La chasse aux cons !
Le mot valise ne connaîtra pas de trêve cette année.
Comme la neige au sommet, la connerie est éternelle chez nos élites. Plus ils paraissent indemnes, plus ils en sont accablés !
C’est comme ça, nous sommes dirigés par des cons et nous n’y pouvons rien. Sauf que nous nous y sommes laissé prendre le jour fatal du 13 juin 2010, et que nous en sommes devenus de fameux, à cause d’eux !
J’ose ici faire la déclaration de ma propre connerie, puisque j’ai voté pour un parti le 13 juin, sur un programme irréalisable. Aujourd’hui les enflures qui m’ont enfumé se foutent de ma gueule et m’ignorent complètement.
Pourquoi me direz vous, cher lecteur, mon frère, votre serviteur d’habitude si poli pète les plombs ? Comment ne pas déraper quand je me sens cerné par la plus belle collection de voyous qu’il ait été de voir dans une démocratie bidon comme la nôtre ? Je me débats, je crie, je me révolte et je défends ma vie avec mon portefeuille…
Et puis le voyou au-dessus d’un certain rang s’offusque du manque d’égard du petit peuple ; alors qu’il a l’âme veule et l’injure à la bouche dès qu’il se croit en privé.
Voir l’exemple de Sarkozy cité par Maurice Szafran dans Marianne. Alors, on ne peut pas être en reste. C’est même un devoir citoyen de crier au meurtre, à l’assassin !...
Parfois, l’un d’entre ces bijoux du peuple a un éclair peu ordinaire. Ainsi, Tobback père (SP) a dénoncé jeudi le jeu de la N-VA « Mais quelle prétention anime ces gens ? Ils ne veulent assumer aucune responsabilité gouvernementale, et lorsque le gouvernement fait quelque chose sans eux, alors ils sont furieux » (entendu sur les ondes de la VRT-radio).
Voilà presque un an que le public est au courant de la tactique des extrémistes flamands. Le père Tobback découvre en avril 2011, ce que tout le monde savait fin de l’été 2010. Alors, le maître nageur montois rendait son slip rouge au roi, et au lieu de tirer les conséquences du blocage, il participait au show des acteurs suprêmes, qui dure encore en avril 2011.
Avec Louis Tobback qui dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas, d’autres « sommettistes » ont joué les éclaireurs, Jean-Mi Javaux plus par bêtise que par calcul et Joëlle Milquet, par goût d’astiquer les médias, afin de leur signifier qu’elle est la femme la plus lucide et la plus glamour du pacage. Seul Olivier Maingain n’a pas « girouetté » !
Entendons-nous sur leur connerie. Elle ne signifie pas que ce sont des abrutis, des beaufs qui ont piscine mercredi soir, des batteurs d’estrade mortifiés souhaitant du malheur au fils Michel, président du MR. Pas du tout. La connerie est plus tordue. C’est une connerie plus complexe, celle qui confond l’esprit de liberté à l’esprit de servitude et qui pense que tant qu’il y a un Etat, Bart De Wever ou un autre…
Parce qu’ils étaient tous au courant dès le début : cela ne marchera jamais avec la N-VA.
Ce parti est le champion de la poudre aux yeux et du factice, il tient de la magie du bonimenteur de foire. On voit bien que dans les tours de Bart De Wever, il y a un truc. Mais on fait comme si, du moment que les Flamands applaudissent !
Si Wafelman veut prospérer, il a intérêt à dire non et faire croire que ce sont les autres qui ne veulent pas conclure. Son existence tient à un fil, celui de la crédulité du Flamand nationaliste. Tant que celui-ci le croira capable de faire des merveilles, la combine marchera.
Jusqu’à présent, les autres partis n’ont pas osé dire la vérité. Ils ont cru pouvoir acculer la N-VA à un programme qui aurait été, il y a seulement un an, accueilli avec ferveur par n’importe quel flamingant. La connerie des adversaires de la N-VA est là. Ils ont imaginé le peuple flamand plus mature qu’il n’y paraît et que, peu à peu, les turpitudes de la N-VA sauteraient à la figure des gens. En même temps, ils jouaient le jeu de l’extrémiste. Ils entouraient les tractations de secret, laissant ainsi la N-VA prolonger son manège à l’ombre de nos jeunes filles en fleur !
Croyant mettre Wafelman en boîte, ce sont eux qui sont tombés dans le moule à gaufre !
Ils ont compté sur les petites phrases, les sorties désabusées des tables rondes pour que les Flamands découvrent par eux-mêmes le toc de la N-VA. C’est le contraire qui s’est passé ! Les Flamands, plus nationalistes que jamais, s’arc-boutent et s’obstinent sur les emballements du début de la N-VA, mieux, raffolent du gros au grand dépit des autres.
Chose inattendue : le délitement au lieu d’avoir lieu en Flandre, se fait en Wallonie !
De plongeur du Lac aux Dames, Elio devient le plongeur du Lac aux Drames !
Personne ne croit à la capacité des négociateurs francophones de sortir de l’impasse.
Wouter Beke prévoira bien quelques dîners de cons avec rebondissements et suspense. En attendant, qu’est-ce qu’on perd de temps ! D’ici deux mois, le roi compte bien faire de la chaise longue sur le pont de son nouveau navire et lorgner du coin de l’œil les topless de la Napoule à la Croisette.
En faisant semblant que tout n’est pas perdu et que tout est possible, de la connerie militante, nos cons de première passent de la bêtise au crime. D’hébétés, ils deviennent gangsters. L’Omerta leur faisait défaut. En attrapant le pli, voilà le temps des fortifs et des surineurs qui annoncent les affranchis qui jouent avec nos burnes au pied de la contrescarpe…