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31 décembre 2010

Karin Lalieux, l’Eglise et les cloches…

La pédophilie est une tare commune à toutes les sociétés. Pourquoi l’église est-elle un lieu particulièrement propice, tant les cas de pédophilie y sont plus nombreux que le reste du corps social ? N’est-ce pas à cause du caractère masochiste de la foi chrétienne et du confinement « entre hommes » auquel l’Eglise oblige ses prêtres ?
Karin Lalieux, présidente de la Commission spéciale sur les abus sexuels dans l'église, n’est pas psychologue pour en juger. L’échevine de la propreté de Bruxelles n’a pas celle des âmes. Elle a appliqué le système des chaussettes à clous dont la criminologue qu’elle fut n’a pu se débarrasser, en Commission. Elle n’expliquera pas pourquoi l’Etat interdit certaines pratiques et non d’autres.
« Le fait que l’Etat autorise le masochisme a peut être sa source dans le caractère masochiste du christianisme » (docteur Paul Federn, psychanalyste).
Certains deviennent pervers à cause d’une défectuosité de la sexualité ou d’un surplus de sexualité, l’Eglise ne serait qu’un lieu favorable à l’éclosion de la pédophilie.
« Don Juan cherche sa mère dans chaque femme et ne la trouve jamais ; c’est la base de l’amour de tout homme. Le fondement de toutes les perversions réside dans la relation de la mère et de l’enfant » (docteur Sadger, psycho-analyste). Ne faut-il pas voir dans le prêtre pédophile un substitut de la mère inversant les rôles ? L’atmosphère particulière des lieux du culte si elle attise les grandes dévotions et exalte les fois profondes peut aussi plonger les mêmes « âmes » dans les révoltes les plus inattendues et assouvir des passions longtemps repoussées.
Si l’église catholique est un lieu d’activation du caractère pédophile de certains individus, la religion musulmane par ses prosélytes et les interprétations de ses sourates est un lieu également de perversion où le caractère faussement supérieur de l’homme s’affirme, discriminant ainsi la femme au point de l’outrager et lui enlever dans le mariage toute apparence de conduite autonome, donc toute liberté. Des juristes trouveront que le caractère d’activation pédophile de l’une tombe plus aisément sous le coup des lois, à cela on pourrait alléguer qu’en plaçant la femme dans une sorte d’enfance perpétuelle, l’activation sexiste de l’autre en serait presque identique.
Il est vrai qu’en sa qualité de socialiste, Madame Lalieux a un vieux compte à régler avec les cathos, et que tout ce qui dégrade l’idée qu’on peut se faire de l’Eglise est toujours bon à prendre.
On aimerait mieux la voir défendre la laïcité, au lieu de faire de la liberté des cultes une concurrente et un objet de polémique mettant en cause les principes de l’Etat laïc.

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Reste qu’on aura beau se récrier, montrer son horreur d’un acte de pédophilie, « On ne pourra pas expliquer l’amour de façon entièrement rationnelle ; il restera toujours quelque chose d’inexplicable, dont nous ne saurions nous passer » (docteur Fritz Wittels, psychiatre).
Cette réflexion de Wittels, nous donne à réfléchir sur certains actes horribles et justement dénoncés. Ils sont parfois perpétrés dans un enchaînement fatal d’une passion égoïste, certes, mais qui peut ressembler et avoir toutes les formes de l’amour.
Notre époque n’a pas une grande élévation d’esprit. Elle cherche moins à comprendre, qu’à cloisonner entre passions et délits toute une humanité capable de tout et responsable de rien. La loi prévoit pour contenir la foule dans ce qui est bien, un certain nombre d’années de mise à l’écart du défaillant.
Les élites ne sont plus capables d’expliquer et de défendre la morale selon leur point de vue parce qu’ils sont eux-mêmes en porte-à-faux avec celle-ci ; car ils défendent un système économique en lui trouvant des valeurs morales qu’il n’a pas et même qu’il n’a jamais revendiquées !
Nous sommes loin du Siècle des Lumières et de ses philosophes.
Nous nous faisons une idée fausse d’une société en la voulant sans nuance. Elle ne l’est pas. Nous créons des refoulements, des névroses, des impuissances et des injustices.
Nous en sommes arrivés à juger des crimes selon un tarif qui en même temps qu’il gradue en prix à payer, introduit une notion dangereuse de ce qui est grave et de ce qui l’est moins.
Le résultat est pernicieux. Il montre que le législateur a pris soin de se mettre à l’abri en ne condamnant pas ou à peine ses pairs en matière de prévarication et de concussion. Il l’a fait parce que son principal allier « l’argent » est de toute évidence pour le déclassement des crimes qui y sont d’habitude produits. Cet abus de pouvoir devrait nous faire estimer le reste d’un œil critique. Dans d’autres régimes, ces crimes étaient généralement punis de la peine de mort. Tant mieux que l’Etat n’assassine plus à son compte, mais il y a une disproportion entre ceux qui volent l’Etat et les voleurs ordinaires. Dans ces vingt dernières années, on a acquitté ou puni très légèrement des scélérats, dont certains siègent toujours au parlement.
Les jugements des crimes évoluent avec les mœurs.
Nous versons dans le puritanisme parce que l’opinion s’est façonnée dans l’anticommunisme des années 60 sur le modèle américain (les bons et les mauvais). C’est plus facile d’exercer ainsi justice et morale.
Nous n’avons pas fini de payer ce simplisme.
Le comble, des faits prescrits depuis trente ans sont donnés en pâture à la malignité publique, traînant des vieillards à une sorte de tribunal bis.
Il serait bien, dès lors, qu’on ressuscitât des faits graves qui se sont passés et qui se passent encore aux yeux de tous sans que personne ne s’émeuve. Si on passait au crible tous les accidents du travail, les suicides, les vies détruites et les familles atomisées qui abondent dans la société capitaliste ? En voilà un beau musée des crimes restés impunis.
On y verrait des horreurs, par exemple ce manœuvre gueulard tombant dans de la fonte en fusion (fait divers des années 60), victime des nouvelles normes de productivité. Pensez-vous qu’on ait enterré les deux tonnes de fonte ? Non. On en a fait des bagnoles et peut-être en avez-vous acheté une ? Et c’est autre, coupé en deux par un feuillard ? Salaire du type ? La dixième partie de celui de Madame Lalieux, c’est moins dangereux et plus rentable de siéger au parlement..
C’est drôle comme ça fait plaisir, à un laïc comme moi, de défendre de vieux scélérats, certainement l’âme bourrelée de remord au moment de la curée (sans jeu de mot). Sans doute estimé-je qu’il y a priorité dans les urgences et qu’il y a d’autres gredins à accrocher à la lanterne !
Madame Lalieux serait partante ?

30 décembre 2010

La dernière de Marcourt…

J-C Marcourt, le seul du PS à Liège pouvant avoir deux idées simultanées, ne contredira pas l’observateur de la vie politique : la gauche n’est plus porteuse d’un grand projet.
La droite a compris notre époque consommatrice, individualiste, pressée et médiatique, le PS aussi ; ce n’est pas pour réagir contre cet affadissement, mais pour en profiter.

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Passé d’avocat bredouillant (encore un !) à celui d’un personnage du PS est plus difficile qu’avant, tant les places rémunérées sont convoitées. Pragmatique et sans idéologie, l’homme a été au service des généraux 4 étoiles, Mathot, Onkelinx et la suite. Passer d’officier subalterne à officier supérieur, dans une formation antimilitariste, c’est quand même montrer une certaine habileté. Tous les avocats de « gauche » s’y essaient, beaucoup se retrouvent le bec dans l’eau à vendre de la panouille au juge des voleurs de poule.
A écouter longtemps « la voix de son maître », c’est souvent l’écueil. On risque de rester la voix d’un autre toute une carrière. J-C. en est sorti. Il a l’esprit de l’escalier, il ravit la mémère aux soirées de pensionnés, tel Mathot père. C’est dire…
En ces temps troublés, à l’état-major montois, on cherchait un Liégeois pas trop remuant, parce qu’il en faut bien un de temps en temps. Liège est quand même la plus importante des Fédérations. On a pensé à Marcourt, parce qu’il n’inquiète pas comme celui d’Ans. Par ses facéties, il avait sa place sur les estrades, afin de contrebattre les pitreries médiatiques d’un Daerden, duquel on a pris ombrage à Mons.
Marcourt, homme d’une gauche contrôlée, tout en arrangeant le coup, est plus soft, moins imprévisible.
Il répond au quart de tour. Par exemple vous lui dites :
Quelle est la différence entre des cacahuètes et un clitoris?
Il répond aussi sec :
Il n’y en a pas, ce sont des amuses gueule !
N’est-ce pas politiquement correct ?
L’almanach Vermot 2011 vient de paraître. J-C en a pour six mois de « bien bonnes » à raconter ! Plus elle son profondément imbéciles, plus on croit qu’elles sont de lui !... C’est ça, la notoriété !
Ce n’est pas à l’heure de la mondialisation qu’il va flancher !
On va drôlement avoir besoin de lui, quand Di Rupo, premier ministre, en arrivera à nous faire rembourser la dette publique sur nos salaires.
C’est l’histoire d’un mec qui s’appelle Marcourt !
Pas plus à Liège qu’ailleurs, le PS n’a une position claire sur la rigueur des Sept pour appliquer le plan d’assainissement des finances publiques repris dans le futur accord avec la N-VA!
Le peuple rouscaille ? Vous envoyez Marcourt, vous êtes tranquilles un bon moment.
Ceux qui se sont sagement limités à ce qui leur paraissait possible n’ont jamais avancé d’un pas (Bakounine). C’est justement cette sagesse-là qu’on lui demande.
Dans un accès de mélancolie, alors qu’il s’apprête à avaler l’hameçon proposé par Vande Lanotte, si Di Rupo lance « La droite est parvenue à faire croire à la gauche qu’elle doit voter pour elle. », personne ne lui aura de la reconnaissance pour cette franchise et tout le monde lui fera la gueule. Marcourt, avec la même tirade, on est mort de rire et on se renforce dans le sentiment que le Ps a joué au plus fin et va baiser Bart De Wever en même temps qu’il va sauver la monarchie.
Marcourt est parfaitement convaincu que si la droite prend la place de la gauche partout en Europe… c’est parce que le PS n’a pas fait suffisamment sentir aux industriels et au milieu d’affaires qu’il était de leur côté.
Tout le travail consiste pour un PS qui veut faire des voix et rester la première formation politique de Wallonie et peut-être demain à Bruxelles, de remplacer les mots durs comme « despotisme et tyrannie » par « sécurité et responsabilité citoyenne », transformant les petits-fils de ceux qui se sont battus contre les privilèges de classes, en une foule paisible et heureuse où chacun est étranger à la destinée du voisin.
Pour veiller à ce que cela se passe bien, J.-C. est imbattable.
C’est l’avocat bafouilleur qui expliquera le mieux, comment on accepte des sacrifices « de gauche », quand les mêmes « de droite » ne passent pas !
« Tu connais la dernière ? ». C’est dans la poche, on casque, médusés…
Sur le terrain, c’est Marcourt qui a eu l’idée de promener la jeunesse à l’étranger afin d’habituer le diplômé du supérieur au goût du voyage. L’aventure vu sous cet angle, c’est du Jules Verne rassurant. Ce n’est nullement pour des échanges avec les universités principalement américaines pour le prestige, que cette lubie lui est venue ; mais, parce que Marcourt ne croit plus aux universités francophones de Belgique.
C’est vrai que lorsque Marcourt fait l’idiot, on le devient aussi !

29 décembre 2010

Reynders à reculons

Tout de suite relayé par « Le Soir », Charles Michel - candidat à la présidence du MR - a écrit un programme pour le jour où il sera élu. Si Daniel Bacquelaine avait écrit le sien, « Le Soir » l’aurait-il montré à ses lecteurs ?
Essayez donc d’avoir dix lignes, candidat d’un parti, pour voir ?
Le cher enfant prévient « J’ai rédigé un programme précis, d’une trentaine de pages, C’est un projet libéral engagé. Les dernières années, on a un peu trop fait de libéralisme à reculons. Je veux faire du libéralisme en marche avant. (…) Il n’y a pas de prospérité s’il n’y a pas d’innovation et de travail. C’est le message le plus net et le plus fort que nous, libéraux, devons porter. » (Interview par Martine Dubuisson, « Le Soir »)
Ce fils prodige est prodigue en allusions insidieuses et désobligeantes pour l’actuel président. C’est, croit-il, qu’il a quelque chose de « fort » à dire. L’avocat est en plaidoirie. Il s’insurge, s’énerve, le public croit qu’il a effectivement des révélations importantes dans la manche. Enfin un casse-cou qui n’hésitera pas une seconde de passer la troisième dans une côte, au risque de casser la mécanique, comme Alexandre De Croo, le libéral flamand.
Mais qu’ose-t-il donc ? « Il faut passer moins de temps à nous défendre de ce que nous ne sommes pas et davantage à dire ce que sont nos propositions. », suit un couplet sur le travail gage de la prospérité, et voilà le tout emballé pour Martine Dubuisson.
J’ai eu un moment d’égarement en lisant ce texte de refondation : c’est bien d’un avocat, le remue ménage pour rien ! Avec Charles, les libéraux vont pouvoir prolonger leur sieste. C’est bien ce qu’ils attendaient de lui, non ?
Voyons « le projet politique le plus susceptible de créer de la prospérité » :
D’abord étonnons-nous que cela aille si mal puisque « La Constitution belge est libérale dans le sens authentique du terme, le projet européen aussi. », on ne le lui fait pas dire !
Mais le cher petit, déjà ébloui de lui-même par ses 30 pages de programme, peaufine un document supplémentaire que Madame Dubuisson n’a pas et ne sera donc pas en mesure de relayer, chiffres à l’appui, aux 30 pages « michellesques ».
Il s’agit dès lors, ni plus ni moins, de 30 pages de propagande que « Le Soir » livre à l’attention de ses lecteurs.

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Je me suis désintéressé du programme pour me consacrer aux superlatifs que Charles décoche à lui-même et que Martine relaie avec une certaine complaisance. On est loin d’une interview à l’américaine.
Le damoiseau est fier – évidemment – du projet libéral ; mais, il nous prévient nous n’en avons pas fini avec ses pensums, il reste encore beaucoup à écrire.
Sur la dérive de la mondialisation ? Sur l’enrichissement éhonté des uns grâce à la misère des autres ? Sur l’immoralité foncière du capitalisme ? Sur l’aspect amoral de la spéculation ? Non, vous n’y êtes pas. Ce qui tient lieu de tout, c’est le libéralisme de proximité. Autrement dit, il veut démarcher ceux qui souffrent le plus de la gestion libérale de la crise, afin que ceux-ci votent libéral, c’est-à-dire contre leurs intérêts ! S’il y arrive, c’est qu’il est vraiment fort le fils « du père Michel ».
Sur le blog de Charles Michel, le programme et sa suite sont absents.
C’est une tactique qui en vaut une autre. On dit « j’ai un programme », on en parle avec des adjectifs le glorifiant. L’autre répond « Ah ! oui, bien sûr, étonnant, cela va changer tout. » Et le tour est joué. Michel a un programme, Bacquelaine n’en a pas. Celui de Michel est magnifique. Bacquelaine est un peu plat, en plus il n’a pas de programme !...
La définition de la classe moyenne vu par Michel-le-Jeune est assez surprenante «
« …ces gens pas assez riches pour être tout à fait à l’aise pour l’avenir, et pas assez pauvres pour avoir accès à des aides spécifiques, et qui ont le sentiment de porter l’essentiel des charges. » La classe moyenne engloberait donc les trois quarts de la population ! Elle irait même jusqu’aux pré-indigents !
Plus sérieusement, la classe moyenne est formée en partie des commerçants et artisans enrichis, de la classe politique montante et de quelques hauts salaires et cadres moyens, soit moins d’un million de personnes au grand maximum. Il est vrai que cette classe moyenne est en pleine mutation et que la plupart de ceux qui s’en réclamaient il y a vingt ans, sont plus bas que terre aujourd’hui. Enfin, à l’issue des Trente Glorieuses, beaucoup de travailleurs du rang avaient cette prétention également. Ils en ont beaucoup rabattu depuis.
Dernière remarque – les socialistes ne me contrediront pas – on en aurait fini des classes sociales. Parler des classes ouvrières à Di Rupo, il pousserait une crise de nerfs. Alors, pourquoi parler de « classes moyennes » ? Si elles sont les seules, c’est absurde ! A moins qu’avec Sabine Laruelle, Charles soit marxiste et réinvente la lutte des classes ?
Si, si… mille pardons, sur la fin de l’interview, Charles y va de son programme en extrayant quelques bonnes feuilles : « zéro cotisations patronales », son crédo, puis les 50.000 emplois « pas occupés », sa marotte. Il veut aussi qu’on exécute les courtes peines sans se soucier du nombre de places disponibles dans les prisons ; qu’on augmente les procédures par rapport au flux des étrangers, c’est-à-dire embaucher des fonctionnaires avec des tracasseries supplémentaires, pour emmerder tout le monde et aggraver le déficit de l’Etat. Et enfin, qu’on en revienne à la capitalisation des retraites. Ce qui ne manquera pas d’élargir le fossé entre les bonnes retraites et celles de la multitude, de plus en plus basses. Lui s’en fout. La sienne sera aux petits oignons, grâce à notre générosité.
Avec ça un vrai culot libéral : le fiston réclame plus d’éthique dans la vie politique !

28 décembre 2010

Le temps des falsificateurs.

Voilà nos dévorés d’ambition à la destinée d’un pays dont ils ne savent que faire. Que ne passent-ils la main !
L’Histoire se répète. Bart ne le sait pas. Di Rupo n’a jamais su ses classiques. Le 17 février 1793, un citoyen du nom de Jacques Roux ne laissa de son passage sur la terre qu’une pétition à la Convention « Citoyens législateurs, ce n’est pas assez d’avoir déclaré que nous sommes républicains français. Il faut encore que le peuple soit heureux ; il faut qu’il ait du pain, car là où il n’y a pas de pain, il n’y a plus de loi, plus de liberté, plus de république ».
Il n’y a rien à changer dans cette pétition. Tout y est pour 2011 et les suivantes.
Les citoyens qui travaillent honnêtement, risquent pour les mêmes efforts d’avoir moins de moyens de subsistance dans le futur, qu’ils en ont eu par le passé.
Où ont-ils démérité ?
Exécutants, ils n’ont jamais eu le pouvoir d’organiser, donc de maîtriser leur destin. Ils ne sont en rien responsables du système économique. Ils n’ont pas voté les lois du marché.
A l’heure où l’on nous parle de progrès des techniques et des sciences, on leur retire le bénéfice de leur travail, on les astreint à un effort accru, après les avoir félicités des efforts de productivité qu’ils ont faits.
C’est à n’y rien comprendre.
Ou plutôt, les citoyens ont peur de comprendre…
Il s’est passé un événement considérable, déjà ancien, mais dont on perçoit aujourd’hui les conséquences : les dévorés d’ambition ne contrôlent plus la situation !
Nous avions déjà remarqué qu’elle leur avait échappé dans l’état des relations entre les Communautés ; maintenant, nous savons qu’elle leur a échappé aussi du côté de l’économie !
Qu’est-ce qu’une démocratie quand les citoyens ne sont plus défendus par ceux qu’ils placent aux affaires par le suffrage universel ?
Si les dévorés d’ambition ne réussissent à se maintenir au pouvoir que par l’artifice des lois et le découragement général, que penser d’une démocratie dont les valeurs leur échappent ? Les hommes ne valent-ils plus rien ?
La dernière sortie de Di Rupo devant les patrons wallons est éclairante. Déjà que nous n’avions pas accès à la réunion, le chef du PS s’y pavanait et faisait des mots d’esprit sur son prédécesseur, Bart De Wever, qui y fut convié avant lui. S’y montrer, est-ce une attitude digne d’un représentant de la gauche ? S’y mesurer devant un pareil parterre avec un membre de la droite flamingante, par conférence interposée, quelle honte !
Il ne s’agit plus de savoir qui sortira du bois parmi nos célébrités pour démontrer son intelligence, sa valeur au travail, il s’agira de découvrir qui, parmi les anonymes, est assez intrépide pour braver les lois et entraîner le peuple à refonder une autre démocratie, basée sur la maîtrise des moyens et de l’économie.
Là, on ne voit plus les ambitieux de nos podiums. La couardise est la règle, la prudence est celle du banquier qui veut bien jouer avec l’argent des autres, mais s’interdit de toucher au sien.

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Il y a peu d’exemples dans l’Histoire moderne d’une aussi grande lâcheté des hommes de pouvoir que l’on puisse comparer à ceux de la période actuelle.
Parce qu’ils peuvent tout, ils peuvent refonder.
Et que voit-on à la place d’un nouveau Jaurès près duquel se tiendrait un nouveau Marx ?
Des politiciens apeurés qui s’en vont faire des conférences auprès d’un patronat tel qu’en lui-même, on le connut jadis sur le carreau des mines à pousser des enfants dans la fosse.
D’abord, un butor venu d’une Flandre de la droite extrême, une sorte de gourou pour suiveur pathétique, il vient exiger une rigueur farouche. La salle en frémit de bonheur. Il va se charger de le faire lui-même. Les patrons exultent.
Di Rupo lui succède à la même tribune. Il tempère, attend entre quelques flèches qu’il décoche à son prédécesseur que la salle réagisse. Il envoie quelques regards de connivence à quelques patrons. Les mêmes qui avaient gloussé d’aise aux propos sur la rigueur de Bart De Wever, gloussent à propos des litiges communautaires.
Personne ne moufte sur l’état de pauvreté des citoyens. Tout le monde s’en fout.
Et ils pensent ainsi « sauver » la Belgique en même temps que leurs places, leurs prébendes, leur confort ?
Depuis toujours, ces histrions n’ont cessé de nous mentir.
Il en est de l’Histoire que De Wever comprend, les falsificateurs trompent le peuple pour réussir.
Cette fameuse déclaration des droits de l’homme et du citoyen, par exemple, elle aurait été écrite de la main du plus controversé des Hommes de 1793, et haï par les deux conférenciers et l’assemblée des patrons : Maximilien de Robespierre (1) !
Comme quoi, méfions-nous de ceux qui louent les droits de l’homme en clouant au pilori celui qui les écrivit.
Lui au moins, n’allait pas plaider sa cause devant la noblesse, les patrons d’alors. Il l’exigeait au bout d’une pique.
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1. Le préambule de la Constitution de la 1re République reprend mot pour mot le texte de Robespierre proposé par lui le 24 avril 1793 à la Convention.

27 décembre 2010

Barak chez les nuls.

Condom est ce mot français inventé en Grande-Bretagne qui désigne une protection connue de la galanterie internationale et officiellement ignoré des séducteurs anglais. Leur préférence va à « contraceptive sheath ».
Cette pruderie britannique à faire porter la responsabilité des mots honteux sur les voisins, est en train de changer à propos de Barak Obama.
Autant, le sénateur avait montré de l’allant et un vrai sens de la politique dans sa campagne, autant le président a oublié qu’il avait été un grand communicant.
« Wretched » (piètre), « stupid » sont les mots les moins durs employés par la presse anglaise pour expliquer sa politique.
A la suite des révélations de WIKILEAKS sur les leaders français décausant leurs petits camarades politiques, la démarche anglaise est plus franche et donc moins détestable, que celle de Sarkozy à propos de Chirac et Rocard, sans oublier une déclaration tout à fait étonnante du président français sur la façon dont l’Etat français s’est approprié la culture des Bretons, des Basques et des… Flamands, tout ça à l’oreille de l’ambassadeur US à Paris !
Est-ce le changement de gouvernement ? Les Anglais sont en train de brûler ce qu’ils ont adoré, en Barak Obama.
Il a déçu sur la manière légère avec laquelle il a traité les classes moyennes, en première ligne depuis 2008 et la crise. Clinton était autrement plus adroit à manier la middle-class. Ce n’est pas que le président Obama manque de conseillers, il a même repêché d’anciens fonctionnaires de Clinton, c’est qu’il manque tout simplement de compétence.
Traditionnellement, le leader de l’un des deux partis traditionnels au pouvoir se montre aussitôt attentif aux désidératas de l’autre, en acceptant de rencontrer le candidat évincé et en dialoguant avec les parlementaires en exercice.
Ce que Obama n’a pas fait sur près de deux ans de mandat. C’est d’autant plus maladroit, qu’à la mi-mandat le parlement bascule assez souvent dans l’autre camp. C’est le cas en 2010.
On pense même que Clinton à la place de Barak aurait pu éviter les Tea-Party Movement, ces petites formations d’extrême droite qui sont autant d’aiguillons à la droite classique, ainsi plus ardente que jamais pour la revanche dans deux ans.
En se focalisant sur la réforme du système de santé, Obama n’a pas répondu à l’attente des électeurs qui l’avaient plébiscité en grande partie pour qu’il s’occupe du chômage et de la dégradation de l’économie américaine, stagnante depuis l’an dernier avec des minimas de reprises à l’image d’une Europe que d’habitude les USA battent largement en pourcentage.
Di Rupo n’en reviendrait pas, mais on dit aux States que Barak Obama est trop à gauche et si les Américains votent « démocrate », il leur déplait qu’on affuble leur président du terme de « socialiste », la presse anglaise approuve l’électeur américain : les équipes du président camoufleraient sous l’étiquette démocrate un activisme de gauche « damned ! », l’URSS serait proprement réincarnée à Washington.
La politique étrangère US subit un revers sensible sur la diplomatie en Israël. Avec le refus de Netanyahou de geler les colonies et l’abandon de madame Clinton de ce préalable, la paix au Moyen-Orient vient de prendre un coup, en même temps que la politique américaine. Comment un si petit pays peut-il « résister » au grands pays à qui il doit tout ?
A moins que Hillary Clinton soit décidément aussi nulle que le président ? Ou encore, que les Lobbies juifs font la loi depuis NY jusqu’à Washington ?

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En gros, le reproche de la presse anglaise le plus marquant c’est le « socialisme » d’Obama. Et avec lui c’est toute l’incompréhension de la mentalité anglo-saxonne qui se rebiffe à « trop d’Etat » et qui remonte jusqu’au Sénat. Comme eux, les Américains ne voient pas d’un bon œil l’Etat s’occuper de l’économie, organiser des « Welfare » dans l’esprit du « care » d’une Martine Aubry, qui n’en finit plus à faire oublier le mot rue de Solférino.
Ils ne sont pas loin d’imaginer que « socialisme » est l’autre mot de « communisme ». Le PS belge, social-démocrate, incapable de faire du mal à une mouche dès qu’elle provient d’une banque, serait quasiment – pour les Républicains tout au moins – assimilé à une officine stalinienne !
L’élection bi-polaire aux USA, tout en empêchant des systèmes à la Belge avec nos sept partis en pourparlers depuis six mois et demi, ne convient pas aux présidents trop ancrés dans leur parti. Clinton avait bien vu qu’il devait tenir compte des Républicains et faire une politique d’alliance relative entre les deux partis.
La presse anglaise ne le dit pas, en vertu de ce que j’avais écrit sur le condom : sans avoir prononcé le nom de Tony Blair, comme celui de l’ex-chef du Labour, le nom du président des Etats-Unis est en passe de devenir un gros mot.

26 décembre 2010

Vienne et l’amour.

On ne devait pas s’ennuyer une seconde à la Société psychanalytique de Vienne sous la direction du docteur Freud, en personne !
En sa séance du 19 mai 1909, cette docte assemblée avait à parler d’un travail de Freud « Über einen besonderen Typus der Objektwahl beim Manne » comme première partie des « Contributions à la psychologie de la vie amoureuse ».
Vous l’aurez compris, il s’agit d’histoires d’alcôve.
C’est fou comme le grand public appréhende ce thème, et comme le bien-disant paraît entrer dans la pire des confusions pour un mot populaire un peu cru, quand il en cherche un autre plus savant, qu’il ne trouve pas.
J’ignore si les blouses blanches ont beaucoup changé en un petit siècle de « progrès » en médecine ; ce qu’on peut dire de leurs grands parents de l’aube du XXme siècle, c’est qu’on avait affaire à une belle collection de carabins émoustillés par le pouvoir qu’ils avaient d’étendre la clientèle sur le divan.
Un des assidus de cette réunion de « garçons » comme dirait Flaubert, le docteur Stekel, trouve à cela différentes causes, dont la principale est l’attraction qu’exerce le médecin sur ses patientes et même sur ses patients. Car, selon lui, ce n’est pas l’homme de science qui « entreprend », mais la patiente qui trouve que l’homme de science n’est pas assez leste !
Il paraît que le psychanalyste n’est pas le seul de la profession à récolter les transferts amoureux.
Les amazones n’aiment pas l’individu comme tel, rassure ses collègues, le bon docteur Stekel ; mais le costume dont elles le revêtent : la fameuse blouse blanche.
Sauf qu’aujourd’hui, les transferts amoureux des patientes énamourées à l’homme de science n’ont plus pour objet le port de l’uniforme, tant il est rare que le généraliste reçoive encore vêtu de blanc dans son cabinet de consultation.
Les belles patientes, victimes d’effervescences intimes, ne trouveraient en 2010 un terrain favorable, que dans les cliniques et les hôpitaux. Là, les personnels vaquent encore en blanc, avec stéthoscope négligemment autour du cou, comme dans un soap-opera.
Restent glamours en dehors du corps médical, certains porteurs d’uniforme de prestige, les avocats en robe, le casque impressionnant des soldats du feu, le béret rouge posé à la Massu sur le crâne rasé du militaire, le commandant de bord d’un airbus qui apparaît au haut de la passerelle d’embarquement….

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Freud ne pourrait pas mieux dire : lorsque les conditions de l’amour ne sont pas remplies dans la réalité, l’individu les fantasmes. De sorte que ces dames peuvent très bien s’éprendre d’un détail qui n’existe pas, sublimer une action de palpation ou un toucher anodin, trouver dans l’agilité des doigts une intention « malhonnête » qui les ravit.
Une aussi chaude réunion d’experts ne pouvait que puiser dans le trouble personnel de chacun, un addendum appréciable à leurs catalogues de névroses.
C’est un fait notoire, les hommes de la bourgeoisie, à l’époque, tombaient facilement amoureux. A plus de soixante-dix ans, ces professeurs pouvaient évoquer, Bassompierre, maréchal de France, à qui on reprochait ses cheveux blancs « Messieurs, je suis comme les poireaux, j’ai la tête blanche, et la queue verte ».
Transmettant leurs fantasmes à la médecine, il suffisait à ces pointures de la psychologie naissante d’étudier sérieusement la grande faculté que les jeunes filles ont toujours eue à revêtir divers déguisements psychiques, pour fantasmer eux-mêmes dans leurs recherches.
En psychanalyse, on a le transfert qu’on mérite !
L’objet principal des recherches de ce grand corps médical naissant portait sur un état florissant à l’époque : la prostitution. A croire que MM. Freud, Adler, Federn, Graf, Rank, Steiner, Stekel et quelques autres avaient écumé tous les bordels de Vienne pour satisfaire aux besoins de la science.
Là, une grande unanimité : un certain nombre de névrosés n’étaient sexuellement performants qu’au cours de leur passe avec une gueuse. En-dehors de la maison close, les charmes d’une épouse légitime n’agissaient pas. Ils s’en allaient conter leur impuissance du lit conjugal, à des médecins qui pouvaient - ô combien ! - les comprendre.
Au cours d’une réunion de délassement, quelques rares photographies furent prises de ces doctes messieurs avec leurs dames. On peut comprendre pourquoi le bourgeois viennois manquait d’enthousiasme à domicile.
C’est pareil aujourd’hui.

25 décembre 2010

Conte de Noël.

A la veille du sapin de la chose, on n’en peut plus de nager dans le sirop de la télé. Les resucées des succès mondiaux donnent des vapeurs même au chien d’appartement.
Un Noël blanc, franchement, à part sur les cartes postales, on n’en a rien à foutre. Les gérants des grandes surfaces sont bien d’avis.
Daisy saute dans ses leggings pour aller voir ailleurs si les gens sont moins cons. Elle revient après une minute d’égarement et avec une telle détresse dans le regard que ça doit être la même sinistrose en face. Son beauf la lorgne du coin de l’œil. S’il n’y avait pas Pupusse sœur aînée de Daisy et compagne du beauf, peut-être que le Noël blanc ne serait pas le fiasco annoncé.
Les restaurateurs s’arrachent les cheveux, vu les désistements, les biches restent à mijoter dans les casseroles. On aurait mieux fait de les laisser courir dans la forêt.
Nos babillards qui n’ont rien à dire depuis le premier janvier 2010 poursuivent sur leur lancée, plus que quelques jours et on sera à nouveau un premier janvier pour le même départ vers un vide sidéral.
Pendant qu’Armando lorgne Daisy, Pupusse poireaute dans la serre du jardin. Une idée qui lui est venue comme une montée de sève. Vu l’hiver se sont les plus sévères. Sans bien se rendre à l’évidence qu’elle en a envie, elle guette le voisin, un fonctionnaire rondouillard mais qui se soigne. Le voilà qui sort dans la neige, habillé en Père Noël… une sorte de générale en costume pour le soir.
Pupusse sent monter en elle l’envie de se farcir le père Noël dans la réserve de bois qui touche la Vecquée vers laquelle le voisin patauge.
Les bûches, ça fait ambiance, puis faut bien suppléer au chauffage central.
Voilà longtemps que Pupusse y pense. Elle le lorgnait, surtout l’été sans sa fausse barbe et sa hotte en polystyrène, encore séduisant à laver sa voiture, gauche un peu gêné par le petit ventre. On peut être voisine, on n’en est pas moins femme.
Le cul, avec père Noël, ça paraît moins culpabilisant, moins angoissant, moins tout ce qu’on veut, mais moins.
Vous devriez essayer en Mickey. Après le père Noël, c’est le déguisement le plus vendu dans le monde occidental pour les parties. Depuis le banquier suisse assassiné par sa maîtresse alors qu’il était en combinaison latex pour une plongée dans l’eau trouble du salon, il y en a pour tous les goûts. Les banquiers et les amoureux du métal jaune sont restés de grands enfants, ils précèdent les autres dans l’extravagance.
En plus de l’uniforme, ce qui excite, c’est la réserve de bois. On garde moins la vision du partenaire que l’endroit où la chose s’est produite. Aimons-nous sur l’évier chante Pauline Carton.
L’odeur des résineux, le plafond bas, l’ambiance scandinave et l’autre en veste rouge qui cherche son bonnet, que Pupusse qui a poussé la porte, a mis sur la tête et avance en riant.
Le voisin n’a pas l’air gêné de trouver la voisine à la porte de sa réserve de bois. Il ne lui montre pas qu’il est un peu mal à l’aise. El’Denise - c’est ainsi qu’il appelle son épouse – fait les lits à l’étage, rectitude militaire, son corps sec de Premier Chef passe et repasse droit comme un i devant les fenêtres. Un regard sur la réserve et c’est la cata.
On n’entre pas ainsi chez les gens sans un sérieux prétexte, d’autant que Pupusse avec sa prétention d’artiste gonfle tout le quartier de retraités, chômeurs et oisifs paisibles mélangés, fort éloignés de toute prétention à l’art. Elle n’a jamais dit bonjour au Père Noël.
Mais bon, ça sent la fête ratée, on n’a pas grand-chose à faire sous le sapin, en dehors de la bouffe, au moins cela lui fera un souvenir que le voisin racontera plus tard à des amis, en changeant le lieu, les noms, le continent peut-être ?
Pupusse s’était arrachée d’elle-même pour tenter ce coup de force. Elle l’avait vu entrer dans la réserve la défroque rouge sous le bras, ayant perdu le bonnet à mi-chemin. En un éclair, elle avait pris une décision, s’était débarrassée de ses vêtements et avait enfoui sa nudité sous un manteau de mouton retourné, comme elle avait vu faire au cinéma.
Alors, le bonnet rouge bordé d’hermine sur la tête, le manteau ouvert laissant voir dans la pénombre quelques courbes d’une femme de cinquante ans, certes, mais qui a toujours pris grand soin de son corps, le voisin, tout assotté de trente années d’une vie d’employé à la Régie des Voies fluviales, se crut dans une aventure d’Arthur Gordon Pym, le seul livre qu’il eût jamais lu en-dehors de ses manuels de la pêche à la mouche.

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Les fêtes du calendrier, particulièrement les deux dernières, sont d’un ennui profond. Surtout aux douze coups de la chose ou pire, au ‘Minuit chrétien’ braillé avec Pavarotti, enfin pour ceux qui ont encore l’enthousiasme alcoolisé capable de décoincer les cordes vocales. Aux étranges lucarnes, on est sûr, un an sur l’autre, que des joyeux fêtards se jetteront dans la fontaine de Time Square, qu’on aura un gros plan de Big Ben, que des dizaines de Pupusse iront de leur piécette dans la « Fontana di Trevi ». Cette joie des douze coups et du chant mielleux sous le sapin a quelque chose d’inexplicable. On est content, hilare même, parce qu’on est quand même arrivé au bout d’une année de crise ! Et vivant !
Le rire de contentement est le plus bête au monde. C’est le hennissement du cheval avant de plonger le nez dans son seau d’avoine. On ne sait pas pourquoi on rit, mais on rit. Cela vient du profond de soi, c’est une question de cellules rigolotes qui s’entrechoquent dans le ventre et remontent pour décongestionner les mâchoires.
Les familles recomposées selon les hasards de la fornication dispersée - les copulations anciennes ayant laissé des traces - se creusent la cervelle le temps d’arriver à minuit en masquant sous des banalités, le désir d’être ailleurs.
Pupusse et le voisin s’étaient acagnardés afin de faire la chose dans des conditions de chambre à coucher. Passer un certain âge, c’est le confort qui prime. Loin d’exciter le mâle sur le retour, l’inconfort le rebute.
La peau de mouton tempéra l’arête des bûches. La nouveauté est un adjuvant à l’âge. Même, si ce fut en un sens complètement raté et l’orgasme remis aux calendes, l’image de la scène resta comme un tour hardi du père Noël à Pupusse et de Pupusse au père Noël.
- Qu’est-ce que tu penses de la voisine, avait dit sa femme, une heure avant, au père Noël ?
Il n’en pensait rien, parce qu’il la trouvait moche, insignifiante, chipotant toute la journée à des trucs qu’elle appelait de l’art et qui pour lui n’était que des immondices, un passe-temps pour femme désœuvrée. Il n’en pensait rien, parce qu’il n’avait jamais pensé grand-chose et qu’il préférait par-dessus tout la pêche à ligne, parce qu’elle lui évitait de penser.
Le curieux, c’est qu’après l’épisode de la réserve à bois, il lui sembla raisonnable de ne pas saluer Pupusse, comme il l’avait toujours ignorée après plus de dix ans de voisinage.
Et il plaignit le pauvre type qui devait « se faire » Pupusse, en lui vouant une admiration sans faille, tant les artistes sont susceptibles.
Ce n’était pas Daisy qui aurait ramassé le bonnet afin de trouver le prétexte de passer à l’action dans la réserve à bois. Elle avait le dégoût prompt et l’employé replet quasiment chauve n’offrait que le triste spectacle de la vie inutile et nuisible d’un ver à bois.
L’injustice des choses saute aux yeux plus facilement lors des fêtes ratées !
Le plaisir de contempler l’inaccessible a dû se transformer rapidement en une grande désillusion, le jour où l’alpiniste a vaincu un sommet réputé inviolé.
Par quel sortilège Daisy qui va avoir trente-cinq ans en paraît à peine vingt ? Sans doute le même qui fait que Pupusse, son aînée, à l’âge qu’elle a bien.
Le beauf qui avait vu tout le mal que Pupusse s’était donné pour séduire le Père Noël depuis les douces vitres du salon, avait enfin quelques petits secrets à ne partager avec personne. Cela enlevait toute espèce de culpabilité à ses pensées troubles en observant Daisy toute ondulante d’oisiveté et d’ennui dans l’appartement. Il la devinait nue sous la veste de mouton retourné. Il sentit la frustration du mâle attaché à une grande injustice, celle de les désirer toutes et de n’en avoir aucune.
Moralité :
Noël est l’occasion de parler et de ne rien faire. Faire quand même et en parler est foutrement inutile. La fête vous résigne à n’être que l’acteur d’un coup pour rien.

24 décembre 2010

Le MR bat le rappel.

Eclosions au MR ! Enfin les œufs des Perin et Gol transmis aux mères porteuses Michel Père et Reynders « Didjé », ex-conducators du gollisme, éclosent inséminés par les avocats de la famille libérale.
Et ce n’est pas triste.
Sans ambition particulière dans le programme des Sept où il ne joue aucun rôle, le MR emploie ses ambitieux comme il peut. Deux candidats se sont déclarés à la succession de « Didjé » : Charles Michel et Daniel Bacquelaine. Il y en aura d’autres. Dès les premiers jours de 2011, on sera fixé. Sabine Laruelle hésite. Elle dit ne pas être prête, en regardant autour d’elle, des fois qu’on la pousserait, contre sa volonté bien sûr…

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C’est dans l’atmosphère fin d’un règne, avec des bruits de couloir, des déclarations d’amour qui cachent des haines profondes, des ambitions qui se drapent du manteau de l’humilité, des tableaux comme en vit Florence du temps des Médicis, que Gérard Deprez se sent au mieux de sa forme.
Ce garçon est fait pour l’intrigue, d’abord par son physique, c’est Sganarelle, Scapin, tout craché. On le voit crier à la fin de Don Juan « Mes gages !... Mes gages !... ». Ensuite pour le sourire de faux-cul qui ne le quitte qu’en de rares circonstances, par exemple quand il assiste à un enterrement… et encore, quand il est filmé par la télévision.
Il ne s’est pas contenté d’appuyer la candidature de Charles Michel à la présidence du Mouvement Réformateur, il a fallu qu’il savonne la planche à Daniel Bacquelaine, en faisant remarquer qu’il « n’a pas le profil de l’âge, il a un charisme un peu plat ».
C’est comme ça qu’il est, le président du MCC et vice-président du MR, un bon camarade à prendre avec des pincettes. Il est vrai que Bacquelaine n’est pas avocat.
Gérard oublie question d’âge, que c’est à plus de cinquante-cinq ans que François Perin a cofondé le PRL ancêtre du MR et que Bacquelaine n’en a que cinquante-huit.
Pour le reste, il a raison, Bacquelaine a le charisme aussi plat que Charles Michel a le sourire séducteur qu’il doit à son père, comme la progression rapide dont il bénéficia après des études… d’avocat, évidemment, la filière type qui mène au métier de parlementaire.
Bacquelaine a le profil du bon libéral amoureux du libéralisme, puisqu’il détient un nombre incroyable de mandats, à côté d’un cabinet médical qu’il a toujours à Chaudfontaine, même s’il n’est jamais là et que ce sont ses stagiaires qui besognent sur le terrain.
D’ambition, cet homme-là n’en manque pas et son charisme plat ne pourra que prendre des couleurs à l’aide d’une candidature qui débouche sur une publicité à la télé et les journaux, ce n’est déjà pas si mal.
Ces libéraux se ressemblent tous. Bacquelaine a un air de famille avec Olivier Hamal, sauf que ce dernier a une qualité que l’autre n’a pas, il est avocat. Ils sont grands, imposants, tirés à quatre épingles. Ils ressemblent à des patrons des années cinquante. Ils gèrent leur carrière politique comme un cadre supérieur, une usine héritée de la famille.
On la voit venir la nouvelle génération qu’appelle de ses vœux un Gérard Deprez encore sous le coup de l’émotion et de la haine quand il faillit perdre son gagne-pain de député européen à cause d’une manœuvre de Didjé (avocat).
Pour Deprez, les qualités d’un bon président commencent par reconnaître au président du MCC une charge indemnisée de conseiller spécial auprès de la présidence du MR. Ce dont Reynders s’était permis de douter. Et pour cause, le MCC ne représente plus rien lors des élections, mieux, Deprez en effigie sur les affiches électorales fait fuir la clientèle !
On se souvient encore de l’épisode comique d’un Deprez sondant l’avocate Milquet sur son éventuel retour au CDH, c’était du temps où il croyait perdre son mandat européen.
Il reste encore à sonder le cœur de l’autre créature en désamour de Didier Reynders, la liégeoise, Christine Defraigne, dite « la valeur sûre » montante, depuis tellement longtemps qu’on se demande qu’à monter sans arrêt dans l’estime des abonnés au libéralisme de cour, elle ne finirait pas par faire le plus vieux métier du monde qui, comme chacun le sait se passe plus dans l’escalier, qu’à pied d’œuvre.
N’ayant jamais été ministre, il serait temps que M’ame Christine (avocate donc postulante naturelle) sorte enfin de l’ombre et use de son sourire ravageur autrement que sur les affiches.
Dommage que Monsieur de Talleyrand, alias Philippe Monfils, avocat liégeois (bien sûr) et cofondateur du PRL, retraité depuis 2010, ne donne pas aussi son avis sur les candidats. Nul doute, qu’après tant d’années de langue de bois au service de l’homme fort – quel qu’il soit au MR - il se pourrait que celle-ci se déliât ?
Dans le cas d’une attitude identique à celle qui fut toujours la sienne lorsqu’il était en exercice, il ne pourrait qu’applaudir à la candidature de Charles Michel, tant celui-ci a de fortes chances de succéder à Didjé.
Bref, au moment où le bidule bat des records de concertation à la recherche d’un gouvernement, il ne fait pas de doute qu’enfin les membres du barreau rassemblés au MR sortent un nom du chapeau, ne serait-ce que pour démontrer aux yeux du monde qu’en Belgique, parfois, les avocats entre eux peuvent aller jusqu’à prendre des décisions.

23 décembre 2010

Tout bascule.

Petit à petit, et mine de rien, un autre modèle est en train de sortir d’une société à laquelle on reprochait beaucoup, mais qui restait vivable,. La « chose nouvelle » sera bientôt en mesure de supplanter la matrice mère et ce sera pour longtemps, si les partis s’y résignent. Et peuvent-ils faire autrement, puisqu’ils ont lié le sort de la démocratie, à celui de la réussite par l’argent, fût-il sale !
Ce qui émerge ne correspond pas à ce que nous attendions légitimement des fruits de notre travail et du progrès qui en découle. Les gains de la productivité, les machines et les inventions « porteuses d’avenir », n’influencent la prise de bénéfice de plus en plus substantielle, que parce qu’on y ajoute une grosse part prélevée sur les salaires et les conditions de travail. Tout ceci semble ahurissant, pourtant, tout à fait démontré par les études et les courbes de productivité en hausse, grâce aux salaires en baisse. On peut très bien faire partie d’une équipe gagnante dont la productivité a été multipliée par dix et les profits par cent et se retrouver avec un salaire diminué ou chômeur au bout du compte. Le confort des populations n’est pas automatiquement lié à la prospérité économique. La Chine en est un vivant exemple.
Le miroir d’un capitalisme « honnête » s’est brisé.
Pour quelques-uns l’image était fausse dès le départ, mais pour le plus grand nombre, c’est un réveil douloureux, et une prise de conscience étonnée.
Tout qui se contente de promouvoir le système et, en son nom, d’exploiter la main-d’œuvre dans les nouvelles conditions, n’est plus qu’un vulgaire instrument d’une escroquerie. On vole le public à la vente du nouveau système, au nom d’une fausse honnêteté du vendeur : celle de publier que l’effort est bon à tous, parce qu’il rapporte à tous.
Avec le sentiment que le mal n’est pas fini, mais ne fait que commencer, les citoyens entendent les mensonges d’un pouvoir comptant les abuser le plus longtemps possible, avec l’air sceptique et la gouaille au bord des lèvres, du Gavroche de Victor Hugo.
Le nouveau principe de rigueur, défini dans le discours d’un Melchior Wathelet, n’est vu que comme un méchant tour du pouvoir afin de nous faire admettre l’appauvrissement progressif comme indispensable à une ascèse, pour atteindre des jours meilleurs qui n’arriveront jamais.. Beaucoup de gens font l’expérience de la montée de la précarité : du job bien rémunéré de plus en plus difficile à trouver, à l’exclusion pure et simple.
La population crédule s’est fiée aux paroles réconfortantes des économistes ouvertement liés au pouvoir. Elle les a crus lorsqu’en janvier 2010 les économistes claironnèrent que les schémas de 1929 ne s’étaient pas reproduits, que « la crise était derrière nous ».
Il a fallu se farcir les raisonnements des « Je-sais-Tout » de nos universités et qui ne savaient rien !
Que l’Etat vive sur un trop grand pied, cela ne fait pas de doute ; mais qu’il faille pour revenir à des finances saines commencer par sabrer dans les dépenses sociales, les retraites et les bas salaires, économiser sur l’enseignement, les crédits à l’école et licencier des milliers de fonctionnaires, l’opinion se dit de plus en plus convaincue qu’il y aurait mieux à faire. Il y a des dépenses de prestige dont on se passerait bien, des traitements énormes dont on n’a que faire, des situations où l’inconscience de l’Etat est sans limite, d’un entretien d’une armée qui ne sert à rien, etc.

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Les thuriféraires de l’ultralibéralisme ont peut être commis une erreur, en voulant trop tout de suite, poussés par l’impunité des banques en 2008 sauvées grâce aux fonds publics.
« Didjé » aura beau dire sur tous les tons que les banques nous rembourseront les sous que nous leur avons avancés, c’est totalement faux ! Nous avons ouvert des crédits à des organismes bancaires qui ne nous auraient pas prêté de l’argent dans les mêmes conditions. Ils ont même spéculé de suite sur les sommes attribuées. Si l’inverse s’était produit, les banques auraient mis en faillite les demandeurs de prêts pour s’emparer avec trois fois rien, des entreprises qui valent beaucoup plus, ou, tout au moins, seraient devenues l’actionnaire principal.
En prêtant des milliards que l’Etat empruntait en notre nom, Reynders a contribué à alourdir la dette publique. Où est le dédommagement des banques de la perte de réputation et des efforts que le citoyen va devoir faire pour rembourser ce supplément ?
Reynders a donné ce que les banques souhaitaient, et n’a pas exigé plus d’un honnête 3 ½ %, mais encore, l’Etat n’est entré dans aucun conseil d’administration.
Par contre, les nouveaux contrats avec les salariés en 2010 sont on ne peut plus tributaires des organismes financiers. Ils portent les traces du grossissement de la dette.
Pour une production accrue, quand le travailleur voit qu’il est moins payé, soit par son employeur, soit par les taxes et la TVA, il sent bien que quelque chose ne tourne plus rond. Ce qu’il croyait être une mécanique bien rôdée, se révèle être une usine à gaz dans laquelle ceux qui le peuvent se remplissent les poches, avant de se fondre dans la nature.
Ce monde nouveau nous dépasse. Nous ne le comprenons plus. Ne croyez pas que la raison tient dans notre peu de connaissances de l’économie ; car, il dépasse aussi nos augures, nos économistes, nos politiques et même nos hommes d’affaires.
La dimension du Forex (1), l’encours des produits dérivés, dont le montant notionnel représente dix fois le PIB mondial, les liquidités disponibles dans le monde – les capitaux flottants – progressant de 15% annuellement, quatre à cinq fois plus vite que le PIB, désignent la faiblesse des dirigeants des démocraties incapables à barrer la route de la cupidité du capitalisme mondial.
Ce sera intéressant si un gouvernement sort du chapeau de Vande Lanotte de connaître la voie qu’il prendra pour les assainissements des finances publiques, qu’on nous annonce indispensables. Quelles seront les couches sociales touchées ?
Et pour quel avenir ?... dans une Europe saisie par la fièvre du « tout au pognon ».
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1. Le Forex est le surnom universellement donné au marché des changes sur lequel les devises sont échangées l’une contre l’autre, à des taux de change qui varient sans cesse. Ce mot est issu de la contraction des termes anglais Foreign Exchange.

22 décembre 2010

Stratégie à gogo.

Le déséquilibre, entre ce que pensent les Flamands et ce que pensent les Wallons, est un des obstacles à la formation d’un gouvernement commun qui passerait sans encombre au moins une législature.
C’est un truisme de dire que les Flamands ont une sensibilité de droite et les Wallons une sensibilité de gauche ; la difficulté est en partie liée à cela.
Il n’y a plus en Wallonie qu’un vaste parti du centre englobant les libéraux et les socialistes, si bien que la droite et la gauche n’existent plus.
En Flandre prospère une droite dure et nationaliste. Elle n’est pas majoritaire, mais pourrait le devenir. Que se passerait-il si la N-VA et le Vlaams Belang devenaient majoritaires à eux deux ? Leterme aurait pu réussir sa stratégie en attirant la N-VA pour mieux l’étouffer. C’est le calcul que fit Mitterrand dont le PC français fut victime, au point qu’il a presque disparu aujourd’hui.
Hélas ! les stratèges du CD&V ne sont pas de la même trempe que Mitterrand. Et ce qui aurait pu être une réussite, s’est vérifié un désastre.
Jusqu’à présent les partis flamands se sont bien gardés de diaboliser la N-VA comme le Vlaams Belang. Pourtant, à y regarder de près, à bien peser les propos de Bart De Wever, tout concourt à qualifier ce parti d’extrémiste, très proche du Vlaams Belang. Ce qui fait la différence et qui donne à la N-VA ce petit rien de légitimité pour en faire un parti « comme les autres » tient surtout dans l’impossibilité de rejeter le premier parti de Flandre dans l’opposition. Le CD&V l’a bien compris, puisqu’il a déjà reconduit des alliances avec lui pour les élections communales futures.
Il existe donc bien deux forces d’importance équivalente en Flandre. Une du centre regroupant les Chrétiens, les socialistes, les écologistes et les libéraux et une d’extrême droite avec le Belang et la N-VA.
La coalition objective centriste – même si les libéraux flamands en sont momentanément exclus – ne peut pas laisser filer la N-VA vers le Belang, en prévision des développements futurs de ce parti dans l’état actuel des pourparlers. Ils sont donc condamnés à suivre la N-VA jusqu’à ce qu’il y ait un revirement de l’opinion flamande.
En Wallonie, la situation n’est pas la même. Le mécontentement général n’a pas encore produit des effets aux extrêmes, droite et gauche. Les partis retiennent bien leur clientèle. C’est aussi un drame. Sans opposition interne – il faut compter le MR comme tacitement d’accord – dans les pourparlers des Sept, les partis wallons auraient tendance à signer des accords avec les partis flamands, qu’une réelle opposition en interne aurait considérés comme inacceptables.
C’est un enchaînement fatal qu’une coalition flamande entraîne les partis wallons centristes vers la droite.
Cela pourrait avoir deux conséquences bien différentes.
La première serait la mise sur pied d’un gouvernement hautement technique pour apurer la dette publique et réduire drastiquement le niveau de vie des Belges, selon la rigueur prônée par Madame Merkel à toute l’Europe.
La seconde verrait les partis flamands non extrémistes résignés à aller aux élections, non sans s’être rassurés par des sondages de l’arrêt de la progression, voire la régression de la N-VA.
La N-VA n’a pas intérêt à former un gouvernement de régression sociale, malgré les rodomontades de Bart De Wever sur les chômeurs et les junkies wallons. Parce que les mesures tomberaient aussi sur les électeurs de la N-VA et il deviendrait de plus en plus difficile à ce parti d’accuser les « fainéants wallons » de leur malheur.
Par contre si Bart De Wever est joueur, il peut risquer les élections, des fois qu’il serait en mesure de diriger la Flandre avec le Vlaams Belang, ce qui dans ce cas, sonnerait vraiment la fin de la récréation. On pourrait alors en Wallonie faire le reproche à Di Rupo d’avoir lancé, comme écrivit Nietzsche, « quelques paroles en l’air » et que pourtant à cause de cela « une femme est tombée » (en imaginant que la femme soit la Wallonie).
Mis à part les relents de xénophobie toujours présents dans les programmes de l’extrême droite, on voit que pour la politique ordinaire le boulevard qu’a ouvert la chancelière allemande aux partis de droite, pourrait servir d’alibi à la N-VA, puisque l’Europe s’est inscrite dans un programme de stabilité.

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Voilà qui devrait plaire à Bart De Wever : rigueur budgétaire, réduction des acquis sociaux, poursuite d’une large participation de l’Europe à la mondialisation, etc.
Ce que c’est quand même de ne plus avoir vraiment un parti de gauche en Belgique pour opposer à cette régression, une autre logique !

21 décembre 2010

Détestation de Vande Lanotte.

Au point de dégradation de la situation politique en Belgique, certains de la bande des Sept souhaitent sans doute l’échec de Vande Lanotte, sans l’oser pouvoir dire. La N-VA bien sûr, mais aussi quelques autres.
Les graphiques de popularité nous en donnent une explication.
La personnalité de Vande Lanotte émerge. Les citoyens sont reconnaissants au conciliateur pour le travail qu’il fait et le mal qu’il se donne. L’attendrissement général est à son comble, depuis que Johann court du lit de douleur de sa mère, au bureau dans lequel travaille une noria d’experts.
Enfin, un dévoué avec un cœur « gros comme ça », disent les gens !
Du coup, les étoiles des autres pâlissent par contraste avec le nouvel astre !
Les citoyens, tributaires d’une démocratie par procuration, ne s’attendent pas à une telle perversité du système. Ils ignorent combien les gens de pouvoir sont versatiles et comme le « oui » peut dire « non ».
Autres temps, autres mœurs, nos pères étaient persuadés que leurs délégués servaient le pays, en se consacrant à tous.
Il faut vivre à l’époque de l’argent roi pour s’apercevoir que les vertus civiques n’ont peut-être jamais existé, que dans quelques âmes bien trempées. Sous le vernis et la gloire de servir, bien d’autres motivations couvent, tenant au goût du pouvoir, à la concupiscence et à la vanité. Et puis, l’argent qui corrompt, fait le reste. Aujourd’hui le voile s’est déchiré. Qui le veut, peut jeter un regard par l’échancrure et deviner le reste.
L’éthique des « serviteurs » de la Nation a beaucoup changé. La valeur morale attachée à l’économie, fluctue avec elle. On n’est plus un élu par sacerdoce, mais parce qu’on y exerce un métier à temps plein qui nourrit bien son homme et satisfait la vanité !
« Faire de la politique », c’est entrer dans un ghetto et ne plus pouvoir en sortir, sinon à n’être plus rien du jour au lendemain ; mais un ghetto de luxe qui ne distille un éventuel ennui que sur moquette et confort bourgeois.
On a pu faire de la politique et en être de sa poche. Il devait en être ainsi du temps de l’avènement de l’idée socialiste. Les premières coopératives ouvrières devaient avoir une flopée de bénévoles pour tenir le coup face aux entreprises capitalistes.
Avec le « progrès », tout est devenu à la fois plus simple et plus compliqué.
Plus simple, quand la politique est devenue un métier à part entière, devant être rémunéré.
Plus compliqué, parce que les bénévoles se sont vus supplantés par une nouvelle vague de militants plus intéressés par le salaire que par le service rendu.
Cette foule disparate, s’effrita au point de ne garder que les spécimens venus des grandes écoles pour les plus hautes fonctions, donc les plus hauts salaires. Ainsi, le « filon » fut pratiquement squatté par les avocats et les licenciés en sciences politique et économique.
Tant mieux, diront les naïfs, ainsi les affaires sont entre des mains compétentes.
A ce niveau, les salaires sont tels que cela donne des batailles entre les personnes, avant d’être des batailles aux élections devant les citoyens.

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Ces spécialistes se sont coupés de la population. Tout l’appareil de décision s’est inscrit dans une classe sociale nouvelle, à mi-chemin entre la petite bourgeoisie et la grande. No man’s land périlleux, capable d’une élection à l’autre de replonger quiconque dans le parfait anonymat d’un avocat au pénal ou d’un professeur d’économie aux Facultés de Namur.
Aussi, à part les gros bras et certains qui « en ont mis de côté », c’est la lutte sans merci pour l’emploi, tout à fait comme un technicien de chez VOO ou un clarkiste de chez Carrefour.
Dans ces fonctions-là, il est inutile d’aligner quarante années de carrière pour dormir sur ses deux oreilles le restant de ses jours. Deux mandats suffisent largement.
Il faut avoir fréquenté les réunions politiques pour savoir ce que jouer des coudes signifie et comme pouvoir enfin s’asseoir sur une chaise du premier rang, ou mieux à la tribune, avec son nom inscrit devant soi, relève du parcours du combattant.
L’enjeu est important, celui d’un travail où brusquement les salaires sont multipliés par cinq, parfois dix, avec les à-côtés, petits et grands privilèges, qui ne sont pas les moindres délices.
Nous sommes évidemment responsables d’avoir toléré que notre démocratie engraisse à ce point ceux qui ne devraient s’intéresser qu’aux autres. Nous sommes coupables d’avoir permis que la représentation s’amenuise dans sa diversité au point de réserver les responsabilités aux professions libérales et universitaires.
Ainsi, sans réelles fibres populaires, sans savoir ce qu’est une journée dans une fabrique ou une usine, en ignorant la vie de tous les jours du plus clair de la population, et surtout, par leur seule présence, ils empêchent l’accès aux fonctions importantes, de ceux qui les premiers auront à subir et respecter les lois.
Pas de menuisier, pas d’infirmière (si une pour 20 avocates), pas de caissière, pas d’ouvrier d’usine, pas de secrétaire, rien du corps de la Nation, et ils voudraient nous faire croire qu’ils nous représentent ?
Bref, nous sommes victimes du syndrome de la banane. C’est l’histoire d’une guenon d’un cirque, recueillie dans un ménage bourgeois. D’abord douce, humble gentille, elle fait la conquête de tout le monde. Six mois plus tard, elle casse la gueule à la bonne, bouffe toutes les bananes qu’on lui prépare d’un coup et jette les peaux sur la tête de ses propriétaires attablés sous le lustre en cristal où elle se balance.
On est en droit de se demander, puisque cela va si mal avec nos spécialistes, si cela n’irait pas mieux avec nos ouvriers et employés, qualifiés ou non. Ils ne pourraient faire pire.
C’est toute l’histoire de nos gens de pouvoir.
Voilà pourquoi, ils doivent détester Vande Lanotte au point de vouloir sa perte !
Ceci dit, cette détestation, Vande Lanotte la comprend, puisqu’il l’a sans doute éprouvée et qu’il l’éprouvera encore, attendu qu’il est des leurs...

20 décembre 2010

Nos illustres au tire-fesse.

Leterme en a de bonnes " Les nouvelles élections ne résoudront rien, elles feront courir de grands risques aux citoyens ! " Ah bon ! Lesquels ? On peut se demander si nos hommes politiques n’en courront pas davantage ? En effet, une impuissance pareille (impuissanté aurait dit Daerden), c’est toute la légitimité d’un système à la con qui tombe par terre.
Ce qu’on ne sait pas, c’est ce qui se passerait si la situation actuelle n’évoluait pas et qu’on exclurait de nouvelles élections. On aurait droit à du provisoire définitif jusqu’à la fin de la législature avec un Leterme premier ministre sans l’être ! Il classerait les affaires non classées dans une sorte d’aide-mémoire des archives nationales. Evidemment, ce n’est pas courant… De temps à autre, lors de l’avènement d’un parti du genre de la N-VA, on sortirait un classé des non-classés, en guise de bonne volonté.
Leterme était sur le plateau de la VRT pour une émission du dimanche midi, un peu comme les deux nôtres. Ses propos entre guillemets sont ceux que rapporte le Journal Le Soir.
Les élections ne vont rien résoudre, pleurnicha-t-il encore. « Elles comportent des risques pour l’homme de la rue dont le bien-être, la monnaie et l’avenir seront en jeu » à croire que Leterme a mis son argent en Suisse en parlant de l’homme de la rue sans invoquer la situation de ses pareils. Tout le monde n’est pas parti à la retraite avec le foin des bottes de José Happart, ni ne perçoit les émoluments de premier ministre sans l’être tout à fait.
Justement, la RTBF fêtait le grand retour du sphinx : José Happart, toujours aussi inaudible, mâchant ses mots, parlant de cent-z-avis différents, se reprenant, trébuchant sur des expressions… la honte ! Les Flamands sur le plateau s’exprimaient en français bien mieux que lui ! Seul Maingain glosait de belle manière, pour dire, il est vrai, une leçon qu’il a apprise il y a bien longtemps et qu’il nous ressert comme Podalydès les tirades de Harpagon, le Bruxellois, c’était dimanche en matinée.

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Pour le reste, avec le même panier de crabes que les autres semaines sur le sempiternel sujet de la crise politique, on n’a rien appris de bien nouveau, sinon que le sphinx qui avait prédit un gouvernement pour Noël, s’est complètement gouré.
Van Rompuy a rompu une lance contre le MR. Depuis qu’il rompt des lances, le frère cadet de l’autre ne se situe plus très bien sur l’échiquier flamand, avec son pendant de la N-VA, ils faisaient la paire de fous pour une partie d’échec à la belge, où tout le monde est mat.
Ce qui est marrant, c’est que Vande Lanotte réussit de concentrer sur un feuillet et demi six mois de pourparlers de sept partis ! Il doit avoir une nano-écriture !
Les Sept lui ont déjà remis une liste de contrepropositions, si bien que la note « définitive » du conciliateur pourrait n’être qu’une note parmi les notes dans un concerto dirigé par un chef qui n’en compte que des fausses.
On a revu Herman De Croo, sorti de sa maladie, mais pas sorti de sa paternité d’Alexander, dont on ne dira jamais assez la responsabilité dans le désastre actuel.
Si le vieux De Croo pense qu’il n’y a que le CD&V qui soit obnubilé par les élections de 2012, il se trompe. Vous avez déjà vu quelqu’un à contrat déterminé n’être pas inquiet pour le renouvellement de celui-ci ? Nos illustres en sont tous là pour 2012.
La question qu’on n’a pas posée à Eric Defoort, membre de la N-VA et ami de Bart, c’est la date à laquelle il préfère qu’on avance les élections ou qu’on en finisse avec les tractations de la signature d’un accord ? Ça ferait gagner du temps à tout le monde.
L’idée d’un gouvernement d’urgence souhaitée par Di Rupo et Onkelinx, indépendamment de toute élection, un peu comme si sous l’Occupation, les ministres belges réfugiés, à Londres avaient formé un vrai gouvernement renouvelable par acclamation, ce mirage supplémentaire du meilleur citoyen montois après son plan B a été rejeté par le CD&V et la N-VA.
Bref, on n’est pas sorti de l’auberge.
Heureusement que nos initiateurs de ces rendez-vous dominicaux sont fatigués, comme le public, et ces messieurs de pouvoir. Ils attendent que les aéroports ouvrent à nouveau pour courir d’autres risques de fractures, sur les pistes des sports d’hiver.
On les comprend.

19 décembre 2010

Tout le monde s’appelle Dolly !

Un savant belge, plongé dès l’enfance dans la statistique et le prévisionnel, nous affirme : même prolongée jusqu’à 70 ans la durée du temps de travail ne suffira pas à assurer aux retraités une pension décente. Pour cela, il faudrait 33.000 emplois supplémentaires par an.
L’illustre ne nous dit pas si en plus des 33.000 laborieux, il faudra que les loustics âgés travaillent quand même jusqu’à 70 balais ?
On est en plein délire.
Déjà qu’on ne crée plus d’emplois dans l’industrie, les embauches ne se font plus que dans les services. Cela signifie-t-il que nous allons vers une société dans laquelle les riches seront les maîtres dans l’acceptation ancienne, parce qu’ils seront les seuls à accroître leur domesticité ?
Beau progrès en perspective !
S’il n’est donné aux jeunes que cet avenir là, on comprend le manque d’enthousiasme pour notre démocratie bétonnée dans le conceptualisme financier.
Dans la confusion générale, il y a des petits malins qui gambergent « sur le produit ». Il ne s’agit plus de tout le bataclan considéré comme indispensable à notre conscience, de solidarité encore moins ; il ne s’agit que de faire du blé, du bon blé sur la connerie générale et voir si, dans les tendances actuelles, il n’y avait pas une faille par laquelle s’infiltrer pour se vautrer dans le beau pognon, immondice inodore dont nos grands prêtres célèbrent tous les jours le triomphe. C’est Reynders qui l’affirme, il n’y a pas de mal à gagner de l’argent. Plus on en gagne, plus on est un bon citoyen, consécration suprême de l’esprit civique…
Donc dans ce créneau-là, qu’est-ce qui se transmute en lingot, « s’alchimise » (1) en délicieux jaunets comme dirait le père Grandet ?... le culte du corps, pardi !
Plus personne n’a le droit de vieillir, c’est la devise qui monte. Tout le monde à la branlette devant son image !...
Pas du fait qu’on a la trouille de devoir bosser jusqu’à 70 ans pour faire plaisir à la statistique, mais pour soi-même, parce qu’obscurément mourir devient indécent, pas porteur, indélicat, un mot résumant les autres : incongru ! On ne vieillit plus, on se « jeunessifie » (1)…
Cette nouvelle prise de fric par l’industrie du cosmétique, de la diététique et de la chirurgie se manifeste de mille façons, en montrant du doigt les « gros » qui mourront avant l’âge ce qui terrorisent ceux qui grossissent, plongent les deux sexes dans les officines à maigrir, massage, thanato du bide et botoxage généralisé et finit par complexer les gens naturellement enrobés, exclut les personnes âgées, montrent du doigt les fumeurs et écartent de la vue du public « sain » les trop ridés, les monstres et les infirmes.

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Bien certainement, on vous dira que Richard III déconne, une fois de plus, et qu’on a fait beaucoup pour les handicapés depuis que l’économie mondialisée étend ses bienfaits sur la planète. On oublie une chose, c’est que tous ces bienfaits sont mécanisés, régentés par les lois et les progrès de l’art plastique, de la mécanique orthopédiste et des métaux composites, en plus, rarement gratuits. Alors, les populations estiment que, puisque l’ambulance est à portée, on peut enjamber le type qui est en train de crever sur le trottoir, plutôt que lui porter secours ; les services adéquats sont payés pour ça.
Merde ! il existe aujourd’hui des prothèses pour tout ! Aux States et ça vient ici aussi, il y en même qui se font allonger la bitte jusqu’à 10 centimètres (pour ceux qui font 6 ou 8 en érection, évidemment). On prend la peau du cul compatible d’un « quartmondiste » (1) qui veut se payer une bouteille de tequila, et voilà superman appareillé. Reste que l’autre peut plus s’asseoir pendant dix ans, mais ça, on s’en fout…
La mentalité du « help your self », c’est sorti de l’imagination du fou, diront les sceptiques. Montez sur un bus pour voir comme les jeunes et les moins jeunes ne cèdent plus leur place à des vieilles gens ou des infirmes, et vous serez fixés ; comme la foule curieuse d’assister à des drames de la rue tel un spectacle, s’arrête mais n’intervient pas dans des agressions dont sont victimes des passants issus des mêmes badauds, ce qui prouve amplement l’incapacité des gens à se prendre en charge. Car cette foule n’est plus adulte. Elle est tout simplement infantilisée.
Soyons donc lisses, sveltes, habitués du lifting, bronzés perpétuels et surtout oublions que nous aurons un jour 70 ans. C’est, du reste, devenu impossible d’atteindre un âge aussi canonique, puisque même arrivé là, on en paraît 30 de moins. Pour atteindre cette perfection du corps, il faut encore la perfection de l’âme. Pour celle-ci selon les nouveaux canons de l’Oréal et Max Factor, il est déconseillé de s’émouvoir, de participer avec ses tripes, de ne pleurer que sur un beau film glamour, surtout de ne pas transpirer, ni se salir les mains. On sent bien aussi qu’il est fortement déconseillé de visionner des actualités éprouvantes, des massacres, des crimes horribles et que, par conséquent, s’ils ont lieu « près de chez vous », il faut absolument refuser d’y porter le moindre secours en payant de sa personne, à peine peut-on téléphoner aux flics, quand quelques gouttes de sang se répandent sur la pelouse et déshonorent ainsi votre gazon !
Il se pourrait que, demain, on assistât à des shows de belles patientes s’enfermant pour 10 ans dans l’étui d’une contrebasse capitonné d’une herbe « spéciale » et après le bail conclu avec CBS, se retrouver à la sortie plus belles que jamais dans un miroir que n’eût pas mieux dépeint Wilde dans le Portrait de Dorian Grey.
Le rajeunissement est devenu une industrie lourde. Alors, vous pensez, au turbin jusqu’à 70 ans, c’est si loin de tout le monde cet âge-là. Nos industriels ne nous feront plus vieillir… d’ailleurs ils y travaillent déjà puisqu’ils ne veulent plus voir chez eux, ceux qui affichent leurs 45 ans bien tassés.
Bart De Wever ne me contredira pas, lui que César eût appelé « Gaufrius », je ne crois pas qu’une société ancienne soumise à une telle tyrannie du corps ait jamais existé. D’abord, le jeunisme, quand on meurt à 30 ans, ça n’a pas de sens. Quant aux femmes, leur servitude était telle, qu’à 25 elles étaient ménopausées et à 28 inaptes aux plaisirs des hommes, tout au plus pouvaient-elles encore se rendre utiles en pourvoyant à la nourriture des porcs et des poulets.
Notre société a donc le privilège unique dans l’histoire de l’humanité d’innover en matière d’âge et de transformation du corps. Cela ne va pas sans de graves conséquences morales.
Ceux qui démentent le mythe de la jeunesse éternelle en sont les premières victimes.
Premier constat, on assiste au rejet de toute conduite adulte, réflexive, intellectuelle, l’effort critique est « off limits » et inutile. Comme le col de la chemise de Lagerfeld, il est impératif d’être ” branché “, afin de savoir enchaîner argent, amours, succès.
On n’a jamais vu tant de nez « refaits » qui se ressemblent, l’aquilin et l’épaté étant le signe d’une disgrâce insupportable dans l’état des canons de beauté de la connerie humaine.
Moralité : première déconvenue, le commerce des rencontres est exponentiel. Cela tiendrait-il, malgré tout, à la difficulté de passer du NET à la réalité ? On se méfie de ce qui n’est pas « soi ». On n’adore vraiment que sa propre merde. Là, amour total, définitif… Vrai, on en mangerait ! Ça ne m’étonnerait pas que l’on ouvrît un jour un restaurant de dégustation de ses fèces, avec urine millésimée garantie extra vierge.
Nous sommes en marche vers une société dans laquelle tout le monde s’appellera Dolly.
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1. Les mots entre guillemets sont des copyrights, made in Riri III, à mettre dans toutes les mains.

18 décembre 2010

Riri fait partie du reality show !

La chose ne se perçoit pas encore comme le sexe au milieu de la figure d’une candidate à la consécration d’un magazine people, mais on y vient. Berlusconi nous montre le chemin. Déjà les vedettes du petit écran en Belgique comme ailleurs, passent de la caméra au parlement. A poil ? Pas encore… plus tard. Quand il faudra bien se rehausser d’un plus, histoire qu’on distingue quelque chose dans l’alignement de la fesse libérale. Il convient d’abord de liquider les vieilles images porno, celles de quand on ne savait pas qu’on deviendrait célèbre… trop gênantes pour l’édification des foules, pour enfin entrer dans l’abstrait, avec tact et suggestion…
Il s’agit d’un régime global de gouvernement, une bulle d’artistes avec tout dedans médiatique, télévisuel, culturel, cognitif, une ambiance des contes de la mère l’oie, bien infantilisante, persistante, quand la banque merdoie et que les cons verdoient.
Le 6 février 2009, dix mois déjà, Bart De Wever ratait la finale pour deux secondes au quiz de la VRT !
On en parle encore, haletant, aux négociations... ils n’étaient plus que deux dans le jeu « Slimste Mens ter Wereld » (La personne la plus intelligente du monde).
Qui sait ? S’il l’avait emporté, dix mois plus tard, on n’en serait pas à se casser les couilles pour l’ajout d’une précaution de plus… que Bart soit sûr de remporter la mise.
Ces deux secondes-là, c’est le drame de la Belgique. Victorieux, il entrait animateur à la VRT, et il mangeait dans la main de Di Rupo pour l’exclusivité d’une interview !
Coincé à dix victoires consécutives dans les studios de Schelle de la VRT, c’est bête ! Braeckman et Verstraete étaient à onze, ce con de Bart coince à dix !
Pas sur BHV, sur la répartition des compétences, les difficiles problèmes sans explication possible… non, sur Hamilton, un cycliste du Tour de France, c’est dire que Vande Lanotte peut repasser avec ses Questions à la con « Qui c’est la Belgique ? » et l’autre qui sait pas que c’est Di Rupo, répond Léopold III… « Un vrai trou noir. Je perdais pied », répond le bouffon de droite, en entamant sa dixième gaufre.
Tout est dit.
Prochain candidat de droite, un vainqueur de la grosse cagnotte du Loto avec sa coéquipière, Christiane « partie chez Georgette pour un quart d’heure » et qui se tape sur les quinze minutes chrono, un clan d’Albanais, grand’mère comprise… une artiste qu’à côté Canaletto à l’air d’un paquet de pâtes…
Ce régime des frères Grüss s’appuie sur une droite anonyme et diffuse associée au grand capital national et international, plus proche des milieux financiers que des chapiteaux, mais rigolote comme la famille Fratellini. Programme : vol des bourses à la roulotte d’entrée, puis tout le public à éponger l’urine des grands fauves, quand le rideau est tombé et qu’il faut bien réparer la perte mémorable.

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On n’en est pas encore à la caricature, mais on n’en est pas loin.
Voilà qui tombe bien. On entre dans les festivités de fin d’année.
Tout va redevenir ce qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être : du divertissement.
Les drames humains seront rejoués et les chants reformulés par une diseuse de Qasida. Des spectacles, des jeux vidéo en temps réel et des feuilletons émotionnels formeront nos élites avocatières. Justement, on pourrait glisser opportunément dans le show la situation médicale de la mère du conciliateur, avec tableau de température, diagnostic, prix de la chambre, vrai supplément au docteur House.
L’Italie montre la voie, comme toujours. Pour les réveillons, les zombies clients des chaînes de Berlu pourront se taper en subliminal, Mara Carfagna, ministre de l’égalité des chances, et Daniela Santanché, sous-secrétaire à l’éjaculation précoce (un vrai drame pour 30 % de tifosi de Maria Longoria). Ces dames ont des références. Kadhafi en répond… Et nous, les nôtres, nos femmes de télévision ? Ah ! on n’est pas gâté. Il n’y avait qu’ici qu’elles pouvaient faire carrière avec des porte-jarretelles en fonte !…
Les gadgets, les portables, les I-Phone, les Tom-Tom, nous encerclent, nous noient. Nous nous dissolvons sur les écrans. Herman Van Rompuy pourrait se taper un rassis à la tribune de l’Europe à côté de Barroso que personne ne s’en apercevrait. La réalité s’efface derrière un rideau de funkeys. Rien n’est grave, nous sommes des chatons qui folâtrons partout dans la joie et la bonne humeur. Après le travail, la vie est un mardi gras binchois, une érotomanie montoise. Le “beautiful people” contemple en millions de pixels l’Alberta de 27 mètres d’Albert II. Vie de star, même la sienne.
La crise économique, la spéculation financière, les plans de rigueur, les atteintes aux libertés et les collusions entre hommes politiques et milieux d’affaires, comme dirait l’autre, « c’est pas Richard III qui va régler le problème ».
Riri fait partie du grand “reality show”.

17 décembre 2010

Bills-only policy in England.

Sur le continent, il est rare de considérer l’Angleterre comme un partenaire loyal. Son suivisme de la politique américaine et le consensus permanent de son économie pour le pire libéralisme ont toujours refroidi les tentatives de rapprochement consensuel avec les citoyens de l’Europe.
Le thatchérisme n’a pas soulevé de violentes protestations, chez eux. Les Britanniques ont encaissé l’assaut de la droite et permis une politique de rigueur, qui n’a d’ailleurs pas porté ses fruits, puisque les dénationalisations en masse ont conduit à des fiascos comme celui des chemins de fer.
Puis, il y eut le blairisme, un genre de social-démocratie qui aura rarement été aussi loin dans la collaboration avec le plus pur capitalisme américain.
Aujourd’hui, c’est la droite qui a repris la main.
Le Régime de Sa Majesté n’a pas été épargné au titre de bon élève à la crise de 2008. La livre sterling est mise à mal, l’économie au plus bas et, comme toujours en pareil cas, le gouvernement tente de redresser la barre en puisant dans l’esprit de sacrifice des travailleurs du pays.
Si l’économie britannique ne se compare guère à l’économie allemande, l’esprit anglo-saxon de sacrifice est assez proche de celui de leur cousin germain, et pas loin, non plus, de l’esprit « petites fourmis laborieuses » que Bart De Wever lit dans les lignes de la main de la « Nation » flamande.
Le néo thatchérisme s’est juxtaposé au blairisme et comme les caisses sont vides, parmi les fonds de tiroir, il y a ce que l’Etat pourrait épargner sur l’instruction à la jeunesse.
Ce que la placidité du labour-party, les syndicats et les classes les plus pauvres n’ont su entreprendre, la jeunesse anglaise ose enfin l’exprimer dans la rue.
Les étudiants des villes universitaires ont manifesté, jeudi dernier, en cause le gouvernement qui souhaite une large augmentation des frais universitaires.
Des affrontements ont eu lieu entre étudiants et Scotland Yard.
Les frais universitaires sont aujourd’hui fixés à 3 290 livres par an. Avec la réforme, les universités pourraient élever les frais d’inscription jusqu’à 9 000 livres, soit 13.320 euros !
Multipliés par trois, le chiffre de départ déjà jugé excessif montre sous son vrai jour le gouvernement conservateur qui va empêcher les jeunes des familles les plus modestes d’accéder aux universités, encore que des amendements ont été déposés qui tendraient à rendre ce minerval progressif. Les syndicats étudiants appellent à lutter contre ce projet qui fera des universités anglaises, les plus chères du monde.

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La Rolls royale, avec Charles et son épouse, copieusement arrosée d’ordures et de quolibets par des jeunes dans la rue, en dit long sur l’intensité du drame, quand on sait la « retenue » britannique envers la famille royale.
Cette situation d’un pays faisant partie de l’Europe, quoiqu’en certaines occasions on en douterait, un pays ayant toujours montré une aptitude à servir de banc d’essai à toutes les entreprises mondialisées, on se dit que tout compte fait le capitalisme est de par sa nature sauvage, incapable même de discerner un profit à long terme, devant sa capacité à se remplir les poches à courts termes et surtout peu apte à ménager « ses amis ».
Quelle est la défense que les Etats proposent aux citoyens à propos de la crise ? C’est typique en l’espèce du comportement. Les experts sont formels, il ne faut surtout pas toucher aux structures actuelles de la liberté d’entreprendre. Il faut espérer la fin de la dépression par plus de rigueur exemplaire et d’assainissement des finances publiques. On ne pourra ainsi que hâter le retour au calme et à la prospérité.
Tous les partis de pouvoir sont d’accord là-dessus en Europe. Même en Grèce, le gouvernement socialiste ne dit pas et ne fait pas autre chose.
Or, tous les économistes ne sont pas sur le même alignement.
Etrangement, ceux qui ne sont pas d’accord sont interdits d’antenne, exclus des discours officiels. Parfois, on va jusqu’à leur dire « Nous sommes convaincus que vous avez raison (1). Mais pour exiger le changement, il faut que tous les pays soient d’accord en même temps. Ce qui est impossible ».
Autrement dit, on subordonne la démocratie au consensus des dictatures !
L’exemple de l’Angleterre en témoigne. Pas une seule voix discordante dans le pays ou si étouffée qu’on ne l’entend pas. Pourtant, un pays thatchérisé, blairisé, toujours aujourd’hui exemplairement derrière la première puissance libérale mondiale, capable de faire la guerre n’importe où si son grand allié le lui demandait, même cette puissance-là, bien accommodante, bien servile, est en danger et personne pour relever le défi autrement que ramper devant la City ! Il suffit que celle-ci renifle de l’argent à se faire quelque part le long de la Tamise, que quelques banques et agences de notation soient de mèche et voilà l’Angleterre chargée de tous les malheurs avec une nouvelle charge, comme à l’handicap d’Epson !
Il serait temps de renvoyer la social-démocratie et les socialistes à leurs chères études. Ils sont « out ». Il faut d’autres bras puissants pour plaquer les libéraux au sol, il faut une volonté supérieure aux banques pour faire plier les banquiers.
Bref, il faut un autre style au pouvoir.
Même en Angleterre on se pose la question.
Etrangement, chez nous, on se lamente sur la fin possible du pays. Alors, qu’il faudrait se lamenter sur la mauvaise qualité du personnel politique qui ne s’emploierait pas autrement pour nous plonger dans une double aventure, celle de la Belgique avec De Wever en leader et le désastre d’une crise économique, avec Reynders aux finances.
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1.Discours de Sarkozy au G20.

16 décembre 2010

Bon à tirer.

C’est dit. Le Belge gagne peu, mais il vit bien !
C’est sur cette note optimiste que les ministres des finances des autres Etats d’Europe vont pouvoir réfléchir ; car, puisque le Belge, content avec pas grand-chose, est le plus taxé d’Europe, qu’est-ce qu’on attend pour saigner un peu plus les nôtres ? Christine Lagarde y a déjà beaucoup réfléchi.
Evidemment, ce ne sont que les journaux L’Echo et de Tijd qui ont lancé cette belle connerie. Signe des temps, les autres ont pris plaisir à y aller de leur manchette !
Qu’est-ce qu’un niveau de vie de qualité ?
Il serait intéressant qu’on en sache davantage. Je suppose que les besogneux de la statistique, afin d’établir ce qu’est un niveau de vie de qualité, incorporent tous les éléments possibles, y compris les extrêmes dans un mixer, pour en établir la moyenne ?
Que je sache, il y a beaucoup plus de Belges qui gagne 1.500 euros par mois que 5.000. Sans parler de la caissière à mi-temps qui doit se débrouiller avec 800 euros et deux enfants dans sa détresse de mère célibataire ; ni un hyper parlementaire à 38 mandats rétribués ; ni un retraité « spécial » Fortis en sa villa du Zwin à Knokke.
Dire que la moyenne du pot-bouille vit dans de bonnes conditions, je ne me le permettrais pas. Ceux qui l’affirment doivent posséder suffisamment d’arguments, pour ne pas prendre le lecteur pour un imbécile ; de sorte que l’on puisse se dire après lecture « Tiens, c’est vrai, je n’avais pas pensé à cela. »
Or, les journaux nationaux, le Soir, la Dernière heure et la Libre Belgique se contentent de reprendre les dix lignes des deux autres pour en faire des titres, avec toujours dix lignes, au bon à tirer.
C’est dire qu’ils sont convaincus sans vraiment avoir approfondi la question.
Un journaliste qui répercute une information sans en vérifier le contenu, est un individu dangereux : soit il lui paraît que la chose est tellement évidente qu’il ne prend pas la peine d’y réfléchir, auquel cas il s’agit d’un propagandiste du système en général, soit, il le fait sciemment parce qu’il est de droite – parfois de gauche - et que toute propagande pour sa coterie est bonne à prendre. Autrement dit, notre homme est un imbécile ou un salaud !
Il est vrai que le plus souvent, ceux qui vivent de leur plume dans ces conditions, sont souvent alternativement les deux !

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Il semble que tout le mal vienne d’un consultant qui s’appelle Deloitte, un spécialiste dûment sorti d’une crèmerie universitaire. Evidemment, s’il compare le logement de l’ouvrier parisien avec son homologue d’une villette belge, on n’est pas sorti de l’auberge. Quant aux allocations familiales, si on n’incorpore pas dans le calcul l’indemnité logement et la prime « rentrée des clases » d’une famille française avec enfants, on en arriverait à penser comme lui.
Qui ne voit dans cet article repris par toute la presse belge, une incantation aux jours meilleurs tant attendus et qui tardent à venir ? Une sorte d’exorcisme pour l’avenir et les menaces qui pèsent à travers le système économique qui vire au tragique pour toute la population.
Voilà que se trouvent coincés nos laudateurs du temps présent. A défaut de présenter l’épanouissement général dans une mondialisation heureuse, comme le définit Alain Minc, il reste « utile » de faire savoir à la population qu’on est « mieux ici qu’ailleurs ».
Qu’est-ce que ça peut foutre diront les mécontents de savoir si c’est pire ailleurs, quand c’est insupportable ici ?
A moins… que ce pauvre Deloitte, mélangeant les formules, aurait sorti de ses cornues des conclusions fausses de bonne foi et les gazetiers auraient bouché un trou avec le premier bouteillon venu, sans trop y regarder ?
C’est trop beau pour être vrai.
Il y a bien une autre hypothèse…
Cette coalition des gazettes, dans le but de nous faire comprendre que nous sommes des grincheux jamais contents, ne serait qu’une tentative de reprendre les formules d’un bourrage de crâne qui rappelleraient un temps qui semble révolu.
Sale manie sortie de la publicité ou vague à l’âme de la Propaganda Abteilung ?

15 décembre 2010

Le cas De Wever.

Je ne comprends pas le raffut que les partis francophones font autour de l’interview de Bart De Wever à Der SPIEGEL. Elle était prévisible et montre l’homme sous un jour que tous feignent ne pas connaître, mais qu’ils connaissent pourtant très bien. Sans doute parce qu’ils espèrent jusqu’au bout s’être trompés. Pour ceux qui en douteraient encore, voilà un beau fanfaron, menteur et fourbe, avec un visage neutre, l’honnêteté même à la Eric Woerth, l’expression de la bonne foi personnifiée yeux écarquillés, sourcils en accents circonflexes... La maffia des partis francophones n’en revient pas. Elle est tombée sur un maître !
Depuis le début, le président de la N-VA ne joue pas le jeu que les autres, habitués à des règles non écrites mais qu’ils s’imposent, croient qu’il va jouer.
On tourne autour du pot, jusqu’à ce qu’on pense être au maximum concédé par l’adversaire. On entre dans un gouvernement pour obtenir dix ou quinze pour cent de ce qu’on a demandé.
Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, De Wever dérange. Il est en politique ce que les flics appellent la guerre des gangs pour le contrôle d’un quartier. Lui, il veut tout le pays…
Est-ce une raison, parce qu’il ne fait pas ce qu’on lui demande, de ne pas essayer de le neutraliser ? Il fait donc si peur ? Ah ! oui, on craint l’opinion toujours derrière lui en Flandre.
Qu’a-t-il dit, Bart De Wever, à Der Spiegel qu’on ne sache déjà ?
Qu’il veut la fin de la Belgique ? C’est évident, même s’il prétend ne pas la vouloir tout de suite. Qu’est-ce que signifie cette façon de différer la mort d’un pays comme la Belgique ?
Il y a une sorte de cruauté, celle du chasseur qui regarde mourir la bête sans l’achever. Et puis, s’il ne la veut pas de suite, il aime l’affût, des fois que les événements iraient dans sa direction sans qu’il intervienne…
En faisant des confidences à un journal allemand, il sait que cela va toucher les Francophones. Bart De Wever se sent attiré par le « miracle » allemand, à la différence de Paul Magnette, son origine est germanique comme tous les Flamands. Cette origine n’est pas en soi un mal, mais lui, il en est plus que les autres, comme on dit d’un francophone qu’il est fransquillon.
Ce qui est remarquable dans cet article, c’est la qualité du journaliste allemand qui a interviewé De Wever. Il pose des questions qu’aucun journaliste de la presse francophone n’aurait osé poser.
Selon le président de la N-VA, l’Etat belge n’a pas d’avenir parce qu’il est trop petit !
Il y a tant de raisons qui feraient douter du manque d’avenir de ce pays, qu’on se demande pourquoi De Wever en a choisi une mauvaise ? Son séparatisme, n’est-ce pas rendre encore plus petit, un pays qui l’est déjà tellement !
Après l’hommage rendu à la grande Allemagne « redevenue la locomotive de l’Europe », la Belgique est bien le pays malade de l’Union européenne, selon Bart, comme le fut nos voisins en 2003.

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La performance à l’allemande a coûté déjà beaucoup de sacrifice des classes moyenne et inférieure, à l’esprit d’abnégation bien germanique d’obéissance à l’ordre. Merkel n’a pas changé le sens à donner à l’économie, mais pour redonner du sens libéral au mot « travail », dans le cadre détestable d’une crise économique, afin que les innocents paient pour les coupables.
Le président de la N-VA ne voit de la vertu que dans l’exploitation de l’homme par l’homme. Il est de ceux qui lient le sacrifice de chacun (pas tout le monde) à la conquête de « l’Or du Rhin » qui serait « le bien », version Robert Nozick.
Ce qui importe pour lui, c’est que nous continuions à rendre performante une économie qui demande que nous travaillions plus pour gagner moins, que nous payions peu d’indemnités à nos chômeurs et à nos malades, que nous n’indexions plus les pensions, etc., ce que le socialiste Dominique Strauss-Kahn préconise au FMI, pour la Belgique.
Alors, merci, mais ni la Flandre, ni la Wallonie ne sont prêtes à ces sacrifices-là ! Ainsi éclate l’imposture de Bart De Wever. En rendant les Wallons responsables du manque à gagner flamand, les Flamands n’imaginent pas le piège dans lequel De Wever les entraîne, s’ils pensent que c’est à cause de la Wallonie, qu’ils ne rejoignent pas « l’essor » allemand.
Alors, si le cœur leur en dit, libre à eux. Que De Wever applique donc « toutes les réformes nécessaires » au peuple flamand. On verra bien ce qui en résultera. Et dans ces conditions, Bart à raison : séparons-nous le plus vite possible
La suite est limpide : De Wever n’entrera pas dans un futur gouvernement ou, s’il y entre, ce sera pour le miner de l’intérieur et avoir le beau rôle afin de retourner aux urnes.
Le reste de l’interview touche à l’histoire et ne dépare pas l’ensemble. On sent bien que De Wever a uniquement étudié l’histoire pour ce qu’il pense être bon pour la Flandre. Nous n’avons pas fréquenté la même université. L’histoire s’apprend comme à un tribunal, à charge et à décharge. Ce que Bart De Wever fait, c’est de la démagogie politicienne.
Ce serait trop long de réfuter les arguments de Bart De Wever sur ce que la Wallonie a été pour la Flandre de 1831 à 1940, ; quand le plat pays n’était qu’une morne plaine de Gand à la mer, en comptant pour rien l’exploitation des travailleurs wallons par des patrons des mines et de la métallurgie, qui devaient ressembler à Bart De Wever.
Ce qui trouble dans ce discours, c’est le comédien jouant la bonne foi surprise.
C’est tout à fait un discours d’extrême droite et qui peut malheureusement séduire des citoyens déboussolés par la crise économique cherchant des responsables. « L’antipopuliste » De Wever est bien à l’école du populiste Jean-Marie Le Pen..
Bart De Wever vit dans la haine de ce qui n’est pas flamand ; parce qu’il s’est fait une fausse idée de l’identité flamande. Il perd tout contrôle quand on aborde certains sujets qui le rendent aveugle et fou.
Nos « debaters » redoutent le simplisme des raisonnements d’en bas. Ne faut-il pas redouter davantage les raisonnements d’un intellectuel victime du syndrome de Münchhausen ?
Il reste une alternative au plan B. Elle consisterait à exclure Bart De Wever et son parti des négociations du futur gouvernement. Avec la Volksunie, cela fait beaucoup. La balle est dans le camp flamand. A eux de voir…

14 décembre 2010

Frères humains…

Dimanche midi.
Sempiternel débat entre les laxistes de la gauche molle et les farouches de la droite indignée, devant les miroirs des caméras supposés nous réfléchir en les exposant. RTL et RTBF fabriquaient les images d’Epinal dominicales. Thème unique : l’immigration (1).
Le problème vu par le petit bout de la lorgnette rend tout le monde malheureux, ne convainc personne et donne l’impression que nous vivons dans une Belgique raciste qui n’ose pas dire son nom.
Déjà que l’on a du mal à passer pour des gens civilisés avec nos problèmes linguistiques, nos communautés hostiles et nos minorités francophones, il va falloir en plus justifier à l’Europe un certain égoïsme ressenti par tout le monde, et justifier en interne, une loi absurde d’accueil qui devient une fable universelle !
Oui, l’afflux d’étrangers demandeurs d’asile est un problème. Non, il ne sera pas résolu avec les mesures humanitaires et les initiatives des pouvoirs publics. Oui, nous sommes victimes de nos propres lois qui dans ses arrêts de justice nous condamnent à payer des astreintes… à des demandeurs d’asile, parce que nous ne les logeons pas assez vite.
On n’en finirait pas d’écrire, tantôt oui, tantôt non devant pratiquement tout ce qui a été entendu dimanche midi, le tout entrecoupé de violences verbales rarement entendues sur des plateaux plutôt propices, d’habitude, aux assoupissements. Enfin, une nervosité générale et le culot de quelques grosses pointures libérales et CDH, firent le reste.
Débat à côté du débat !
S’il y a bien une chose dont on est conscient, c’est qu’il ne faut laisser personne dehors par ces temps de froidure et qu’il faut tout faire pour cela.
Ce n’est pas en hiver, qu’il faut débattre de l’immigration, mais en été, afin de ne pas attirer encore plus l’attention sur des êtres humains déjà fragilisés et qui risquent de mourir de froid. En hiver, on ne peut parler que d’une chose : le sauvetage des vies humaines en danger. Un peu comme la personne qui se noie et dont on débattrait sur la berge l’opportunité ou non qu’elle soit secourue ! Non, les gars, faut y aller… quitte à ce que les MR, CDH et VLD ouvrent leurs gueules au printemps.
Le sort des populations migrantes, depuis que les moyens de transport se sont tellement modernisés et que les distances sont abolies, ne sera pas réglé en deux coups de cuillère à pot par des nations égoïstes, confites dans leurs petits moyens qui n’ont souvent que la politique du fil de fer barbelé au kilomètre. Elles croient régler tout, elles ne règlent rien. Elles s’installent juste dans un provisoire de longue durée, marmites sur le feu.
L’affaire est universelle et concerne autant l’avenir de l’humanité que la déforestation ou le réchauffement de la planète. Un deuxième Cancun serait nécessaire pour ne parler que de l’humain.

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Le problème est le suivant : comment 2 milliards d’hommes plus ou moins bien nourris et logés sur deux continents hébergeront-ils les 4 milliards 793 millions restant, des trois autres continents, mal logés et parfois dénutris ?
C’est une boutade, me direz-vous, dans le sens où les flux migratoires n’auront jamais l’ampleur d’une transhumance gigantesque, telle qu’elle ferait le vide derrière elle : cela n’arrivera pas ! Mais, ce n’est pas une plaisanterie, lorsqu’on sait que dans peu de temps nous serons dix milliards, puis douze, puis quinze d’ici même pas la fin du siècle, sur cette planète !
A la fin de sa vie, l'anthropologue Claude Lévi-Strauss n’a cessé de nous alerter sur le problème que soulève la surpopulation humaine : « Ce que je constate : ce sont les ravages actuels ; c'est la disparition effrayante des espèces vivantes, qu'elles soient végétales ou animales ; et le fait que du fait même de sa densité actuelle, l'espèce humaine vit sous une sorte de régime d'empoisonnement interne —-si je puis dire—- et je pense au présent et au monde dans lequel je suis en train de finir mon existence. Ce n'est pas un monde que j'aime. »
Le débat de ce dimanche aurait pu avoir de la grandeur. Il aurait été en deux parties, la première, la plus urgente, la plus évidente, aurait été de trouver les moyens les plus rapides pour voler au secours des gens qui vivent de façon précaire et aléatoire sur le sol de la Belgique et à ce propos, pas que des étrangers, mais aussi nos propres nationaux.
La seconde aurait porté sur une réflexion générale de l’avenir de l’homme, mettre en équation les philosophes, les ethnologues et les systèmes issus des théories de Malthus sur la régulation des naissances, voir où en est la contraception par rapport aux religions, etc.
Hélas ! les haines rancies des frustrés de la politique, de ces six derniers mois, empêchaient sans doute qu’on mît le débat plus haut que les chaises de bureau sur lesquelles les séants s’écrasaient d’aise, dans la température agréable de studios bien chauffés…
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1. L’une en différé, l’autre en direct, de sorte que les « indispensables » qui couvrent les deux, ont pu se faire reluire des deux côtés.

13 décembre 2010

DSK est OK ?

Dominique Strauss-Kahn (DSK) est un personnage ambigu, qui semble jouer au PS un rôle essentiel pour les uns, et néfaste pour les autres.
Du haut de son piédestal du FMI, il paraît rester en-dehors de la mêlée des candidats à l’investiture du PS à l’élection présidentielle de 2012. Et pour cause, la moindre déclaration de candidature de sa part provoquerait instantanément son départ du FMI.
Deux perspectives s’offrent à lui. Celle d’entrer dans son rôle de candidat le plus tard possible, c’est-à-dire septembre 2011, soit faire l’impasse sur la présidence et rempiler au FMI en 2012.
Par le passé, on a vu Jacques Delors, que tout le monde disait favori à l’élection présidentielle, ne pas se présenter. Michel Rocard, au plus haut des sondages de popularité en 81, doit pourtant abandonner l’espoir de gagner les présidentielles. Alors, aussi haut soit-il actuellement dans les sondages, DSK est suffisamment intelligent pour savoir que cet indicateur n’est pas un baromètre définitif. Cela le place néanmoins de façon à embarrasser le PS et Martine Aubry dans sa mise sur pied d’une élection interne au PS afin de savoir qui disputera la place à Sarkozy au nom du parti.
Comme tous les éléphants du PS, il ne dépare pas du lot de médisants et de mauvais camarades, comme les Lang, les Fabius, les Delanoë qui n’ont pas joué le jeu lors de la campagne de Ségolène Royal à l’élection présidentielle de 2007. En effet, dans l’avalanche des secrets de la Diplomatie américaine déversés sur la Toile, on relève une conversation que DSK eut avec l’ambassadeur américain à Paris en 2006, « …les sondages favorables à Ségolène relèvent d’une hallucination collective » lui aurait-il dit.
Que se sont-ils promis, DSK et Martine Aubry ? Sans doute rien.
Ils sont comme deux champions cyclistes d’une course de vitesse en complet surplace, chacun observant l’autre avant de sprinter à fond aux deux cents derniers mètres, a dit un chroniqueur politique français.
Probablement qu’ils n’ont aucun pacte. Ces deux roués en politique connaissent par cœur la formule de Charles Pasqua « En politique, une promesse n’engage que ceux qui veulent bien y croire ». Alors, promesse, pacte, accord secret, tout est sans réelle portée.
Pour une majorité, DSK serait-il l’homme providentiel ?

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Beaucoup de militants du PS se posent une question que ses partisans récusent avec Anne Sinclair, son épouse, « DSK est-il de gauche ? ».
La politique du FMI qu’il dirige ne l’est certainement pas. S’il veut vraiment devenir président, il devrait au plus vite sortir de l’ambigüité dans laquelle son poste au FMI le contraint. Sa politique de rigueur vis-à-vis de la Grèce n’est pas ce qui le rendra populaire.
Si les sondages sont favorables à DSK, c’est parce qu’il se révèle un centriste libéral, plutôt qu’un socialiste nouvelle tendance, puisque le PS se durcit, tout au moins en discours, dans la période de crise que l’Europe traverse et que le centre ne s’est pas encore trop effrayé des discours des Benoît Hamon, Arnaud Montebourg et consort.
Quand il s’agira de voter, l’électorat centriste flottant, rejoindra son camp naturel, celui de Sarkozy. Les sondages entre les deux tours risquent d’être cruels pour DSK.
Ces sondages montrent aussi que l’électorat ouvrier avec la gauche du PS ne votera pas DSK.
Le PS, parti électoraliste et opportuniste, joue gros jeu avec les élections internes pour élire son candidat.
On parle de 120 candidatures possibles !
La carrière internationale de DSK n’aura qu’un modeste impact sur les électeurs. Toute carrière prédisposant à la candidature doit être interne. Que les autres candidats s’y mettent aussi, le PS pourrait être au soir de ce qui devrait être une leçon de démocratie, un véritable champ de ruine.
La présentation actuelle de DSK faisant de lui une intelligence brillante, un homme hors du commun, intégré à l’élite, etc. est néfaste à son image à gauche et à l’extrême gauche, voire chez les Ecologistes. Les gens, en général, les ouvriers et les employés subalternes n’aiment pas l’élite qui se désigne telle.
La foire d’empoigne qui s’annonce rue de Solferino me remet en mémoire une phrase de Montesquieu " Un homme n’est pas malheureux parce qu’il a de l’ambition, mais parce qu’il en est dévoré ».
Au soir de l’élection présidentielle de 2012, il y aura beaucoup de malheureux au PS, quand le nom de l’un d’entre eux sortira du chapeau !

12 décembre 2010

Le temps des prophéties !

Depuis six mois, les pouvoirs publics procèdent à la démolition d’un Etat belge vétuste, sans bien avoir en tête les plans d’une autre Belgique. Les architectes des partis ne s’entendent guère sur le modèle qui serait approuvé par une majorité. Jusqu’où ira cette transformation, par exemple jusqu’au fantomatique plan B, qui ne fait peur actuellement qu’aux moineaux ?
Cela fait penser au trou de la place Saint-Lambert à Liège. Sur le temps que tout le monde s’accordait pour la démolition, personne ne l’était sur la construction de la nouvelle place.
On démolissait, tandis que Destenay (PRL à l’époque, devenu le MR) - complètement givré - montrait les plans d’une mégapole (la maquette a été exposée à la Violette dans les années 60) qui aurait fait de la ville un gigantesque nœud d’autoroutes !
Comme quoi, nos hommes politiques jugent plus facile de faire un trou, que le remplir.
Moralité, il y a toujours un vide à l’emplacement de l’ancien Tivoli et l’Etat belge en quenouilles n’a pas non plus d’habits neufs.
C’est fou le nombre de vides qui restent dans les plans et les contreplans de la Belgique nouvelle.
Le dernier gourou en date, parmi les nombreux oracles qui prédisent notre avenir, s’est tiré de la politique avec le magot de super retraité de président du parlement wallon. C’est José Happart. Il se montre résolument optimiste quant à l'issue des négociations politiques.
Il voit un gouvernement pour la fin de l’année !
Happart n’est pas ce qu’on fait de mieux en matière de gourou. Le nom vous a un petit goût de bande à côté des autres, quelqu’un qui se méfierait du jeu collectif. Ce que confirme le goût de la chasse dans la solitude des bois loués avec quelques privilégiés.
Des images d’archives de la télé (oui, déjà dans les archives) nous le montrent peu engageant, balbutiant, incapable d’une idée autre que nébuleuse. Et voilà qu’on l’interviewe sur notre avenir !
Autant se plonger dans les délirantes inventions du calendrier de Mathieu Laensberg : « …une condition à remplir pour parvenir à cet accord. Il est indispensable que les partis flamands acceptent que Bruxelles soit une Région à part entière comme les autres », dixit J. H.
Franchement, pour publier ça, fallait-il que les rédactions n’aient plus grand-chose à écrire, peu aidées, il est vrai, par Vande Lanotte, le voyant officiel, muet comme la tombe.
Le public est crédule, il croit tout : la bague de Ré de Danielle Gilbert, pour ceux qui se souviennent de cette ancienne star de la télé, les lapins roses de Chantal Goya, pourquoi pas un père Noël bilingue pour le 25 décembre ?

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Qui succédera à Happart dans l’interprétation des signes de la boule de cristal ?
Je ne parle pas des journalistes, tout de suite surpris et ravis de ce qu’a découvert José Happart dans le marc de café du réfectoire de la Libre belgique, après avoir épuisé le commentaire des sept fakirs et séché sur Vande Lanotte. Ce taciturne SP, tout universitaire brillant et unique soit-il, commence à sentir les douleurs classiques du fakir sur une planche à clous. On a même cru qu’il allait jeter l’éponge cette semaine !
Happart, le messie cosmoplanétaire complète son « devinariat » par une ode à Bart De Wever « Vous savez, moi, j'ai plutôt de la sympathie pour Bart De Wever : il dit ce qu'il fait et il fait ce qu'il dit. Ce n'est déjà pas mal pour un homme politique ».
Ceci n’a rien de neuf. Je pense avoir écrit textuellement la même chose, il y a une dizaine de jours. A croire que depuis qu’il est dans la prédiction, Happart fait également dans le plagiat.
Mais ce n’est pas grave. Cela indique qu’entre deux battues de sangliers, et après avoir graissé et accroché ses deux Winchester au râtelier d’armes, notre heureux pensionné s’est enfin mis à la lecture, en surfant sur Richard III.
Si d’ici la fin de l’année l’augure se trompe, et que rien ne se passe, il pourra toujours dire que le sort de Bruxelles n’a pas été suffisamment compris et négocié, comme il l’avait prévu.
Dans le cas contraire, il va y avoir tous les paumés de l’information qui vont se dire « Happart, tout de même, quel fin nez de la politique ! C’est dommage qu’il soit pensionné ! ».
Ce serait oublier que le « fin nez » a toujours sous le coude quelques mandats dont celui de Bierset, pour entretenir ses dons de voyance et, sait-on jamais, voler en classe affaire vers le grand canyon du Colorado, histoire une dernière fois d’offrir sa personne à la Région wallonne et aux entrepreneurs wallons !

11 décembre 2010

Le Daerden nouveau est arrivé !

Quand on prend la défense d’Anne Quevrin, on ose tout !
Les Parisiens ont nommé au « Gérard de l’animateur qui porte bien son nom » Steevy Boulay, le chroniqueur de la bande à Ruquier, une sorte de petit « chébran » à l’affût de la tournante en mode pour homo, belle tête à claques du PAF.
Alors pourquoi ne pas décerner les palmes académiques du rire belge au trop bien vivant Michel Daerden ?
Sa dernière sortie à propos de son livre vert sur les pensions, le place en nette position de favori pour le « Gérard de ministre qui ne s’exprime pas avec un balais dans le cul, mais avec un verre dans le nez ! ».
Comme pour Madame ex Place Royale, je n’aime pas ce que fait Michel Daerden ; mais, est-ce une raison pour dédaigner le côté « humain » du personnage, que presque tous ses collègues en poste ministériel n’ont pas ?
Certes, sa drôlerie qu’on dit « vulgaire » n’attire que deux sortes d’amateurs : ceux qui se confondent dans la clientèle du rire populaire et les autres qui sont ravis qu’un socialiste fasse du tort à la gauche.
Je balance entre les deux options.
Je suis fort aise que la fonction de ministre puisse être ainsi exposée par quelqu’un qu’on ne saurait prendre au sérieux. Le comique du ministre le descend de son piédestal, et avec lui désacralise la fonction, comme il amoindrit le sentiment général de découragement, par l’effet euphorisant induit.
Pensez que tous ces importants ne sont, dans le fond, que des hommes, et que leur prétention à nous diriger ne repose pas fondamentalement sur de grandes différences avec l’homme de la rue, nous met à égalité avec eux. Ce qui nous rend notre dignité et rétablit notre confiance dans notre propre jugement. Et, par contre coup, nous procure une force d’analyse qui en vaut bien d’autres claironnées et pleines de suffisance.
Enfin, un ministre comme Daerden projette un vif éclairage par contraste sur les guindés du parti socialiste. Cela provoque une réflexion de fond sur ce qu’est devenu le socialisme.
Daerden est la quintessence de l’arrivisme petit bourgeois, aux antipodes des luttes ouvrières, une sorte de démonstration d’un libéralisme pourrissant une social-démocratie d’affairistes, comme le mérule, les vieux bois. Le PS n’a plus besoin de se distinguer du MR, puisque le mouvement réformateur est tout aussi bien incarné par lui (1).
Michel Daerden plaît au gros de la piétaille par quelque chose que nous avons tous en nous : la rage de paraître à la télévision. Nous nous disons, si un pareil clown est ministre et qu’il passe à la télévision, nous sommes aussi « valables » que lui, tout au moins pour cette téloche-là. C’est l’axiome d’Andy Warhol qui veut que nous aurions tous un jour, quelques minutes de gloire. Ce type, nous fait patienter !...

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Michel Daerden égale en effets comiques Jean-Claude Van Damme chez Ardisson. On se dit « C’est pas possible, ah ! le con… ». Cela provoque une béatitude imbécile qui s’appelle le contentement de soi, par comparaison. Et cette sensation, au moment où tout fout le camp, vaut son pesant de thérapie.
Maintenant, on le sait, Michel Daerden pourra être ministre autant de fois qu’il le souhaite, il ne sera plus jamais pris au sérieux par la rue, même si on ressuscitait le ministère des cultes rien que pour lui. Il en devient presque incontournable !
Il se pourrait, cependant, que Michel Daerden, outre sa suffisance et son industrie redoutable de businessman, soit plus efficace et intelligent qu’il ne nous paraît aux affaires du pays.
Nous ne disposons pas des moyens nécessaires pour le situer dans une échelle des valeurs du système, qui le classerait parmi les ministres sociaux-démocrates.
Le PS a besoin d’un clown comme Michel Daerden. Cela distrait l’attention des badauds sur l’artiste à la parade, tandis qu’ils paient leurs billets d’entrée du même mouvement, même s’ils savent qu’il n’y a rien de plus à voir à l’intérieur.
Et puis, comme nous allons vers des catastrophes, autant qu’elles soient servies par des bouffons, qui, le moment venu, seront jugés responsables à notre place.
Di Rupo a besoin de son Auguste. L’image de vieux troubade pincé, que donne le président du PS, est affligeante. Daerden, lui, fait plutôt pince-fesses, teint rubicond et œil égrillard ! Son côté gaillard plaît aux ménagères de plus de cinquante ans.
Se voir représenté par une vieille poupée emperruquée et ennuyeuse à périr n’incite pas à la joie et à la bonne humeur. Di Rupo doit savoir que si on le supporte, c’est à l’image du joyeux fêtard amoureux des femmes qu’il le doit.
Reste encore une autre raison : tant que le PS liégeois est encombré de son clown, il ne peut prétendre revenir en force sur le PS montois et imposer d’autres hommes. Résultat, le Hainaut est surreprésenté dans les hautes sphères à mandats friqués et c’est tant mieux pour les campagnols locaux et tant pis pour les grenouilles qui coassent dans le bassin d’eau du Perron liégois.
Michel Daerden, le pitre providentiel ? Pourquoi pas ?
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1. La raison profonde qui conduit Di Rupo à se montrer distant du MR, c’est que le PS et le MR font double emploi.

10 décembre 2010

Liège-RTBF en grève.

Le personnel de la RTBF-Liège est en grève ce jeudi.
Enfin, grâce à l’événement, les Liégeois savent qu’ils ont une antenne régionale ! Elle fonctionne, paraît-il, depuis des lustres. Ils auraient pu passer le siècle sans le savoir !
Et pourquoi, ces gens sont-ils en grève ?
N’avaient-ils pas le gîte et le couvert assurés ?
Ne sont-ils pas les féaux fidèles du système ? Se sont-ils désaffiliés d’un parti traditionnellement protecteur ? Leur zèle vis-à-vis de Philippot serait-il en train de faiblir ?
Avant de répondre à ces questions, saluons d’abord des travailleurs en grève ; même s’ils servent une idéologie peu respectable. Il ne faut pas trop chipoter avec les principes quand on veut gagner sa croûte par ce temps de chien… économie de marché oblige !
L’Haut-lieu les tenait bien au mors. L’ex Liégeois Philippot, fourré dans les bons coups avec lesquels le PS place ses meilleurs maçons, se serait-il défait de tout sentimentalisme, pour se donner corps et âme à Charles Picqué, et accessoirement redorer le blason culturel de Mons ? L’exemple de Laurette Onkelinx, plus Bruxelloise qu’une Bruxelloise de souche, a dû pour qu’on lui pardonne son origine sérésienne, tellement donner de gages à la capitale !
Philippot aurait fait le coup des bureaux vides, pour se dispenser d’entretenir des fonctionnaires, dans un classique « attendez dans le couloir » qu’on vous trouve une chaise, usant d’une méthode du siècle dernier, afin de décourager les surnuméraires.
Les futurs studios de la Médiacité sentent encore la peinture. Le drame, c’est qu’ils sont vides et exigus.
Puisqu’on démonte le matériel dans l’ancien bâtiment, ce sera difficile de produire. Ce n’est quand même pas en parcourant les rues de Liège avec un mégaphone que les gens de l’audio-visuel pourront filmer le quotidien de la vie bourgeoise, comme ils le faisaient en pantoufles et en douce, Esplanade de l’Europe !
Vous allez dire, sans outil de travail, au moins vont-ils cesser de nous mitonner leurs conneries habituelles !
Non pas, car la radio et la télé ont peur du vide. Philippot a sous le coude un travail de remplacement du même ordre mais venu d’un autre tonneau…
Il y a, paraît-il, de jeunes talents tout juste sortis des universités, bien adaptés aux shows et au journalisme moderne, diserts en langue de bois et social-démocratie, venus de la meilleure société des quartiers chics, avec certificats d’origine montoise et bruxelloise qui s’impatientent d’en finir avec l’ancien temps du poste à galènes.
A côté, les gars de Liège sous le cuir râpé de leurs vestes d’hiver, même en prenant des airs de grands reporters, ont plutôt l’air de faire pigistes en intérim, entre deux périodes de chômage.
Comme ils ont déposé au sol leur grosse caméra d’épaule, Philippot qui ne se trouve à court d’idées que pour les émissions de la RTBF, a mis à leur disposition les cars de la régie mobile, pour assurer les programmes made-in-Liège.
On voit d’ici la gueule des invités et les shows qu’on peut faire sur trois mètres carrés maximum ! Quant à disposer les fils et les machins pour faire une prise ailleurs, on se donne rendez-vous rue de la Casquette quand un car de la RTBF capte un acte de Lucie de Lammermoor, pour ensuite interviewer Natalie Dessay (1) à la cafétéria.
Faire ça tous les jours, le double de personnel ne suffirait pas.

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Philippot se fiche du monde. Même quelconque pour le spectateur liégeois, l’équipe de la RTBF à raison de taper le carton au resto du Parc.
Peut-être le coup bas de Philippot fera-t-il réfléchir la RTBF Liège sur l’ingratitude des Grands ?
Puisque nous allons vers plus de régionalisation, est-il équitable de laisser à Bruxelles le quasi monopole des « plaisirs » wallons de l’image et de l’esprit ?
Le moment n’est-il pas venu que Bruxelles fasse son cinéma pour le public des Marolles et des environs, soit pour un million de personnes et la Wallonie pour le reste de la Communauté française ?
L’humour de Coppenolle contre celui de la « petite gayoûle »… merde pour merde, autant qu’elle soit de chez nous.
Evidemment, resterait à recaser le Philippot.
Bah ! il y a encore tellement de bons postes à pourvoir à qui les mérite, que son patron, Charles Picqué, n’aurait aucun mal à le faire.
En attendant des jours meilleurs, de 330 emplois jugés nécessaires, à Liège nos babillards turbinent à 215, et peut-être beaucoup moins demain.
Les futurs bâtiments sont tellement exigus, que certains bureaux ressembleront à des cellules de Lantin.
Reste à Philippot de couper le chauffage, comme dans les étables l’hiver, pour tuer les larves.
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1. Exemple fictif, cette grande artiste n’a jamais chanté dans le rôle à Liège.

9 décembre 2010

Lettre à Anne Quevrin.

Dans le cadre de « Que sont-ils donc devenus ? », je voudrais adresser une lette d’excuse à l’ex animatrice de RTL-TVI, Anne Quevrin, disparue tragiquement alors qu’elle revenait de Suède, dans le bureau de la directrice des ressources humaines de la chaîne commerciale, le 21 juin 2010 à 15 heures.
Auparavant l’équipage de la station, avec au gouvernail les premiers matelots Philippe Delusinne et Stéphane Rosenblatt, avait vu une personne en détresse dans les couloirs de la station qui ressemblait à « la plus aimée des Belges », mais une lame contraire les avait aidés pour ne pas lui porter secours.
Depuis, on est sans nouvelle !
La présentatrice est-elle perdue corps et biens ?
C’est là que des remords me viennent. Dans l’expectative d’une lueur d’espoir à ceux qui la cherchent encore, je me suis souvenu de l’avoir brocardée en soulignant son onctuosité admirative à présenter les têtes couronnées de « Place Royale ».
J’en avais ressenti une détestation pour les dynasties en activité de par le monde et particulièrement la nôtre, rien que par le figé déférent de son sourire, sa pose courtisane dès qu’elle posait les fesses sur une bergère Louis XVI et la manière insupportable avec laquelle elle nous entretenait des grands benêts reproducteurs des familles du gotha.
Sa disparition laisse un grand vide.
L’émission qu’elle a initiée se poursuit sans elle et c’est là que mon trouble croît !
Rien dans le décor n’est changé. Les têtes couronnées marchent toujours dans la raideur de leur chemise archi amidonnée. La bergère Louis XVI est sous le cartel de la cheminée et si la caméra zoomait, on verrait la trace que le noble fessier de la disparue y a laissée. Les commentaires du successeur restent d’une nullité affligeante. Les princesses sortent toutes de chez le même coiffeur et on les devine, incapables de faire l’amour en couinant comme toute une chacune.
Ce n’était donc pas Anne Quevrin qui marquait du rouge à lèvres de sa trousse de maquillage les pages « tendances » du script ! L’auteur maison en portera à jamais la responsabilité déshonorante !
La pauvre Anne était peut-être une républicaine contrariée, avec à son chevet l’histoire de la Commune de Paris de Lissagaray ?
Chère Anne, jusqu’à ce jour tragique, je ne vous aimais pas. La façon dont vous sortîtes des lieux maudits pour disparaître – qui sait ? - à tout jamais, me rend soudain si proche de vous, si ému du sort tragique qui est peut-être le vôtre, que je regrette de n’avoir pas été celui qui vous eût pris dans ses bras, lorsque vous quittâtes Philippe Malherbe à la suite d’une première traversée tout aussi périlleuse. Sans doute, forte de mon soutien, eussiez-vous été rassérénée en claquant la porte des studios aux nez des ratés prétentieux qui voulurent votre naufrage.
Jusqu’à l’odieux Jean-Paul Philippot de la RTBF qui vous qualifia de “ très grande professionnelle ”, qui voulait « vous avoir » dans son équipe, et qui vous abandonna aux rives amères du Styx !
J’imagine la honte qui serait la vôtre si, obnubilée par le besoin de paraître, vous refaisiez surface à des animations de la « Halle aux fondues », costumée en Hollandaise pour la dégustation des meules de fromage, entre deux comptoirs frigorifiques de chez Carrefour.

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Je n’ose imaginer pire… et pourtant.
Vous savez comme les chefs de rayon sont familiers avec les occasionnelles de la démonstration, comme ils ont souvent la main qui s’attarde et même s’appesantit sur une hanche !
L’autre soir, dans un rêve taraudé par un relent d’Ancien Régime, je vous avais imaginée bergère en T-shirts Iron-Maiden, si court qu’on voyait la fausse perle ornant votre nombril. Vous alliez abandonner vos dernières faveurs à un Richard III déguisé en page, le lit à baldaquin vous sauva ! La couche n’était une meule géante de Gouda. Vous disparûtes dans la pâte onctueuse, en me faisant les mêmes yeux que lorsque vous regardiez Albert dans « Place Royale », en murmurant « Sire, pas ce soir ! Je suis attendue chez Delhaize ! ».
Votre destin m’inquiéterait davantage, si je n’avais su que vous étiez partie avec un max d’indemnités. Après 27 ans de cabotinage, la chaîne vous devait bien ça !
Vous avez donc de quoi patienter en attendant qu’un duc ou un marquis se souvienne de vous, pour une partie de trictrac.
Saignez les à blanc, ces gorets ! Traitez-les comme la Poisson traita Louis-le-bien-aimé !
Si vous avez internet dans votre chalet à Gstaad, vous savez comment me joindre.
Je dépose la couronne de Richard III à vos pieds.

8 décembre 2010

Vous avez dit, suspect ?

Il a peut-être échappé aux amoureux de la liberté, l’entrée en vigueur au 1er septembre de la loi relative aux méthodes de recueil des données.
Cette formule apparemment sans connotation spécieuse nous concerne tous, comme l’a expliqué le patron de la Sûreté de l'Etat, Alain Winants, aux mandataires communaux, lors d’une séance d’information.
C’est ainsi que Bourgmestres, fonctionnaires communaux et de CPAS, police locale et autres autorités ont été invités dans les bâtiments de l'Ecole royale militaire à Bruxelles afin de mieux cerner leur mission de soutien au service de renseignement civil de l'Etat.
« Ce qui peut sembler anodin pour les autorités locales peut être utile pour nous », a dit en substance le haut fonctionnaire Winants, nommé à ce poste délicat par Laurette Onkelinx lorsqu’elle était ministre de la justice.
Et de poursuivre « Nous ne parlons pas ici d'attitudes illégales, qui doivent faire l'objet d'un traitement judiciaire, mais de comportements interpellants (sic), suspects, qui génèrent un sentiment de malaise chez le fonctionnaire".
Vous avez compris, l’Etat donne mission à l’administration subalterne de dénoncer aux autorités supérieures, toute attitude suspecte de notre part !
Quelques associations ont bien rouspété, c’est tout.
Peu de journaux et encore moins l’audio-visuel ont soulevé quelques problèmes délicats d’éthique qui tiennent à la délation malveillante et au processus de mise sous la loupe des citoyens.
Personne ne s’est posé la question « Qu’est-ce qu’une attitude suspecte ? ». Quelle étrange confiance les Autorités accordent de la sorte à des fonctionnaires et des édiles communaux dans leur capacité de juger d’une attitude suspecte !
Il n’y a pas pire connerie – quand on se veut défenseur de la démocratie – de donner certains pouvoirs à une catégorie de citoyens non habilitée pour juger du comportement d’autrui.
Les exemples de ces flics qui se font juges et parties ont suffisamment défrayé la chronique pour savoir la dangerosité d’un pareil procédé.

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Voilà bien la revanche du citoyen au-dessus de tout soupçon chargé de jauger l’original, le marginal et pourquoi pas l’étranger – surtout Arabe -, le chômeur ou le gauchiste dont le comportement « suspect » serait de nature à perturber gravement la sécurité et l’ordre public !
Peu importe si ce nouvel auxiliaire bénévole de police – dans le milieu on appelle ça une balance – est un singlé, un pervers, un frustré, ou qu’il soit une parfaite crapule sous une défroque d’honnête homme, son renseignement, même finissant à la poubelle, sera traité par d’autres fonctionnaires qui eux, en même temps qu’ils ont un mandat officiel, à l’aide de témoins particulièrement aussi bien disposés, peuvent attirer à n’importe qui, de sérieux ennuis.
Faut-il y voir un symbole ? C’est dans les locaux de l’Ecole Royale Militaire que les nouvelles oreilles de l’Etat ont été instruites.
Seront estimées « suspectes » une personne qui déclarerait plusieurs pertes de document d'identité sur un court laps de temps, un changement dans la manière de s'habiller d'une personne, bénéficiant d'aide sociale, etc. On peut supposer qu’une personne jouissant d’une certaine aisance ne saurait en aucune manière être suspecte.
Quoique cela y ressemble, Winant a bien spécifié "Il n'est pas question de recrutement de nouveaux informateurs, ni de formation d'agents communaux, ni encore d'incitation à la délation". Il rappelle par la même occasion que la collaboration entre la Sûreté et les communes existe depuis longtemps, même si elle n'était pas obligatoire jusqu'à présent. Si je comprends bien cette dernière remarque, ceux que nous élisons dans la douleur de l’isoloir et en qui nous faisons confiance étaient habilités de nous cracher dans la main au moindre doute, ils ne le faisaient pas trop par le passé, ils vont devoir le faire par obligation légale dorénavant !
C’est la première fois qu’un pays averti ses citoyens, qu’à part les milieux aisés, les parlementaires, les hauts fonctionnaires, les personnels de police et de justice ainsi que les mandataires de terrains, en gros un million de personnes au-dessus de tout soupçon, il y aurait neuf millions et des poussières de citoyens potentiellement suspects !
D’ici à ce que bientôt on inclut une sous catégorie parmi les neuf millions dites « des étrangers (1) » plus suspecte encore, il n’y a qu’un pas.
Et dire qu’on vient de donner une leçon de démocratie à la Côte d’Ivoire et au président Gbagbo, afin qu’il démissionne !...
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1. Service qui existe depuis longtemps et qu’on va certainement « muscler », en toute innocence et antiracisme, bien entendu.

7 décembre 2010

A poil les banques !

Pas mal le truc d’Eric Cantonna pour que les clients des banques vident leur compte « en même temps » le 7 décembre.
Pas mal à voir et à lire les réactions des grosses merdes qui nous dirigent et qui, à part trouver stupide l’idée de Cantonna, ne font que torcher le cul des maîtres de la finance dans leur action politique qu’ils appellent sans rire « travailler pour l’électeur », sans qu’ils dégagent jamais aucune solution pour l’avenir qui aille vers plus de justice sociale et moins d’inégalité !
Au moins, Cantonna a présenté quelque chose qui se tient et qui est logique.
Nous gueulons tous que les banques nous assassinent et que les spéculateurs sont des salauds, puis nous courons à la machine automatique afin de retirer de l’argent de notre compte dont on facture l’opération, alors qu’aucun employé n’a été dérangé, tandis que notre argent a rapporté quelques pépettes supplémentaires à ceux que, désormais, nous détestons !
Nous faisons tout nous-mêmes, et nous les rétribuons !...
Ceci dit les boycotts n’ont jamais produit de résultats spectaculaires, pour la simple raison qu’ils sont souvent peu suivis. Pour que cela fasse de l’effet, il faudrait un tel concours de circonstances et une telle organisation qu’il n’y a pas d’exemple d’une seule réussite.
On se rappelle le boycott des pompes à essence d’une compagnie pétrolière dont j’ai oublié le nom. Internet est mieux que le bouche à oreille, il reste à convaincre sans pub ni moyen de diffusion d’autres propagateurs d’idées que la Toile, d’autant que la plupart des gazettes sont à la solde des gens qui pensent l’action de Cantona stupide.
Ce n’est pas simple.
Mais, ce qu’a fait Cantona n’est pas inutile. Il permet de se rendre compte que sa proposition, si elle soulève la réprobation de la minorité dirigeante, enthousiasme une large partie du public. Elle montre également que plus personne parmi les petits utilisateurs croit que l’institution bancaire est morale et digne. Elle n’est plus révérée et on y reste à défaut de trouver autre chose. La pensée du public d’aujourd’hui a beaucoup évolué sur l’institution bancaire. On se sent floués et ça fait de plus en plus mal…
Il n’y a plus que les banquiers et leurs hommes de main qui ne s’en sont pas aperçus.

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On a pu également comparer le projet de Cantona avec celui de Zinedine Zidane qui a vendu son image au Qatar pour que ce pays organise la Coupe du monde en 2022, moyennant une bonne pincée de millions. Deux destins d’anciens footballeurs assez différents.
Des échos qu’on en retire, on comprend mieux le formidable impact populaire que font les stars lorsqu’elles lancent une petite phrase en l’air, fût-elle d’une grande stupidité, qui se transforme aussitôt en écho traversant les vallées.
Cantona aurait tenu à Presse-Océan des propos assez faciles, rapportés par quelques blogs «Pour parler de la révolution, on va pas prendre les armes, on va pas aller tuer des gens. Il y a une chose très simple à faire (…). Le système est bâti sur le pouvoir des banques. Donc, il peut être détruit par les banques. (…) S’il y a 20 millions de personnes de gens qui retirent leur argent, le système s’écroule.»
Comme d’autres, j’ai vu l’emballement du Net. Un site est né, avec un slogan: «Le 7 décembre 2010, retirons notre argent des banques ! » voyant affluer des milliers de messages avec la promesse que, le 7, les blogueurs réclameront leur fric aux guichets de leur agence.
Les politiques ont canné… même, Jean-Luc Mélenchon s’est désolidarisé du mouvement.
C’est le pauvre Cantona qui a tout pris ! Alors qu’il n’avait peut-être pas estimé, au départ de sa boutade, l’engouement des internautes.
Personne n’a parlé de l’autre footballeur à la retraite. Zizou, plutôt satisfait de lui, du système capitaliste, à 38 ans, il monnaie encore son coup de pied comme un petit caïd de Wall Street ! Le Qatar l’a voulu et l’a eu au prix fort. A l’idole, personne n’a dénoncé le régime qatari, magouilleur, arbitraire, où les travailleurs philippins et pakistanais sont exploités sur place dans un nouvel esclavagisme. Le champion français de la coupe du monde évite les micros. Sa parole indigente lui permet de passer pour sage !
Le verbeux Cantona ne peut pas en dire autant.

6 décembre 2010

Compères forts en gueule.

Numéro de jocrisses habituel à Controverse de la RTBF ce dimanche midi.
Le seul intérêt se situe dans le décalage de ce que pense le plateau de la situation économico-politique d’aujourd’hui et les auditeurs – enfin ceux que le service de l’information aura filtré pour l’antenne – tous plus ou moins aux antipodes de la pensée officielle, furieux, véhéments. Les usagers de la chaîne restés en rade qui traitent ces messieurs-dames de salopards et, pire, les téléspectateurs qui ont renoncé à l’envoi d’un message et qui n’en pensent pas moins, doivent être encore plus nombreux. Ceux-là, on ne peut qu’imaginer ce qu’ils auraient eu à dire…
C’est à supposer qu’un jour, un loustic soucieux de conserver son poste, responsable à un niveau supérieur d’Olivier Maroy, envisagera la suppression des messages des auditeurs lus à l’antenne.
Notre démocratie est encore une jeune dictature, quand elle sera un peu plus rôdée dans la manière d’organiser des débats avec des appels d’auditeurs, il n’y aura plus un tel écart de point de vue, entre les gens du plateau et le public.
L’émission Controverse pourra être étudiée par les élèves de Pascal Delwit, sans qu’ils fassent des cauchemars la nuit.
On en sera revenu au temps de la Résistance, ce qui procurera du travail à nos services secrets et antiterroristes, chargés de liquider les réseaux hostiles au politiquement correct. Les blogs donnent un avant goût de la guerre des porteplumes. On a désormais le choix entre deux délires, à tout prendre, je préfère la connerie sur la Toile à la connerie officielle.
A peine chipotera-t-on dans un amical débat avec Sabine Laruelle sur les dates couperets qui feront passer un chômeur indemnisé, dans une catégorie où pour survivre, il n’aura plus qu’à faire dealer... Le fonds sera définitivement escamoté.
A part les factures des banques à payer par le contribuable, tout baigne.
Le bal des crabes avait invité des pinces nouvelles à Controverse, bien d’accord avec les anciennes. « Il faut prendre le bon peuple par les couilles, mais sans le faire crier », aurait pu s’exclamer Demotte Rudy, s’il en avait eu lui-même une belle paire. En réalité, ce qu’il a dit signifie la même chose, mais en moins imagé.
La noix d’honneur va au chef des patrons flamands, Jo Libeer, directeur du Voka (Vlaams netwerk van ondernemingen). Dans le langage incertain des Flamands qui se disent bons bilingues, Libeer a parlé de « compères » en saluant la brochette des invités de Maroy.
Le patron flamand ne croyait pas si bien dire. « Se dit de celui qui est d’intelligence avec un escamoteur, et en général, de toute personne qui en seconde une autre pour faire quelque supercherie, pour tromper. Les charlatans ont d’ordinaire des compères. En fait de gouvernement, il faut des compères ; sans cela la pièce ne s’achèverait pas (citation de Napoléon 1er) », disent les dictionnaires (1).
Le reste pouvait aller de soi, ce n’était plus qu’un dialogue de compères à commères.
Nouvelle petite gueule, Bruno Colmant, économiste, compère de remplacement, a signé une performance qui lui vaudra un deuxième ticket, avec son distinguo entre le débat économique et le débat moral. Tous les compères eurent un moment de détresse. Le temps d’une respiration, Colmant enchaînait pour se proclamer mondialiste et libre-échangiste.
Plus vieille gueule, le compère Vanhangel a redit son souci que lui crée le nombre de fonctionnaires qui « coupent l’herbe sous le pied de ceux qui créent de la plus-value » (textuel) !
En bonne commère des compères, Laruelle Sabine a pourfendu un auditeur qui osait médire des banques, « elles ont versé 700 millions au Trésor belge » dit-elle sur le ton d’une comptable honnête à qui on reproche un trou dans la caisse.
Seule nouveauté, sa nouvelle coupe de cheveux à la garçonne. Elle lui va bien. Ça l’a rajeuni de dix ans. Parole ! Elle est mieux que Christine Defraigne sur ses photos retouchées des élections passées !
La ruelle du lit est l’étape intime
On distrairait à l’aise l’époux de Sabine

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Le compère Rudy Demotte était sur ses ergots pour vanter le plan Marshall de son compère Di Rupo. En le voyant la tête comme le genou de Sabine, on se demandait pourquoi il ne demanderait pas un RV au perruquier de son président de parti ?
Reste à savoir ce qui me pousse à déraper sur le physique des personnes ? Ce qui est bas et lâche, au point d’avoir un excès de vulgarité, que je me reproche déjà !
Ennui profond de ces sortes de débat ? Syndrome de Gilles de la Tourette ?
Discuter entre compères d’une austérité de droite ou d’une austérité de gauche n’a plus de sens. Le ragout sera d’apprécier comment la gauche et la droite vont s’y prendre pour nous plumer.
Il serait temps de repenser le rôle de la puissance publique.
Dimanche prochain, j’avale un Dafalgan effervescent avant d’ouvrir le poste…
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1. Dictionnaire universel La Châtre.
« Tout se fait ou tout va par compère et commère, c’est-à-dire tout se fait par faveur, protection, recommandation. » (Dictionnaire Littré)

5 décembre 2010

Delwit et de Callataÿ…

…les abonnés du train de 8 h 47.

On a toujours fait grand cas de nos économistes, le petit doigt sur la couture du pantalon dès qu’il s’agit de décliner les « bienfaits » de l’économie de marché dans leur fine analyse de la situation.
Etienne de Callataÿ est à l’économie médiatisée ce que Pascal Delwit est à la politique à l’usage des nuls de RTL-TVI.
L’un et l’autre nous décryptent en un tour de main le paysage économico-politique belge de belle manière, sans qu’aucun doute ne les effleure sur leur capacité d’analyse et la justesse de leurs propos.
Forcément, ils n’ont pas de contradicteur et comme on les interroge en dernier ressort, ils se prennent pour le dernier recours. Ils définissent la société de telle manière qu’ils passent pour en être les démiurges. Les téléspectateurs n’ont plus qu’à s’incliner.
Cependant, à y regarder de près, ils confortent deux grandes idées toujours les mêmes.
Pour Callataÿ, le système économique mondialisé est le meilleur possible et il est incontournable. Pour Delwit, la Belgique est la pire des combinaisons impliquant deux peuples différents dans un destin commun, mais il n’y a pas d’issue meilleure, ni même d’autre alternative, que celle à laquelle œuvrent nos « sages » représentants..
Ainsi, sans le dire, en jouant les esprits libres et neutres, nos deux augures sont en réalité deux machines bien rodées à nous faire prendre des vessies pour des lanternes dans une société fataliste et conformiste. Leur neutralité est tout à fait supposée et fausse. C’est pourquoi, ils sont si demandés pour « arbitrer » des débats dans lesquels ils donnent implicitement raison au pouvoir en place.

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Le dérapage des marchés financiers qui place la Belgique dans le collimateur des prêteurs à la suite du Portugal et de l’Espagne, est interprété par Callataÿ comme le coup de semonce pour la formation urgente d’un gouvernement d’assainissement des finances publiques.
En clair, cela signifie que nous vivons au-dessus de nos moyens et qu’il faut serrer la vis.
Une rapide analyse a contrario est assez étonnante. L’Etat n’a pas tellement jeté de l’argent par les fenêtres. Ses dépenses restent stables dans les dix dernières années. Par contre, les recettes d’impôts des sociétés ont fortement baissé ! D’autant qu’elles ont été accompagnées de primes et de rabais divers afin d’attirer les sociétés dans nos zonings.
Je n’ai pas d’estimation pour la Belgique, peut-être que monsieur de Callataÿ pourrait nous les fournir, mais le manque à gagner des baisses d’impôt des sociétés serait en France de 100 milliards par an, soit à peu près le déficit annuel de ce pays.
Par conséquent, ce qu’on veut nous faire payer par la TVA - suppressions d’emplois dans l’enseignement et diverses ponctions dans le portemonnaie des travailleurs et des pensionnés - n’est rien d’autre que le manque à gagner de l’Etat dû à ses générosités vis-à-vis des banques et du patronat !
L’Europe voit son orthodoxie financière mal récompensée par les attaques des milieux de la finance contre l’euro, alors que sa politique de libéralisation des marchés va dans le sens d’une volonté de séduire les investisseurs.
Dans le passif, il faut inclure la perte des entreprises qui se sont barrées vers des pays à bas salaire. Et comment ne pas déplorer que cette politique « généreuse » au lieu de porter des fruits, nous ait fait perdre des marchés, alors qu’il aurait suffi de prendre quelques mesures protectionnistes pour s’en garantir ?
Le commissaire européen Trichet ne veut pas entendre parler de protectionnisme, alors que les Etats-Unis protègent à tout va, par exemple leur industrie aéronautique, tout en laissant filer le dollar en usant de la planche à billets.
Heureusement que nous avons messieurs de Callataÿ et Delwit pour nous assurer que les catastrophes futures seront évitables si nous sommes bien sages et acceptons de travailler pour des clous, sous un assistanat flamand momentané et avec nos vaillants dirigeants wallons inamovibles.
Reste à se demander comment en gelant les salaires et en augmentant les recettes de l’Etat sur le dos des petits, on va augmenter le PIB par la consommation des ménages ?
Parce que, cela aussi, est un beau non-sens pratiqué sans autre explication : comment croître – c’est-à-dire comment sortir de la crise - en appauvrissant le citoyen de base ?
Si monsieur de Callataÿ a une réponse, c’est le moment de nous éblouir !

4 décembre 2010

Au bord de la crise…

Nous sommes dit-on, dans les milieux de la finance, tenus à l’œil par nos bailleurs de fonds sur notre capacité de rembourser rubis sur ongle, ce que l’Etat surconsomme tous les jours du beau pognon des riches.
La Belgique figure depuis peu au bas de la page des « suspects » de la chose financière, juste derrière le Portugal et l’Espagne, ce dont profitent les « dirupolistes » pour accélérer un accord de gouvernement afin de purger le pays de ses « folles » dépenses sociales.
Le président de la commission, le Portugais José Manuel Barroso, a exprimé « toute sa confiance » dans la capacité de la BCE à « prendre les décisions nécessaires pour garantir la stabilité financière de la zone euro ». Il ne manquerait plus que la BCE ne les prît point, sauf qu’à garantir la stabilité, aucun économiste sérieux n’a jamais garanti une situation financière, sans prendre lui-même le risque de se tromper.
La BCE fournit les banques des pays menacés en liquidité suffisante, afin qu’elles ne s’écroulent pas. Sur le marché obligataire secondaire européen, elle joue à peu près le même rôle afin de tenter de limiter les dégâts.
Dans son rôle d’abreuvoir, la BCE ne résoudra rien. Voilà pourquoi nos télés et radios disposant de courts instants, entre les informations frivoles habituelles sur l’état de santé des routes et de nos stars, invitent plus d’analystes financiers que d’habitude, dont l’ineffable Etienne de Callataÿ qui craint que la Belgique doive à l'avenir prendre des mesures d'austérité plus sévères que celles qui ont été prises en Allemagne. On ne peut pas dire qu’il ait tort à se référer à la note de Johan Vande Lanotte qui, de ce point de vue, pose plus de problèmes qu’elle n’en résout. Je pense à l’énorme transfert de compétences pour une Région comme la Région wallonne dont l’exécutif loin d’être préparé à l’ampleur de la tâche semble avoir gardé le « délicieux » amateurisme du temps de l’administration Happart, avec une crise de compétence aux niveaux supérieurs tout aussi criante.
Quand on voit, par exemple, comment le Circuit de Francorchamps a été géré par la tutelle, une si petite affaire qu’elle a embrouillée à plaisir, comment va-t-on transférer compétences et fonctionnaires sans créer une pagaille monstre ?
Et qui dit pagaille, dit aussi margoulins de la politique et des finances, s’arrangeant comme des piranhas pour se partager les dépouilles !

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Pour en revenir à la défiance des milieux financiers visant la Belgique, l’appel à la rescousse de la Chine en l’appâtant par une émission d’euro-obligations, sur une idée de Jean-Claude Junker ou celui d’un Fonds monétaire européen construit sur les bases de l’actuel fonds de stabilité (l’EFSF) concerne principalement l’endettement généralisé de l’Europe ; mais c’est dire aussi qu’il ne faudrait pas qu’en Belgique on compte trop sur nos partenaires puisque ceux-ci montrent des inquiétudes tout aussi vives sur la monnaie et leur propre économie.
Ces propositions transgressent ce qui a toujours été la stratégie monétaire : en mutualisant la dette publique européenne, afin de diminuer le coût de son financement et en « oubliant » l’interdiction à la BCE de monétiser directement la dette.
S’il devenait nécessaire de procéder de la sorte afin de soutenir la Belgique, ce procédé de prêt extérieur et collectivisé pourrait devenir une véritable bombe à l’éclatement différé et imprévisible, de même que s’il fallait soutenir l’Espagne par le même procédé.
C’est l’Europe tout entière qui risquerait de devoir emprunter sur le marché obligataire à un taux de plus en plus élevé. Ce surcoût retomberait sur les prêts, remettant dans le rouge la perspective déjà hasardeuse de son remboursement.
Dans l’état actuel, un éclatement de la zone euro ne réglerait rien.
En attendant le nouveau mécanisme de crise pour 2013, on croise les doigts.
Les banques depuis 2008 se sont habituées à considérer comme acquis qu’elles sont intouchables et que, fortes de cette invulnérabilité, même à nouveau prospères, elles ne voleront pas au secours de l’Europe et encore moins de la Belgique.
Etienne de Callataÿ défend le point de vue strictement mondialiste de l’économie et son implication sur la zone euro avec son comédon belge.
C’est le drame absolu d’une gauche inexistante d’acquiescer à ce discours, en toute définition libérale classique. C’est pourquoi, on ne peut entrevoir une autre issue que celle de la rigueur unilatérale en faisant payer la crise et les outrances de nos gouvernements aux travailleurs et aux plus pauvres.

3 décembre 2010

Nos beaufs hors-jeux !

Ouf ! on respire… les fous de foot vont pouvoir annuler les commandes de vuvuzelas. On échappe aux délires d’une coupe du monde de football en Belgique !
C’est épatant, nous avons notre lot des merdes de la crise, ainsi nous n’ajouterons pas à nos naufrages cette foire du foot qui allait nous tomber dessus en supplément.
Mais ce n’était que pour 2018 diront les aficionados ! Qu’allions-nous devoir subir pendant 8 ans ! Les chantiers, les sous à trouver, les efforts pour faire ressembler à quelque chose ce fichu pays qui ne ressemble plus à rien !
Par contre les politiques vont regretter les années de tranquillité pour magouiller à l’aise « la nouvelle Belgique » avec des citoyens mabouls du ballon les yeux sur les futures pelouses, assaillis par les plans des stades tout neufs.
Jusqu’à l’après-midi fatal, c’était consternant de suivre les efforts de nos guignols à la télé pour amener le ballon d’or à domicile. Ils ont échoué, grâce en soit rendue à la raison. C’est qu’ils nous ont fait peur. Ils auraient pu emporter le morceau. A force d’envoyer le prince et Mathilde à la démarche, on aurait fini par nous mettre le bébé sur les bras... Heureusement, ils étaient partis sans du solide, rien que des petits gadgets, des photos aériennes, le bagout de Jean-Marie Pfaff et quelques biftons, pratiquement les mains vides, pas assez pleines sans doute, puisqu’on dit que Poutine avait mis le paquet.
Cet été, il nous a été possible d’avoir un avant-goût de ce qui nous attendait en visionnant quelques séquences d’un ahurissant délire des amateurs de la chose en Afrique du Sud.
Les cons vont être déçus, c’est certain. Déjà on en a vus qui sanglotaient sur les banquettes des bistrots, à la nouvelle. Faut dire que certains s’étaient passablement beurrés préventivement à la fête. Ils n’auront plus qu’à rentrer chez eux bredouilles se faire consoler par la famille.
On a oublié qu’à part le « prestige » des milieux sportifs, les gazettes qui doublent les tirages et l’événement ressassé 8 ans de suite des commentateurs, organiser une foire pareille coûte tellement des ronds que seuls les grands pays épongent les dettes sans trop de dommage. Les autres boivent la tasse.
Comme ici, on plafonne au niveau de ce qu’on doit, même pour dans huit ans, ce n’était pas le moment de jouer l’avenir à la roulette.

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Qu’on se rappelle, les Jeux olympiques d'Athènes ont été une mauvaise affaire pour la Grèce. En 2004, ils ont coûté 9 milliards d'euros. Une somme qui a plombé les finances publiques et a contribué à l'aggravation de la dette. Quatre ans plus tard, en pleine crise, ils n’avaient pas fini de rembourser le briquet qui mit le feu à la flamme olympique !
Comme en Grèce, notre pays allait devenir un gigantesque chantier, avec encore moins de retombées touristiques, autrement dit, le désastre assuré.
Chez BNP Paribas, on a fait les comptes «Les Jeux en Grèce ont eu un effet d'amplification».
Il a suffi à nos rivaux de montrer en gros plan à la tribune des patrons wallons, la tronche de Bart – plus fin esprit du royaume – pour que la FIFA fiche le camp, par un autre effet d'amplification.
Et puis nos télés n’ont pas besoin de ce supplément de sport magazine. Avec l’adresse babillarde que nos ravissantes ont acquise, trois flocons de neige, un camion en travers sur le verglas, une équipe ardente qui soulève les cartons dans un coin de rue afin de servir un café chaud à un malheureux, et voilà la demie heure d’infos passée !... Le Belge moyen s’endort content. Pour les insomniaques, il reste le foot de nuit sur Canal.
Heureux avec rien, les beaufs pourront dire qu’on a quand même été jusqu’au deuxième tour. On n’a pas été ridicules comme les Anglais. Et puis passer derrière Poutine et surtout le Qatar en 2022, il n’y a pas de honte. Surtout le Qatar, c’est quand même un pays à gros budget qui l’emporte… C’est chouette pour les commissaires, rapport aux commissions.
Nos stratèges disent que c’est normal, qu’on n’occupe plus le centre du jeu, que les marchés se déplacent, que nous ne sommes plus une grande nation de foot comparable au Qatar !
Pour se consoler nos marchands d’espoir redeviennent ce qu’ils ont toujours été : d’astucieux commerçants battus par plus astucieux qu’eux… les lois du commerce, c’est le juge de paix suprême.
Que vont-ils bien pouvoir nous vendre demain ?
Quand on pense à la ristourne qu’ils auraient touchées sur le prix des places !
Enfin, reste quand même le plan Marshall !...

2 décembre 2010

L’évolution darwinienne d’Elio.

Depuis que les patrons wallons admirent l’esprit de Bart De Wever, il fallait absolument que Di Rupo réagisse par amour propre.
Il ne lui échappe pas qu’une certaine crainte vaut mieux qu’une ancienne habitude. Mais ce n’est pas dans le tempérament d’Elio Di Rupo de faire peur. Il aime séduire par habitude. Pourtant passer après Bart De Wever pour trop gentil comporte un certain risque. En-dehors du Ps Montois enthousiaste, le mauvais esprit qui règne à Liège fait dire aux rares citoyens qui se préoccupent encore de la crise, que le président du Ps est « une fafiotte ».
C’est pour mettre le holà à cette brigue que Di Rupo s’est confié aux lecteurs de la Libre.
Dans le genre « fafiotte » - je ne sais pas si Di Rupo le fait exprès – on a droit à un festival !
Décidément, la nature de l’Aigle de Mons n’est pas « coupante » ! Di Rupo ne sait en vouloir longtemps à quiconque, à l’exception de Reynders ! Sa rancune viendrait plus de la qualité de Liégeois du président du MR, que l’engagement de Didjé à un libéralisme concurrent à celui du Ps !
Le grand ruban rouge d’Elio, piqué au revers du veston cintré lui va si bien, qu’on dirait que c’est lui qui a suggéré la couleur aux organisateurs de la lutte contre le SIDA !
Vande Lanotte n’est pas mal non plus. Il est tellement compétent ! Cette grande intelligence a réalisé un travail si extraordinaire qu’à l’évoquer le ruban rouge du gentil Di Rupo monte et descend au rythme de l’accélération de sa respiration !
Bart De Wever à qui il a jeté le plan de la N-VA presque à la figure, la rancune qui le fit bouder un mois, c’est fini. Il est d’accord sur l’essentiel du plan flamand. Il accepte l’autonomie fiscale ! Ce qui l’empêchait de dormir pour quatre à cinq milliards, le voilà heureux pour quatorze ou quinze !
Il est ainsi, Elio, excessif dans l’amitié…
S’agit-il d’une politique dangereuse, une politique du feeling ? Non, il ne le pense pas. Il faut faire crédit aux autres. Si BHV ça coince comme jamais, à cœur vaillant rien d’impossible. La priorité est de rassurer l’électeur.
Une conférence de plus en Wallonie – pourquoi pas à Mons ? – de Bart, et Elio lâche la périphérie bruxelloise contre trois fois rien de garantie.
Le président du PS est pour, à présent, d’une grande autonomie fiscale. A condition qu’on n’étouffe pas le fédéral sous les oreillers de la discorde. Il faut vite un gouvernement. Mais ce ne sera pas avant 2011. Premier ministre ? On en parlera plus tard. Voilà comme il est, Elio, un être sensible et attachant, effets du ruban !...

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Le passé, c’est le passé. Il aurait pu ajouter, le présent c’est le présent. Après avoir dit pis que pendre du programme de la N-VA, voilà qu’elle rend un fier service au pays.
Au cours de sa retraite d’un mois dans une abbaye du socialisme cistercien, il a eu la vision d’une évolution de la Belgique vers plus de compétences pour les Régions et une nouvelle stabilisation du pays.
Serait-il un caméléon ?
Le ruban rouge monte et descend plus rapidement.
Elio, darwinien, a évolué. Les pères fondateurs ne le reconnaîtraient pas, comme son ami Dominique Strauss-Kahn, de plus en plus populaire au parti au fur et à mesure qu’il est moins socialiste au Fonds Monétaire International !
C’est Bart De Wever qui fait office de FMI pour Elio ! On est en pleine expérience concrète de l’évolution de l’espèce socialisante wallonne.
L’interview miracle du refondateur du darwinisme se conclut sur un credo
« Ma conviction, c’est que la toute grande majorité des Flamands et des francophones, Bruxellois et Wallons, ne veulent absolument pas ni la destruction du fédéral et encore moins de la scission du pays. Beaucoup d’études le montrent. Il y a bien sûr deux sensibilités différentes: du côté flamand, on veut plus de responsabilisation des Régions et Communautés, avec une solution pour BHV. Et du côté francophone, on veut la stabilité. J’essaye de concilier ces points de vue. Mais cela ne passe pas par la scission, ni par l’étouffement du fédéral. »
C’est simple, çà passe par moi, aurait pu conclure Elio Di Rupo.
Audentes fortuna juvat ajouterait l’ami Bart. Depuis qu’il a reçu le label « l’esprit le plus fin » du patronat wallon, il pourrait reprendre des cours de français.
Mais qui nous débarrassera de ces charlots ?

1 décembre 2010

Après-midi de théâtre.

C’est peu banal d’entendre un leader extrémiste flamand donner une conférence en français, en l’occurrence, au Cercle de Wallonie.
Qu’on se figure un conférencier aussi inerte qu’une motte de saindoux, les yeux rivés sur un texte ânonné et on aura une idée de ce que les spectateurs de cette supercherie trouvent pétillant d’esprit.
Voilà qui est étrange d’un public que l’on dit cultivé, sachant ce qu’est un talent d’orateur.
Faut-il que les entrepreneurs wallons, avec Reynders au premier rang, aient envie d’un gouvernement capable d’administrer au peuple une purge sociale « à la flamande » !
Qui ne voit dans l’invité du Cercle, ce qu’il y a de néfaste au métier de représentant des citoyens ? Est-ce correct de se présenter devant un auditoire poli mais réservé, de façon à présenter des arguments différents et surtout dits sur un autre ton que dans une salle en Flandre surchauffée par les apparatchiks de la N-VA ?
Ce double langage dénoncé n’est pas tant pour blâmer l’attitude du président de la N-VA, que pour mettre en garde la classe politique tout entière. Il ne fait pas de doute que Di Rupo en eût fait autant dans une salle à Gand ou à Anvers.
Que nous balance De Wever ?
… « On dit que le problème de la Belgique, c'est moi. Le fait que les Flamands veulent une plus grande autonomie n'est pas une vengeance du passé. Les Flamands cherchent juste une gestion démocratique et efficace. Pour eux, comme pour les Wallons. »
Présenté de cette manière, en remplaçant « Flamands » par « Wallons », on obtient le même résultat. Qui ne voudrait d’une gestion démocratique et efficace ? Ses mots ne signifient rien, sinon des lieux communs, masquant la volonté d’une Flandre droitière pressée d’en découdre avec les chômeurs, lasse de « payer » pour le laxisme francophone, la litanie habituelle…
Le spectacle était aussi dans la salle, parmi ces gens assis, retenus d’applaudir à la volonté de serrer la vis, par le côté communautaire « dérangeant » de l’homme placide venu de Flandre.
Au départ de l’irrésistible ascension, les Flamands étaient comme les Wallons, ils n’avaient aucune idée de la manière de mieux gérer la Belgique.
Les stratèges des partis flamands, Leterme en tête, se sont crus malins en aidant un petit parti nationaliste, dans le but de stopper le Vlaams Belang qui leur faisait de l’ombre.

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Au lieu de couper le bec des extrémistes anversois, ils sont devenus les otages d’un parti à l’identique devenu important en un rien de temps. Le transfert des voix « de nuisance » du Belang à la N-VA, et leur « dégraissage » ont fait le reste. Quoique développant les thèses du Belang, la N-VA est un parti catalogué « démocratique » sans qu’on sache pourquoi il le serait davantage, si ce n’est pour des raisons d’arithmétique de majorité.
La politique des partis traditionnels flamands a permis de renforcer le clan nationaliste. Il n’est pas dit que la N-VA et le Vlaams Belang, étoffés par la Lijst Dedecker, ne soient un jour majoritaires en Flandre.
En surfant sur ce qui est « raisonnable » et « efficace », De Wever essaie de nous faire croire que son programme rejeté par les Sept était réalisable pour le bien de tous. Les partis francophones seraient dans l’erreur, en faisant obstacle au sien !
C’est là une supercherie. Si ce programme est imbuvable, c’est parce qu’il supprime un Etat boiteux pour en faire un cul-de-jatte, de sorte que le plus peuplé s’en sorte mieux que l’autre, puisqu’il nie Bruxelles, l’assimilant à la Flandre.
Le reste de la conférence du leader flamand n’était qu’une des mille et une manières d’interpréter le « traumatisme » des Flamands du siècle passé, brimés dans leur langue par plusieurs générations de Francophones, faisant de la Flandre une sous-nation !
En réalité, coincée entre les cultures française et allemande, la Flandre a fait de la résistance aux deux, pendant que « la langue » wallonne disparaissait tuée par les élites industrielles et politiques francophones de Wallonie. Dès lors, la disparition du wallon était prévisible en tant que langue, de sorte que ce qui subsiste n’est plus que des patois folkloriques de terroirs. La Flandre a résisté à ses élites francophones, parce qu’elle était fille de la culture germanique. Si ses élites avaient été germanophones, on ne parlerait plus le flamand en Flandre, mais l’allemand.
Mais quid alors de la N-VA et de son grand leader Bart De Wever ?
A l’avenir, la Flandre aura de plus en plus besoin de la Wallonie, si elle ne veut pas être aspirée, malgré elle, par l’Allemagne. Pourquoi pas plutôt la Hollande, me direz-vous ? Parce que les Flamands n’y seront jamais vus que comme des paysans factieux, s’étant rebellés jadis contre l’autorité centrale.
Quant à la Wallonie, selon le stupide plan B de Paul « von » Magnette, qui nous faisait « aspirant » à une collaboration, active avec l’Allemagne, c’est ignorer au moins le caractère liégeois d’une grande partie de la Wallonie, de la part d’un homme de Di Rupo, c’est normal.
Il reste les déclarations de l’orateur selon lesquelles la N-VA ne veut pas de nouvelles élections. Ce serait le premier parti vainqueur probable qui émettrait des objections à ce qu’elles se fassent.
Un beau numéro d’hypocrisie de Bart De Wever… et de la salle.