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Sur un édito de Béatrice Delvaux !

Pauvre Béatrice Delvaux, réduite à des soupirs plaintifs dans ses éditoriaux qui deviennent de sombres boudoirs pour dame dans lesquels on la sent frémissante et en chemise, seule dans la ruelle à se désespérer, déchirant convulsivement ses petits mouchoirs en dentelles de Bruxelles !
J’ai envie de vous prendre dans mes bras pour vous consoler ou, mieux encore, acheter deux « Soir » au lieu d’un !
-Rassurez-vous, Madame la Rédactrice en chef. Comment voulez-vous écrire sérieusement sur la politique, quand elle est conduite en Belgique par des imbéciles de haut niveau qui sont tout, sauf sérieux ?
C’est vrai que le métier de journaliste, dans un temps où personne ne sait rien et que les rares qui savent ne disent rien, est un bien rude métier !
D’autant que jour après jour, il faut quand même que le premier journal belge du soir donne à penser sur la situation particulière à ses électeurs, de ce singulier pays qui n’a plus aucune pensée officielle depuis plus de cent jours !
Nous sommes en plein opéra italien, le ténor et le baryton sont à l’avant-scène, aucun des deux ne veut céder la vedette. Pourtant au troisième acte, du duc de Mantoue ou du bouffon, il faudra choisir. Elio Di Rupo se verrait bien entonner « comme la plume au vent », en héro magnifique, la jambe héronnière dans un haut-de-chausse de soie blanche, mais le ténor ce n’est pas lui. Lui, c’est le bouffon qui cache la douleur de la perte de sa fille Belgica, sous le rire, et qui masque son immense orgueil sous celui de l’humilité.
Chère Béa, la situation n’est ni ubuesque, ni grotesque, elle est tout simplement prérévolutionnaire !
Non pas comme on imagine des jeunes gens magnifiques dépavant les rues, et vous, intrépide amazone prête à tout pour un scoop, un sein hors de la robe en tendant à bout de bras l’étendard de la révolte… ces trois couleurs, dont les nuances bleue et rouge ne se détaillent qu’à mi-voix ; mais, comme une situation inédite qui débouche sur l’inattendu d’un Etat qui se détricote tout seul.
Parce qu’enfin, l’agrégé d’histoire qui est la cause de tous vos embarras, vos soupirs et peut-être demain vos larmes, sait très bien ce qu’il fait et pourquoi il le fait. Car, il a tout à gagner en feignant l’intérêt d’une intrigue avec le PS, tout en s’amusant de l’embarras dans lequel il plonge le conventionnel Di Rupo d’un Etat qui n’existe plus que par ouï-dire et un roi dont le propre est de figurer sur des pièces de monnaie, comme naguère Childéric III, déjà au couvent à se faire tondre les cheveux.

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Vous êtes trop fine interprète de la situation, chère Béa, pour ne pas le savoir, le métier abhorre celles et ceux qui ont raison trop tôt. Les précurseurs effraient. Un état d’âme de votre part, un bel élan de sincérité, enfin vous-même en votre intime aurait le plus mauvais effet sur vos employeurs, votre rédaction, les lecteurs eux-mêmes surpris de s’être crûs dans un no man's land de petites gens, dans un pays rassurant peint par la naïve Houard, alors qu’ils sont dans une Tchécoslovaquie à la veille de se couper en deux, comme dans une reproduction de protozoaire.
Vous avez tiqué comme moi à ce nouveau titre de Haut-Niveau octroyé à un bicamérisme de rencontre, commandant une flopée d’artificiers plus ou moins doués, mais hautement appréciés du Triboulet montois.
A quoi tout cela va-t-il bien servir ?
Mais à de la poudre aux yeux chère étonnée !
Allons, séchez vos larmes. La tristesse ne va bien qu’aux tragédiennes.
Vous êtes faite pour le plaisir, la comédie, pour la vie enfin.
Souriez ! En face de vous, il n’y a plus que des ombres chinoises qui se disputent derrière un drap de lit au festival des dupes.
Comme vous le dites très bien. « Un groupe de haut niveau, qui rapporte à un duo de polissons, qui lui-même est suspendu à deux ténors : il ne faudrait pas que cet empilement façon poupées russes, débouche sur une dernière poupée vide de tout contenu, voire sur un gigantesque pied de nez. »… pour savoir qu’il est d’autres polissons qui possèdent le goût de la poupée bien pleine, au contraire, et dont le haut-niveau se place ailleurs, pour de meilleurs accomplissements et de plus vifs désirs.

Commentaires

Que vous photographez bien les femmes Mr Gloucester! Mr reiter sera certainement d'accord. Mais qu'elles pensent mal Mr Gloucester!

Monsieur Reiter avec une majuscule.

Bien vu Richard. Il s'agit d'une situation "révolutionnaire".
Mais sur quoi cela débouchera ?
Plus d'Etat et plus de police?
Ou Moins de police et plus de transparence ?
Dans quel sens faut-il aller ? Plus d'individualisme ou plus de collectivisme ?

A la lecture des commentaires il n'y a pas que des gens sensés...c'est n'importe quoi.

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