A l’ombre des dictateurs.
Le petit agneau tunisien en a fait de belles, en réveillant des Arabes endormis ! Avec sa révolution au jasmin, ça sentait plutôt la merde pour les caïds du coin. Même Alliot-Marie la championne française de la droite la plus bête du monde est tombée dans le panneau. Elle n’a pas cru à l’histoire de l’immolé dans ses légumes. Michèle n’a pas senti la forte odeur de merde qui montait à ses narines dès qu’elle eut mis le pied sur le tarmac de l’aéroport de Tunis et les balles qu’elle n’a pas entendues siffler dans l’avion spécial Ben Ali, elle y a eu droit au retour à Paris.
Quoi ! Quoi ! On a voulu gâcher ses vacances dont a tant besoin une archi fourbue de travail, une bûcheuse comme elle !... Vu le scandale, elle l’a moins ramené, jusqu’à finir par convenir qu’elle n’aurait pas dû !
Quand on est ministre des affaires étrangères et qu’on n’est pas au courant, ça fait mal fichu pour la France. En réalité, la moukère à Patrick Ollier croyait Ben Ali capable de matraquer et d’embastiller une poignée de voyous intégristes, en redressant la situation par ses conseils avisés. Qui sait, elle avait peut-être des offres de service dans son baise-en-ville ? Cela n’allait pas outre mesure l’empêcher de s’allonger sur des coussins à voir tournoyer les bayadères et sucer des loukoums.
Sans péripétie, même pas violée par un voyou de la future république tunisienne, la voilà qui rentre au pays, en n’ayant pas même eu le temps d’embrasser la famille de Leïla Trabelsi et son hôte Zine el-Abidine Ben Ali, qui ont foutu le camp sans régler sa note d’hôtel, ce qui est un manque de savoir-vivre.
Du coup son patron, revenant du Maroc avec Carla encore en mules Jabador, a marqué le coup, pour l’opinion et sa réélection de 2012, il a demandé que les ministres aient à l’avenir plus de retenues quant aux destinations « de rêve ».
Direction Tremblay-lès-Gonesse à voir partir les longs courriers depuis le tarmac de Charles-de-Gaule.
Forcément, la Charente, même maritime ou la région Paca, ça fait moins rêver… d’où la gueule des autres, y compris celle de Fillon en délicatesse avec le peuple égyptien.
Voilà tous les milliardaires du Mahgreb et des pays limitrophes en transe complète pour leur pognon, non pas qu’ils aient fait confiance aux banques de leurs pays, pas folle la guêpe, les paquets seraient plutôt en Suisse et au Lichtenstein, mais l’Europe et quelques malveillants d’Amérique seraient capables de geler les comptes !
Par exemple, Mohammed VI a beau avoir le comique parisien Jamel Debbouze à sa babouche et recevoir le couple Sarko-Bruni dans ses palais, son père et lui ont tellement fait tenailler des gens depuis Oufkir et Ben Barka, qu’il se pourrait que quelques survivants s’en souviennent. Bachar al-Assad est dans le même cas en Syrie, qui doit voir ses nuits peuplées des fantômes des hommes qu’il fit assassiner.
Les dictateurs en général aiment refiler la patate chaude à leur fils aîné, c’est comme dans les dynasties anciennes, ça les rend légitimes… Pour avoir cédé à ce péché mignon, Moubarak à 82 piges reste coincé dans la salle du trône, alors qu’il aurait bien pu, comme Ben Ali, compter ses milliards et s’acheter une île du Pacifique, tout de suite après la première émeute. Il avait une chance de garder tout son fric. Maintenant, il ne compte plus que sur l’armée, triste fin pour un dictateur ! Surtout on remarque que dans les déménagements précipités, on oublie toujours des valises et puis, on ne peut pas prendre tout ce qui est attaché au sol. On ne voit pas Moubarak partir avec « ses » pyramides, comme les temples d’Abou Simbel sauvés par l’UNESCO avec notre flouze, les repiquer sur Hollywood et réclamer un droit d’entrée pour son fils chéri.
Mais ce n’est pas tout, d’autres « gentils organisateurs des peuples » sont assis sur une cocotte minute. Le doyen d’entre eux est du nombre. Depuis quarante et un an Mouamar Khadafi siphonne le pétrole de la Lybie à son compte. Voisin direct de Ben Ali, il doit se demander s’il passera l’année à l’aise dans sa tente d’apparat avec ses amazones soldats, que lui envie Silvio Berlusconi.
Celui qui dérange le plus le peuple en ce moment, après l’Égyptien Moubarak, c’est Abdelaziz Bouteflika qui doit réprimer au jour le jour des émeutes permanentes. Lui serait plutôt à la tête d’un consortium des prébendiers de la révolution algérienne, ainsi dénommée « nationale » contre la France qui, faute des adversaires traditionnels rentrés chez eux, s’est retournée contre les habitants d’Algérie.
On pourrait encore citer ce doux rêveur en islamisme qu’est Mahmoud Ahmadinejad en Iran, champion des élections truquées et grand pourvoyeur de prisons au nom d’Allah ; au Yémen, Ali Abdallah Saleh, qui parvient à se faire du blé sur le dos d’une population qui est parmi les plus pauvres du monde ; Abdallah II en Jordanie, etc…
La politique occidentale vis-à-vis de ces pays a toujours privilégié les dictatures d’hommes forts, plutôt que le peuple, et cela dans la peur d’Al-Qaïda !
C’est une faute diplomatique dont nous n’avons pas idée des conséquences.
C’est aussi une aberration de se recommander de la démocratie pour soutenir des tyrans ! Prendre les gens pour plus bêtes qu’ils ne sont conduits à se surestimer soi-même et donc à déconner à longueur d’année.
Mais, c’est comme ça que la droite voit le monde. Cette même droite qui gagne l’Europe et empoisonne actuellement la Belgique par son nationalisme imbécile.
Et c’est pourquoi Alliot-Marie en Sarkozye a encore quelques beaux mois devant elle, avant 2012.