« mai 2011 | Accueil | juillet 2011 »

30 juin 2011

Centrification.

Faut-il en rire ou en pleurer ? La société francophone de Belgique n’a ni extrême droite, ni extrême gauche. La diversité d’opinion, comme dans toute société ordinaire, ne s’y retrouve, que de manière résiduelle et anecdotique, à concurrence de quelques %.
Serait-ce que nous sommes la seule Région d’Europe viscéralement centriste, modérée, sans opinion bien définie, celle d’une vie réglée comme du papier à musique, une société qui serait vouée à un super Bayrou à tout jamais premier ministre, une société où seul le stationnement serait autorisé et le mouvement exclu ?
Une société enfin qui aurait peur de tout et surtout de perdre ce qu’elle n’a déjà plus : la perspective d’une Belgique unie selon son cœur, le drapeau, Eddy Merckx, le littoral, les frites, la reine et son délicieux accent italien, Di Rupo en maître Johannes Eckhart, et Salvatore Adamo chantant la Brabançonne, et à tout propos, des anecdotes sur le voisin, ce faux-frère qui veut nous assassiner !

32a00.jpg

L’impression d’un endormissement pacifique dans un centre qui ferait l’effet d’un trou noir, est réductrice et trompeuse. La nostalgie n’est pas un mode de gouvernement.
Les politiques sensiblement les mêmes des partis dits traditionnels ne doivent leur différence qu’à d’infimes détails et surtout à la mémoire collective qui plaça pour des siècles le parti socialiste à gauche et le parti libéral à droite.
D’où une impression d’étouffement, puisqu’il n’existe pas de parti exutoire dans un consensus qui convient de moins en moins à l’ensemble de la population. Le consensus établi autour d’une situation économique mondialisée à laquelle « on ne peut rien changer » a définitivement plombé les initiatives en exaspérant les citoyens.
Or, les pays sous le joug des banques et de l’économie devraient réfléchir qu’il n’existe aucune fatalité qui vaille devant la volonté populaire, lorsque celle-ci s’affirme avec force.
Le sort de l’Islande et celui de la Grèce sont deux exemples à méditer.
Les Islandais refusent de rembourser les dépôts que des banques britanniques ont perdus lors de la crise de 2008. Cette rébellion devrait coûter à l’Islande au moins le même sort réservé à la Grèce. Ce n’est pas le cas. Les Islandais poursuivent leurs emprunts à un taux de 4,8 %. La Grèce dans la même situation de banqueroute est soumise à des plans d’austérité d’une rare violence pour les pauvres. La Grèce pour s’en sortir vend tous les biens nationaux qui peuvent l’être. Bientôt elle mettra en vente le Pirée et l’Acropole sur sa lancée.
Comme quoi, parfois dire « non » aux spéculateurs peut avoir de l’effet.
Retour en Belgique, le décalage entre le représentant et ses électeurs est fortement ressenti. De là à imaginer que l’indifférence s’est installée de façon permanente dans l’opinion avec comme première conséquence un dénigrement systématique englobant gouvernement et opposition, il n’y a qu’un pas.
Le peuple ne dénigre pas le système politique. Il dénigre la médiocrité des partis, la frilosité des dirigeants qui craignent les marchés, l’économie, la flamandisation de Bruxelles, Adolphe De Wever, etc. avec un seul objectif, durer encore un peu sans faire de vague !
C’est une société marais avec trois partis traditionnels, rejoints par Ecolo mais, toujours bien au centre d’une cible, visant la rose.
Par contre, la société flamande a une forte tendance à se déplacer à l’extrême droite avec le Vlaams Belang suivi de près par la N-VA.
La crise économique qui menace la Belgique devrait ouvrir les yeux. A partir des années 80 le taux d’endettement des ménages s’est emballé. L’insolvabilité des masses à produit aux USA la crise des subprimes. L’Europe en subit le contrecoup. Le remède est pire que le mal. On diminue les salaires, les avantages sociaux, donc les gens s’appauvrissent davantage. Cela profite à 1 % de la population qui se gave de nos dépouilles. Selon Piketty, prof à Normal Sup, « les 1 % des plus riches ont confisqué 60 % de la croissance de ces dernière années ».
On a beau voter au centre et vouer notre pacifisme à l’idéal d’un troupeau de bœufs qui regarde passer les trains, tout de même, il y a un moment où la bêtise collective a des limites.

29 juin 2011

Di Rupo = Jospin ?

On sait que Jospin fut l’ordonnateur de la machine à perdre pour le PS français en 2002. Elio Di Rupo va-t-il l’égaler, dans sa suffisance satisfaite et son autoritarisme, à la tête de la machine à perdre les acquis sociaux du boulevard de l’Empereur ?
La dernière déclaration du grand homme montois « J’ai 5 à 10 % de chances de réussir » en dit long sur sa capacité d’égaler Jospin lorsque ce dernier déclara à la veille de l’élection présidentielle qui vit les Français lui préférer Jean-Marie Le Pen « Ce n’est pas un programme socialiste ».
Entrons dans la psychologie dirupéenne. L’homme Providentiel croit à ses chances à 100 % d’être premier ministre. Il lui paraît judicieux de dire que celles-ci sont minces, ce qui ferait de lui en cas de réussite le meilleur négociateur que la Belgique n’ait jamais produit, puisque malgré tout, avec si peu de chances, il triomphe de tout… de Bart, des flamingants, de l’adversité !
Seuls des prétentieux sans borne sont capables de se tirer de la sorte une balle dans le pied.
Tandis que Sa Grandeur rend compte au roi de ses cogitations de formateur déçu (momentanément croit-il), il serait bon de parler de l’atmosphère délétère qui règne boulevard de l’Empereur, siège du PS, depuis que Di Rupo s’y promène, férule à la main, comme les cuistres des écoles se promenaient entre les travées des bancs, il y a cent ans.
C’est un journaliste qui nous l’apprend en commentant les propos du Saint-Christophe montois « Elio Di Rupo a ainsi réuni lundi son « G9 », qui regroupe l’état-major socialiste, dont entre autres Laurette Onkelinx, Paul Magnette, Rudy Demotte… afin de fixer les stratégies à court terme et, surtout, s’accorder sur le message à faire passer aux membres du bureau »
Première information : Di Rupo contrevient aux statuts du PS en passant au-dessus du Bureau du parti. Il s’est entouré de ce qu’on appelle le G9, sorte d’assemblée de conseillers informels. Qu’on appelle ça des chouchous, des sages ou des privilégiés, je ne sais ce qu’en pense les membres du Bureau qui n’y sont pas ?
Lors de petites conversations avec des gens qui ont vécu le Boulevard de l’Empereur, avant et pendant « la nouvelle ère », grâce aussi à ce qui a transpiré de la direction du PS à la suite des affaires de Huy et de Charleroi dans lesquelles Magnette, le Deibler de Di Rupo n’a pas fait dans le détail en confondant coupables et innocents, mettant en vrac dans le panier à son toutes les têtes qui ne convenaient pas au Doge de Mons, on peut avoir - malgré le silence suspect de la grande presse - une juste vision de ce qui se passe derrière les grandes affiches à la soviétique qui ornent la façade du bâtiment, siège du parti.
Rencontre d’une employée désabusée « Le patron est très autoritaire. On se croirait en Union soviétique, pas sous Staline, enfin pas encore, mettons sous Brejnev... ».
De J-P Declerq : « Ce politburo, ce sont quelques personnes qui se réunissent pour prendre les décisions et donner les lignes, en interne ou dans les gouvernements. Puis ils descendent d’un étage, et le Bureau du parti applaudit parce que le débat n’existe plus. En outre, ce politburo est une structure anti-statutaire, puisque mentionnée nulle part. Et cette manière de fonctionner étouffe tout débat. Puisque les grosses têtes du PS – ou supposées telles – ont déjà retenu entre elles un consensus dans le « G8 » ou « G9 ». Rudy Demotte en fut d’ailleurs éjecté un instant, pour avoir soutenu qu’au cas où un Premier ministre serait francophone – Elio Di Rupo –, le prix serait trop cher à payer envers les Flamands… Oui, c’est cela : c’est très élastique et on peut se faire virer si on déplait au Prince Elio. Et donc en-dessous, le Bureau n’est plus que ce qu’on appelait en URSS le Comité central, qui avalise tout. Quand quelqu’un veut y exprimer un point de vue, la plupart du temps Di Rupo n’écoute pas ou parle avec son voisin. En outre, comme c’est quelqu’un d’assez manichéiste et assez schizoïde dans son fonctionnement, dès le moment où on exprime un point de vue qui s’écarte du sien, on est voué aux gémonies jusqu’à la sixième génération. Et on est exclu de la sphère dirupéenne. Di Rupo gère ou préside le parti socialiste plus en chef de clan qu’en président du parti. Un président doit être celui de tous, qui écoute, qui a la même considération pour tout le monde, qui accepte la contestation, le débat. Il y a deux sortes de débats ; celui sur les personnes : ça on n’y a pas droit, puisque c’est lui qui désigne au gouvernement ou à la Loterie nationale, et si jamais on ose discuter c’est vraiment le crime de lèse-majesté. Et le débat intellectuel, politique, au niveau des lignes de fond, qui, si elles sont contestées, ne touchent pas à sa personne ! Mais ça, il ne veut pas. Dès le moment où on ne marche pas dans le couloir délimité par lui et le politburo, on est exclu, détruit, on fait l’objet de bruits lancés dans la presse, etc. »

00e000.jpg

D’autres témoignages recoupent celui d’un homme dont on pourrait douter de la sincérité depuis l’ultime outrage qu’il fit au gourou de la social-démocratie, lorsqu’il osa se présenter contre lui à la présidence. Dix blogs n’y suffiraient pas !
Tout ceci pour craindre que si Di Rupo finissait par amadouer Adolphe De Wever, il faudrait s’attendre à ce qu’il rejoigne Jospin, car lui aussi serait le démiurge d’un programme qui « NE SERAIT PAS SOCIALISTE » !
Quelques passages de son dernier discours au siège du parti confortent ce qui précède :
« Ce qui est sur la table n’est pas très réjouissant pour le PS », en question le chômage (diminuer progressivement les allocations de chômage). « Sur BHV, il va falloir faire le grand plongeon », délicieux euphémisme nautique pour tout ce que les francophones de la périphérie bruxelloise vont devoir avaler comme « ajustements » afin de faire plaisir à notre nouvel Adolphe. N’oublions pas une petite dernière non exhaustive : le relèvement de l’âge de la pension à 67 ans, que dément Elio Di Rupo, en attendant d’accepter « l’inévitable ».
Franchement, le Parti socialiste belge avait-il besoin de renouveler le mandat de ce con prétentieux qui, pour des raisons d’orgueil, va déstabiliser pour longtemps un parti qui aurait pu sans ses agents conservateurs virer sa cuti et effacer de ses tablettes l’impossible social-démocratie !

28 juin 2011

Kus mijn Cloots (Jean-Baptiste).

Olivier Maingain n’aime pas Bart De Wever. Le sentiment est partagé. Indépendamment des épithètes que ces lascars se lancent à la tête, il ne saurait en être autrement. Maingain rêve de Valmy et De Wever de l’anschluss !
Programmes différents, inconciliables, mais adaptés à la Belgique, selon des formes parallèles de la référence, comme il convient. La périphérie bruxelloise n’est pas l’Autriche, comme les Communes à facilité ne s’apprêtent pas à recevoir le Général Custine délégué militaire de la Convention nationale de 1792.
Mais, il y a dans ces deux manières « d’arranger » les choses, des parfums de déjà vus.
La première mention des frontières naturelles apparaît en 1642 dans un testament apocryphe de Richelieu. Il faut attendre 1786 pour que cette vision de la francophonie soit à nouveau perçue par les états-majors. Le Prussien Jean-Baptiste Cloots publie alors les Vœux d'un « gallophile » et se prononce pour le rattachement à la France de la rive gauche du Rhin, « borne naturelle des Gaules ».
Les révolutionnaires français dès 1790, notamment les jacobins, sont entièrement de l’avis de Cloots. Après Valmy le 20 septembre 1792, la Convention nationale exhorte les soldats à chasser les Prussiens de l'autre côté du Rhin. Le général Custine déclare solennellement « si le Rhin n'est pas la limite de la République, elle périra ». Le 17 décembre, la Convention adopte le Décret sur l'administration révolutionnaire française des pays conquis, prélude à l'annexion de la Belgique par la France. C’est Danton qui s’en charge le 31 janvier 1793 « les limites de la France sont marquées par la nature, nous les atteindrons des quatre coins de l'horizon, du côté du Rhin, du côté de l'Océan, du côté des Pyrénées, du côté des Alpes. Là doivent finir les bornes de notre République. »
Maigain, du haut de la butte de Waterloo voit bien que la bataille de Valmy n’est pas encore gagnée. Il s’en faut même de beaucoup aujourd’hui pour qu’elle se perde.

05d00.jpg

Pour notre nouvel Adolphe De Wever nous arrivons aux événements de 38, marquant le point culminant des pressions transnationales pour unifier les populations allemandes et autrichiennes (Flamandes et Bruxelloises) au sein d’une même nation. Deux ans avant l’Anschluss, l’Allemagne nazie avait soutenu le parti nazi autrichien dans sa tentative de doter l’Autriche d’un gouvernement nazi. Vlaams-Brussel, dans notre politique « geheel-Vlaams » (Flandre entière) et y implanter les institutions flamandes, plutôt que de développer des institutions propres et locales. De cette façon, nous pouvons inciter de plus en plus d'habitants de Bruxelles/Vlaams-Brusselaars de choisir une participation pleine à notre communauté, à notre Flandre. »
Totalement attaché à l’indépendance de son pays, mais soumis à des pressions grandissantes, le chancelier autrichien, Kurt von Schuschnigg (Charles Picqué) tenta d’organiser un référendum pour demander à la population autrichienne si elle souhaitait rester indépendante ou être incorporée à l’Allemagne.
Alors que le chancelier espérait un résultat favorable au maintien de l’indépendance de l’Autriche, le parti nazi autrichien organisa un coup d'État, planifié de longue date, le 11 mars 1938, (septembre 2011 ?) peu avant le référendum qui fut annulé. Le pouvoir ayant été transféré à l’Allemagne, les troupes de la Wehrmacht entrèrent en Autriche pour soutenir l’annexion, sans rencontrer la moindre opposition. Au cours du mois suivant, les nazis organisèrent un plébiscite, demandant au peuple de ratifier le rattachement de l’Autriche au Reich, qui, de facto, avait déjà eu lieu : 99,73 % des votes furent favorables à l'annexion. Avec un peu d’entregent, Adolphe De Wever pourrait y arriver aussi. Il suffirait d’inverser les bulletins de vote, ainsi les 99,73 % pourrait être atteints par les Vlaams-Brusselaars.
On souhaite bien du plaisir à Talleyrand actuellement stationné à Mons sous le nom d’emprunt de Di Rupo.
On ne sait pas si Albert II se rendra à Monaco pour « le mariage du siècle ». Mais, s’il y va, voilà sa fuite de Varenne toute trouvée. Il fait amener en douce son tout nouveau yacht dans le port de la principauté, fait semblant de boire quelques coupettes de Don Pérignon, pour mieux fausser compagnie aux agents doubles qui travaillent pour Adam-Philippe de Custine-Maingain et Adolphe De Wever.
Si c’est pour faire son Louis XVI, il reviendrait à Anvers remorqué par un Aviso de la marine nationale, sous les huées des troupes d’Adolphe De Wever massées au Pier.
A toutes fins utiles, l’ancienne guillotine de Liège est au musée de la Vie wallonne.

27 juin 2011

Les partis, l’amour, le cul…

La semaine dernière, Mise au Point baissait le rideau. Les rois de la causette RTBF couraient les rayons de la crème à bronzer.
Cette semaine, Controverse sur RTL plie sa dernière, tandis que sur les bureaux s’empilent les dépliants pour des terres lointaines avec coin de plage et cocotiers réservés.
L’ultime controverse avant la fuite avait pour sujet « Vie privée et vie publique ». Le plateau était à peu près coupé en deux, ceux qui sont pour une vie privée entourée de barbelés et de miradors, c’est-à-dire les politiciens, et les journalistes et gens des médias qui sont pour une vie privée d’hommes et de femmes publics à la carte.
Ce qui est gênant pour les tenants de cette dernière catégorie, c’est qu’ils ne savent pas eux-mêmes, situer la frontière entre les deux. Trop souvent, il y a rétention d’informations, lorsqu’ils savent des choses pour des raisons qui tiennent à l’importance du personnage ou au degré de sympathie qu’ils éprouvent à son égard.
C’est ce qui s’appelle faire de la presse de connivence, chose courante en Belgique.
L’exemple cité était la fille cachée d’Albert II.
Bien entendu le débat était centré sur la maîtresse de Leterme détenant 849 SMS de son bouillant complice. Fallait-il ou non publier ces secrets d’alcôve ?
Jean Quatremer, journaliste à Libé en poste à Bruxelles, a clairement dit qu’on ne pouvait pas être un homme public prônant la morale dans un parti CD&V (Christendemocratisch & Vlaams), qui ferait de la morale aux autres sans appliquer à lui-même la définition du mot « chrétien » impliqué dans l’acronyme !
Je pense qu’il a raison.
Ou alors, on ne milite pas. Ainsi, un citoyen lambda peut fréquenter des clubs échangistes, tout le monde s’en fout, et personne n’a le droit d’en faire mention !
Vrebos avait invité un couple de politiciens qui fit parler de lui il y a quelques années. Il s’agit de Rik Daems, sénateur VLD et Sophie Périaux, députée PS.
Au moment du « scandale » de leur liaison, le PS avait envoyé des fleurs à la charmante, tandis que l’opinion flamande de droite, presse en tête, faisait feu sur Daems, au point que celui-ci démissionna de la présidence du VLD à la Chambre.
Voilà des tourtereaux aux tribulations extraconjugales plongés dans le people avec certains dégâts pour leur entourage, aurait-on dû les confronter à l’opinion publique ? L’astucieux Vrebos y avait pensé avant nous et la réponse est non, bien entendu. Sauf que, puisqu’on en a parlé, au-delà des histoires de fesses qui touchent à l’intime, on pourrait se demander qu’est-ce qu’une députée socialiste, avec les perspectives du social et de l’organisation économique qui devraient être les siennes, diamétralement contraires à un libéral, par définition adversaire de ses principes, a de commun avec un sénateur VLD ?
Ici, il ne s’agit pas de la réplique d’Arletty, questionnée par la Résistance sur son aventure avec un major de l’Armée allemande pendant l’Occupation « Mon cœur est français, mais mon cul est international », il est question de deux militants de deux idéologies différentes et vivant de leur engagement vis-à-vis de leur parti.
La réponse de madame Périaux est simple « On ne parle jamais de politique à la maison ». Cela mettrait un point final à la chose, si ce n’était une réponse simpliste. C’est toute l’imposture du parti socialiste qu’elle nous dévoile. Ce sont les cadres de ce parti qui parlent par sa bouche. Ils nous disent que ce parti s’est accommodé de la façon de vivre libérale et qu’il leur sied bien d’être dans une société duale, à partir du moment où ils sont dans la catégorie supérieure.
C’est tout le sans-gêne de la social-démocratie qui s’expose dans ce couple « exemplaire », bien adapté à son confort, bourgeois dans l’âme et vivant dans le bien-être en racontant des craques à ses électeurs, tout au moins pour la partie socialiste.

010f0.jpg

Et ce n’est pas Madame Périaux qui dira le contraire, même si elle avait choisi de montrer son indépendance vis-à-vis de son sénateur VLD de mari, en arborant une belle veste rouge.
Je leur souhaiterais les meilleures choses du monde, si ces politiciens ne vivaient pas de leurs affirmations de ce qu’ils sont, lui libéral pur et dur sous la houlette d’Alexandre De Croo, elle gentiment « réformiste et progressiste » sous la trouble direction d’Elio Di Rupo.
Pour en revenir à la comédienne Arletty et à sa réponse de prime abord sans appel, comment pouvait-elle coucher avec un homme, un officier de l’armée allemande, quand son cœur de française savait qu’il allait s’en aller après une nuit d’amour, faire fusiller quelques patriotes ?
Alors, madame Sophie Périaux, çà vous fait quoi de savoir que Rik Daems sera amené à voter avec Alexandre De Croo les restrictions qui s’annoncent, malgré la vie déjà si difficile des petites gens ?
Le couple mixte, mis en vedette par Vrebos, aurait gagné mon estime s’il s’était retiré de la vie politique. Il ne l’a pas fait. Il l’a perdue.
Et si au PS on ne comprend pas ce que cela signifie, la direction de ce parti-épicerie est bien la synthèse de la faiblesse morale qui règne dans notre particratie.

26 juin 2011

Standard, how’s business ?

Roland Duchâtelet s’est payé le Standard de Liège, 32 millions.
Cet ancien président du club de Saint-Trond a fondé un parti politique en 1997 : Vivant. Il voulait le remplacement de l'imposition sur les charges du travail par une taxe sur la consommation de 33 % ! Avec un viatique minimum souhaité par cet heureux homme à 540 €, on ne vous dit pas la famine immédiate pour un ou deux millions de personnes !
Les partisans bruxellois francophones de Vivant ont voté pour un parti néerlandophone au Conseil communal, ce qui est loin d'être anodin. Depuis le parti a été absorbé au sein de l’OpenVLD. Voilà pour le personnage politique.
Et le businessman de Sclessin ? Question des journaux : pour y faire quoi ? Réponse de Richard : mais pour faire du pognon !
Nous avons tous nos manies. Celle qui consiste à gueuler sur les gradins d’un club le temps d’un match, puis après, finir dans la joie et la bonne humeur au café quand le club gagne ou rentrer chez soi en faisant la gueule, quand il perd, n’est pas plus idiot que d’être à Forest-National et pleurer de joie devant un plouc, costumé à paillettes, qui braille « …que je t’aime, que je t’aime », pour finir par « ..on a tous quelque chose de Tennessee », lui qui, avant Berger, n’avait jamais ouvert un livre de Williams.
Cette manie du supporter de se scotcher à un club, d’avoir le fanion à la lunette arrière, de passer ses loisirs, si rares, à juger des joueurs, des tactiques et des entraîneurs !
C’est un peu comme si une caissière à mi-temps de chez Delhaize acclamait le gérant qui représente le patron, lui tricotait des écharpes et l’accueillait aux sons des Vuvuzelas, quand son supermarché est cité par Delhaize pour sa performance !
Après Dreyfus, Duchâtelet, les gens qui ont du pognon peuvent tout, même faire du fric sur le rêve des autres !
Exhiber des hommes en short à des fanatiques, les faire courir et s’énerver pour un coup de pied perdu, c’est une profession curieuse exercée par une coterie dont le plus emblématique de ses cadors fut Bernard Tapie pour la France.
Le terrain et le tas de ferraille qui va autour, le Standard ne vaudrait pas cher, sans doute moins de 500.000 €. Sa valeur marchande est donc ailleurs. Elle est fictive et humaine, à la fois. Le foot Mercato est le dernier marché aux esclaves des temps modernes (des esclaves enrichis et heureux d’être vendus). Si Duchâtelet voulait réaliser autrement son fric qu’à revendre le Standard à un charcutier enrichi, il pourrait céder son fonds de commerce humain, joueur par joueur. Ainsi, il se ferait tout de même des couilles en or.
Expliquer pourquoi on est supporter du Standard relève de la psychanalyse et de la métaphysique. On paie le droit de s’asseoir assez cher, pas pour acclamer Duchâtelet, mais pour ce que le club et ses joueurs représentent comme symboles.

50h001.jpg

La défaite de l’adversaire n’est pas tout de suite une plus-value qui fera sonner les pépettes pour les actionnaires. C’est une joie immédiate pour les spectateurs qui la manifestent par des hurlements, du bruit, des saccages, où se mêlent orgueil, satisfaction et haine de l’autre camp. Duchâtelet, lui, n’engrange pas dans l’immédiat. Le fric viendra quand Manchester, le Barca ou l’AC milan envisageront l’achat d’un pied magique, d’un jeu de corps subtil ou une réputation d’arrière incontournable, au marché des esclaves de l’année suivante.
Aussi faut-il garder le haut du pavé footballistique. Une équipe qui ne tourne pas rond, c’est le fric qui ne rentre plus.
Le Standard est passé à côté du rachat par les supporters, ce qui aurait été bien différent.
Les gazettes avaient même annoncé les premières sommes. Comment rassembler 41 millions ? Là était la difficulté ; car, les supporters ne s’en seraient pas sortis à 32 patates. Les minables paient toujours le maximum chez les riches. C’est le pas-de-porte pour une reconnaissance, quand on change de catégorie.
Premier inconvénient du rachat, on va se farcir Sacha Daout à la rentrée de septembre sur RTBF. C’est dommage pour tout le monde, surtout pour Gadisseux, son remplaçant.

25 juin 2011

Citizen Kane à la direction du Soir.

Ce qui se passe actuellement au journal « Le Soir » ressemble furieusement au premier acte du drame qui s’est déroulé au boulevard de la Sauvenière, lorsque le journal La Meuse passe du plomb à l’offset, voit disparaître Gabriel, rédacteur en chef, puis est aspiré par Sud Presse et sur quelques années, perd plus d’une centaine de journalistes, six cents ouvriers et membres du personnel, ferme le site de la Sauvenière et devient un journal satellite dépendant d’une information externe. En 2011, les bureaux liégeois tiendraient dans deux pièces cuisines, le service de pub et des annonceurs occupant les deux tiers.
C’est une descente aux enfers d’une dizaine d’années environ dans la logique qu’une entreprise de presse se gère comme une épicerie et quand la vente du camembert faiblit, c’est la vendeuse qui est remerciée.
Dans les différentes péripéties qui ont petit à petit évolué sous la direction de Bertrand, suivi de Matrige, les numéros de la Meuse qui donnaient « les nouvelles » internes du journal à ses lecteurs, présentaient une fausse image de la situation en interprétant l’amaigrissement général comme une nécessaire restructuration pour mieux informer les lecteurs « de plus en plus nombreux », ce qui « exige de nous un plus grand professionnalisme et des responsabilités nouvelles ».
Le rôle joué par « Le Soir » dans cette tragédie, de Marie-Thérèse Rossel à Robert Hurbain avec l’entrée dans le capital du groupe Hersant en 1987, et la disparition en 1999 d’une rédaction autonome par l’aspiration de la Meuse dans le groupe Sud Presse, filiale de Rossel, est en fin de compte le résultat d’une politique qui se poursuit en copier/coller au Soir en 2011.
Il est évident que le motif du départ de Madame Béatrice Delvaux de son poste de rédactrice en chef n’était pas la conclusion du différend qu’elle avait pu avoir avec des membres de la rédaction, mais une manière « élégante » de la direction de reprendre Le Soir en main pour ce qui allait suivre.
Quand une entreprise, qu’elle vende des machines à laver ou du papier imprimé, veut augmenter les dividendes ou limiter les pertes d’actif, elle ne fait pas autrement que ce que la direction du Soir a entrepris depuis le début de ses grandes manœuvres.
Elle présente d’abord un premier plan des « mesures concrètes de son plan social», Six mois ou un an plus tard, le second, etc.
Or, un plan social n’est pas une manière d’adopter une nouvelle ligne éditoriale par quelques détails, un remplacement de poste, une orientation plus à gauche ou plus à droite (la neutralité étant de la foutaise), pour une nouvelle décennie enthousiasmante !
C’est bel et bien le commencement de la fin. Et la fin pour le Soir, c’est un deuxième Sud Presse. Puisqu’on imprime déjà dans une seule imprimerie tous les journaux, magazines et toute boîte de l’entreprise, pourquoi ne pas regrouper en une seule rédaction toutes les publications du groupe, à l’exception de la Voix du Nord, journal français ?
Si la presse n’est plus ce qu’elle était en Belgique, c’est justement parce que ces entreprises qui ont pour but d’informer le lecteur le plus honnêtement du monde, le font de moins en moins, sinon plus du tout.
La disparition progressive du papier dans l’information écrite les dépasse et les laisse malhabile à inventer une presse sur le nouveau support. Ils sont quand même au courant que ce sont les blogueurs qui ont fait leur boulot dans les révoltes du Maghreb !
Les propriétaires n’ont plus le sens de leur mission. La première d’entre elles, n’est-ce pas un certain devoir d’objectivité ? N’est-ce pas de ne pas toujours viser le centre et montrer à travers l’actualité un autre visage que celui du bourgeois épanoui et satisfait ? De prendre au mieux le pouls de la population, plutôt de croire qu’elle assiste sans broncher à la cacophonie de l’Europe, au désastre de la politique belge et à l’extrême duplicité des démocraties avec le pouvoir mondialisé de l’économie, tandis qu’elle applaudit ses élites ?
N’est-ce pas enfin de s’adresser à des citoyens matures au lieu de privilégier une population qui sombrerait dans l’imbécillité heureuse à l’adoration d’une Belgique qui n’existe plus ?
Bien entendu, Le Soir va se réformer dans une toute autre optique. Il va se réformer comme La Meuse. Pour y parvenir la dépense n’est pas importante. Un bon informaticien avec des ordinateurs performants, un prof de français à la retraite avec quelques restes d’une bonne orthographe et deux ou trois manipulateurs de ciseaux pour la découpe des articles crachotés par les Agences de presse.
Peut-être même gardera-t-on quelques anciennes gloires des faits-divers, une Béatrice moins patriotes et plus conciliantes avec la flamandisation de la capitale et l’une ou l’autre collaboratrice indispensable au croisement et décroisement des jambes dans les fauteuils de direction, pour le standing.

815_1000.jpg

Les tirages, un moment stables, chuteront encore à ce régime de pain sec, si bien qu’on perdra 15 à 20 % du personnel, d’ici 2015, quand l’idée de la grande fusion des rédactions sera partagée par la squelettique rédaction qui sera restée dans la course en montrant plus de souplesse encore.
Quand des familles envoient de génération en génération leurs rejetons se faire reluire dans des postes de décision, il y a toujours un fils prodigue qui gaffe et perd en dix ans le fric amassé sur un siècle.
Peut-être la famille Rossel est-elle arrivée au stade final ? Le dernier rejeton a-t-il atteint son niveau d’incompétence ? Peut-être ne sait-il pas lire ?
On a tellement vu de drôles de types dans le métier ! Ou sait-il au contraire trop bien le faire et a-t-il été subjugué par le ton libre des blogs, au point qu’il se demande si le journalisme de demain n’est pas dans ces milliers d’anonymes qui écrivent mieux que dans les journaux sans gagner un euro ?
Comme dirait Citizen Kane, la suite au prochain numéro.

24 juin 2011

Racisme et libre-échange.

C’est clair, c’est net, notre époque a imaginé une loi qui conduit devant les tribunaux le citoyen qui se laisse aller à des propos racistes ou xénophobes - surtout si c’est une personnalité du show-biz ou de la politique qui les tient.
Je l’ai déjà écrit ici sous différentes formes, je suis contre l’anathème imbécile qui stigmatise l’étranger synonyme de l’autre, amalgamant sans nuance couleur et lieu d’origine. Les Tripolitains ne sont pas tous des fous sanguinaires parce qu’ils ont chez eux le colonel Kadhafi. Comme l’habitant de Tel-Aviv n’est pas responsable des exactions de l’armée d’Israël dans les Territoires occupés.
Cette loi a pour inconvénient de rendre prudents des racistes qui ainsi, mesurant leurs propos publics, n’en sont pas moins redoutables, dispersés dans les villes cherchant des oreilles complaisantes, alors que plus rien ne les désigne à la suspicion légitime des humanistes.
Je suis donc pour la liberté complète d’expressions tant qu’elle reste la liberté d’un seul de s’exprimer en son nom et sous sa seule responsabilité.
Ainsi, nous serons avertis de la nature profonde des convictions de toute personne disant et agissant dans des lieux publics. Aptes que nous sommes à écouter tout discours fût-il incongru, insensé, honteux, contraire enfin à ce que pensent les autres.
Tant pis si certains renoncent à comprendre, et à entendre par défaut d’instruction et d’éducation, cette loi servant à les « protéger ». Car, si c’est ça la raison, nous ne pouvons être tenus pour responsables de l’abêtissement général et de l’échec de l’instruction publique, en lieu et place du ministère idoine. On sait les intérêts qui prévalent sur un citoyen libre d’avoir un sens critique, pour qu’il le perde, afin que d’autres pensent pour lui.
Il suffit de voir la diversité de ton et d’opinion qui régnait avant la guerre 40, dans les pays qui n’étaient pas sous la botte fasciste, ce qui permettait de lire aussi bien un Léon Bloy, qu’entendre un Jaurès, et d’aller rire à des spectacles de chansonniers, pour comprendre le pas en arrière que nous avons effectué, depuis la guerre froide. Aujourd’hui nous cherchons désespérément un ennemi intérieur pour occuper les gens à autre chose que leur propre situation. Il semble que nous ayons trouvé cette loi et quelques autres traitant de la sécurité.
Comment se fait-il que parler est devenu un délit, dans certaines conditions et qu’agir dans d’autres conditions ne le soit pas ?

q1000.jpg

Je suppose qu’une Loi s’inscrit toujours dans l’organisation sociale pour le bien du citoyen et le respect de son intégrité physique, comme dans sa vie privée.
Les sondages indiquent clairement que la majorité des Belges et sans doute des Européens rejettent la mondialisation sous sa forme actuelle. Ils souhaitent que des mesures protectionnistes soient prises, tant qu’il est encore temps, afin d’arrêter l’hémorragie des emplois et la casse des usines, parfois récentes et performantes.
Puisque la libre parole n’existe plus dans ce pays, qu’attend-on pour condamner aussi les propos des économistes officiels sur les « bienfaits » du libre-échange sauvage et les politiciens absolutistes qui polluent les débats sur l’Europe, au vu des immenses dégâts que cette politique criminelle a déjà semé derrière elle ?
Puisqu’on en est là, n’est-ce pas plus grave d’aller se faire voir au club Lorraine en se prosternant devant le libre-échange et l’ouverture mondiale des marchés, sachant combien cette politique va encore jeter sur le carreau des milliers de gens d’ici la fin de l’année que de tenir certains propos comme ceux d’Eric Zemmour que je n’approuve pas, condamné pour provocation raciale ?
Qu’est-ce que ce dernier est capable de faire comme nuisance ? Faire rire quelques beaufs, demander à des gueules qui n’attendent que ça pour s’épanouir de comprendre qu’il n’y a qu’eux qui ont raison et que tous les étrangers ont tort ? La belle affaire. C’est enfoncer une porte qui ne demandait qu’à s’ouvrir.
Mais laisser discourir des Alain Minc, des Quaden, des Attali et tous les manieurs de la brosse à reluire des partis qui sciemment jouent le rôle du bouc majestueux qui conduit le troupeau à l’abattoir, c’est tout bonnement criminel. C’est aboyer avec Barroso, les droites fascistes, les banquiers et les politiciens tellement dégueulasses et cupides qu’ils ne savent pas qu’ils ont été trop loin.
Vous ne voyez pas le rapport entre la loi contre le racisme et la xénophobie et une loi condamnant les propos criminels qui conduisent les populations à des résignations et des misères profondes ? Moi, si.
Si vous condamnez seulement des gens comme Zemmour ou Dieudonné, sans vous pencher sur certains affabulateurs et maîtres de la pensée d’autrui, vous n’empêcherez pas le poison du racisme et du rejet de l’autre se mêler au sang européen.

23 juin 2011

Le temps des imposteurs

Les petits bleus du MR, à la récup, ont une référence, ils en parlent sans cesse comme s’ils avaient été à la base des Œuvres complètes de leur maître à penser.
Et ce dieu des bonnes affaires et du commerce mondialisé, c’est Alexis de Tocqueville.
Didier Reynders en raffole. Le clan Michel ne tarit pas d’éloges.
Quand ils citent un ouvrage du maître, c’est évidemment « De la démocratie en Amérique ». Plus rares sont ceux qui sont allés jusqu’à « L’Ancien Régime et la Révolution », le tome II de l’édition Gallimard, publié sous la direction de Jakob Mayer.
La correspondance, les voyages, pfft… c’est comme s’ils les savaient par cœur, or manifestement d’après ce qu’ils pensent d’Alexis de Tocqueville, ils l’ont découvert dans une édition de Poche, évidemment réduite à quelques « belles » pages, c’est-à-dire volontairement expurgée des morceaux qui pourraient déranger la bonne opinion libérale. Plus pratique encore, aurait été de ne pas l’avoir lu du tout et de mâcher la pensée toute faite par la réflexion de ceux qui lui ont consacré des ouvrages, comme T. Brunius, the Sociological Aesthetician d’Upsala, qui écrivit son opus juste après la mort de Staline et en pleine guerre froide. Encore que les vieux brontosaures de l’ex parti libéral, devenu MR, ont établi toute leur admiration sur l’édition de 1857 d’Eugène d’Eichtal « Alexis de Tocqueville et la démocratie libérale », livre de chevet incontesté de trois générations de bourgeois francs-maçons. Le cher baron d’Eichtal, conservateur idéal pour s’approprier l’auteur, finit nonagénaire en 1936, directeur de Science Po, poussé à la tombe par le grand âge ainsi que toutes ses œuvres, dont une sur le socialisme et le marxisme qu’aurait pu écrire Reagan, lui même. La seule ayant survécu « Alexis de Tocqueville et la démocratie libérale » est un hymne au capitalisme, sans que le baron ne se soit jamais demandé si c’était bien aussi la pensée d’Alexis de Tocqueville !
Et c’est ce qui gêne le plus dans une conversation sur le libéralisme avec ces messieurs de la bourgeoisie établie, bien libérale, bien humaniste, bien démocrate, qui se réclament de Tocqueville pour oser prendre parti pour la politique économique actuelle de l’Europe dans l’état de pression grave sur l’élément essentiel de la démocratie : le peuple. Comment leur faire savoir qu’ils se sont emparés en les dénaturants des écrits de l’économiste et du philosophe, au point d’en faire une sorte de petit nazi libéral, annexant la démocratie aux nécessités du commerce, applaudissant aux erreurs des actionnaires remboursées par le travail des petits !

22c0.jpg

Or, le Tocqueville de ce que j’en peux connaître, est aussi différent d’Auguste Comte que de Marx. Il ne donne pas la primauté à l’industrie et au productivisme comme Auguste Comte, ni à Marx dans son horreur de l’accumulation capitaliste. Tocqueville ne pense qu’au fait démocratique et lui seul l’intéresse.
Nul doute que l’évolution de la démocratie le surprendrait s’il pouvait revenir parmi nous ; car enfin, qui ne voit aujourd’hui comme la démocratie est bafouée, ridiculisée, confisquée par les clercs et qui ont fini par la vendre au capitalisme failli, en décembre 2008 !
Tocqueville croit à certains caractères communs à toute société moderne, mais il s’empresse de nous dire qu’à partir de ce tronc commun, il y a une pluralité de régimes politiques possibles et que les sociétés « démocratiques peuvent être libérales ou despotiques » (1). L’économiste est aussi un sociologue qui confronte les espèces de sociétés dans leur évolution et qui a très bien vu que les dérives issues des rivalités entre le capital et le travail pouvaient tout aussi bien faire triompher l’un ou l’autre. Avec l’équilibre rompu en faveur du capital, il ne fait aucun doute, sans vouloir le récupérer, qu’Alexis de Tocqueville n’aurait pas été le libéral de la même manière que ceux qui s’en recommandent en 2011.
Les notions de société démocratique parsèment son œuvre. Chez lui, l’objet principal de gouvernement n’est pas de donner à la nation le plus de force et de gloire, mais de procurer à l’ensemble de la population le plus de bien-être, et de lui éviter le plus de misère.
Pour lui, la démocratie est l’égalisation des conditions.
Tous les individus qui composent la collectivité sont socialement égaux, ce qui ne signifie ni intellectuellement, ni économiquement égaux, ce qui serait impossible, mais solidaires, sans privilèges, sans différences héréditaires, comme toutes les professions sont accessibles à tous.
Comme le pense Raymond Aron, Tocqueville, ainsi que Montesquieu, ont voulu rendre l’histoire intelligible (2). Ils ne voulaient pas la supprimer.
Si Tocqueville entendait s’en servir afin de déterminer les orientations possibles par la leçon du passé, je suggère à Charles Michel et Didier Reynders et peut-être aussi à Olivier Maingain, d’en faire autant. Qu’ils n’oublient pas que la démocratie s’est faite davantage par la semaine de vacances en 36, les 40 heures trente années plus tard, les grèves de 60-61 et mai 68, plutôt que le Traité de Lisbonne et le catalogue des moyens de rembourser la dette des États. A cette triste fin de tout ce que représente la social-démocratie, il ne faut pas oublier la privatisation sans discernement, la dégradation des conditions de travail et le chômage massif. Ce qui n'aura pas permis d'éviter le départ des savoir-faire vers des zones de bas salaires, avec le démantèlement des industries qui ont fait la force de l’Europe.
---
1. De la démocratie en Amérique.
2. Les étapes de la pensée sociologique, Edit. Gallimard, p. 262.

22 juin 2011

Sweet tweet.

Une nouvelle saga à l’histoire galante de la Belgique manquait terriblement. Il était temps en cette période de rigueur et donc d’ennui, qu’elle fît dans le léger, mais, un léger moderne avec des SMS et des tweets grivois. L’ère du Viagra ne pouvait qu’être sensuelle et électronique.
Oui, mais nous manquons cruellement de journalistes indépendants, comme le fut Tallemant des Réaux, à sa manière, ou un siècle après l’hôtel de Rambouillet, ce bon Restif de la Bretonne, fureteurs inspirés, traînant dans les rues de Paris à la recherche de quelques ribaudes, l’œil égrillard et la bandaison facile.
Certes nous avons des comiques qui pourraient se moquer des grands, cependant, à la lumière de ce qu’ils font, personne n’est certain que sous le persiflage ne se cacherait pas la flagornerie. Risqueraient-ils des carrières fructueuses à RTL ou au pire à la RTBF, pour un bon mot vraiment impertinent, celui qui emporte la morgue et la suffisance et arrache les masques des puissants, pour n’en faire que des citoyens à égalité avec tout le monde !
Le vulgaire et le graveleux, ils connaissent. Ça leur tient lieu d’esprit. Beaucoup de Belges s’en contentent. La plupart ne cherchent pas plus loin. De même, il en va ainsi de la démocratie. Le plus grand nombre ne dit pas nécessairement le vrai et le juste.
L’événement à célébrer nous a été révélé par 849 sms torrides d’Yves Leterme à une belle inconnue madame M. pour le coup – si je puis dire – donnée pour folle par un policier anversois.
Cela méritait un Desproges ou un Bedos jeune pour que la chose fût brocardée sur scène. Non pas que cela soit extraordinaire qu’un premier ministre ait une vie sexuelle extraconjugale, mais que cela soit le fait d’un ministre du CD&V, oui !
La chrétienté avait touché le fond avec l’évêque Vangheluwe, pédophile non repenti. Voilà au moins un catholique qui aime les femmes ! Quel progrès !
Quelques timides frémissements précédents nous avaient tout de même alertés. La vertu avait déjà été écornée par le divorce tapageur de Wilfried Martens, séraphin de septante balais retrouvant ses amours adolescentes, malgré les homélies des anciens du CD&V, pour sortir blanchi de la noce tardive, sous les fleurs et les applaudissements de ses confrères en jésuiterie, les corps caverneux gonflés à bloc !
C’est que les sales ragots, les perfidies, les coups d’yeux sur les tinettes de nos exquises ne sont acceptables que parce qu’officiellement les grandes professions de foi nous burinent les testicules de leur vertu exposée comme une relique aux processions.
Sinon, quoi de plus normal que les copulations, recommandées pour la santé des corps et l’apaisement des âmes. Et qu’enfin, Yves Leterme ait une vie de patachon, prouve au moins que ce n’est pas un homme à problèmes d’érection, ni un vicieux fréquentant les sorties des lycées.
Nous avons besoin en politique d’hommes normaux qui ne nous cachent ni leurs intentions, ni leurs désirs essentiels, et non pas des Tartufes se glorifiant des sermons d’une morale, dont ils se moquent à titre personnel.
Dans un état de vérité, avec une humilité non feinte comme le collègue montois, pour les vrais hommes imprégnés d’une parfaite complicité avec la nature, oui, c’est détestable de faire le fouille-merde et d’encombrer les feuilles spécialisées d’éjaculations rapportées pour vendre du papier.
Quant au reste, les bruits selon lesquels Leterme aurait tenté de faire entrer sa maîtresse dans l’administration, c’est tellement banal et tellement répandu, qu’on se demande si le journaliste qui a débusqué le favoritisme dont madame M serait la Pompadour, avait toute sa tête !
C’est trop courant en Belgique ou ailleurs, qu’il serait vain de vouloir demander des comptes à quiconque. Il est tout à fait légitime à un homme amoureux de mettre sa maîtresse à l’abri du besoin. Qu’il y ait autour de cette nécessité un petit tour de passe-passe, une anomalie légère, s’il fallait entrer dans la procédure, l’administration judiciaire n’y suffirait pas. La poste croulerait sous les recommandés ! C’est ça aussi « notre » démocratie.

09q000.jpg

Personne n’est dupe de la version officielle selon laquelle nous avons une société exemplaire, une démocratie avancée, qui veut le bonheur des peuples. Au contraire, nul ne croit que ces messieurs veulent l’épanouissement du plus grand nombre. Si cela était, ils nous auraient débarrassés des banquiers faillis en 2008, des salaires honteux des grands patrons et de la veulerie des politiciens éhontés, alors que la misère galopante nous saute au cœur en nous sautant aux yeux, que les usines sont des petits bagnes et qu’il faut être fou pour croire qu’une carrière de cadre moyen rend la vie de l’employé, accomplie et heureuse.
Alors, un couple clandestin qui fait l’amour sur le coin d’un bureau au 16 ou dans un ministère proche, un amoureux que l’on croit plongé dans des dossiers et qui envoie des SMS à sa chérie, n’est-ce pas frais et délicieux ? Un gros chéri qui tempête au téléphone pour que M. entre immédiatement en fonction. Quoi de plus naturel ?
Leterme n’a pas forcé Madame M à le câliner pour un emploi. On n’en est pas à la névropathie d’un compulsif invétéré qui bondit sur tout ce qui bouge dans un hôtel new-yorkais !
Alors, qu’on lui foute la paix à notre premier ministre intérimaire. Je l’absoudrai dorénavant de ses velléités à me faire la morale. Je saurai qu’il n’en pense pas un mot.

21 juin 2011

Le FDF contre N-VA

94u1000.jpg

Au FDF, une table misérable où est accoudé Olivier 1er. Au mur un grand portrait d‘Antoinette Spaak, en pleureuse grecque. Au fond de la pièce, Lord Didier, grand argentier, contemplant ses chaussures neuves.

Lord Didier, faisant craquer ses chaussures avec une certaine satisfaction.
Ah ! dans quels jolis draps... tu mets le libéral
Le bon Charles-le-chauve…

Olivier 1er
Oh ! Bleu… qui passe au mauve !

Lord Didier
Enfin, tu conviendras, cré bougre d’animal
Qu’on finira par voir contre Charles on complote
Alors que pour l’avoir qu’il fasse sa pelote
Qu’une fois engraissé avec Bart compromis
Enfin on l’assassine à son bal des rassis
Et qu’à force des dés la chance passagère…
Te fera perdre un jour…

Olivier 1er
Hé bien oui, j'exagère !

Lord Didier, triomphant.
Ah !

Olivier 1er
Mais pour le principe, et pour l'exemple aussi,
Je trouve qu'il est bon d'exagérer ainsi.

Lord Didier
Si tu laissais un peu ton âme mousquetaire,
La frontière et l’espoir...

Olivier 1er
Et que faudrait-il faire ?
Chercher un protecteur puissant, prendre un patron,
Et comme un lierre obscur qui circonvient un tronc
Et s'en fait un tuteur en lui léchant l'écorce,
Mettre des plots aux rues qu’on barre ainsi par force ?
Faire travailler plus et gagner beaucoup moins
Reculer l’âge heureux de la retraite loin
Parce que des patrons à l’âme européenne
Disent qu’un libéral est maton à Kraainem !
Non merci. Dédier, comme tous ils le font,
Des vers aux financiers ? se changer en bouffon
Dans l'espoir vil de voir, aux lèvres d'un ministre,
Naître un sourire, enfin, qui ne soit pas sinistre ?
S’arranger de la frontière linguistique
Sous prétexte que Bart est un tout grand mystique
Que l’on ne peut jamais pour le bien contrarier
Quant au parler français qui le fait bien crier
Faire semblant soudain que la langue est fort sale ?
Exécuter des tours de souplesse dorsale ?...
Non, merci. D'une main flatter la chèvre au cou
Cependant que, de l'autre, on arrose le chou,
Et donner du Monsieur à ce rustre sans barbe,
Quant au bois de Soignes on le cloue à un arbre !
Non, merci ! Se pousser de giron en giron,
Devenir un Réformateur dans un rond,
Et naviguer, avec des flamingants pour rames,
Sans les facilités et le français qui charme
Tout ça pour des patrons et l’argent que tu touches !
Quand d’amour FDF je prendrais une fourche
Et trouerais le lard obscène et grossier
De qui depuis un an m’emmerde et fait chier !
Non, merci ! et bailler au discours du roi Charles
Qui veut nous entuber par De Wever tu parles !
Rien que pour admirer le parfum libéral
En perte de salaire et travail carcéral
Sous prétexte que l’or à foison il projette
De garnir en festons l’entour de sa braguette !
D’une menace enfin de la démocratie
Se moquer de nos lois et changer de patrie !
Lors même qu’on n’est pas le chêne ou le sapin
Ne pas baisser son froc et faire la putain !
Qu’enfin je te dise Didier je constate
Qu’à trop parler de lui se gonfle ma prostate…
Tout seul enfin…

Lord Didier
Tout seul, soit ! mais non pas contre tous ! Comment diable
As-tu donc contracté la manie effroyable
De te faire toujours, partout, des ennemis ?
Et de dame Milquet lui prendre son nenni !

20 juin 2011

Fin de saison.

Dimanche midi sur RTBF, « Mise au point » se préoccupait des grèves sauvages. Les bus au dépôt de Robermont dérangeaient l’ordre social. Les gens du TEC avaient mauvais genre. Un vent de révolte de l’usager soufflait dans le studio. La défection des transports en commun tombe à chaque fois au mauvais moment, c’est bien connu. Ce sont toujours ceux qui ne les empruntent jamais qui râlent le plus, à cause des bouchons dus à la pléthore de voitures privées. Les deux animateurs Maroy et Gadisseux avaient une solution personnelle, sans l’oser pouvoir dire, puisqu’ils partent en vacances et qu’ils présidaient la dernière de la saison.
Quant à Controverse, Vrebos fédérait Cédric Visart de Bocarmé, procureur général de la cour d’appel de Liège, avec les matons, deux tôlards libérés, un ministre, une visiteuse et un directeur de prison. L’ambiance animait les participants de la large vue de l’esprit selon laquelle il vaut mieux être dehors que dedans,.
Comme quoi il n’est pas drôle de travailler au TEC pour y gagner peu et encore moins drôle d’être en tôle pour beaucoup moins, surtout pour les prisonniers.
Anne Demelenne, de la FGTB, expliquait que la grève est parfois la seule issue pour que la direction des TEC s’intéressât à un conflit. Elle oublia de dire que la grève sauvage est parfois le seul moyen pour qu’Anne Demelenne s’intéresse au personnel. D’où la situation souvent difficile des gens qui glandent devant l’entrée des établissements en butte au patronat et à leurs délégués, venus tout droit des bureaux de la CSC et de la FGTB.
De son intervention, le téléspectateur peut en déduire que la direction des TEC, de caractère libéral, aime voir pourrir les conflits. Ainsi les usagers s’en prennent à ceux qui font grève. Les libéraux n’ont plus qu’à souffler dans les esprits que les privatisations sont nécessaires au progrès.
Comment ne pas voir que cette idée de privatisation est dans l’air de l’Europe ! L’Haut-lieu ne pense qu’à ça ! De cette droite qui fait l’Europe contre les gens, il faut s’en méfier comme de la peste. Elle est la première responsable du délitement actuel, non seulement en matière de transport (voir la situation des chemins de fer anglais privatisés) mais des autres industries stratégiques qui ont disparu pour s’implanter ailleurs.
On ne réfléchit pas assez qu’une des conséquences de la crise qui se prolonge n’est rien d’autre que le dépeçage du patrimoine commun au bénéfice de particuliers qui n’exercent leur métier d’entrepreneur que pour faire du fric.

fleuriste2.jpg

Tandis que Maroy et Gadisseux tournaient autour du pot pour ne pas trop critiquer la société, en donnant la priorité à ceux que répugne la perspective d’allouer 50 euros de plus par mois à un bon mécanicien, de l’autre côté, Vrebos se brossait les dents avant de parler au dénommé Visart, tandis qu’il adoptait l’accent faubourien en s’adressant aux ex-tôlards. La bataille d’RTL était plutôt une affaire de costumes. On pouvait confondre le maton avec ses anciens pensionnaires en ce qu’ils étaient vêtus de la même manière et on pouvait les dissocier des autres, remarquables de cohésion sociale, avec ou sans cravate.
Il aurait été facile de fusionner les deux débats. On aurait été presque certain que les cravates et les costumes auraient été contre les grèves des bus, tandis que les autres, hommes sandwichs involontaires des vêtements modestes qu’ils portaient, faisaient plutôt « sportifs sans l’être ». Hélas ! je ne suis pas certain que les « sportifs sans l’être » se seraient écriés avec Anne Demelenne qu’il ne faut pas toucher aux droits de grève, tant aujourd’hui les opinions des gens d’en bas ont été travaillées par les beaux costumes d’en-haut.
La seule bonne nouvelle de cette séance de clôture est que nous ne verrons plus Maroy et Gadisseux d’ici septembre.
Quant à Vrebos, quid de « controverse » ? J’ai perdu l’émission de Vrebos juste à la situation des prisons : 11.068 détenus pour 9.200 places, soit 1.868 détenus qu’on loge comme on peut !
Quel besoin a la justice de garder au chaud autant de prévenus en attente de procès ! Sachant qu’il est impossible d’incriminer une mauvaise surveillance des prisons quand un prévenu n’est pas dans une cellule, mais dans la rue, cela rendrait l’honneur perdu aux maisons d’arrêt passoires ! Pour ceux qui se plaignent que 40 % des prisonniers sont des étrangers, ce serait l’occasion de montrer discrètement aux prévenus une porte de sortie, en leur laissant la bride sur le cou, dans l’espoir que l’amour de la patrie d’origine soit le plus fort. Quitte à les remplacer par nos gros fraudeurs, coutumiers du pot-de-vin, banquiers véreux, enfin tous ceux qui, en général, ont vocation d’y envoyer les autres, parfois à leur place.

19 juin 2011

Flash-back antédiluvien.

Comme le temps n’a plus prise sur les épisodes qui émaillent nos douze mois « sans », voici un flash-back sur une vingtaine de jours qui paraissent une vieille histoire.
On reparle de se mettre autour de la table ! (30 mai)
Seules les chemises des dossiers sont rouges… puisque la chaleur aidant, Di Rupo s’est défait de son nœud pap… (22° le 5 mai, 13 ° le 18 juin)
C’est marrant, je suis presque d’accord avec les journaux, cela devient tellement peu intéressant les missions royales, que les textes se raccourcissent, douze lignes dans le Soir de ce jeudi !... (2 juin) sans vraiment rien apprendre sur l’avancement « des travaux ». Si au moins on avait retrouvé du sperme d’Elio sur le col ouvert de Bart De Wever, on saurait qu’il s’est passé quelque chose et comme le gros n’a pas porté plainte, on en conclurait qu’un accord est possible sans avocat, mieux qu’à New-York, avec le désastre des pulsions du loustic du FMI. (samedi 14 mai)
Ainsi, l’artiste florentin est-il préformateur ? formateur ? on ne sait plus. De toute manière on s’en fout. (16 mai)
Geert Bourgeois, vice-président N-VA du gouvernement flamand, lui-même s’y perd. L’illustre Flamand met un peu d’animation dans le landerneau, histoire d’intéresser la presse flamande. Ce que voyant Rudy Demotte se hausse sur ses talonnettes au Cercle de Lorraine, place Poelaert, afin de s’étonner des critiques de Geert Bourgeois à propos du travail du formateur, alors que ce dernier vient à peine de commencer sa mission. (25 mai)
Au cercle de Lorraine, après un déjeuner arrosé, les convives s’endormaient pris de vin des propos du Robespierre en herbe.
Qu’est-ce que Rudy faisait là, parmi les barons et les baronnes, les personnalités du gras du portefeuille représentatives du monde industriel et financier de la Belgique ?
Il se haussait du col place Poelaert, lui, le petit socialiste, dans les salons de la Chose patriote, pas comme Beaumarchais à remonter les pendules ! Non, pour s’y faire reluire. Mais quand même, qu’est-ce qu’ils ont tous à détester les femmes de chambre en faisant semblant de les aimer ? Que vont-ils admirer chez les Beaux-du-Bide et les « Madam Manhattam » retirées de la gare du Nord, actionnaires et douairières de ce haut lieu de la gentrification urbaine ?
Ce ne serait pas plus mariole d’aller défendre le patron du PS dans la rue, parmi les prolos qui pensent que ça commence à bien faire, ces rendez-vous de la belle phrase qui virent en conneries du lendemain dans les gazettes ? (27 mai)

7fm000.jpg

Le discours, dont nous avons soustrait le morceau de bravoure de la poubelle du Cercle de Lorraine, répliquait à Geert Bourgeois : « C’est un préjugé inacceptable. Elio Di Rupo est à peine assis que l’on dit qu’il n’a pas d’ambition, que ça ne va pas assez vite alors que ça dure depuis un an. Je pense que la méthode de Di Rupo est la meilleure, que c’est même la seule possible ». Les gros beaufs, admirés par le PS d’être les remparts du royaume, devaient se marrer… Si le chef ne peut même plus s’asseoir, où va-t-on ?
Il est vrai que Geert s’attaque à l’idole de Rudy quand il maugrée dans la presse flamande « A neuf, ça ne marchera pas » (8 juin), avant de revenir sur l’absolue discrétion qui fait que depuis un an les électeurs n’on jamais su où ces messieurs en étaient.
On se doute que tout cela doit être pénible aussi pour les soldeurs du régime, les nettoyeurs de la cause royale. L’immense ennui qui les fait trébucher de sommeil dès qu’ils s’approchent des tables rondes, comment ils plongent le nez sur la soucoupe de la tasse de café, hagards à sortir des dossiers lus et froissés, de mains en mains depuis bientôt un an.
Et ces chiffres alignés dix fois de suite, amendés, triturés comme une équation de Hawkins, le trou noir de leur astronomie des déficits ! La courbure de l’espace-temps leur fait des courbatures.
Geert, Rudy, Elio et tous les autres, qu’il n’y a pas que les éléphants qui trompent énormément.
Et ce petit flash-back se termine le 18 juin sur l’image d’un Olivier Maingain déçu d’un Charles Michel duquel il craint un dérapage vers la N-VA, sacrifiant le contentieux communautaire par similitude de vue sur l’économique avec la droite flamande.

18 juin 2011

L’expansion du Code !

L’air du temps, l’impressionnant staff d’avocats à la recherche d’un mandat public et à défaut d’une cause à défendre, on se bouscule dans les transports et dans les bois de justice.
Le beau monde est occupé à faire des lois à appliquer aux autres.
Ça marche dans les prétoires. Les prisons refusent du monde. C’est la population qui vire voyou ou c’est la société qui déconne ?
Lex est quod notamus… et ça écrit tellement des greffes aux tribunaux, du parlement au sénat ! Tour à tour législateurs puis défenseurs, en alternance, les robes sont à l’aise au four et au moulin.
On les trouve embarrassés d’opportunités prioritaires. Faut-il légiférer sur le port du casque quand on roule à vélo, sur la cigarette fumée en terrasse, sur la coloration de la plaque d’immatriculation, sur le costume traditionnel de la femme ouzbek, ou sur le slip apparent de la minette sous un jean taille basse ?
-La méticulosité dans le détail, mon cher, c’est ça qui fait la grande loi !
Le code de la route est la priorité absolue. On croit à chaque fois, que des centaines de vies seront épargnées et c’est parti pour un nouveau paquet de dix recommandations et vingt lois. En attendant les forêts de signalisation poussent partout. Il n’est pas rare que sur deux cents mètres on passe de 30, 40, 50, 60 à l’heure, dans un tourbillon contradictoire.
Vaste recherche et troublante faculté qu’ont les gardiens de l’ordre de foutre la merde sous prétexte d’ordre !
Propension de penser chinois en bord de Meuse !
Philippe Muray inventa le concept d'« envie de pénal », qui met le doigt sur la volonté farouche de créer des lois pour « combler le vide juridique », c'est-à-dire supprimer toute forme de liberté et de responsabilité. Envie de pénal qu'on trouve partout, de la gargotière qui s’est fait braquer, au champion de la dénonciation qui ne supporte plus les jeunes qui font vrombir leurs mobylettes, au retraité constitutionnaliste qui vise plus haut que l’usure des pneus et le stationnement sur le trottoir.
Depuis la loi sur la répression de l’ivresse que le bistrotier affichait obligatoirement en vue sur un mur du troquet, beaucoup de progrès ont été faits qui assurent l’assassinat légal de la liberté en démocratie.
La police s’empare avec avidité des monceaux de texte qui lui permettent de loucher à l’aise sur les délinquants potentiels que tout citoyen est devenu, comme le docteur Knock voyait en lui un malade qui s’ignore. Javert, Moustachu et Tapinois se prennent pour le législateur en personne, imaginent les non-dits des lois et sanctionnent à l’estime le saute-ruisseau qui passe.
La rue est devenue l’antichambre du palais de justice, d’ailleurs celui-ci y est présent dans chaque inspecteur verbalisant, attendu que la plupart des sanctionnés paient sans user de la faculté de se défendre. Il pleut des PV à cent euros minimum.

rriere.jpg

La mise à jour de l’arsenal des lois fait partie de la vie quotidienne. Un mot, un geste sont suffisants pour un recours aux tribunaux. Les problèmes auxquels les individus sont confrontés ne peuvent plus être réglés à l’amiable, puisque tout le monde se déteste et voit un rival dans son voisin de rue ou de bureau. La « fête des voisins » a déjà du plomb dans l’aile. Heureusement qu’on n’a pas encore cette année à déplorer un mort lors d’une rixe amicale.
On irait bien chez l’avocat comme chez le dentiste, montrer le premier PV qui passe… si l’avocat était conventionné au point de nous délivrer une souche à rembourser, comme chez le docteur.
Le citoyen a-t-il des réserves de patience et du fiel dénonçant ? La droite qui monte partout en Europe sait orchestrer les peurs, et donner dans le dialogue musclé. Une seule bonne chose, en même temps qu’elle gonfle les pectoraux, elle licencie dans les commissariats. Si on fait comme en France, gare aux effets d’annonce. Heureusement que les Autorités ne savent plus où elles ont mis le Karcher.
En mettant la contredanse plancher à 100 euros, les scrogneugneu ont inventé une nouvelle TVA des rues qui pourrait, en cumulant avec l’autre, conduire au ras le bol.
En attendant, citoyens, circulez, …y a rien à voir.

17 juin 2011

Le Doudou Dindon !

Bien que ces messieurs patinent dans la semoule depuis un an, cela ne les empêche pas de jeter des peaux de banane sous les préaux où ils passent leurs dix-heures à chahuter et à se moquer de leurs électeurs.
Nos grands enfants s’amusent... mais pas tous.
Certains viennent d’en inventer une bien-bonne qui a de quoi mortifier le formateur. En pleine affaire sérieuse, ses plus gros dossiers sous le bras, prêt à recevoir Jean-Mi Javeaux pour clore une série d’interview avant d’afficher le plan de route pour la suite, son éminence Elio Di Rupo se fait prendre la vedette par le gros d’Anvers soi-même !
Les journaux : « La rencontre N-VA/Open VLD/CD&V apparaît clairement comme une tentative de constituer, côté flamand, une majorité de centre-droit et de l’imposer au formateur. Une énième provocation du patron de la N-VA ? C’est ce que ressentent les francophones, ainsi que le SP.A et Groen, exclus du jeu. »
Voilà Elio profondément vexé. L’homme est versatile, rancunier. Bart De Wever n’aurait pu s’y mieux prendre pour humilier le socialiste montois qui se voyait déjà au « 16 » ! C’est comme si on disait à Di Rupo poète, que sa poésie c’est de la merde !
Viol ! trahison ! écrira-t-il un jour dans ses mémoires.
Que ce front flamand n’existera pas de sitôt pour les questions communautaires, cela pourrait rassurer les Francophones, mais à demi, car il existe déjà, ce front, sur le volet social !
Depuis peu, il s’est étendu à Charles du clan Michel, président du MR, il a vu et marqué son accord avec Alexander De Croo et Wouter Beke sur certaines convergences qui traitent de l’économie, du social et de l’accueil des étrangers. Et ces trois partis semblent d’accord là encore avec la N-VA.

leuristes1.jpg

L’Europe file à droite, c’est dans l’air du temps. Ils le savent et cela fragilise la majorité PS en Wallonie, mal placée pour négocier quoi que ce soit dans le contexte actuel.
La Commission européenne propose pour 2012 un programme qui fera plaisir aux libéraux et aux nationalistes. Ce programme exclut toute augmentation des revenus salariaux et tout ce qui accroît le déficit.
Croit-on sérieusement pouvoir sauver l’euro en faisant baisser les salaires, en rognant sur les revenus de remplacement et en détruisant l’enseignement gratuit et les services publics ? C’est ce que Barroso croit. Les premiers enthousiastes de l’austérité massive des pauvres se sont réunis aujourd’hui sous la houlette de Bart De Wever.
Ces eurocrates sont en train de faire de la récession une manière de nous gouverner, comme les Grecs en font déjà l’amère expérience.
Outre le casse-tête bruxellois non encore résolu, c’est toute la Belgique qui trime, chôme et vit mal des pensions de vieillesse, qui va éponger la facture du redressement.
Nul ne sait ce qui pourrait survenir des accords sociaux de Di Rupo avec la majorité qu’il envisage, mais il devra tenir compte du front des droites qui se constitue avec un Bart De Wever aussi présent dans ce secteur que dans le secteur linguistique.
Aujourd’hui le trio de la droite flamande va certainement désigner les plus pauvres suspectés de manquer d’ardeur pour rechercher du travail, responsables selon eux de la mauvaise santé économique d’un pays dont on assure pourtant à l’étranger qu’elle est satisfaisante. La fragilité actuelle des banques belges avec les créances d’une Grèce qui n’est pas certaine de rembourser, accroit encore la stigmatisation des plus pauvres, afin de prémunir les plus riches de toutes représailles qui seraient négatives pour l’économie !
On reproche à Di Rupo de ne pas avoir assez donné de gages de sa fidélité au système économique actuel, alors que le PS est engagé jusqu’au cou dans l’économie libérale. Situation qui le met mal à l’aise, depuis qu’à la direction du parti, ils se sont aperçus qu’ils se sont fait avoir sur les « bienfaits » de la social-démocratie.
On voit l’ampleur des enjeux qui se dessinent et qui n’ont plus rien à voir avec le clivage flamand-wallon, mais touche la vie du plus grand nombre de Belges. Joëlle Milquet, l’actuelle ministre fédérale du travail, patauge dans ses réformes et délègue Wathelet pour les besognes désagréables comme celle qui consiste à rassurer la droite sur les mesures d’exclusion de ceux qui abusent du chômage. On reparlera sans doute prochainement du chômeur de longue durée et des moyens de mettre une limite à des indemnités de remplacement.
Le dilemme est connu, c’est un classique du genre : soit il y a du travail et les chômeurs n’en veulent pas, soit il n’y en a pas et les chômeurs sont coincés dans un statut dont ils ne peuvent sortir faute de quoi, ils ne mangeront plus à leur faim. Qu’on puisse imaginer des mesures incitatives dans le premier cas, semble naturel. Dans le second, ce ne sont plus que des manœuvres ignobles et indignes à l’encontre de gens qui sont trop démunis pour se défendre.
Il ne faut pas oublier que la destruction d’emplois depuis plus de vingt ans qu’on globalise et mondialise n’est pas le fruit du hasard, mais de la volonté de ceux qui ne visent ni l’emploi, ni la qualité, mais leur seul intérêt.

16 juin 2011

Comte-Spongieux en ville.

Deux du club de la sagesse Kierkegaard pouvait plus se sentir. Un dur de la feuille et l’autre qui gueulait dessus à couvrir Hallyday dans un stade. Il aurait dû aimer ça, le sourdingue, pour l’aisance auditive. Eh bien non ! Ça lui faisait pas plaisir du tout qu’on débouchât ses cornets. Il avait comme des retours d’acouphènes. Il trifouillait dans ses appareils, les renfonçait dans les conduits. Peine perdue. Ses tympans reconnaissaient l’ennemi. L’allergie était glandulaire. Des sifflements lui sortaient de la tête. Quand ça veut pas l’électronique !...
Faut dire qu’au club, il se passait pas une semaine sans qu’un ou l’autre loustic sombre dans la connerie, qu’à côté De Wever et Di Rupo ont l’air de deux demoiselles qui pestent pour une chiure de mouche sur la dentelle de leur mouchoir.
Le club était né de la confrontation d’une idée avec une autre, comme l’accélérateur en Suisse dans laquelle des protons et des ions voyagent de telle sorte que du choc frontal naît une énergie. C’était dans les affres de la différence que quelqu’un avait dit « le débat philosophique, c’est des particules qui s’entrechoquent à grande vitesse ».
On savait pas qu’on allait avoir des discussions qu’auraient été jusqu’au meurtre sur la question, de savoir si Dieu est bon, ou s’il est très bon.
A ce fléau vint s’ajouter un autre, celui-là à tomber raide : l’esprit de contradiction.
Le sourdingue et son ennemi n’avaient pas leur pareil.
Même des dates certaines, 1789, 1815, 14-18, ils finissaient par chipoter quand un des deux était braqué, l’autre jurait que l’armistice de 18, en réalité, c’était en 19 !
Qu’est-ce qu’on n’a pas entendu sur les dates de la bataille de Stalingrad, qu’était plutôt une fine période moins répandue dans les manuels que Marignan 1515.
C’est dire comme la philosophie n’en était plus, l’histoire non plus, d’ailleurs, dans la bataille des dates.

suceouest.jpg

Des dames venaient y faire un tour, histoire de renifler du mâle. Les solitudes sont pesantes à partir de la belle soixantaine. Elles se faisaient du philosophe des images de sages barbus, avares et pleins de picaillons. Par amour ils débrideraient leur porte-monnaie en des tour-operators, dans l’espoir qu’une tentative au Viagra leur redonnerait l’occasion d’une nouvelle vie à deux. C’est fou comme les veuves ne connaissent rien aux hommes !
Beaucoup venaient qu’une fois. L’échantillon ergotant sur Hadès était pas dans leur style. Le retraité qu’en a de côté est un avare dont l’aigre n’est pas de philosopher, mais de mettre ses dépenses en équation. Le philosophe est un braillard fauché qui a perdu l’ardeur de l’hoplite.
Quoique dans les prix, elles étaient pas contentes de leur affût. Malgré des déguisements de chasse à faire fuir un colvert, le gibier valait pas la chevrotine. Elles si distinguées, jeunes encore, comme sorties du pensionnat malgré trente ans de vaisselle pour un mari mort, elles finissaient par regretter le peu de conversation au lit du défunt.
Elles voyaient pas le fripon beau gosse, manier Wittgenstein, jurer que Kant s’était jamais branlé ! Elles auraient voulu que l’engeance passât aux actes rien que pour voir, si les grands textes font les grosses bites. Mais la sagesse, c’est pas DSK qui démentira, ça tire pas un coup pour frimer en philo, ça n’en tire même plus du tout, quand c’est qu’on comprend que Platon se tapait plus Alcibiade au gymnase sous la douche, depuis qu’était rentré de chez Denis, décapsulé et revenu de tout.
Elles entendaient rien aux diatribes. Dieu existe ! Bon et alors, qu’est-ce qu’on fait ? Et les deux qui n’attendaient qu’une date derrière un mot pour s’empoigner. Jésus est pas né l’an 1, ni l’an zéro. On s’en tape. Moi, j’suis de 48 et je t’emmerde. Ambiance !
Par hasard, quand une dame héroïque qu’avait plus sa tête à elle ou qui pensait plus jamais rencontrer l’âme sœur, revenait en deuxième séance, histoire de se prouver qu’elle avait pas eu la berlue, et qu’elle tombait sur les deux loustics à s’envoyer des vannes à faire péter les carreaux, fallait qu’elle soit barjot pour revenir une troisième.
On en connaît qui sont restées, malgré tout, stoïques. Une, à force de persévérance, a même fini en couple avec un du club qu’on entendait jamais. C’était un client du café d’en bas qui s’était trompé de porte et au lieu d’aller pisser était resté coincé entre deux lacaniens, trop timide pour déranger une deuxième fois !
La pauvre en pouvait plus d’attendre qu’un charron graisse l’essieu. Au moins avec le taiseux, elle avait une chance de tomber sur un faux philosophe. Un sportif par exemple ? Quelqu’un qu’écrit Nietzsche avec trois fautes, le bonheur ! C’était bien vu.
C’est ce jour-là que les deux hurleurs s’injurièrent à propos d’une interprétation : fallait-il dire Dècartes ou Dessecartes à propos de Descartes ? Sujet d’une gravité extrême. On a bien cru au café du rez-de-chaussée, qu’on troussait de la rombière récalcitrante, au point que le garçon est venu voir ce qu’on foutait.
Le sourd qui s’entêtait dans le Dessecartes avait jeté son « kit Robert Hossein » sur la table, l’autre cinglé emplissait l’air de ses cris. Dècartes emporta le morceau. Plus jamais on l’a revu, le sourd.
Le taiseux, depuis qu’il était en couple, s’était mis à parler. C’est lui qui nous a appris que Dessecartes était mort peu de jours après la séance des cris.
On l’a pas cru. C’est un fait. Pourtant, on l’a jamais revu. Quelques mois plus tard, un petit vieux qui ressemblait vaguement au disparu, à cause d’un râtelier mal ajusté, dit « dessecarpes ». Un placenta de Derrida ajouta « C’est l'autre qui revient …avait avalé l’arête ».

15 juin 2011

Quand deux KUL enquêtent.

Entre être con, salaud ou naïf, il y a beaucoup de variantes. Il y a même quatre combinaisons possibles à ces trois postulats. Je veux croire que madame Anja Van Den Broeck et monsieur Hans De Witte, s’il fallait les ranger dans une des quatre catégories, seraient plus à l’aise dans celle de con-naïf.
Ces universitaires de haut grade ont réalisé une enquête “Travail et Motivation” sur l’appétence des Flamands et des Wallons au travail. C’est dire que ces deux phénomènes d’intelligence ne doutent pas du sérieux de leur entreprise.
Sponsorisée par une Mutuelle flamande, on dresse immédiatement l’oreille quand l’enquête a pour but de « promouvoir la santé au travail et optimiser la motivation de ses propres collaborateurs ».
Et voilà nos deux bac + 10 embarqués dans la partie de manivelle qui existe depuis l’ère industrielle – avant on ne parlait que de servage - entre les philosophes et les physiocrates sur l’épanouissement de l’individu au travail.
Inutile de dire que l’esprit de la Mutuelle chrétienne se combine admirablement avec les convictions des chercheurs formant l’harmonie de l’indiscutable, la religion catholique ayant adopté depuis longtemps les thèses protestantes sur la réalisation de l’homme par le travail.
La pierre philosophale de l’homo sapiens épanoui à 1200 euros le mois moyennant sa perte de liberté huit à neuf heures par jour, n’est pas encore trouvée et ce n’est pas demain que ces éminentes personnalité de la KUL (1) (surtout détachez les lettres de cet acronyme en les épelant séparément) pourront se vanter d’avoir rendu l’esclave des temps modernes heureux.
On pourrait passer au compte des travaux inutiles le projet de ces deux esthètes du bon comportement à l’usine et au bureau, si dans les résidus archi connus de la manière de prendre les gens pour des machines consentantes, il n’y avait quelques observations inattendues et qui bouleversent mes idées sur les dissemblances entre Wallons et Flamands.
Les Flamands seraient plus « paresseux » que les Wallons, donc dans le contexte actuel, moins gogos et somme toutes plus intelligents, que mes compatriotes de langue.
Les Wallons, abusés sans doute par 50 années de socialisme libéralo-marchand, ont plus d'éthique (sic) concernant le travail, attachent moins d'importance à la famille et aux loisirs et estiment qu'un emploi offrant des possibilités d'évolution est plus important qu'avoir beaucoup de jours de congé. On pourrait dire ça autrement. Les Wallons trouvent dans le travail le moyen d’échapper à leur famille, vu que ça grogne ferme depuis qu’ils n’arrivent plus à la nourrir correctement, alors vous pensez, si en plus il était question de prendre des vacances ! Quant à une promotion, même de 50 euros pas mois, il est pour, quitte à dénoncer à la direction ses camarades qui « sabotent ».

02c000.jpg

L'enquête a été réalisée auprès de 1.500 personnes dont on ne nous dit pas leurs fonctions, grades, diplômes, moyens financiers, s’ils étaient officiers de police ou maquereaux en permission de sortie pour la recherche d’un emploi, avant la relaxe définitive. Le volet belge de cette enquête des Européens bien pensants a été écrit par le duo con-naïf précité.
Les Flamands insistent plus sur la famille et les loisirs et sur le fait que travailler est pour eux surtout un moyen d'atteindre une sécurité financière, comme ils privilégient aussi généralement des emplois sans trop de stress, avec des horaires avantageux, de nombreux jours de congé, etc. On peut dire qu’ils se placent au niveau de l’intelligence nettement au-dessus des Wallons, dont la bêtise éclate par contraste.
Question qui m’embarrasse, d’après les témoignages obtenus, un grand mystère persiste, les 1.500 personnes interviewées, comment les a-t-on linguistiquement choisies ?
Finalement, l’opinion n’est qu’affaire d’échantillonnages ! Il y a bien 1.500 personnes en Belgique qui n’en ont rien à foutre de la KUL, d’Anja et de Hans, ni du travail à la con pour des cons et qui pourraient gravement perturber la sérénité nationale sur la statistique et le bonheur journalier de bosser…
----
1. Puisque dans ses temps libres Madame Anja aime sortir avec son appareil photo pour faire des portraits, elle pourrait fixer le mien bien rond sur pellicule.

14 juin 2011

Chiale pas, mec, agis !

On pourrait dire de la condition ouvrière qu’elle touche moins de travailleurs qu’avant. Est-on bien sûr que la condition « employère » vaut mieux ? Ne serait-ce pas plutôt les employés de base aux tâches tellement parcellisées qui rejoindraient aujourd’hui le travailleur manuel dans une descente aux enfers qui s’appelle disqualification ? N’importe qui avec ou sans diplôme peut dorénavant travailler dans la plupart des bureaux aux missions élémentaires. Les diplômes servent de barrage à la masse des demandeurs d’emplois, à seule fin de limiter les accès à des professions qui seraient aisément exercées par tous et d’en interdire le postulat aux sans cursus. Culpabiliser les chômeurs a été un bon moyen, jusqu’à présent, pour contenir leur fureur.
Quelles soient appliquées sur des chaînes de montage, dans la petite entreprise au capital mesuré, dans les bureaux des Administrations d’Etat ou dans les domaines du privé, les conditions de travail ont toujours été destructrices. Il y a un siècle, elles étaient plus physiques. En 2011, elles sont de nature nerveuse, psychique. Torture morale ou torture physique ? La médecine ne fait pas de distinction entre un travailleur usé physiquement ou psychiquement. Les deux causes se rejoignent pour faire un salarié de fichu, de « l’art » de la bureautique, à la chaîne de montage.
Le travail répétitif abruti. Classer des fichiers toute la journée ou acquérir des automatismes sur une chaîne de montage produisent les mêmes effets, le même rejet.
L’homme n’est pas fait pour travailler dans la perspective d’une économie productiviste, comme nous oblige le système économique, inventé par ceux qui n’en fichent pas une.
L’humain ne s’épanouit que dans l’aire imaginative et à son rythme. Ce n’est pas le consommateur qui est en jeu dans l’esprit du travailleur, mais son passé d’animal des bois, libre et toujours en danger, poussé à vivre au mieux dans n’importe quelle circonstance.
Le travail comme on l’entend aujourd’hui est contre nature. C’est un nouvel esclavage.
La « noblesse du travail », n’est qu’une invention des jouisseurs pour faire faire le terrible labeur à leur place ! Car, on le remarque facilement, il y a ceux qui travaillent vraiment et ceux dont le travail n’est en rien comparable. Ces derniers sont des chefs, des théoriciens, des ardents politiques, des imaginatifs épanouis. Leur mission, c’est de coacher les autres aux pires corvées.
Les mains manucurées, les fesses dans des falzars de cachemire, font comprendre à tout qui est un rien observateur, qu’ils n’ont jamais vraiment bossé, et qu’ils ne sauront jamais de quoi on se préoccupe dans les vestiaires d’usine.
C’est difficile à croire qu’ils sont désignés par le même mot « travail » pour faire la même chose qu’un ouvrier d’une chaîne de montage ou qu’un employé de guichet de la dernière catégorie, quand ils se vantent de bosser.
Eux, ils organisent leur journée, ils ne dépendent des autres que de façon lâche et discontinue, ce sont des entraîneurs de foule, des dispensateurs de la bonne parole. Leur spécialité les dispense de dépendre de quiconque et leur maladresse ne font souvent l’objet d’aucune critique.
L’autre quinzaine, on pouvait voir Daniel Bacquelaine, député-bourgmestre de Chaudfontaine, invité par les ineffables Maroy et Guadisseux à Mise au point. Qu’importe ce qu’il a balancé à ses fans, ce mec tenait négligemment un porte-plume réservoir entre deux doigts, un Mont-Blanc, reconnaissable à la tache ronde et blanche au sommet du capuchon. Ce stylo vaut une bonne quinzaine de jours de travail d’un salarié moyen. Je n’ai rien contre les bons stylos, au contraire… Il se pourrait même que j’en aie un aussi. Mais que ce mec vienne prêcher l’austérité, c’est quand même gonflé de sa part.
Comme écrivit Céline dans Féérie «…les doigts des ouvriers, n’est-ce pas ?... à quarante ans, ils ont plus de doigts… deux, trois, arrachés chaque main… perdus ci et là… aux scies, aux fraiseuses… ceux qui donnent pas, qui foutent rien, ils gardent leurs mains, ils gardent leurs doigts, ils gardent tout ».
Les gens du dessous sont trop bons, trop naïfs, ils croient que le sort qui les accable est mérité et qu’il faut faire des efforts pour sauver l’économie de la Belgique !
Les milliards dilapidés par les banques, le coût exorbitant des hauts personnels de la démocratie, c’est à celui qui bosse dur à qui on présente la facture.

18g000.jpg

C’est un signe, les cadres, les rentiers, les riches, enfin ceux qui ne foutent rien de leurs dix doigts ou pas grand-chose, vivent plus vieux que les travailleurs manuels et les employés. Il doit bien y avoir une raison ?

Le gnard qui gare sa Porsche à dix heures dans le parking réservé, qui jette un œil sur l’ensemble, puis qui repart à onze glisser de la semelle sur un autre tapis plain, tandis que t’en as encore pour six ou sept heures à en prendre plein la gueule de bruits, de crasse, d’huile et des sarcasmes de l’odieux voisinage des petits chefs, celui-là, mec, en aura pour dix à quinze ans de bon de plus que toi. Tu me diras, pour ce qu’on en a à foutre d’une pareille vie ! Justement, faut pas crever comme ça, tes ancêtres les cueilleurs de la préhistoire, comment qu’ils l’auraient passé au court-bouillon, le type à la Porsche. Faut croire que les petits cueilleurs, étaient pas si cons que ça…

13 juin 2011

Anniversaire choucroute.

On a vu des anniversaires plus drôles.
Celui-ci sans l’être vraiment à quelque chose qui frise un record absolu qui ne sera pas de sitôt battu, sinon par la même bande des joyeux qui nous cornaquent.
Voilà un an que le jeune De Croo provoquait une crise qui se traduisit par une élection anticipée, le 13 juin 2010.
Résultats triomphants pour l’Elio de Mons et Bart d’Antwerpen.
On se disait, voilà enfin l’opportunité pour un p’tit gars qui a de l’ambition de rompre avec les campagnards de la Flandre éternelle. A quelques jours de la Ducasse cela ne pouvait mieux tomber pour un folkloriste italo-belge d’affirmer l’universalité du socialisme ambiant. Pourtant à la remontée de la rampe Sainte-Waudru, tout le PS poussait le char et en 2010, Di Rupo pouvait compter sur la Sainte. Trop léger sans doute, l’éphèbe de la piscine, un an plus tard, pousse toujours, tandis que Bart fait semblant !
Le folkloriste est là, le solide anversois aussi. Mais… rien !
Des discours, des tables rondes, des balles de café plus tard, encore des discours et des tables rondes, dans un ballet incessant de voitures, de rendez-vous secrets, d’artistes du show piégés sur le trottoir devant le 16, au siège du Doudou, boulevard de l’Empereur et le rendez-vous du dimanche avec les mêmes vrebossisés, maroyés et gadisseurisés sans autre conséquence qu’une lassitude extrême des publics, jeunes, vieux, cons, bavards, brillants, funèbres et pour tout dire lassés.
Le dimanche midi, on n’a plus qu’une envie, qu’ils nous foutent la paix, une fois pour toutes. Ils ont gagné ! Ils peuvent tout nous demander, tout nous faire, nous sommes d’accord, mais qu’on en finisse. Que les agences de notation dégradent notre cote, on s’en fout. Qu’on rejoigne la Grèce, l’Espagne et l’Irlande, dans le triangle des Bermudes, ou même à Montcuq dans le Lot, on s’en tape carrément.
Avec ou sans le son, en images ou floutés tous ces chefs nous les cassent. En soubrettes et porte-jarretelles, Joëlle et Laurette n’ont aucune chance que je reprenne le flambeau de DSK. Charles Michel, Schouppe et les autres, on n’en peut plus de les entendre. Ils sont tellement discoureurs, qu’on se demande pourquoi ils se font pas plutôt curés, profs de philo, gangsters, maquereaux ou gourous… tout, mais pas casse-pieds professionnels.
Finis, rayés de notre vocabulaire, dorénavant, ces cons ayant dépassé les bornes, c’est désormais à la reprise du Standard par des probables Hollandais qu’il faudrait fixer l’attention générale, faire des débats de quatre heures s’il le faut le dimanche, sur le penalty. Les trois d’la télé, les voir en culotte de sport, ça changera, des fois qu’ils n’auraient pas les jambes qui conviennent, qu’on les élimine sur le champ.

95fg000.jpg

On demanderait à Bart de faire le coach. C’est lui qui distribuerait les cartons rouges, comme au PS, sauf que c’est l’ahuri de Mons qu’aurait sa suspension pour pied dangereux.
Le N-VA Karl Vanlouwe n’est pas favorable à de nouvelles élections. Moi non plus. Qu’on leur donne tout de la Belgique, on n’en a plus rien à cirer. La Wallonie flamande, on sera pas plus malheureux. Au moins on paiera plus la redevance TV, on verra leurs gueules gratos, ça déchirera moins. On s’essayera au flamand, d’abord on fera comme eux qui massacrent le français, comme on est beaucoup plus intelligents, vu qu’on a été élevés en français, dans les six mois, on parle cent fois mieux le flamand que Vondel.
Que le coach anversois interdise l’entrée du stade à ceux qui sont pas fichus de dire un mot dans l’idiome national unique, ce serait correct. On frimerait plus qu’on est mieux qu’eux !
Et Bruxelles, merde, si la Wallonie se découvre pure flamande de souche, les Bruxellois pourraient faire un effort, d’ailleurs ils n’ont pas le choix, pris en tenailles par les deux communautés fondues en une, c’est pas le moment de dire le contraire. On brûle quelques mosquées, on entonne quelques couplets contre les étrangers, on s’en prend à quelques Israélites égarés sur la Grand’place et la Flandre éternelle peut briller de mille feux et interdire l’accès des lieux de plaisir aux vieux, aux Arabes et aux chômeurs.
Tout, on vous dit, jusqu’à se laisser pousser la moustache à l’Adolphe, tout mais plus jamais Maroy, Gadisseux, Onkelinx, Michel et Schouppe, plus de Jean-Mi, d’émissions, d’écolos, plus de la ferme écologique qu’a fait 35 morts, plus de socialistes, de libéraux, plus rien, que le silence devant le drapeau au lion noir sur fond jaune et le nouveau Reich Marshall, impeccable, bottes vernies, pantalon cavalier, chemise brune et jugulaire, l’embonpoint des chefs, le discours clair, le verbe coupant, ressemblant parfaitement à l’autre, le modèle, celui dont le nom ne se prononce qu’à vos rangs fixe !
Oui, toutes ces horreurs plutôt que Vrebos, Maroy, Gadisseux et les autres !...

12 juin 2011

Goeimorgen imbecielen

…De Wever : « Le PS, c’est le XIXe siècle ». C’est normal que ça les lui coupe, puisque Waferman en est resté à la bataille des Eperons d’or !

Bart De Wever à La Libre Belgique : « La N-VA évoque le 21ème siècle, alors que le PS parle du 19ème siècle. Avez-vous déjà lu l’article 1 des statuts du PS ? Je cite de mémoire : dans le cadre de la lutte des classes, les socialistes veulent saisir le pouvoir pour l’émancipation totale de l’ouvrier » (Bart était interrogé sur la volonté, affichée dans l’article 1 du programme de la N-VA, de créer une république flamande indépendante et donc de scinder la Belgique.)
Bart De Wever est persuadé qu’il a créé un parti pour le 21me siècle. Il se considère dès lors comme un homme moderne. S’il se comporte comme Di Rupo respecte l’article premier des statuts du PS, dont Bart se moque tant, la N-VA devrait se méfier de lui. Car, si l’on doit se référer sur tout ce que De Wever a dit à la presse et dans ses discours sur la société du 21me siècle, on voit qu’il n’a rien compris aux modifications actuelles de l’économie et comme les rapports entre le capital et le travail se sont déjà profondément modifiés.
De Wever est pour le « libertarisme » limité à la disparition de l’Etat belge, mais illimité à la liberté du commerce et de l’industrie au grand dam du social. C’est un capitaliste qui ne croit pas du tout au capitalisme. Comme dirait Michael Moore « Il croit au socialisme pour les riches. Ils veulent être sûrs que le gouvernement prend soin d’eux seuls et que les autres ne s’en rendent pas compte ».
Il n’a aucune connaissance des travaux du Club des Economistes. Maurice Allais, mort en 2010, et prix Nobel d’économie est pour lui un inconnu. Il se moque du Keynésien Galbraith… et ainsi de suite, la liste est longue des manques qui font de cet homme le « Je-sais-tout » de la VRT, un inculte de l’économie. Quant à ses positions nationalistes et sa capacité à sous-estimer l’humain afin de privilégier le droit du sol, on voit bien que De Wever est un pur esprit du 19me siècle.
Visiblement, il n’a lu que les auteurs latins d’Ovide à Boèce, et omis comme Serge Kubla de se pencher sur les économistes d’aujourd’hui, qui n’ont pas la cote parmi la gent dirigeante du bien-dire économique ; attendu qu’un économiste « de référence » des autorités établies, n’est qu’un marchand de bonheur.
Est-ce pour autant que Bart soit un con prétentieux, au même titre que Di Rupo ? Non. De Wever est simplement un homme du passé qui s’imagine être un précurseur d’un futur idéal.
Il fait irrésistiblement penser au contraire du bon gros, sympa et qui paie des verres dans les cafés. Lui, son poids lui vient de ce qu’il veut tout garder y compris ses fèces. Ce n’est pas dans le caractère de cet homme de donner, il prend et il conserve. C’est un passéiste, conservateur pathétique, avec une intelligence inventive, mais concentrée et tordue, avec de grandes lacunes, là, où il ne veut pas que son esprit soit amené à influer sur sa détermination.
Il me fait penser irrésistiblement au petit bourgeois Molineux, mis en scène par Balzac dans « César Birotteau, parfumeur ». Je cite « Comme tous les Parisiens, Molineux éprouvait un besoin de domination… Nommé syndic de la faillite Birotteau, il se sent heureux d’avoir Birotteau à régenter comme un enfant d’avoir à tracasser un insecte ».
C’est tout à fait les rapports qui existent entre lui et Di Rupo, un Di Rupo tellement infatué de lui-même qu’il en est devenu con au point de croire encore mettre dans sa poche De Wever et la N-VA.
Toujours dans Balzac, c’est dans « Gobseck » qu’on retrouve ce qui se passe aujourd’hui entre De Wever et Di Rupo « Quelquefois ses victimes criaient beaucoup, s’emportaient, puis après, il se faisait un grand silence comme dans une cuisine où on égorge un canard ». Attendons-nous à ce que la semaine prochaine Di Rupo crie beaucoup en remettant son rapport au roi, avant un grand silence, avant que Bart ne lui tranche le cou.
Ce que Bart De Wever n’a pas retenu de son passage à l’université, c’est la leçon qu’il aurait pu retirer du livre de Hannah Arendt « La condition de l’homme moderne ».

002.JPG

Au lieu de sombrer dans les niaiseries nationalistes et identitaires, comme le fit avant lui les nazis, ci-dessous quelques extraits du livre qu’il n’a pas lu :
« C'est une société de travailleurs que l'on va délivrer des chaînes du travail, et cette société ne sait plus rien des activités plus hautes et plus enrichissantes pour lesquelles il vaudrait la peine de gagner cette liberté. »
« Ce que je propose est donc très simple : rien de plus que de penser ce que nous sommes en train de faire, c'est-à-dire d'expliquer en quoi le progrès technique nous éloigne des préoccupations qui devraient être les nôtres vu ce qu'est la condition humaine. »
Le président de la N-VA se serait ainsi fait une culture humaniste à côté de sa culture nationaliste qui est pour lui, comme une épicerie politicienne où il puise son statut d’homme d’Etat et les moyens de nourrir sa famille. Ainsi, il serait au courant de l'origine de l'aliénation du monde moderne (XXe siècle) et aurait moins ri de l’article incipit des statuts du PS.

11 juin 2011

Tron : mis à pied du gouvernement.

Ce sont les journaux qui le rapportent : Eva et Virginie ont porté plainte contre Georges Tron pour harcèlement sexuel.
Avec le névropathe compulsif abuseur de soubrettes, Georges Tron est le deuxième politique « Vranzais » dans les affres « du guignon de la chair », des tracassés du bénard (1).
Les cas sont dissemblables, celui du beau Georges, est un effet du fétichisme du pied, l’autre une perversion du « surmâle» (2).
Ces deux conquistadors de femmes au travail, comme Hernán Cortés au Mexique le fut des Mayas et des Amérindiens, ont un point commun, « ils tumescent con ! ». Lorsqu’Yvan Audouard écrivit dans Le Canard enchaîné « Il y a autant de cons dans les bistrots qu’à la Sorbonne, mais leur conversation est plus variée », il aurait dû ajouter aux cuistres sorbonnards, les Hauts tracassés du bénard de la politique. Leurs conversations, lorsqu'ils entrent en transe libidineuse, ne devraient pas dépasser la glossolalie des aliénés.
Assez parlé du « surdoué » de la suite 2806. A force d’insistances médiatiques, les maisons spécialisées en tenue de travail, verraient leurs stocks « soubrette en satin noir » s’épuiser trop rapidement.
Le prof. Bénard se concentre sur le fétichisme du pied du sieur Tron.
Les éléments du dossier font partie de la nosographie.
« Virginie, 34 ans, et Eva, 36 ans, témoignent pour la première fois à visage découvert.
EVA. J’ai raconté le rituel de Georges Tron. Il me convoquait dans son bureau, fermait sa porte capitonnée à clé. Je devais m’asseoir face à son bureau, en silence et les yeux fermés. Ensuite il s’asseyait à côté de moi. Il me prenait le pied, le massait puis le portait à sa bouche. Il me disait : « Décrispez-vous. Décroisez les jambes. » Il me plantait les doigts partout « pour dégager les fluides ». Il ne me déshabillait jamais. Au final, il remontait sa main dans ma culotte… Je ressortais par la petite porte. »

rubies.jpg

Le professeur Bénard : Le cas que vous me soumettez, mon cher Richard, est assez fréquent. On peut déceler une déviance fétichiste dans les manuscrits de Léonard de Vinci (3). Les prémisses de ce trouble attaché à la possession du pied se retrouvent dans l’enfance (4). Le trauma provient d’une accentuation excessive de l’érogénéité du pied et, en accord avec cela, une stimulation précoce et anormale, qui semble avoir pris le pied comme objet. La stimulation est sans doute venue de la mère, qui était elle-même sexuellement anormale.
Vient ensuite une régression au cours du développement sexuel, à la suite de l’intimidation sexuelle, qui se produit dans l’enfance, entravant le développement, et dans la puberté, où elle provoque la fixation.
Richard : Les personnels politiques seraient-ils plus exposés que d’autres aux perversions ?
Le prof. Bénard : L’ego de l’homme politique est assurément pour beaucoup dans les cas de perversion sexuelle. C’est la rançon du pouvoir. On a constaté qu’il en était de même dans les entreprises. Assez curieusement plus l’entreprise est petite, plus le patron est enclin au harcèlement et au fétichisme.
Richard : Les cas de viol se concentreraient dans les sections plutôt qu’à la tête des partis et plus souvent chez Dugland, plombier-zingueur avec un personnel réduit à une secrétaire, plutôt qu’au niveau du parlement ou d’une grande banque ?
Le prof. Bénard : Le taux devrait augmenter avec la puissance, pouvoir et argent sont intimement liés. Cependant, il est plus difficile de s’ériger en victime d’un riche, que d’un petit patron. Les statistiques sont faussées en faveur de la supposée haute teneur morale des élites, malgré les quelques exemples fâcheux dont on parle aujourd’hui. Mais vous savez… les statistiques en la matière... Pour en finir avec le fétichisme du pied, nous avons pu déceler l’origine dans la répression de certaines pulsions coprophiliques. Elle doit aussi être liée à une recherche et à un heureux recouvrement du pénis perdu de la mère (5).
Richard : Je comprends les femmes de Draveil, dans l’Essonne, dont Tron est maire. Elles n’osaient plus mettre un pied dehors, quand elles savaient le beau Georges retour de Paris.
---
1. Bénard (Rigaud, 1888): Pantalon, — dans le jargon des Desgrieux de barrière, du nom du tailleur. — J’aurai besoin d’un bénard neuf dimanche pour aller guincher à Idalie. En avoir ou ne pas en avoir dans le bénard.
2. Alfred Jarry, Le Surmâle, roman moderne, édit. Viviane Hamy.
3. En 1927, Freud publia un travail dans lequel il mentionne cette particularité de mœurs chez le grand Léonard, d’après des manuscrits du génial florentin.
4. « Traumatisme de l’enfance », Alfred Binet, un des pionniers des méthodes expérimentales de mesure de l’intelligence.
5. Minutes de la Société psychanalytique de Vienne. 1er déc. 1909.

10 juin 2011

Un chômeur de longue durée !

Serge Kubla avoue ! Il partage la vision du patron des patrons flamands, Luc de Bruyckere, Kubla Serge habitant la Wallonie vit au-dessus de ses moyens !
En se penchant sur sa « carrière » on s’aperçoit d’emblée qu’il est un chômeur de luxe depuis 1977 et qu’il a coûté pas mal de sous aux citoyens honnêtes gagnant péniblement de quoi ne pas mourir de faim, alors que Kubla n’en fichait pas une secousse à s’intéresser pour de la frime à l’économie, puis ensuite s’épanouir sur les terrains de golf au lieu de rechercher du travail !
On s’en doutait un peu. Il est à la charge de la Communauté wallonne depuis 1977, à l’Economie régionale, quand il est entré au cabinet de Jean Gol. Il faudra bien un jour que l’on revienne à la carrière de Jean Gol, placeur du FOREM maladroit, afin de démonter ce qui fut en réalité une filière intéressant bon nombre de ses amis, dont un autre chômeur plus célèbre encore que Kubla, Didier Reynders, appelé familièrement Didjé par tous les placeurs de la rue Lambert-le-Bègue, puis de la rue Nathalis, à Liège.
Kubla a droit théoriquement à des allocations de chômage puisqu’il a passé un temps relativement bref dans les entreprises. Mais, a-t-on vérifié si le nombre de jours prestés lui donnaient droit aux allocations de chômage maximales et de façon illimitée ?
Choisissant l’éligibilité dans un parti de sénile dispendieux, au lieu de faire carrière dans les congés maladies et se lancer dans une demande de pension d’invalidité comme tout un chacun qui en est arrivé là, il devient successivement échevin (1977) puis bourgmestre (1983) de Waterloo, commune où par ailleurs, personne ne l’a jamais vu au bureau de pointage quand, à l’époque, il fallait tous les jours faire la file afin de démontrer qu’on était valide et ardent, en quête d’un boulot. Tire-au-flanc, il devient député à la Chambre, à l’âge de 30 ans. C’est donc bien à un chômeur de longue durée à qui on a affaire. Luc de Bruyckere a bien raison de s’alarmer des sommes que la Flandre verse au parasitisme wallon, dont Serge Kubla est un bel exemple. Mais ce chômeur performant ne s’arrêtera pas là. Il devient le vice-Président et Ministre de l’Economie, de la Recherche, des Technologies nouvelles et du Tourisme jusqu’en juin 2004.
Avez-vous jamais entendu parler d’un travail utile quelconque qu’il aurait accompli au bénéfice de la Communauté dans ces années-là ?
Si cela avait été le cas, on en aurait parlé !
Si ce n’était l’intéressé, comme tous ses pareils, qui s’accrochent à l’idée qu’ils font quelque chose, alors que les papiers qu’ils présentent sont presque toujours des certificats de complaisance ; la réalité est là, terrible dans ses conséquences, le golf n’est pas une activité considérée comme un travail et le chômeur Kubla est des plus onéreux à la Wallonie laborieuse.

coctail20101.jpg

Pourtant ni l’ONEM, ni le FOREM ne l’ont jamais convoqué pour lui demander des comptes sur son activité « d’utilité publique » comme les autres demandeurs d’emploi recasés dans les Services de l’Administration communale, leur permettant de six mois en six mois, d’aller faire le point dans le bureau d’un placeur de l’Administration.
Bénéficiaire du contrat "La Wallonie La Chaleur de vivre", il a vu sa situation de chômeur s’améliorer de mois en mois, sur le temps que celle de ses autres collègues se détériorait considérablement. Il n’est pas contre l’idée qu’il faut faire plaisir aux patrons flamands qui n’aiment pas le chômeur à vie. Il est pour les sanctions, ce qui est généreux de sa part.
Signalons que Serge Kubla va bientôt fêter sa 47me année de chômage ! Un record !
Sa dernière parution au FOREM a fait rire tous les employés présents. Il voulait faire croire que son handicap de 12,3 sur les greens lui donnait droit à une carte d’invalide pour les commodités de garer un véhicule n’importe où !
Et comme on lui demandait de prouver qu’il cherche du travail, il a eu le front de nous désigner son club de bridge où il est serveur dans les sans atouts !
Devant cet exemple flagrant de parasitisme éhonté, oui, nous devons reconnaître que le président de l'organisation patronale flamande VOKA, Luc De Bruyckere, a raison d’estimer que la Wallonie vit "au-dessus de ses moyens". Il faudra, un jour ou l’autre y mettre un terme.
Aux dernières nouvelles Serge Kubla aurait présenté des excuses sur la Une de la RTBF du fait que "Beaucoup de pays d'Europe vivent au-dessus de leurs moyens", citant la Grèce, l'Irlande, le Portugal ou l'Espagne. "Donc, prenons-en notre part", aurait-il ajouté. Reste à savoir comment, Serge Kubla va prendre la sienne, et comment il va restituer à la Communauté wallonne les sommes indûment perçues !

9 juin 2011

Brouillard du Soir

…Rossel du matin !

Il ne faut pas rigoler. Ce ne sont pas les trois recommandés que la rédactrice en chef aurait fait envoyer aux journalistes qui rechignaient à interviewer les Russo, suite à la liberté conditionnelle octroyée puis dénoncée de Michelle Martin, qui seraient à la base du « malaise » suivi de la démission de Béatrice Delvaux, chef de la rédaction du journal « Le Soir » ; ni même un différend déjà ancien qui plombe les relations de madame Delvaux avec la SJPS (Société des journalistes professionnels du Soir) ; mais, l’idée qu’à force de défendre l’unité nationale, avec une insistance délibérée, le climat de tension entre les Communautés n’était plus abordé avec la neutralité et l’objectivité nécessaires à une mission d’information.
Autrement dit, Madame Delvaux toujours sur la brèche pour rassembler les morceaux de ce qui est possible afin d’éviter l’éclatement de ce pays, se trouve en porte-à-faux avec une nouvelle Belgique qui se dessine suite à l’échec probable de la mission Di Rupo, de former un gouvernement avec l’ancienne formule. En même temps, elle n’informerait plus de manière complète et satisfaisante, créant un malaise au Soir. Les journaux n’en sont plus à promouvoir l’éthique. Ils exploitent un média pour en recueillir les fruits. Mais, quand une affaire commence à coûter plus qu’elle ne rapporte, on doit bien faire autre chose.
Didier Hamann de la direction du Soir, marchand de papier avant tout, et tributaire également de la responsabilité du rendement en capitaux de la succession Rossel, a sorti sa meilleure langue de bois pour donner à lire un communiqué suite à la démission de Madame Delvaux : "l'enjeu crucial pour la presse de qualité aujourd'hui est de garantir l'excellence éditoriale du Soir et de répondre aux opportunités dictées par l'évolution des médias. La rédaction fait face à une série d'évolutions complexes qui demandent des mutations comportementales individuelles et collectives. Il reste à vaincre nombre de résistances au changement".
En clair, « les mutations comportementales » signifient qu’on va purger la rédaction et le départ de madame Delvaux, s’il est confirmé, même si elle poursuivra sa collaboration avec le Soir (que peut-elle faire d’autre ?) ne fera que faciliter les choses. Evidemment, ce n’est pas pour faire de la presse de qualité et encore moins de garantir l’excellence éditoriale, mais pour ranimer le lectorat du journal par des rubriques plus lestes, à la limite du people, et surtout pour ne pas rester coincé le cul sur une chaise à agiter le drapeau national, alors que chacun sera reparti ailleurs, faire sa petite cuisine régionale.

17cx00.jpg

Malgré la récente politique de rapprochement avec des éditorialistes de journaux flamands suite aux initiatives de la rédactrice en chef, il est de notoriété que le courant passait mal du journal bruxellois aux médias flamands. La situation franchement très centrale du Soir et sa principale clientèle bruxelloise francophone, sinon francophile, indisposaient un nationalisme flamand qui n’est plus seulement inspiré du Vlaams Belang et de la N-VA, mais qui touche aussi le mouvement libéral et surtout le CD&V.
Ce n’est pas une situation rêvée quand on veut à la fois avoir l’oreille de la francophonie bruxelloise et soutenir un mouvement d’unité nationale, au moment où Bruxelles et son devenir vont probablement devoir être sacrifiés par Di Rupo, si celui-ci veut encore avoir une chance de convaincre la N-VA d’entrer dans un gouvernement.
On ne change pas une ligne éditoriale en quinze jours. Peut-être la direction a-t-elle senti que l’attention des lecteurs pourrait lui échapper dans les mois à venir, si elle persistait à confier à Madame Delvaux des éditoriaux « de bon sens » dont on sait bien qu’ils n’ont plus cours depuis un an en Belgique.
Le Soir rengainant le drapeau belge trop voyant dans les salons où se prépare sa politique éditoriale, bien avant que madame Delvaux pianote sur son ordinateur, est en quête d’un souffle nouveau encore mal défini.
Pourquoi pas, si les trois couleurs nationales ne font plus vendre, répondre au nationalisme flamingant du Standaard, du Het Belang et de la VRT, par Bruxelles, oui, Brussel, non ?

8 juin 2011

Antimémoires d’une femme de chambre.

J’ai peut-être eu tort dans l’affaire Strauss-Kahn de hurler avec les loups. Ceux qui font d’un délinquant sexuel surpris par la réaction de sa victime, un événement exceptionnel, sont un peu agités du bocal eux-mêmes !
A part sa notoriété ancienne, la puissance d’argent de sa femme, le peu de jugement des chefs du PS de n’avoir pas su déceler d’après les anciennes casseroles, un futur candidat à risques, quel est l’intérêt supplémentaire que ce fait-divers aurait de plus qu’un autre ?
Qu’est-ce au juste que l’émoi qui s’est emparé des journalistes français et le public, sinon le vertige d’une vision de la chute d’Icare, et la réflexion philosophique que la roche Tarpéienne n’est pas très éloignée du Capitole… mythologie de bazar !
Par contre, les conséquences pour le PS français et sa secrétaire nationale Martine Aubry sont incalculables. Je passe sur le « pas mort d’homme » de l’ineffable Jack Lang et du désarroi de tous les Strauss-Kahniens qui cherchent à se recaser derrière Aubry ; mais, quelle duplicité de la première secrétaire d’avoir scellé un pacte à Marrakech avec DSK, torpillant en sous-main le choix du candidat aux suffrages des militants, en préparant avec son compère, un coup de théâtre à quelques jours du dépôt des candidatures, Aubry retirant sa candidature au moment où DSK aurait annoncé la sienne, après sa démission du FMI !
Le plus étonnant, on voit des journalistes avertis comme Christophe Barbier de l’Express nous dire que Martine Aubry est plus à gauche que son ami Dominique et qu’ainsi le PS se recadre dans des valeurs de gauche ! Pourtant, la secrétaire était prête à laisser la place à DSK, elle, la femme décrite comme plus à gauche !
Non, madame Aubry a fait un mauvais choix au Maroc. Elle savait DSK libéral et centriste par nature, elle n’ignorait rien de son point faible de dragueur invétéré de tout qui porte un jupon.
Je ne comprends pas, dans la bataille des chefs qui s’annonce, comment des ralliements sont possibles autour de la maire de Lille, secrétaire de raccroc par tricherie, prête au compromis douteux qui n’a pas eu lieu et pour cause, donc sans grande conviction, comme son père Jacques Delors, pour accéder à la magistrature suprême.
Et c’est là justement qu’on reprend l’affaire DSK, au moment où Anne Sinclair l’épouse « admirable » loue une maison au loyer de 35.000 euros par mois, tandis que son mari, chéquier ouvert, engage des as du barreau américain avec leur nuée de fouille-merdes afin de dépecer le passé de la femme de chambre. Alors, on se dit : « Mais c’est ça le socialisme comme l’entend le PS français ? ».
Et dire qu’il aurait pu devenir président de la République !

lanchisseu.jpg

On ne peut pas reprocher à Anne Sinclair d’être une riche héritière et avec son mari, de former un couple « de gauche » ; mais qu’elle et lui engagent des millions de dollars rien que pour détruire une femme de chambre gagnant 7 dollars de l’heure, c’est passablement révoltant. Et c’est l’ensemble des réflexions de cet ordre qui aura de graves conséquences pour le PS, si Martine Aubry, après ses combines, finit quand même par battre ses concurrents à la désignation du candidat de son parti.
Enfin, la vision des chambrières et des soubrettes d’hôtel amenées sur les lieux du tribunal par les syndicats m’était d’abord apparue comme pareille à celle des tricoteuses de la guillotine, sous la Terreur. Quand survint le couple, probablement conseillé par les avocats, bras dessus, bras dessous. Alors, image contre image, puisque nous sommes en Amérique, voilà que s’annulent les effets du couple « uni devant le malheur » par les soubrettes hurlant que le prévenu devrait avoir honte.
Match nul.
On aura encore l’occasion de reparler de l’affaire. Cependant, DSK est fini politiquement, même s’il est acquitté.
Dans le cas contraire, en prison, il pourra écrire « Antimémoires d’une femme de chambre » pour autant qu’il ait le talent d’Octave Mirbeau et le lyrisme de Malraux.
Hors d’état de se présenter, il ne lui reste plus qu’à se faire oublier au PS.

7 juin 2011

L’E.Coli à Vilvoorde/Vilvorde !

Le concombre masqué a encore frappé !
« Il est désormais impossible de passer en voiture de Neder-over-Heembeek à Vilvorde, par la rue du Craetveld. Une barrière, matérialisée par des plots verts a été installée sur la frontière linguistique, par la commune flamande. » (Les journaux)
La bactérie E.Coli qu’on avait détectée sur les concombres espagnols, se serait jetée sur les germes de soja et aussi au milieu de la rue du Craetveld.
Cela mérite une explication.
Il se pourrait que les E.Coli soient en réalité éparpillées par un homme déguisé en concombre, dont les traces auraient été relevées près d’Anvers (Antwerpen pour les pointus). L’homme se serait ensuite manifesté à Vilvorde saupoudrant Marc Van Asch, bourgmestre CD&V, qui aurait perdu la raison !
Ce serait bel et bien le concombre masqué qui serait à l’origine des plots historiques, qui du reste, ressemblent à des concombres géants. C’est la première fois en Belgique que la frontière linguistique sur le papier revêt une forme visible, remplaçant les pointillés par des plots verts.
Le concombre masqué venu d’Anvers est déterminé à poursuivre son action d’essaimage en matérialisant le pointillé par des plots partout, avant d’envisager un mur. Le concombre étant nationaliste, les professionnels du mur de l’Etat hébreu seraient délaissés pour les anciens constructeurs du mur de Berlin, proches cousins de la langue majoritaire.
En dernière nouvelle, un individu se serait enfui après avoir laissé au sol un fourreau vert qui lui aurait donné l’aspect d’un concombre.
En tous cas, préservatif ou enveloppe de concombre, à tout hasard, Dominique Strauss-Kahn a été interrogé à la sortie du tribunal de New-York où il plaide non-coupable de l’agression d’une femme de chambre. Il a démenti s’être jamais déguisé en concombre lors de ses contacts avec le petit personnel, parfois en Mickey, en bébé à langer et une fois en grand rabbin ashkénaze dans une party avec Vangheluwe, mais jamais en concombre, son socialisme militant tenant lieu de garantie. Par contre, il se pourrait que dans certains moments de forte tension, émane du dessous de sa personne une chose ayant une vague ressemblance avec un concombre, la couleur verte pouvant être confondue avec le rose de son parti, dans la pénombre des hôtels de Manhattan.
Anne Sinclair aurait confirmé uniquement la couleur et infirmé la forte tension. Ce que voyant, les avocats de DSK auraient décidé de plaider non-capable.

phljpg.jpg

Il fallut trouver une autre piste.
C’est alors que l’inspecteur Haring (Hareng) de la police de Neder-over-Heembeek, déclara avoir aperçu une autre grosse légume ressemblant plus à une aubergine qu’à un concombre, raser les murs du trottoir de la rue Craetveld. La présomption d’innocence, même pour une bactérie tueuse étant de rigueur, il n’a pas encore été possible de connaître les résultats de laboratoire qui auraient détecté E.Coli sur le col de la chemise de cet important homme, qui serait, dit-on, le président de la N-VA.
Toujours est-il qu’en voiture, il est désormais impossible de passer du territoire de la région bruxelloise à celui de la Flandre, via la rue du Craetveld.
Renvoyé pour contre-expertise aux laboratoires de Berlin, les pièces à conviction n’ont pas encore parlé !
Il est dorénavant impossible d’aller de Bruxelles à Vilvorde sans faire un détour impressionnant. En attendant qu’on ait pu déterminer si le bourgmestre de Vilvorde jouissait de toutes ses facultés mentales au moment de l’agression, un formateur a été nommé à tout hasard.
Au CN&V, on prend une assurance groupe contre la contamination anversoise.

6 juin 2011

Le nationalisme, la RTBF et le ridicule !

Pascal, le supporter de Marcel Sel, doit être déçu au soir de ce dimanche cathodique. Il avait gentiment attiré mon attention sous le blog précédent qu’on allait voir ce qu’on allait voir avec le gars Marcel, invité pédezouille de l’émission « Mise au point » de ce midi !
Eh ! bien : on n’a rien vu.
Maroy et Gadisseux sont des mariolles, ils ont bien trop peur de perdre leur place pour faire du vrai journalisme !
C’est le coup classique, quand on est en trop grand décalage avec les professionnels de la langue de bois, on détone. On passe pour un loustic. Plus on est en pointe, plus on a l’air con. Et Marcel Sel en avait vraiment l’air. Je lui déconseille de remettre le couvert dans des conditions où il n’a que 2 x 2 minutes pour balancer la gomme.
C’est que ce débat n’a jamais été une tribune pour le citoyen, même si le sieur Gadisseux sélectionne les messages des auditeurs qui réagissent aux propos des élites.
Le débat était une fois de plus une déclaration d’amour des francophones aux Flamands compréhensifs qui étaient sur le plateau, tout le plateau plus ou moins en détestation des propos assez vifs prononcés cette semaine par l’avocat Van Aelst.
Ce n’était pas le moment d’afficher une opinion contradictoire, aussi, nous n’eûmes que des protestations de bonne foi et même des mea culpa de la part des francophones regroupés sous le bonhomme Hasquin, du mouvement réformateur MR, compatissant au sort des Flamands menacés par la langue française, comme les Québécois le sont par la langue anglaise.
Toute l’astuce de Maroy fut d’empêcher José Happart de répliquer immédiatement à Jan Peumans sur le sentiment flamand d’être occupé par des francophones, quand les Fouronnais avant d’être accablés par le nombre de Néerlandais venus faire l’appoint des voix se sont senti occupés eux aussi par les Flamands.
Heureusement le bon ton et les belles manières veillaient au grain et c’est finalement Hasquin qui sauva la mise en sortant son couplet sur le Québec.
A part ça, RAS, rien à signaler.
Même la vanne de Sel sur Van Aelst, traitant l’avocat de raciste de proximité, a fait pétard mouillé dans un regroupement unanime devant la millième représentation de l’ancien malheur des Flamands, humiliés par les élites flamandes francophones. Cette pensée pieuse sur le passé regroupait à l’unanimité les ouailles de « Mise au point » dans la conviction « moderne » qu’il faut oublier le passé. Les francophones d’aujourd’hui ne sont-ils pas d’une bonne volonté extrême, prêts à tout pour satisfaire aux plaintes flamandes, déjà profondément heureux que les Flamands occupent tous les postes « intéressants » dans la Belgique bientôt confédéraliste.

brassbnail.jpg

On a même entendu un certain Reynebeau, journaliste du Standaard, abonder dans les conditionnels malencontreux, jusqu’au fameux « s’il aurait voulu » cher à Peumans et quelques autres, à la seule différence qu’eux au moins ne se faisaient aucune illusion sur la langue de Molière qu’ils pratiquaient comme… Reynebeau, malgré les appels des genoux et des pieds des politiciens francophones sur le plateau pour trouver que les efforts des Flamands présents étaient admirables.
C’est qu’il va en falloir de la gomme arabique pour lisser les cheveux de tout le monde, en attendant que l’aphone montois fasse des vocalises !
Tout cela devient franchement inquiétant !
Nous allons tomber de haut quand le chef incontesté de la Wallonie croupion va sortir sa note finale pour la réconciliation des braves. On voit d’ici la tête des réconciliés wallons qui ne sont pas du cercle montois de la culture et du déculottage devant l’adversaire.
A Liège, on bout depuis si longtemps que ça va être beau ! Personne ne voudra monter au gouvernement de la honte, enfin parmi les socialistes qui ont déjà dit non à la réélection du sphinx de Mons à la tête du PS, à moins d’un frustré de pouvoir bon à tout…
Je parie cent contre rien, que Di Rupo pour s’adjoindre les opinions des deux communautés ne pourra pas faire autrement que de sacrifier l’avenir de Bruxelles !
Voilà qui serait le seul argument pour que l’inintelligible momentané réussisse à former un gouvernement et éviter de justesse des élections anticipées… débat que Maroy et Gadisseux auront loupé, une fois de plus !

5 juin 2011

On livre à domicile.

Les « botiques ås tchiques » sur 10 m², la commerçante prête à bondir de la pièce « de derrière », la main posée sur une cafetière pour s’y réchauffer, c’était il y a près de cent ans, c’était hier.
La réclame, comme on disait alors, était sur carton, parfois de luxe sur plaque émaillée.
« Tabac Gosset, ma pipe et mon briquet », le carton représentait un vieux monsieur du genre capitaine Igloo. Il tenait une pipe courbe à la main. Son bonheur était sans mélange, puisqu’il ne connaissait pas les effets néfastes du tabac. Il en vantait, au contraire, les vertus, avec le pouvoir philosophique de faire des ronds de fumée, quasiment sur prescription médicale, pour conserver du souffle.
C’était dans les années 30.
La radio, Liège Expérimental, dans les anciens locaux du journal La Wallonie, servait de support à la réclame. Une divette du Troca nasillait toutes les heures : « Achetez salle-z-à manger, achetez chambre-z-à coucher, chez Wolf, chez Wolf ». La répétition allait crescendo jusqu’à ressembler à un hurlement plutôt qu’un contre-ut, afin que les clients s’imprégnassent du nom du fabricant, au point de ne pouvoir recourir à la concurrence, sans éprouver une gêne profonde qui ressemblait fort à de la trahison.
Personne ne croyait vraiment que les voitures d’enfant étaient meilleures chez Session, rue Puis-en-Sock ; mais, on y achetait la sienne à cause de la situation du magasin, au centre d’Outremeuse. A la devanture, une petite fille en carton attaquait le sol d’un pied léger, montée sur une trottinette munie de pneus « ballons » d’un blanc immaculé. Le plaisir saisissait l’enfant badaud. La vitrine était basse, sans muret, de la rue on voyait tout l’intérieur.
La caissière en tablier de satin noir – comme les ouvreuses de l’OMK – vous faisait l’article, dès qu’on ouvrait la porte. Un monsieur rondouillard, alerté par les voix, descendait de l’étage par l’escalier en colimaçon. Il était en cache-poussière gris, signe de sérieux, pour un patron.
De nos jours, on ne fait plus de la propagande, on fait de la Com !
Est-ce que cela change grand-chose ? La camionnette avec diffuseur qui vante les qualités d’un tribun, c’est du passé. L’ampli portable n’est plus utilisé que par le marchand de ferrailles.
Les enveloppes en ont vu de toutes les couleurs : de l’emballage en gris tristounet, des carnets brun caca d’oie de la Vierge Noire et les « soap » des Quintuplées canadiennes de 1936 au design rose, on est passé au chatoiement des papiers de soie. Parfois, la firme s’adjoignait un docteur tant-mieux, sigisbée de l’abbé Souris, à croire que l’abbé et lui « en étaient », par la grâce d’une commune jouvence.

200218.jpg

Faire de la Com, c’est faire de la propagande, mais le mot rappelle de mauvais souvenirs.
La propagande a été trop utilisée par des régimes totalitaires, pour que Séguéla ait résolu de ne pas gagner sa première Rolex sur le mot. Il fera de la Com… C’est mieux que la Propagandastaffel façon Goebbels. Pourtant, on aura beau masquer la chose au grand public, faire de la communication, c’est faire de la propagande !
Aujourd’hui le réalisme saisit le client. Le fond de gorge d’un fumeur cancéreux ressemble aux grottes de Remouchamps, les fosses nasales d’un enrhumé au labyrinthe du Minotaure et le sexe de la femme à un bonnet de parachutiste plié en deux, glissé sous la patte de l’épaulette.
Ces images existaient déjà sur le livre illustré publié en 1905 du médecin des familles. Mais elles y étaient trop sous le prétexte de la vulgarisation scientifique et de la prophylaxie. Les corps incomplets ne donnaient qu’une excitation partielle au pré pubère feuilletant. Un sein en coupe expliquant la lactation du nouveau-né ne valait pas les femmes de Marie-Claire en petites tenues en présentation de la lingerie parisienne.
Ainsi, la propagande qui s’appuie sur le témoignage d’une personne ayant perdu trente kilos en quinze jours, ou d’un gay ayant vaincu des hémorroïdes disgracieuses, relie le monde de la preuve en chair et en os, à celui des experts.
Il faut avoir une valeur « spéciale » pour s’exprimer sur les plateaux ou dans les journaux : la gueule de l’emploi, et la garantie du docteur X.
Le domaine politique est aussi celui de la propagande par excellence et l’enjeu d’une reconnaissance qui pèsera lourd dans l’urne.
Dans l’organisation d’un plateau, c’est une obsession d’afficher une belle neutralité par le pluralisme sélectif. Vrebos, Maroy et Gadisseux passent des soirées à discuter avec les rédactions, des préséances, des stars et des invités de second ordre.
Comme toute opinion n’est pas également légitime, la liberté de les exprimer est le résultat d’un rapport de forces permanent entre organisateurs et invités.
Bref, pub et com sont partout.
Ça commence à faire gerber, jusqu’aux utilisateurs les plus convaincus de l’inutile.

4 juin 2011

Un terrorisme mal connu.

Ce n’est certes pas une tare que d’avoir fait des études et de revendiquer un statut social de niveau universitaire. Ce qui ne va pas, c’est la part belle que prennent certains métiers dans la représentation des citoyens. Déjà en 1995, on s’inquiétait de savoir s’il fallait avoir fait l’université pour avoir le droit de prétendre à représenter le peuple.
Certainement non, au point de vue strictement démocratique pour la défense de la liberté accessible à tous, absolument indispensable dans la réalité subjective des partis qui placent le cursus au niveau du diplôme et pas de l’intelligence.
D’autant que sortir d’un même moule, c’est d’une manière ou d’une autre répliquer la même façon de penser et avoir avec une rhétorique peu diversifiée, le même langage. Les journaux parlent de la langue de bois, expression qui dit bien ce qu’elle veut dire et qui touche principalement le personnel politique. Ainsi rassuré de savoir que les autres pensent et parlent comme lui, le grand leader synthétisera le consensus qui fait la loi.
S’il est une profession surreprésentée dans les hautes sphères de la démocratie, admirablement conçue pour le billard à trois bandes et le rapport circonstancié, c’est bien celle d’avocat. En Belgique, il y a pléthore ! Ils viennent de partout, envahissent tout, il en pleut ! Le parlement ne serait, finalement qu’une succursale du palais de justice. En assemblée plénière, on pourrait sans avoir recours à l’extérieur, créer de toute pièce un tribunal d’assises, avec ses juges, ses procureurs et ses avocats. Les plaignants et les accusés pourraient en être aussi, de la même manière que pour la reconstitution d’un crime, les policiers jouent souvent le rôle de la victime et celui de l’assassin.
Trop c’est trop.
C’est tout le problème de l’intellectualisation dirigée dans un sens unique pour servir les seuls intérêts d’une économie de marché et d’une démocratie fantoche.
En 1995, parmi les 212 députés, on comptait déjà en effet 28 avocats, 25 députés s'annonçaient simplement docteurs en droit, 27 autres avançaient encore la qualité de licencié en droit, douze enfin, assistants sociaux.
Seize ans plus tard – je n’ai pas les statistiques – il me semble que le nombre des « chers maîtres » a probablement fortement augmenté.
Toujours en 1995, au Sénat, quarante-six sénateurs sortants sont des professeurs, les avocats étaient 23 et les fonctionnaires, 21. Venaient ensuite les chefs d'entreprises, 19, les médecins étaient 7. Un seul sénateur se disait agriculteur, fouronnais de surcroît, si vous voyez de qui il s’agit.
Le milieu où s’opèrent les prises de décisions dans les partis est petit et fermé, là des hommes et des femmes se sont placés à des endroits stratégiques, souvent de par la volonté d’une ou deux personnes, d’où ils maîtrisent parfaitement les cadres inférieurs, les permanents et les militants. Ils manipulent le grand public par des opérations de jonction aux sections et de marketing en utilisant leur image dans des émissions de radio et surtout de télévision pouvant aller jusqu’à des jeux (Voir Bart de Wever).

jarret11.jpg

Ils se connaissent d’un parti à l’autre, s’apprécient ou se haïssent, se trahissent souvent, mais se comprennent puisqu’ils parlent le même langage et qu’ils ont appris dans les mêmes écoles, les mêmes types de raisonnement. C’est souvent sur des disputes de nuances auxquelles le public ne comprend rien, qu’ils perdent ou gagnent des majorités.
Leur point commun est le cumul. Ce sont des cumulards. La définition du Petit Robert leur est parfaitement adaptée «Cumulard : Personne cumulant des emplois, des avantages auxquels il ne devrait pas avoir droit. »
Le cumul ne se décrète pas, ni ne se planifie. Il se conquiert par pouvoir personnel, influence occulte ou flatteries éperdues. Le nombre de cumuls trustés par quelques-uns est une marque de reconnaissance du chef et de sa puissance.
Il n’est question que de pouvoir. Multiplier les fonctions, c’est multiplier les responsabilités. C’est comme un mécano qui en se construisant, consolide le personnage.
La loi du cumulard est simple. C’est la même que celle du système économique. Le cumulard est condamné à cumuler, sinon, il régresse.
Le porte-drapeau de ce marché contrôlé des partis et des idées, la raison sociale de tout l’édifice, c’est l’université.
On sent dans le discours de Reynders et de Di Rupo une proximité confortable dans les mots, sinon dans les idées, encore que Di Rupo soit plutôt sujet « au sermon sur la montagne ». Reynders n’est jamais aussi bon que dans l’amertume, qu’il exprime un peu comme Chamfort quand il écrivait ses aphorismes. Des deux, il apparaît nettement plus lettré que le président du PS.

3 juin 2011

Sautera… sautera pas ?

…il s’agit de la Belgique d’abord, on ne parle plus que de cela aujourd’hui. L’aphone (Ah ! si tous nos intellocrates avaient leur semaine de silence.) besogne pour former un gouvernement, c’est entendu. Mais voilà un an que ça gamberge, avec des hauts et des bas, alors des promesses et des intentions, on a l’habitude.
…il s’agit aussi, ni plus ni moins, de l’Europe. Sautera… sautera pas ? Les Eurobéats, comme nos démocrates belgolâtres sont confiants. Après avoir confisqué sur le plan local, puis international, la démocratie, ils pensent s’abriter du mauvais temps derrière les songes creux d’une après crise qui tarde, mais qu’ils disent être là, sans nous avoir convaincus.
Le Traité de Lisbonne obtenu à l’arraché et pour certains obtenu par escroquerie, comme la France qui avait dit non par référendum et la Belgique qui s’était passée de notre avis de la volonté de Di Rupo et Reynders, le Traité de Lisbonne nous a livrés tout crus dans les griffes du marché mondial et du libre échange. Résultat : chômage et misère, dégringolade des classes moyennes, faillite du petit commerce, etc.
Sous le triple désastre grec, portugais et irlandais, voilà que l’euro est dans une zone de turbulence dont on ne voit pas bien comment il pourra sortir. Le FMI a montré le bout de son nez, pour le redressement musclé de ces trois pays qui consiste pour le système à faire payer aux pauvres, les « erreurs » des banques.
Les eurocrates croient que l’austérité des peuples est le seul moyen de sortir de la crise de 2008 qui n’en finit plus !
Nous devons à cette politique le recul du pouvoir d’achat, le gel des salaires et donc le recul du PIB, une inflation sourde suite au non contrôle des produits et matières premières, une volonté du staff de Van Rompuy de reculer l’âge de la pension, le tout chapeauté par une série de mesures applicables par la contrainte si besoin, avec de lourdes amendes à la clé pour les tire-au-flanc !
Si l’on ajoute à cela un contrôle des budgets nationaux, on pourra dire que la Commission de Bruxelles ne lésine pas sur les mesures antipopulaires. Cela laisse à penser qu’il faudra y regarder à deux fois avant de donner davantage de moyens à un système qui épouse si parfaitement le système économique mondialisé, qu’on croirait que c’est le même !
Les marchés financiers servent en réalité de guides de bonne conduite aux Commissions du Rond-point Schumann. Ils y désignent leurs futures victimes à coups d’initiatives des agences de notation, Fitch Ratings Ltd., Standard & Poor's (S&P) et Moody', grâce à qui les actionnaires et les Bourses spéculent et s’arrangent pour désosser les pays visés. La Grèce est sinistrée comme jamais elle ne l’a été ! Le Portugal suit le même chemin, on peut se demander qui demain va basculer dans l’enfer de la dette qui peut grossir de plusieurs milliards du jour au lendemain, par le seul effet d’une mauvaise note ?

38h00.jpg

Comment faire dans le cadre d’une Europe à 100 % pour les marchés, limiter les mouvements de capitaux spéculatifs et rendre le goût d’entreprendre à des gens qui voient se dégrader sans cesse le prix accordé à leur travail, au profit de la rente, puisque le Traité de Lisbonne interdit toute ingérence dans les opérations financières ?
Ne serait-ce pas le moment de se rendre à l’évidence : la libéralisation des services publics jointe à ce qui précède ne permettra plus de tergiverser longtemps. Il faudra décider si l’on veut relancer l’économie, d’en finir avec le libre-échange !
Parce que dans moins de cinq ans, les citoyens seront dépossédés de tout et n’auront plus un droit de regard sur rien.
Si c’est ça l’Europe qu’on nous avait promis dès les années 70 à grands renforts de trompes et de publicité dans les écoles, c’est plutôt loupé !
Oui, mais voilà, les intellocrates n’en veulent pas démordre, les partis de pouvoir poursuivent leur course droit dans le mur. Les élites pensent, finalement, qu’il restera assez de cash pour eux.

2 juin 2011

La N-VA et l’avocat.

La différence, entre le parti d’extrême droite du Front National de Marine Le Pen en France et la N-VA de Bart De Wever, tient en une seule condition qui n’est pas remplie en Belgique : les partis français, de la droite à la gauche, se sont toujours opposés à toute alliance et tout compromis avec le FN.
Si la tentation en France de certains responsables de l’UMP (Union pour la majorité présidentielle) de rompre la mise en quarantaine du FN est dans le domaine du possible, par contre en Belgique le CD&V semble vissé au parti d’extrême droite, pour le meilleur et surtout pour le pire.
Vic Van Aelst, dernier avocat recruté de la N-VA, devrait pourtant émouvoir, par ses récents propos, l’aile du CD&V qui compte les hommes les plus chevronnés dans les affaires ministérielles, ministres d’Etat, anciens hauts responsables, bref, tout un contingent qui naguère comptait beaucoup et qui a fait la Belgique telle qu’elle est aujourd’hui.
A noter que le CD&V porte une lourde responsabilité avec les libéraux de Verhofstadt, d’avoir laissé pourrir les problèmes linguistiques jusqu’à ce qu’ils deviennent ingérables.
Le poids des anciens du CD&V n’est plus ce qu’il était. La jeune génération se masse derrière Wouter Beke, transformant le parti en une succursale de la N-VA.
Si la N-VA et le CD&V restent sur la ligne actuelle, la messe est dite et les Francophones auraient tout intérêt à chercher une porte de sortie à une Belgique dont les Flamands ne veulent plus.
Dans ce topo, Elio Di Rupo fait figure de ringard et sa mission est déjà disqualifiée avant qu’elle ne finisse.
La parole n’est ni au PS, ni à la N-VA aujourd’hui, mais au CD&V, afin qu’on sache publiquement ce qu’il veut. On dirait que le nationalisme flamand est en train de l’emporter, et que c’en est fini de ce pays.

28q00.jpg

Que ceux qui se sont enfermés dans le château de Laeken, forts de leurs convictions patriotardes se le tiennent pour dit, le bélier qu’utilise la N-VA finira par tout emporter.
Quand De Wever dit que la Belgique n’existe « que par la grâce des Flamands bilingues », aussitôt un ou deux millions de Flamands rugissent de bonheur. Vous vous feriez lyncher en affirmant le contraire, dans n’importe quelle assemblée flamande aujourd’hui. L’analyse fondée sur la raison n’a plus court.
Les « vérités » de Vic Van Aelst, reprises par le président de la N-Va, sonnent la charge comme à la bataille des Eperons d’or. Comment l’aphone de service (Elio Di Rupo) peut-il avec ses petits papiers, s’en aller bravement discuter le coup avec la N-VA, sans que cela n’ait pas l’air d’une parade des adieux ?
Le pire, c’est que la Flandre est en train de frayer le chemin de l’extrême droite à une Europe qui se radicalise.
C’est une répétition de l’histoire. Toute récession est aussitôt récupérée par les adorateurs du système qui ne veulent pas voir que c’est ce dernier qui est gravement mis en cause. Ils accusent d’abord l’étranger et ensuite leurs compatriotes chômeurs, les vieux et les malades de la catastrophe économique. En plus de cette « classique » culpabilité, la grogne flamande se double d’un mécontentement linguistique habilement pris en compte par les nationalistes, ces imbéciles heureux qui sont nés quelque part... Du coup les Wallons sont devenus les étrangers, les profiteurs, les truqueurs vicieux des assurances chômage et maladie.
Comment résister à cette vague montante et porteuse de haine et de mépris qui est en train de submerger l’Europe et la Flandre ?
Reste à rire des propos de Vic Van Aelst de ce lundi, accusant les responsables politiques francophones de faire preuve d’un « incroyable sentiment de supériorité ». Il n’aurait pas tort, s’il n’avait réduit cette supériorité aux seuls francophones, alors que c’est une tare nationale.
Quant à ceux qui « maltraitent le néerlandais », Laurette Onkelinx, Joëlle Milquet et Elio Di Rupo, ce n’est rien devant l’abominable massacre des Flamands qui se risquent à parler le français, mais à qui on ne dit rien, étant entendu que leur susceptibilité extrême ne le supporterait pas. Là Van Aelst joue sur du velours, la peur francophone de fâcher « ceux qui veulent nous quitter » est tellement grande, qu’il aurait tort de se gêner. Il peut même pisser sur le drapeau wallon à la télévision que cela n’enlèverait rien à notre envie de les admirer en tout.
Quelques jours plus tôt, rapporte Le Soir, Vic Van Aelst « avait dit accepter la solidarité avec des Turcs, mais plus avec des Wallons, accusés de plumer la Flandre ». Ces propos sont tellement imbéciles, qu’on se demande si celui qui les profère n’a pas été plaqué par une maîtresse francophone ou pire, victime d’une maladie honteuse, après une passe dans un hôtel des Ardennes, avec la soubrette !
Enfin, pour éviter que l’avocat Van Aelst et Bart De Wever ne fantasment à la BRT sur les faux monnayeurs de Mons : Elio Di Rupo n’a rien à voir avec la Camora Napolitaine et n’est pas impliqué dans cette affaire mettant en cause des Belges d’origine italienne.

1 juin 2011

Indignados / Indignés

Ce n’est encore qu’un frémissement en Belgique et notamment à Liège, mais une centaine de personnes campent désormais Place St-Lambert,au cœur de la ville, pour réclamer « une démocratie réelle » et un véritable « pouvoir populaire ».
Le mouvement « Indignados » est apparu en Espagne ou d’importantes concentrations de jeunes à Madrid et à Barcelone sur les grands-places témoignent pareillement de l’éloignement des mandataires élus, des préoccupations du peuple.
Ce courant s’est amorcé en Tunisie et en Egypte pour traverser la Méditerranée et gagner l’Europe.
Il vient de l’incompréhension de la jeunesse de ces deux pays à l’analyse triomphaliste des démocraties occidentales. Lors de l’insurrection contre les dictateurs de la jeunesse de l’autre côté de la Méditerranée, nos officiels occidentaux ont cru qu’il s’agissait d’une aspiration à la démocratie et à la liberté selon leurs critères ; or, il s’avère d’après les témoignages des populations du Maghreb, que si elles veulent effectivement la démocratie et les libertés, leurs aspirations ne correspondent pas à l’idée que s’en font nos dirigeants.
C’est ce qu’ont compris les jeunes d’Europe qui bataillent désormais pour autre chose que la fade interprétation que les politiques font de la démocratie.
En réalité le mot recouvre deux concepts différents, voire opposés. La démocratie par délégation qui suppose un consensus qui laisse à quelques-uns la responsabilité de tous, et la démocratie directe qui exige que les promesses soient respectées et que la volonté du peuple soit celle qui prime sur toutes les autres.

5gh.jpg

Aujourd’hui on peut parler d’une démocratie confisquée, à l’avenir calqué sur le pouvoir économique dans une mondialisation désastreuse. Les Indignés n’admettent pas que les dirigeants qu’ils ont élus se prosternent devant le CAC40, le G8, le FMI et toutes sortes de sociétés écrans qui volent leur avenir, comme ils volent les jeunes qui travaillent encore.
Les disparités énormes entre le capital et le travail leur paraissent anormales. Ils ne veulent pas d’un nivellement des sociétés par le bas sous prétexte de concurrence. Ils entendent bien que les responsables obéissent aux projets collectifs des gens au lieu de disperser les patrimoines nationaux fruits de l’effort de tous dans des mains anonymes profiteuses.
En un mot, ils veulent que le respect s’inverse et aille plus à eux qu’à l’argent.
Du coup, les gazettes qui vous informent se sont pratiquement toutes alignées derrière « l’orthodoxie » démocratique et avancent déjà sur le sentier de la haine en voulant rassembler leurs lecteurs contre un mouvement révolutionnaire anarchiste et cryptocommuniste. Parole, en huit jours, on se croirait revenu à la guerre froide.
Pour ma part, je ne vois pas dans ces mouvements autre chose qu’une volonté de se réapproprier la démocratie en instaurant un droit de prise de la parole du citoyen, alors que celle-ci est monopolisée sans aucune pudeur par quelques caïds professionnels des milieux branchés de la politique, avec la complicité des télévisions et radios périphériques.
Déjà, on voit l’analyse qu’en fait le Soir de Bruxelles : renversement du capitalisme, occupation sans autorisation officielle pour occuper l’espace public, etc.
Même si, lors d’une rencontre ce lundi avec une délégation du campement, le même journal affirme que le bourgmestre de Liège Willy Demeyer (PS) a donné des garanties pour que le campement ne soit pas délogé « tant que les règles de base seraient respectées », il ne manquerait plus qu’il se conduise tout de suite comme Ben Ali à Tunis !
Il faudra bien qu’il attende un événement « grave », voire même le susciter pour au moins avoir officiellement le droit d’évacuer la chienlit !
Derrière les autorisations du bout des lèvres, on sent poindre deux inquiétudes des autorités, la première que le mouvement prenne de l’ampleur, ce qui avec la pluie revenue me paraît fort improbable, la seconde que même parti de rien et n’aboutissant nulle part, ce mouvement ne finisse par impressionner la masse « sans opinion » qui confère à cette démocratie le ton bon enfant, et reste de marbre pour la terrible fatalité du système qui condamne la moitié de la population à la misère.
Ce sont ces dangers que les « forces démocratiques » officielles vont évaluer au cours des jours qui viennent, quitte à un moment de faire déguerpir « la racaille » à coup de gourdins et de gaz lacrymogène.
Le tout, bien entendu, au nom d’une démocratie respectueuse des engagements internationaux, des banques et du démantèlement des Entreprises publiques.