Quand les députés emballent !
A quoi passeront le temps, ces males dominants qui ont choisi de faire de la politique, si celle-ci, loin de les épanouir et les voir rayonnant, finit par leur clouer le bec sous les lazzis des électeurs écœurés ?
Que devient l’ego de ceux qui traduisent la pensée des autres et qui ne la traduisant plus, s’obstinent à battre l’air de leurs bras, à prendre des poses inutiles et à proférer des raisonnements abscons ?
N’est-ce pas ce qui arrive aujourd’hui à nos mentors de la politique ?
La pratique du pouvoir assure au mâle dominant une popularité dont son image a besoin.
L’apparence fait l’homme, dans un monde bâti sur la futilité pour une compétition dérisoire à faire du fric !
Le pouvoir actuellement tourne à vide, les élus taxés d’incapacité pédalent dans la semoule, alors qu’il reste un bonus de quatre ans pour se refaire, si on ne revote pas !
Malgré le prestige disparu, les tribunes sans intérêt, ils gardent quelque chose qui ne disparaît pas facilement : la séduction par le contact intime. Ils y conservent leurs chances, supérieures à l’anonyme des fonds de salle. Leur charme dans le tête à tête est intact.
Les gloires mises en réserve des partis en pourraient dire fort long là-dessus.
La conquête par la drague, ce n’est pas si mal quand quelques fans et des épouses obstinées s’accrochent à l’idole déchue, tandis que les maris ricanent et traitent le mandataire dévalorisé de has been et parfois, sans qu’ils imaginent la portée de ce qu’ils disent de « cocu » !
C’est pareil pour le show-biz. Chantal Goya et Hallyday-le-vieux feraient encore bien des ravages parmi les cœurs sensibles de quarante ans plus jeunes !
Pourtant, le moins que l’on puisse dire, ils ne paient plus de mine.
On devrait faire une étude sur le prestige qu’une célébrité exerce sur une personne qui « l’a vue à la télévision ».
Michel Charasse, député PS, en convient « J’ai rencontré beaucoup de créatures parfois splendides à l’Elysée et à Bercy, qui m’invitaient quelques fois à dîner avec des convives choisis. Je me suis toujours méfié. …Tous les hommes de pouvoir sont approchés. »
La grogne du public, loin de réfréner les ardeurs, les renforce au contraire, dans la volonté de séduire l’homme politique déchu, parce qu’il est malheureux et que le public s’en détourne.
L’exclu « peopolarisé » est glamour, du ministre à… Dutroux et Fourniret !
Giscard, au moment de la désaffection des Français, s’est vanté d’avoir eu plus de chance auprès des femmes, au point d’avoir pris un malin plaisir à laisser supposer que lui et Lady Di... Auparavant, on avait beaucoup jasé dans les chancelleries au sujet de madame Bokassa !
Michel Cointat, ministre sous Chaban-Delmas proposait même un pourcentage « 82 % des femmes disent ‘oui’ à un ministre ».
Après le cabinet Rocard, Jean-Paul Huchon regrettait cette période faste « Je n’ai jamais eu autant de succès potentiel que pendant la guerre du Golfe. Certaines femmes sont fascinées par les policiers qui posent leur arme à feu sur la table de chevet, alors vous imaginez quand on parle des missiles qui décollent ! »
Philippe Laporte dans son livre « L’érotisme ou le mensonge de Freud » avance les explications de Jacques Gorgel, du cabinet Savary « L’attrait du pouvoir est phénoménal. Des gens sont prêts à se rouler par terre pour le sourire d’un homme de pouvoir. Mussolini n’était pas un amant de grand talent. Un sablier de trois minutes suffisait. Mais les femmes disaient qu’elles avaient connu une extase. »
Philippe Sollers va plus loin « qui goûte les plaisirs de la chair et aime à discerner le rapport des dirigeants au sexe. » Car pour lui, aucun doute, le pouvoir est lié aux femmes ; on le conquiert pour les avoir et il exerce sur elles un fort magnétisme.
Il doit en être ainsi de la femme de pouvoir. Mais elles sont plus discrètes, quoique désinhibées par rapport aux mâles qui ne les dominent plus. Elles ont lutté plus que leurs confrères afin d’assurer leur pouvoir dans une société de mecs. Souvent les maris de ces dames ne jouent aucun rôle public. On ne les voit presque jamais. Elles paraissent vivre seules. On devine leurs mâles assidus à des tâches domestiques, prenant soin de la progéniture de l’illustre. Au lit, on suppose ces messieurs endurer de fichus quart d’heure !
Pour le « quand dira-t-on », les enfants de ces dames jouent un grand rôle dans leur apparente modestie à la conquête des médias. En-dehors des poses obligées, elles profitent largement des facilités de mœurs que leur apportent les postes en vue qu’elles occupent. On pourrait établir, par exemple, que les divorces y sont plus fréquents que la moyenne nationale. La fonction semble donner à la responsable un caractère viril qui n’est pas sans déplaire à certains hommes qui apprécient l’illusoire protection qu’ils croient percevoir dans le caractère de ces créatures, toutes dotées d’une forte personnalité.
Autrement dit, la situation actuelle défavorable à la crédibilité des élus, n’a pas enlevé les moyens de séduction aux titulaires d’un emploi de la nation. Certains vieux ténors, vieillis sous les honneurs, gavés de la reconnaissance publique, même en perte de vitesse, emballent toujours aussi sec, et pas que des quinquagénaires.
En témoignent des mariages de vieux barbons à des jeunesses exotiques, pataugeant dans les eaux du pouvoir.
Evidemment, si c’est pour le bon motif…