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Table ronde et excuses…

252me jour de réflexion collective.
Dimanche midi d’excuses à la RTBF. Quand on dit « je m’excuse », on ne laisse aucune possibilité que l’autre accepte ou refuse. Il serait plus logique de « présenter des excuses. »
Mais la Belgique est un pays d’à-peu-près.
On pourrait même écrire « Je m’excuse de vous prendre pour un con. » Ce qui signifierait qu’on éprouverait pour soi une grande indulgence et que cette qualification de con pourrait n’être que le début d’appréciations encore moins flatteuses.
Avant « Mise au point » les G.O. de la maison avaient demandé à quelques éminents confrères de la presse écrite de passer un quart d’heures en leur compagnie. Ces journalistes ont été les premiers biens placés à la séance d’excuse, d’autant que Bart De Wever qui n’aime plus la RTBF avait exigé dans les journaux flamands que Béatrice Delvaux (Le Soir) vienne publiquement présenter les siennes pour avoir ridiculisé la mémoire de Marie-Rose Morel, en laissant imprimer dans son journal, un commentaire de l’enterrement. Le papier avait offensé le plus grand nationaliste de Flandre.
Bart a une fine perception du plouc de base. Il sait y faire. C’est un grand artiste, jusqu’à tirer un vaste mouchoir blanc d’une de ses poches afin d’éponger ses larmes, pile poil devant la caméra. Il y a du Lionel Barrymore dans cet homme-là.
Ebouriffée comme un oiseau tombé du nid, chère Béatrice a démontré l’incongruité de la demande de Bart en rappelant que la mission de journaliste consistait à informer et qu’il y avait bien d’autres personnes que des proches, ce jour-là, autour du cercueil de l’ex-miss Flandre. Un éloge funèbre « corsé » s’imposait.
Quant aux excuses de Jean Quatremer, journaliste français en poste à Bruxelles, vu qu’il n’était pas présent dimanche, on n’a fait qu’effleurer une autre demande du citoyen flamand indigné des commentaires du plumitif dans Libé.
Après le quarteron de roule-ta-bille, la chorale des pleureuses se retrouva sur le plateau, à croire qu’elle y avait campé toute la semaine. Je ne saurais dire si c’est côté flamand ou côté wallon, quelqu’un a demandé qu’Elio Di Rupo s’excuse de se poser des questions sur la poursuite des négociations du siècle. Charles Magnette transmettra.
Dans l’avalanche de mea-culpa, j’ai presque envie de m’excuser aussi, si moi je ne sais pas pourquoi, au moins le lecteur trouvera bien une bonne raison.
Enfin, après les excuses pour la perte de l’art du compromis et celui de gouverner ensemble, on en est venu à parler de la difficulté d’entraîner aux négociations autour d’une table ronde.
C’est toute la légende du roi Arthur dans la quête du Graal transposée à la belgitude ! Nos chevaliers étaient Sept, le Templier Reynders aurait voulu qu’ils fussent Neuf pour assurer la paix du royaume. On n’en est encore qu’à la dimension de la Table et comment on pourrait y faire asseoir la fine fleur de la chevalerie.
Des Frituristes, appelés frituriers, comme on dirait « roturier » à la cour d’Albert, ont défilé dans les bourgs pour que les chevaliers s’excusent du peu de hâte d’enfourcher leurs palefrois.
On fit semblant d’écouter leur chef, un étudiant de Louvain, ce fut tout.

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Le débat ne fut pas inutile, quoiqu’il ne fut pas utile non plus. Delpérée y fit son show hebdomadaire. Francis excelle à parler avec les mains. On dirait qu’il s’apprête à faire disparaître quelque chose et on espère secrètement que ce soit lui. Et comme il est toujours là, forcément, on est déçu !
Les jumeaux écolo-groen réjouirent les patriotes par leur bon vouloir et on s’achemina doucement vers le journal de 13 heures, sans qu’on ait avancé d’un iota. C’est naturel, puisque personne ne sait sur quoi on avancerait ?
A vrai dire, il manquait la fameuse Table ronde, bien que les chevaliers eussent été rangés en cercle. Si elle avait été là, on eût mis Arthur-Albert II à la place de Maroy. Cela eût été des bons débuts, pour un colloque singulier en public.
Ce n’est quand même pas difficile de trouver une table ronde ! La RTBF manque de moyens, mais à ce point !

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