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Cossus, caucus et cocus

Sur les billets de banque US, la devise de l’Amérique "In God whe trust" ( En Dieu nous avons confiance ), comme si Wall Street avait jamais fait confiance à quelqu’un ! Pourquoi pas choisir « Rich, Caucus and Cuckold » (Cossus, Caucus* et Cocus) plus dans l’air du temps ?
L’Amérique revire à droite. Ce n’est pas étonnant, quand on a goûté au fric, même raide comme un passe-lacet, on ne peut plus s’en passer. Oui, mais la loi des nombres nous met en garde, si tous sont appelés, il n’y aura pas grand monde dans la salle de bal.
Etonnons-nous que les portes soient fermées et que le plus clair de la population n’entende que de la rue, les éclats de rire et les bouchons de champagne qui sautent. Pour les ouïr à l’aise rien de tel qu’un magazine people ou un soap-opera à la télé.
Dans un autre pays qu’en Amérique une telle situation ferait gamberger, pas aux States, pays de grands croyants où tout ce qui brille paraît être touché de la main du Christ !
Comme Descartes, puisque Dieu existe, alors pourquoi s’en faire ? Mille milliards de dettes au cul, la belle affaire, que la Chine se les carre où l’on pense. Elle ne reverra jamais les sous de son travail. La Chine a repassé des chemises pendant 150 ans autour de Mott Street, Park, Pell et Doyer streets à NY, elle repassera bien un autre jour…
Qu’on ne se réjouisse pas trop vite, l’Europe prend le même chemin. Son américanisation est nécessaire pour que le libéralisme des cossus se confonde longtemps encore avec le libéralisme des cocus. Sauf qu’en Europe, on songe drôlement à nous faire rembourser les dettes des Etats. En Amérique, aucun président n’oserait y penser.
Comment expliquer le dérapage du centre-gauche américain ? Alors que de part et d’autre de l’Atlantique on souffre des contrecoups de la crise financière et des excès du libéralisme ?
Plus intéressant que ce constat d’anticapitalisme primaire serait de rechercher les causes de cette bizarrerie de peuples en déshérence et qui s’attachent aux responsables de leurs malheurs, comme la vache à lait au fermier, alors qu’elle finira à l’abattoir quand elle ne produira plus son quota de lait habituel ?
Ce qui se perçoit d’emblée comme facteur dérangeant à l’intelligence de situation, c’est la dose massive de divertissements (1) que nous ingurgitons à longueur d’année et qui loin de nous divertir vraiment à une fâcheuse tendance à nous rendre idiots et même amorphes !
Cette étrangeté qui nous rend bête, c’est notre cousin d’Amérique qui, entre deux gesticulations évangélistes, nous en a communiqué la transe.
L’Amérique d’Obama pour le Figaro magazine reste les lieux naturels du Colorado, les hôtels géants et les centres commerciaux le long des plus belles plages. Pour l’économiste sérieux, Detroit est cette ville type désertée par la moitié de ses habitants où même à 1 dollar (2) les maisons ne se vendent plus ! De loin la ville de l’automobile a fière allure, vue de la rive de la rivière qui porte le même nom, c’était la perle du Michigan. Et combien d’autres villes dans le Middle West et ailleurs qui ne sont plus que ruines ?

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Et pourtant la démocratie (on dit après les Indes que c’est la plus grande démocratie du monde) a prononcé son verdict.
Cela ne veut pas dire que c’est fichu pour Obama dans deux ans, lorsqu’il s’agira de sa propre réélection.
La seule donne qui est intéressante, ce sont les électeurs qui ont manqué à Obama pour reconduire sa majorité. Ils viennent surtout des jeunes sans travail, des déçus du « miracle » américain. Ils n’ont pas voté républicain, ils se sont abstenus, c’est tout !
On ne peut pas dire que d’ici deux ans, les effets de la politique de l’actuel président se feront sentir et que Barak sera réélu triomphalement, on peut penser que la démocratie américaine, comme la démocratie européenne d’ailleurs, est en train de démontrer qu’à défaut d’instruction, les peuples loin de s’améliorer deviennent de plus en plus inaptes à exercer leurs droits, tandis que les dirigeants qu’ils envoient siéger à leur place deviennent de plus en plus aptes à les gruger en employant le langage audible par tous : Dieu et le pognon, dans la version républicaine et le pognon et Dieu, dans la version démocrate.
Ce sont deux programmes qui mis bout à bout feraient rugir de plaisir Denys, tyran de Syracuse, et rougir de honte Platon, qui s’y rendit.
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* Du Latin « abreuvoir »
1. Le divertissement scande chaque moment de la vie, rythme le calendrier jusque chez soi, où la télévision, la console de jeu et l’ordinateur occupent une place centrale, les « vacances » captivent le temps qui reste. Le divertissement remplit tout l’espace, entre deux journées de travail, insatisfait du matraquage productiviste de l’employeur, on en reprend une dose le soir, mais c’est pour rigoler du comique qui mime notre propre existence. Et nous trouvons cela irrésistible. Nous n’en percevons plus l’ironie. Nous ne réagissons pas à la satire, tout à notre travail auquel nous pensons.
2. Une société immobilière qui avait l’obligation de démolir ou de restaurer une villa dont les propriétaires avaient été expulsés pour faute de paiement, l’a mise en vente pour 1 dollar et n’a pas trouvé preneur !

Commentaires

Espérons que dans deux ans, ces jeunes qui se sont abstenus, auront muris et réelirons Barak Obama...

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