Le curé fou entre deux messes.
Après les Assises multiculturelles dans lesquelles Joëlle Milquet s’était illustrée, il fallait bien qu’une dame d’un autre bord se distinguât aussi. C’est Karin Lalieux qui a été désignée pour faire de l’ombre à l’avocate guets star. Elle présidera une commission spéciale "relative au traitement d’abus sexuels et de faits de pédophilie dans une relation d’autorité, en particulier au sein de l’Eglise".
On s’en tape un peu, mais il convient en démocratie d'amuser le tapis. La presse ne peut pas stationner en permanence devant la Banque nationale pour interviewer l’un ou l’autre négociateur politique.
D’ici à ce qu’on imagine des choses…
Karin est parfaite, cheveux courts, boucles d’oreille gigantesques, on dirait un signal de la SNCB. On ne pourra pas dire qu’elle passe inaperçue.
Auparavant Milquet si favorable à l’intégration, au foulard et aux babioles musulmanes s’était dévoilée – si l’on peut dire – au Conseil des Ministres qui voulait ouvrir pour l’hiver un refuge afin d’accueillir 500 demandeurs d’asile à Bastogne.
Vous pensez, quelle horreur ! Bastogne fief CDH par excellence, d’autant que Lutgen est du coin.
C’est dire comment sont ces dames et comme sans fil à plomb et tablier des Loges du PS, Karin Lalieux va se faire plaisir en indaguant sous les surplis de sacristie. La criminologue dans le monde ecclésiastique, les gens vont croire à un remake des « Experts : Miami ».
Une Commission de plus, la belle affaire, on n’en est plus là. Au point où on est tombé, on se demande si toutes ces belles intelligences ne seraient pas plus utiles à réfléchir sur le chômage, la crise, les antagonismes des Régions, le contentieux de Bruxelles, etc... Mais bon, dans les hautes sphères, il y a pléthore et il faut bien que l’excédent d’avocates et de criminologues soit résorbé par des missions.
Tout de suite miss Lalieux s’attaquera à ce que dans ce pays on appelle l’essentiel, à savoir les noms des treize commissaires, la forme de la table des discussions, thé ou café, etc… ? De toute manière, rien ne presse la remise du rapport est fixée au 7 avril 2011.
On n’est plus à l’époque héroïque où le PS et la FGTB conspuaient les curetons et distribuaient des sifflets aux ardents militants afin de ponctuer de notes stridentes le fameux « tuuut tuuut plus un sou aux curés tuuut tuuut ». L’heure est au sérieux et au jugement correct des faits et des hommes.
A quoi bon inventer des abominations, quand elles viennent d’elles-mêmes sous les cuculles ?
Seulement le citoyen s’en fout de l’église, tout en réclamant que les pédophiles passent à la casserole. Ce n’est pas l’avis de la Commission qui verrait dans la prêtrise une association de conspirateurs contre la justice. Ce qui ne pourrait qu’abaisser encore plus la soutane déjà fort défraîchie de Monseigneur Léonard.
Si Lalieux était en Commission pour des odes à la jeunesse par des imans dans les mosquées, aurait-elle le même comportement vis-à-vis des musulmans ?
Non pas que la criminologue soit pour le port du voile et l’égorgement des moutons, mais il y a chez nos dirigeants une crainte qui domine les autres, c’est celle du pied au derrière ou pire des flambées irraisonnées de violence et l’ombre d’Al-Qaïda. A force de ficher la trouille à tout le monde, ils ont fini par se faire peur eux-mêmes !
Ce qui ne veut pas dire que miss Lalieux soit lâche et hypocrite, mais que le Parlement aurait regardé à deux fois avant de se lancer contre une Institution religieuse aussi vindicative que la musulmane.
La criminologue-députée bruxelloise va fouiller sous les dentelles de ces vieux messieurs à seule fin de savoir si Dieu n’avait pas comploté de concert avec la justice afin de sauver ses derniers défenseurs pour des crimes tellement vieux que même Abraham ne s’en souvient pas.
La PS de service s’explique derechef "il est indispensable d’examiner comment des faits de pédophilie commis au sein de l’Eglise, dans le cadre d’une relation pastorale, ont été traités ou non par la justice au cours de toutes ces années. Pour nous, il est évident qu’il revient à la justice de l’Etat et à elle seule d’enquêter sur ces infractions à caractère sexuel et de prononcer des sanctions pénales à l’encontre des auteurs dans quelque contexte que ce soit."
Karin n’est pas novice. Aura-t-elle le front, elle socialiste, de parler seulement de la mansuétude d’une Institution pour une autre Institution, ou dira-t-elle ce que tout le monde sait à savoir qu’il vaut mieux être riche qu’être pauvre devant la justice de ce fichu pays truffé d’inégalités toutes plus révoltantes les unes que les autres.
Ce ne sera pas le procès de l’Eglise de Belgique, rassurons les curetons, ni celui de la justice. Ce sera juste un interlude en attendant un nouveau gouvernement « d’union nationale ».