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Barak n’a plus la baraka !

Peut-être qu’en lisant ces lignes, vous aurez appris les résultats des élections aux States.
Au total, les Américains doivent renouveler les 435 sièges de la Chambre des représentants, dont plus de 50 % risquent de redevenir républicains. Les démocrates perdraient également quelques sièges de gouverneurs.
Obama paie les suites de la crise, le chômage et sa timide couverture santé pour les plus pauvres.
C’est comme ça qu’on est au « paradis » du libre échange, pas « partageux » pour un dollar.
Ce qu’on lui reproche le plus, à Barak, c’est son socialisme (comparable, dans ce curieux pays, au communisme en Europe du temps de la guerre froide) et les soupçons bien orchestrés par une droite volontaire selon laquelle le président serait musulman !
Les démocrates devenus minoritaires, les républicains obtiendront des pouvoirs d'enquête qu'ils peuvent utiliser contre l’administration, ils ont déjà promis de s'en prendre à la réforme de la couverture maladie et à celle de la régulation financière. Un frein bien embêtant pour un président en exercice. Mais, il ne serait pas le premier à perdre une majorité en cours de mandat.
Les élections du mid-term sont l'occasion pour les Américains de dire leur frustration et leur mauvaise humeur à un parti politique qu’ils ont installé au pouvoir deux ans plus tôt…
En France, vu les sondages, l’impopularité de Sarko, s’il y avait élection, l’UMP serait archi battue par la gauche.
Il est vrai qu’Obama a déçu beaucoup de gens de son parti. En deux ans, il a montré qu’il faisait partie du système et qu’il ne fallait pas compter sur lui pour qu’il y ait un grand bouleversement en Amérique.
Parmi les adversaires résolus du président, les plus bruyants sont de loin les partisans du Tea Party.
Le Tea Party est un mouvement politique qui dénonce l'Etat fédéral et ses impôts, en comparant la situation actuelle à la guerre d'indépendance. Le Tea party fit parler de lui tout au début de la présidence Obama. Son nom fait référence à la Tea Party de Boston, un événement historique des débuts de la Révolution américaine contre l’Angleterre au XVIIIe siècle.
La grogne a commencé à la crise financière de 2008, contre le plan de relance fédéral de 787 milliards de dollars proposé par le gouvernement de Barack Obama et adopté par le Congrès des États-Unis.
Jusque là, rien à redire. Nous aurions tout aussi bien trouvé mauvais aussi de relancer les banques avec l’argent des contribuables, surtout quand on a su deux ans plus tard que ce n’était pas pour sauver l’emploi, mais des intérêts financiers de richissimes particuliers qu’en Europe on avait imité la politique américaine. Le mensonge de Didier Reynders fit long feu aux premières charrettes de licenciés de Fortis et d’ING.
Aujourd’hui, Tea Party s’est séparé tout à fait de nos concepts. Il poursuit une politique libertarienne, dont la devise est « ne me marche pas dessus ». Il s’agit de libéraux radicaux qui prônent la liberté absolue des individus de faire ce qu'ils veulent de leur personne et de leur propriété, avec pour conséquence qu'ils n'empiètent pas sur cette même liberté des autres.
Aider les banques est une hérésie grave, au même titre qu’aider les citoyens pauvres à se soigner et se loger. Ce mouvement aurait pris son essor le 19 février 2009, lorsque Rick Santelli, journaliste de la chaîne financière CNBC, proposa sur YouTube de protester contre la décision du président de débloquer 75 milliards de dollars pour aider les propriétaires endettés.

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On voit tout de suite que ce mouvement est financé par les riches et ne convient bien qu’aux riches. Cependant, il a réussi à convaincre des Américains complètement démunis mais toujours accrochés au fameux mythe selon lequel « un citoyen peut toujours s’en sortir en travaillant ». C’est ce que pensent aussi les 10 % de chômeurs recensés que comptent les USA ; mais sans grand espoir de retrouver du boulot.
La suite jusqu’aux élections de ce jour est simple. Le mouvement gagne de l'ampleur lors de la révélation au public du montant des primes versées aux dirigeants d’AIG, renfloué par le premier plan de relance du gouvernement. Il gagne encore de l'importance lors des débats sur la réforme de santé menée par Barak Obama et apporte un soutien décisif à l'élection du républicain Scott Brown au Sénat des États-Unis pour l'un des deux sièges du Massachusetts.
Le Tea party pourrait se comprendre comme une sorte d'insurrection conservatrice et anti-taxe. Ce pays produit régulièrement des ultras de droite qui jurent qu’on les assassine à chaque mesure « de bienfaisance » du gouvernement fédéral, à vrai dire timide et sans commune mesure avec notre sécurité sociale.
On assiste aux USA à un retournement de l’opinion assez contradictoire. Il aurait été logique que la majorité s’installe à gauche pour un changement de politique puisque le libéralisme vient de révéler sa capacité de nuisance et son objectif très éloigné du collectif. Avec la résurgence d’une opinion républicaine débordée sur son extrême par une droite encore plus dure, il se pourrait que l’opinion américaine, travaillée par les médias, tous plus ou moins liés aux grands intérêts financiers, fasse le contraire de ce que recommanderait une saine logique. Elle renforcerait une opposition instinctivement hostile au « socialisme », façon dont là-bas on qualifie la stratégie d’Obama.
C’est consternant, mais c’est ça aussi la démocratie travaillée par le pouvoir de l’argent.
L’Amérique est malade de ses dettes, de son chômage, de son dollar, de ses guerres, de son PIB qui stagne.
Est-ce la faute à l’actuel président ou au système économique et financier ?

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