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N-VA et MR ou l’économie « inspirée ».

J’ai de plus en plus la conviction que le système économique s’établit progressivement par le poids des inerties des peuples et par la volonté d’un libéralisme activiste. Il distille par son impact sur les esprits un égoïsme dû à l’ambition et à la performance qui n’a pas fini de faire des ravages.
L’illustration dans le compartiment « nationalité » que vient de faire Jacqueline Galant, ne fait aucunement de l’ombre à l’activité de ses autres compères du MR, dans d’autres domaines, surtout ceux touchant à l’économie..
L’exemple d’un Didier Reynders, calculateur, menteur et apte à défendre le riche et à nier le pauvre, n’est propre qu’à se demander comment le suivant à la présidence prendra la suite dans un parcours qui ne peut être qu’aussi ignominieux.
Car, avec l’avènement d’un nouveau capitalisme, ce parti ne peut évoluer que vers le pire. On a vu les débuts de l’industrialisation, la fin de la paysannerie de masse, et avec le paternalisme, la descente au fond de la mine d’enfant de dix ans, tout cela au nom de l’efficacité et de la rentabilité. Aujourd’hui ce parti libéral s’adapte aux règles du libre échange mondialisé et à la destruction d’un protectionnisme d’Etat à l’égard des plus faibles.
Des chiffres : le CAC 40 verse 40 milliards au titre de dividendes aux actionnaires en 2010, 35 en 2009, il faudra que Reynders explique aux chômeurs qu’on est sorti de la crise et que tout baigne !
On s’apercevra vite ce dont il est capable de faire afin de retrouver la croissance et éponger la dette publique. A la question de savoir comment relancer l’économie et en même temps sabrer dans les salaires et les « avantages » des petites gens, le MR a la solution. Elle est simple, nous devons produire à bas coût afin d’exporter ce que les travailleurs belges ne pourront plus s’acheter.
L’idéal serait de produire des chemises à 5 euros par un personnel travaillant 60 heures et gagnant 120 euros par mois, comme en Chine.
C’est inscrit dans le programme de Bart De Wever et dans celui du MR, pas dans la forme brutale dénoncée ci-dessus, mais par une logique qui y conduirait dans les dix ans.
Voilà pourquoi ces deux partis sont faits pour s’entendre. Voilà pourquoi également, ces deux partis sont les repaires de coquins et d’une certaine forme de la voyoucratie occidentale, qu’il faudra bien un jour cataloguer « nuisible ».
Il n’est pas possible d’attendre la moindre espérance de la politique libérale dans les moments graves que nous traversons.
Car enfin, le désir de démanteler les politiques communes aux régions concernant la sécurité sociale, les taxes et les salaires, est un signe qu’il faut interpréter de la hâte flamande de coller au plus vite au peloton de tête des Etats les plus performants de la nouvelle économie.
Et qui correspond le mieux à cet état d’esprit, côté francophone ? Le MR pardi.
La droite belge est restée accroc à la vision des duettistes Thatcher et Reagan, malgré la dérive qui a aboutit à la crise de 2008 qui n’a pas eu l’air d’avoir tempéré le regard de la droite sur l’économie et encore moins fait réfléchir le MR.
Ce qui est plus grave encore chez Reynders que chez De Wever, c’est que le Liégeois est mieux informé en matière d’économie que l’autre, qui n’est qu’un nationaliste fervent d’un flamingantisme qu’il a su faire partager à 26 % d’électeurs. En effet, le président de la N-VA s’exprime rarement sur l’économie et quand il le fait pour justifier son programme, on sent qu’il récite une leçon. Il est seulement guidé par son instinct de nuisance et parce qu’il croit pouvoir toucher une sensibilité plus à gauche en Wallonie qu’en Flandre.

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Autrement dit, De Wever ne connaît rien en économie et n’a aucune idée originale sur la sortie de crise. Il a seulement retenu quelques slogans et quelques formules de certains économistes qui se sont largement plantés en 2008, mais n’en continuent pas moins à jouer les prophètes.
S’il faut en croire Publilius « Il faut appeler méchant celui qui n’est bon que pour soi » alors oui, ce système encensé par le MR est mauvais, jusqu’au fond de lui-même, parce que le « pour soi » condamne neuf individus sur dix à être dans l’impossibilité d’utiliser leurs talents en toute liberté.
On pourrait même dire qu’il est devenu criminel avec l’exemple de la Grèce dont les habitants, qui n’en peuvent, ont pour dix années de souffrance et de misère devant eux.
L’Europe prend un drôle de chemin, avec la montée des droites.
Il faudra, peut être, des années de déboire avant que les Européens ne s’aperçoivent que la route conduit à une impasse. Et probablement encore d’autres années avant de revenir à un esprit de solidarité afin de réparer tous les dégâts de la sombre folie d’une économie qui va aux plus riches, en prenant de plus en plus aux plus pauvres.
Alors qu’on s’efforce d’accorder le Nord et le Sud du pays sur un programme d’une telle agressivité à l’égard des masses que même les travailleurs éduqués n’ont pas idée, le PS reste muet sur un contreprojet social.
L’espoir viendrait-il de la France ? La nouvelle gauche de Mélenchon et même du PS d’Aubry exposent des programmes qui pourraient très bien s’adapter à la Belgique.
S’il n’y avait la tension communautaire et le temps qu’on perd là-dessus, on verrait comme les antagonismes sont davantage plus vifs sur la question économique que sur tout le reste.
Hélas ! on se ferait pousser la barbe plus facilement pour qu’il y ait un gouvernement, que pour avoir un Etat plus social et plus égalitaire.

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