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Nos beaufs hors-jeux !

Ouf ! on respire… les fous de foot vont pouvoir annuler les commandes de vuvuzelas. On échappe aux délires d’une coupe du monde de football en Belgique !
C’est épatant, nous avons notre lot des merdes de la crise, ainsi nous n’ajouterons pas à nos naufrages cette foire du foot qui allait nous tomber dessus en supplément.
Mais ce n’était que pour 2018 diront les aficionados ! Qu’allions-nous devoir subir pendant 8 ans ! Les chantiers, les sous à trouver, les efforts pour faire ressembler à quelque chose ce fichu pays qui ne ressemble plus à rien !
Par contre les politiques vont regretter les années de tranquillité pour magouiller à l’aise « la nouvelle Belgique » avec des citoyens mabouls du ballon les yeux sur les futures pelouses, assaillis par les plans des stades tout neufs.
Jusqu’à l’après-midi fatal, c’était consternant de suivre les efforts de nos guignols à la télé pour amener le ballon d’or à domicile. Ils ont échoué, grâce en soit rendue à la raison. C’est qu’ils nous ont fait peur. Ils auraient pu emporter le morceau. A force d’envoyer le prince et Mathilde à la démarche, on aurait fini par nous mettre le bébé sur les bras... Heureusement, ils étaient partis sans du solide, rien que des petits gadgets, des photos aériennes, le bagout de Jean-Marie Pfaff et quelques biftons, pratiquement les mains vides, pas assez pleines sans doute, puisqu’on dit que Poutine avait mis le paquet.
Cet été, il nous a été possible d’avoir un avant-goût de ce qui nous attendait en visionnant quelques séquences d’un ahurissant délire des amateurs de la chose en Afrique du Sud.
Les cons vont être déçus, c’est certain. Déjà on en a vus qui sanglotaient sur les banquettes des bistrots, à la nouvelle. Faut dire que certains s’étaient passablement beurrés préventivement à la fête. Ils n’auront plus qu’à rentrer chez eux bredouilles se faire consoler par la famille.
On a oublié qu’à part le « prestige » des milieux sportifs, les gazettes qui doublent les tirages et l’événement ressassé 8 ans de suite des commentateurs, organiser une foire pareille coûte tellement des ronds que seuls les grands pays épongent les dettes sans trop de dommage. Les autres boivent la tasse.
Comme ici, on plafonne au niveau de ce qu’on doit, même pour dans huit ans, ce n’était pas le moment de jouer l’avenir à la roulette.

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Qu’on se rappelle, les Jeux olympiques d'Athènes ont été une mauvaise affaire pour la Grèce. En 2004, ils ont coûté 9 milliards d'euros. Une somme qui a plombé les finances publiques et a contribué à l'aggravation de la dette. Quatre ans plus tard, en pleine crise, ils n’avaient pas fini de rembourser le briquet qui mit le feu à la flamme olympique !
Comme en Grèce, notre pays allait devenir un gigantesque chantier, avec encore moins de retombées touristiques, autrement dit, le désastre assuré.
Chez BNP Paribas, on a fait les comptes «Les Jeux en Grèce ont eu un effet d'amplification».
Il a suffi à nos rivaux de montrer en gros plan à la tribune des patrons wallons, la tronche de Bart – plus fin esprit du royaume – pour que la FIFA fiche le camp, par un autre effet d'amplification.
Et puis nos télés n’ont pas besoin de ce supplément de sport magazine. Avec l’adresse babillarde que nos ravissantes ont acquise, trois flocons de neige, un camion en travers sur le verglas, une équipe ardente qui soulève les cartons dans un coin de rue afin de servir un café chaud à un malheureux, et voilà la demie heure d’infos passée !... Le Belge moyen s’endort content. Pour les insomniaques, il reste le foot de nuit sur Canal.
Heureux avec rien, les beaufs pourront dire qu’on a quand même été jusqu’au deuxième tour. On n’a pas été ridicules comme les Anglais. Et puis passer derrière Poutine et surtout le Qatar en 2022, il n’y a pas de honte. Surtout le Qatar, c’est quand même un pays à gros budget qui l’emporte… C’est chouette pour les commissaires, rapport aux commissions.
Nos stratèges disent que c’est normal, qu’on n’occupe plus le centre du jeu, que les marchés se déplacent, que nous ne sommes plus une grande nation de foot comparable au Qatar !
Pour se consoler nos marchands d’espoir redeviennent ce qu’ils ont toujours été : d’astucieux commerçants battus par plus astucieux qu’eux… les lois du commerce, c’est le juge de paix suprême.
Que vont-ils bien pouvoir nous vendre demain ?
Quand on pense à la ristourne qu’ils auraient touchées sur le prix des places !
Enfin, reste quand même le plan Marshall !...

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