régions avant de disparaître.
De ce point de vue Bart conduit admirablement son affaire, puisque c’est ce qu’il veut à plus ou moins longue échéance, quant à l’autre, j’ai rarement vu quelqu’un préparer un flop avec autant d’ardeur pour 4 millions de personnes !
Comme il reste muet depuis plus d’une semaine, peut-être s’est-il rendu compte de la bourde qu’il allait commettre en voulant le rôle de premier ministre d’un Etat dont l’existence est comptée ?
Commentaires
non
Postée le: Joseph Meyer | octobre 4, 2010 12:39 AM
L'unique préoccupation d'EDR c'est de sauver la monarchie.
Postée le: JM | octobre 4, 2010 12:50 AM
Une bien longue dissertation pour dire ce que l'on sait depuis longtemps, pour une fois,cet article ne vaut pas grand chose, sauf peut-être la "leçon" sur les deux philosophes grecs...
Postée le: Reiter | octobre 4, 2010 09:12 AM