Hayez les cœurs contre nous endurcis…
Bart De Wever avait introduit une plainte auprès de l'Ordre des médecins contre le psychiatre wallon Jean-Yves Hayez à propos d’une expression qu’il considérait comme un délit passible de poursuites : "enfant-roi". Le psychiatre, qui parlait en qualité de citoyen privé dans une interview à la Dernière Heure, disait notamment "Il est clair que De Wever apprécie que les Francophones le détestent. Il ne veut pas être compris par les Francophones. Il veut se faire détester par les Francophones, ce qui dévoile aussi sa grande volonté de puissance. Il est doté d'une personnalité très dominante".
Le Conseil national de l’Ordre des médecins estime que Jean-Yves Hayez a porté atteinte à sa profession en qualifiant le président de la N-VA « d’enfant roi » ce qui lui paraît « contraire à plusieurs dispositions du Code de déontologie médicale (…) n’est pas en adéquation avec la réserve à laquelle sont tenus les médecins et porte atteinte à la dignité de la profession ». En conséquence l’Ordre des médecins « examine les possibilités dont il dispose en vue d’exclure désormais de tels comportements non conformes aux obligations déontologiques ».
Rideau.
C’est en qualité de citoyen et non pas de psy que Hayez s’est exprimé, même si c’est en fonction de sa profession qu’on lui a demandé son avis, puisqu’il n’a jamais eu Bart De Wever en qualité de patient !
Cette bouffonnerie de l’Ordre, pourrait conduire à condamner un psy qui prétend que Kadhafi est fou, malgré une multitude de gens d’un avis identique et qui ne seront inquiétés le moins du monde ! Un avocat pourrait être sermonné par son bâtonnier pour donner un avis sur le comportement « anormal » du commissaire général de la police fédérale Fernand Koekelberg, démissionnaire suite à la plainte de la N-VA, alors que les journalistes en disent davantage.
J’ai relu le code de déontologie médicale de Saint-Luc, je me suis même tapé le serment d’Hippocrate, alors qu’en Belgique il n'est pas obligatoire (les jeunes médecins sont libres de le prononcer ou non). Rien n’interdit à un citoyen de commenter en public le comportement d’un personnage politique, en des termes encore plus vifs qu’« enfant roi », sous prétexte que sa situation professionnelle le lui interdit.
Ce faisant, l’Ordre fait défense à un citoyen d’exprimer ses convictions politiques. Cette interdiction est illégitime. C’est un abus de pouvoir.
Ce serait à mourir de rire, si les Pères-la-pudeur de la médecine s’appuyaient sur une loi de 1876 retrouvée à travers 48 affaires qui font jurisprudence. Or, il n’a pas plus de loi de 1876, qu’il y a jurisprudence. Le psy a été blâmé en fonction de l’air du temps et de la pudibonderie générale qui se réfugie là où elle peut, c’est-à-dire dans la déontologie de la parole et aussi par l’absence d’humilité et de retenue du personnage qu’est Bart De Wever, portant plainte. Saussure en aurait bien ri !
Les ligues, les associations des Droits de l’Homme, les mouvements surtout socialisants de l’égalité des chances, dans le souci louable de couper le sifflet d’une catégorie de beaufs racistes, de malveillants inguérissables, d’adolphins invétérés, réussissent à faire peur aux citoyens. Ajoutons à cela les initiatives de certains, et voilà comme s’éteint la liberté d’expression !
Des originaux, de ceux qui ne pensent pas comme le troupeau, et à la limite, la troupe des imbéciles heureux se mélangent à une lie parfois criminelle et souvent d’extrême droite, ainsi les voyous passent inaperçus, fondus dans la population des ploucs. Ils sont devenus indétectables et deux fois plus dangereux.
« Enfant roi » n’est même pas un terme spécifique à la psychiatrie. Il n’existe pas dans le « Garnier Delamare », ni dans le Dictionnaire de psychologie de Roland Dorion. Ce ne peut être une maladie répertoriée. C’est, au plus, une expression populaire, entrée dans le langage qui fit florès grâce à Françoise Dolto.
Je ne vois pas Hayez dire aux parents « votre fils est atteint de la maladie de l’enfant roi ».
Par contre, l’Ordre des médecins doit être le siège d’une majorité de personnes atteintes de phobies, à moins que cela ne soit, une fois de plus, une glossite non répertoriée au chapitre des maladies de la langue, celle-ci revêtant un caractère psychique et non physique, ayant trait à la linguistique. Auquel cas et sans préjuger d’un diagnostic autorisé, elle serait proprement incurable, puisque de la famille des « flamandites ».
Commentaires
Un grand merci pour votre analyse
amicalement
jyh
Postée le: jean yves hayez | avril 18, 2011 09:30 PM