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There is no alternative (1)

Jusqu’à une fille d’épicier, Margaret Thatcher, qui par dégoût du comptoir, comprit tout de suite que la société des gens de gros était plus douce que l’âpreté de celle des gens de peu, le monde Occidental vivait dans l’orbite d’une économie imaginée par Keynes.
Sacré John Maynard Keynes (5 juin 1883 - 21 avril 1946) ! Sa macroéconomie avait fait école. Les marchés, ne s'équilibrant pas automatiquement, justifiaient le recours à des politiques économiques conjoncturelles, donc à des engagements des Etats dans une régulation de l’économie.
Le monde était surtout en train de vivre la rivalité entre capitalisme et communisme.
Cette politique avait l’avantage de ménager le monde du travail.
En 1979, l’Occident vivait la fin des Trente Glorieuses. Le génie de Thatcher fut d’anticiper sur la fin du communisme, dix ans avant la chute du mur de Berlin, d’enterrer l’économie selon Keynes et de s’inspirer de Friedricht von Hayek.
C’était nettement mettre la barre à droite. Hayek (1899-1992) est cet Autrichien qui par ses théories s’opposa violemment au socialisme et à l’étatisme.
Nous souffrons encore aujourd’hui du thatchérisme, de Hayek et des membres du jury qui ont donné à ce dernier, le Nobel de l’économie en 1974.
Arrivée au pouvoir cinq années après la consécration de Hayek, la Dame de Fer ne pouvait pas passer à côté, d’autant que ses théories devaient certainement être partagées intuitivement par la fille de l’épicier.
Vu autrement, certains vont jusqu’à dire que c’était le communisme qui humanisait le capitalisme ! Quand on ne le craignit plus, ce fut le tour de Hayek.
A la chute du mur, il n’exista plus aucun frein au néolibéralisme.
Le pouvoir politique, après Thatcher, poursuivit partout en Europe le détricotage des lois de sécurité entourant le néolibéralisme, sous la pression du pouvoir de l’argent.
L’absence de règles afin de laisser à la liberté d’entreprendre le soin de tout faire, y compris la liberté de détruire les lois sociales, changea progressivement les rapports entre le capital et le travail.
Jusqu’à 2008 la mondialisation paraissait devoir faire progresser l’ensemble de l’humanité, quitte à faire stagner les pays occidentaux en pointe, voire à les faire légèrement régresser. En tout cas, c’était la thèse du socialisme qui avait embarqué ses adhérents, et là où il était majoritaire, les pays dirigés par le PS, dans une social-démocratie de collaboration avec les pouvoirs d’argent.
Jusqu’à 2008, la classe moyenne garda, vaille que vaille, ses statuts légèrement meilleurs que ceux des travailleurs qu’elle employait.

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Devant une remarquable stabilité de l’euro et du dollar, certains économistes reconsidérèrent le « bonus » régulier des salaires en tenant le raisonnement de Hayek « si les prix baissent, on peut aussi baisser les salaires ».
Ils avaient perdu de vue que la prospérité apparente était due en réalité à l’endettement généralisé de la classe moyenne et des populations laborieuses.
Dans certaines conditions, si la vérité est souvent mal perçue, elle finit, tôt ou tard, par rappeler les classes sociales à la vérité du porte-monnaie.
Les gens acculés furent du jour au lendemain en défaut de paiement. Les hypothèques rachetées de main en main ne valurent plus rien, les banques qui avaient gonflé leurs bilans sur des avoirs problématiques s’effondrèrent, certains banquiers magouillèrent carrément.
Merci Hayek !
A force de rogner sur les salaires, de diminuer les impôts des riches et à sabrer dans l’économie soutenue par les collectivités, au seul profit des actionnaires, ce fut la débâcle de 2008.
Le public connut la crise des subprimes. Une crise systémique sans précédent. 1929 était loin derrière. La liberté d’entreprendre n’importe comment se révéla être une catastrophe. Les écarts qui étaient avant Thatcher de 1 à 40, entre le plus pauvre et le plus riche, passèrent de 1 à 400 !
Et c’est là qu’intervint la social-démocratie en soutenant les banques ! Avec les décadents politiques, la dette privée devint la dette publique ! Les victimes durent soutenir l’agresseur financier !
Comble de la perversité, la crise finit par enrichir les spéculateurs qui mendiaient l’aide de l’Etat quelques mois auparavant.
Pas gênés pour un sou, trois ans plus tard, les partisans de Hayek n’en démordent pas et poursuivent le siège de l’Europe par le démantèlement des grands services de l’Etat que sont les soins médicaux, l’enseignement, les transports, la fabrication et la diffusion des énergies, et cela avec la complicité objective des socialistes et de la social-démocratie !
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1. « Il n’y a pas d’alternative ». Slogan attribué à Margaret Thatcher, appuyant sa politique de rigueur essentiellement dirigée contre les « avantages » des classes laborieuses.

Commentaires

OU wallons nous????

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