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Tous dans la m… panade !

On peut se demander si Bart De Wever n’est pas aussi un homme providentiel pour la Wallonie ?
A voir l’état de nerfs des grands décideurs de ce pays dans leur frustration orchestrée par les trois journaux nationaux : Le Soir, La Dernière Heure et La Libre Belgique, Bart De Wever vient de réussir un coup de pied dans la fourmilière qui n’est pas passé inaperçu.
Il y a dans ce pays une opposition au système qui n’a jamais été prise en considération. Que naisse l’occasion de critiquer la gauche de collaboration, à cause d’un démêler du pouvoir avec un nationaliste flamand de droite, il ne faut pas bouder son plaisir.
Enfin, des chercheurs, des économistes, des libertaires et même des rattachistes peuvent se démarquer des champions du système éperdus d’inquiétude.
A rebours des idées nationalistes et droitières de Bart De Wever, beaucoup de citoyens de ce pays qui ont le cœur à gauche et qui se sentaient orphelins d’un parti les représentant vont retrouver un certain espoir dans un socialisme qui va devoir se gauchir ou terminer sa course dans les lamentations avec les autres partis du centre, au risque de voir un autre parti socialiste naître des décombres du premier.
C’est tout à fait nouveau.
Si, comme on commence à le penser, on devra recourir à de nouvelles élections, la manœuvre des partis traditionnels est claire. Ce sera l’union sacrée contre Bart De Wever. On espère « user » l’électeur de la N-VA en stigmatisant l’irresponsabilité de son président devant la montée des dangers économiques.
Quand le CD&V, un œil sur les sondages, s’apercevra que la mayonnaise prend et qu’il y aurait un recul de la popularité possible de la N-VA aux prochaines élections, alors il rejoindra le chœur des lamentations, en oubliant que lui aussi a « sali la Belgique ». Les journaux font déjà grand cas des voix de protestation qui s’élèvent au sein de ce parti à l’encontre de Wouter Beke, son président. Il y aurait même une sorte de noyau en formation autour de Mark Eyskens pour un changement de cap éventuel.
Qu’est-ce que le citoyen qui lutte depuis toujours pour la reconnaissance de son droit à la différence va tirer de bénéfice de cette bataille de clercs ? Car, il va être sollicité et il risque d’être assimilé à l’extrême droite, s’il reste passivement au bord de la route à compter les coups.
Il va raffermir sa conviction que les structures de l’Etat belge s’écroulent comme un château de cartes, parce que ceux qui en tiraient bénéfice ne parviennent plus à contrôler l’extrême droite flamande, alors qu’ils contrôlent parfaitement la gauche wallonne.
Le Wallon qui a une pensée originale à défendre ne doit pas prendre parti pour ceux qu’il combat depuis toujours. Que les partis implosent et avec eux le régime inégalitaire, ne doit gêner personne.

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Peut-être même que l’avènement d’une force nationaliste de droite, sera l’occasion pour les partis traditionnels de repenser l’Etat ou ce qu’il en reste, en fonction des populations qu’ils ont exploitées. Avec un peu de chance, naîtra une réelle force de gauche avec laquelle le PS actuel sera obligé de s’associer.
Bien sûr, les avocats du pouvoir vont tenter de rallier les bons samaritains que nous sommes dans les moments délicats, pour que nous les appuyions à l’instar de Madame Houard qu’il leur tarde de revoir bientôt brandir le drapeau belge. Laissons la tripe patriotique à ceux qui en ont les moyens.
Cet Etat belge n’est le nôtre que par le hasard qui nous y fit naître. Il ne représente en tous cas pas la plupart des gens d’ici. Il s’est montré trop injuste à leur égard et trop parcimonieux lorsqu’il fallait récompenser un « élan de générosité » du peuple, afin de le sauver d’une situation délicate, en temps de guerre ou en temps de crise.
Peu à peu, les partis ont dénaturé la démocratie. En même temps qu’ils s’affaiblissaient face au monstre économique à la naissance duquel ils ont contribué, ils compensaient leur faiblesse par des lois liberticides et des économies de sacrifice qu’ils appliquaient sans faiblesse sur les plus démunis, afin de renforcer d’un côté, l’autorité qu’ils perdaient de l’autre.
Ils se sont mis eux-mêmes dans le pétrin. Nous n’avons pas à les en tirer. Leur guerre n’est pas notre guerre. Plus vite ils disparaîtront, mieux cela vaudra pour nous.
C’est dommage qu’au Savonarole des Flandres, ne s’oppose pas un Communard wallon de la veine de Potier ou de Varlin.
Il ne faut pas se leurrer. En-dehors de ceux qui se méfient depuis toujours du pouvoir en place, la démocratie fonctionnera encore demain au bénéfice des partis. Ils pourront compter sur une majorité leurrée, égarée, mal informée, séduite depuis toujours par les discours trompeurs. Mais à cette majorité, il faudra qu’ils accordent de plus en plus de gages, de « gestes » de bonne intelligence. Compte-tenu de la crise, ils ne le pourront pas sans retrancher de leur petit confort et leurs cassettes personnelles.
Les semaines qui viennent vont être bien pleines.
Si Bart n’existait pas, il faudrait l’inventer !

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