Quand le cœur fait boum !
La catastrophe nucléaire japonaise (état de gravité n°6, le maximum 7 avec Tchernobyl) jette une lumière crue sur la volonté criminelle de l’Europe de vouloir à tout prix confier au privé la gestion des centrales nucléaires, suivant la politique de démantèlement des Régies et des Services publics des Etats membres.
Cette foi imbécile dans l’initiative privée a déjà valu quelques dizaines de morts en Angleterre pour une autre privatisation, celle des chemins de fer et ce n’est pas fini.
Il est avéré aujourd’hui que les centrales japonaises n’ont pas été seulement victimes du tsunami qui a succédé au tremblement de terre, mais aussi victimes de la négligence de la société anonyme chargée de produire du courant, et responsable de l’entretien des sites et des réacteurs.
Quand on met en parallèle à ces négligences les monstrueux bénéfices que font les actionnaires de ces sites nucléaires, on est tout de suite amené à des conclusions que le commerce ainsi conçu est comparable à des actions criminelles de malfaiteurs endurcis.
Les événements qui se précipitent, l’accablement des populations riveraines de ces sites endommagés, l’impuissance des autorités de procéder à des évacuations massives devraient provoquer une lame de fond écologiste qui balaierait les cinglés qui siègent au parlement européen et qui défendent les privatisations de Van Rompuy et Barroso.
Ce soir sur RTL, un agent du privé sur les questions de l’atome, avait encore le culot de prétendre que la Belgique était au-dessus du lot concernant la sécurité, pour ensuite « rassurer » les auditeurs sur l’état de la centrale de Fukushima, alors que les meilleurs experts n’en savaient encore rien et que l’Europe va revoir toute sa politique sur l’atome, franchement, on se demande si RTL n’a pas des intérêts chez Electrabel !
Non, le fric n’est pas tout, et mille fois non, les besoins stratégiques des populations ne peuvent pas être gérés par des entreprises privées, dont on sait le peu de cas qu’elles font des personnels et de la sécurité au seul bénéfice des manipulateurs de pognons.
Les événements japonais en matière de protection du nucléaire donnent une véritable dimension politique aux événements en cours.
Le Japon va être le premier pays au monde à payer au prix fort le crime qui consiste à laisser l’arme atomique que peut devenir une centrale, dans les mains du privé, quand on voit les lois qui pleuvent sur les détenteurs d’armes de chasse et de sport.
Première compagnie privée d'électricité du monde, le japonais Tokyo Electric Power (Tepco), a fait un bénéfice net de 157,7 milliards de yens (1,19 milliard d'euros) pour la période d'avril à décembre, contre une perte de 137,7 milliards de yens (1,04 milliard d'euros) un an plus tôt. Un redressement suffisamment curieux pour que l’on se demande son origine qui serait peut-être la réduction des personnels et le manque d’entretien des centrales ?
Que va faire Tepco ? Aura-t-elle les moyens de juguler des défaillances de systèmes internes des centrales dont on a du mal à faire le lien avec le séisme et même le tsunami, quand on se demande pourquoi dans un pays comme le Japon, on a construit des centrales en bordure de mer sans leur donner la protection d’un mur suffisamment haut ?
On sait, d’après l’expérience de la crise financière de 2008 qui valut aux Etats de renflouer les banques avec l’argent public, ce qui va se passer au Japon. Ce sont les Japonais qui vont payer les factures par des taxes supplémentaires et l’augmentation des primes d’assurance, tandis que les actionnaires de Tepco pourront toujours compter sur leurs réserves d’argent des profits antérieurs auxquelles personne ne touchera.
Le Japon est un des pays les plus privatisés au monde, la suite on la devine : accroissement de la dette, diminution du pouvoir d’achat, appauvrissement accéléré des petits salariés.
Laxisme des autorités japonaises, certes, mais c’est une constante dans des pays rongés par le libéralisme agressif. En avril 2003 le gouvernement japonais avait ordonné à TEPCO de fermer tous ses réacteurs nucléaires pour un contrôle de sécurité après la découverte de documents falsifiés… On ne saura jamais la suite que les autorités japonaises auraient dû accorder à une fraude qui relevait d’un tribunal, parce que TEPCO n’a jamais comparu devant une juridiction quelconque.
Si, comme au Japon, l’Europe conduit à toujours plus de privatisations, ce sera au détriment de l’Européen et toujours plus de considération pour le profit! Et au bout du compte, il y aura aussi en Europe des catastrophes sur lesquelles on s’apitoiera, mais trop tard !
Et qu’on ne vienne surtout plus nous raconter des blagues au sujet de la diminution des prix par le jeu de la concurrence !
En Europe, voilà longtemps que nos propagandistes du libre échange n’osent plus nous servir au culot, de pareilles incongruités !