Les Arabes nous montrent le chemin.
Les caves guettent l’accord pour une Belgique liftée par l’esthéticienne De Wever.
C’est un truc vieux comme le monde : le complice du pickpocket amuse la galerie, tandis que celui-ci fait les poches. On a les yeux rivés sur l’accord impossible… Pendant qu’on écarquille les yeux, on nous vole notre carte de banque.
Explication. Le roi bille en tête, les ministres démissionnaires, les partis tous centristes, les constitutionalistes en stand by, feraient bien, en attendant l’accord chimérique, une transfusion à Leterme and C° pour rendre son pack plus gaillard, plus… enfin vous voyez ce que je veux dire ? Histoire de trouver le premier milliard du déficit, une manière de faire plaisir à Merkel !
On est en plein dans la phase délicate, quand le petit voleur, deux doigts en ciseau, sort le portefeuille de la poche révolver du pédezouille. Ça tombe bien, avec l’accord qui tarde, le pigeon s’esbaudit aussi de la fuite de Moubarak.
Il s’agit de monter un plan d’austérité qui ne dit pas son nom, avec les pouvoirs qui ne veulent pas dire le leur non plus, pour un gouvernement en intérim !
Des impatiences s’expriment. Les étudiants patriotes glapissent qu’il est temps d’arrêter de jouer autour des tables rondes, pour entrer dans le vif du sujet « Si vous n’épongez pas la dette, le pays est fichu ». Madame Houard monte au grenier chercher le drapeau !
Archicapitaliste comme il n’est permis qu’en Flandre, Bart se dit qu’à défaut d’accord, assainissons ! Di Rupo sort de sa garde-robe le costume grand commis de l’Etat. - Il y a des priorités devant lesquelles nous ne pouvons plus attendre !
C’est qu’à défaut du grand schlem de la Flandre conquérante, Bart et nos pusillanimes se contenteraient d’un petit machin pour faire des économies… On n’ose pas encore prononcer le mot « sacrifice », mais ça va venir.
Personne n’imagine que se refaire sur le dos des travailleurs signifie moins de consommation intérieure, donc moins de croissance !
Alors pour les prochaines semaines, Reynders n’aboutissant à rien, on refera des tables rondes de 3,1416 façons différentes. Pour le coup, l’Europe nous tanne pour qu’on assainisse les finances publiques.
Sans plus attendre, on étale le contenu du portefeuille du pédezouille sur la table ronde de la planque. On sort les cartes de crédit, de banques, la photo de sa mère, deux coupures de dix euros, une prière à Sainte Trique et une photo de Béatrice.
Le gang se pose une question : combien on pourra taxer le petit con qui s’est fait avoir ? Jusqu’où on descend les allocs du chômedu ? Comment pousser les vioques au suicide ?
Voilà les questions majeures fin février 2011 et pas que les conneries de « tu parles flamand et je te tiens par la barbichette, tu parles français et t’auras une tapette ».
C’est qu’ils sont emmerdés nos lascars de la bonne société ! Les malfaisants mondiaux nous ont fait les poches en spéculant sur les denrées et les matières premières. Nos voyous nationaux passent en deuxième rideau. Finir la bête n’est pas drôle…. faut se contenter des bas morceaux.
La pomme de terre est hors de prix, l’essence n’en parlons pas et bientôt avec le prix de dix pains on pourra se payer un téléviseur 98 pouces Samsung !
De Wever, le libertarien de la bande, lance « Vous n’allez pas faire les fines gueules sur le social aussi, nom de dieu ! Vous ne voyez pas que si nous n’avons pas leur peau, ils auront la nôtre ? ». Di Rupo hésite. C’est un hésitant de naissance. Joëlle doit aller chercher sa fille à la danse, elle n’a plus le temps, elle est pour. Reynders est ravi. Il embrasserait bien Bart si cela ne donnait pas des arguments au pervers qui va lui succéder à la tête du MR. Les partis flamands exultent. Le cadet des Van Rompuy s’achète un lot de rustine en prévision des clous des francophones du prochain Gordel. Le roi enfonce bien sa couronne, comme il l’a vu dans le Napoléon peint par David. Philippe attendra encore un peu.
Champagne pour tout le monde.
C’est Marianne qui raconte la dernière chez les petites gens « Quelle différence entre le cadavre d’un chat écrasé sur la route et celui d’un banquier écrasé sur la même route ? Réponse : avant le chat, il y a des traces de freinage… »
C’est un humour que nos minets du rang supérieur ne comprennent pas.
La truanderie de la rue de la Loi n’est plus ce qu’elle était. En se reconvertissant en Centre, elle a perdu l’Omerta. Les hommes ont changé. Avant, ils se contentaient de mettre quelques malheureuses sur le bitume, histoire de faire de la thune, pendant qu’ils jouaient le produit de la sueur de leurs marmites aux courses. Maintenant, ils veulent y mettre tout le monde et à l’amende pour un oui ou un non.
Bart jouit du dernier sondage qui le crédite d’un électeur flamand sur trois. Di Rupo progresse aussi. Ils se disent « Quand est-ce qu’on les purge, ces cons-là ? »…
Eh merde !... J’ai fait la pute pour les nourrir jusqu’à présent. C’est fini. Que les julots pointent comme tout le monde ou bien, s’ils leur restent des couilles, qu’ils se fassent une banque et qu’ils me foutent la paix. Je leur donne pas un cent de plus. Je me suis souvenu que j’avais des bouches à nourrir. Les Arabes nous ont montré le chemin. Faudra finir par descendre dans la rue aussi, exprimer un peu notre enthousiasme pour la démocratie !