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L’expansion du Code !

L’air du temps, l’impressionnant staff d’avocats à la recherche d’un mandat public et à défaut d’une cause à défendre, on se bouscule dans les transports et dans les bois de justice.
Le beau monde est occupé à faire des lois à appliquer aux autres.
Ça marche dans les prétoires. Les prisons refusent du monde. C’est la population qui vire voyou ou c’est la société qui déconne ?
Lex est quod notamus… et ça écrit tellement des greffes aux tribunaux, du parlement au sénat ! Tour à tour législateurs puis défenseurs, en alternance, les robes sont à l’aise au four et au moulin.
On les trouve embarrassés d’opportunités prioritaires. Faut-il légiférer sur le port du casque quand on roule à vélo, sur la cigarette fumée en terrasse, sur la coloration de la plaque d’immatriculation, sur le costume traditionnel de la femme ouzbek, ou sur le slip apparent de la minette sous un jean taille basse ?
-La méticulosité dans le détail, mon cher, c’est ça qui fait la grande loi !
Le code de la route est la priorité absolue. On croit à chaque fois, que des centaines de vies seront épargnées et c’est parti pour un nouveau paquet de dix recommandations et vingt lois. En attendant les forêts de signalisation poussent partout. Il n’est pas rare que sur deux cents mètres on passe de 30, 40, 50, 60 à l’heure, dans un tourbillon contradictoire.
Vaste recherche et troublante faculté qu’ont les gardiens de l’ordre de foutre la merde sous prétexte d’ordre !
Propension de penser chinois en bord de Meuse !
Philippe Muray inventa le concept d'« envie de pénal », qui met le doigt sur la volonté farouche de créer des lois pour « combler le vide juridique », c'est-à-dire supprimer toute forme de liberté et de responsabilité. Envie de pénal qu'on trouve partout, de la gargotière qui s’est fait braquer, au champion de la dénonciation qui ne supporte plus les jeunes qui font vrombir leurs mobylettes, au retraité constitutionnaliste qui vise plus haut que l’usure des pneus et le stationnement sur le trottoir.
Depuis la loi sur la répression de l’ivresse que le bistrotier affichait obligatoirement en vue sur un mur du troquet, beaucoup de progrès ont été faits qui assurent l’assassinat légal de la liberté en démocratie.
La police s’empare avec avidité des monceaux de texte qui lui permettent de loucher à l’aise sur les délinquants potentiels que tout citoyen est devenu, comme le docteur Knock voyait en lui un malade qui s’ignore. Javert, Moustachu et Tapinois se prennent pour le législateur en personne, imaginent les non-dits des lois et sanctionnent à l’estime le saute-ruisseau qui passe.
La rue est devenue l’antichambre du palais de justice, d’ailleurs celui-ci y est présent dans chaque inspecteur verbalisant, attendu que la plupart des sanctionnés paient sans user de la faculté de se défendre. Il pleut des PV à cent euros minimum.

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La mise à jour de l’arsenal des lois fait partie de la vie quotidienne. Un mot, un geste sont suffisants pour un recours aux tribunaux. Les problèmes auxquels les individus sont confrontés ne peuvent plus être réglés à l’amiable, puisque tout le monde se déteste et voit un rival dans son voisin de rue ou de bureau. La « fête des voisins » a déjà du plomb dans l’aile. Heureusement qu’on n’a pas encore cette année à déplorer un mort lors d’une rixe amicale.
On irait bien chez l’avocat comme chez le dentiste, montrer le premier PV qui passe… si l’avocat était conventionné au point de nous délivrer une souche à rembourser, comme chez le docteur.
Le citoyen a-t-il des réserves de patience et du fiel dénonçant ? La droite qui monte partout en Europe sait orchestrer les peurs, et donner dans le dialogue musclé. Une seule bonne chose, en même temps qu’elle gonfle les pectoraux, elle licencie dans les commissariats. Si on fait comme en France, gare aux effets d’annonce. Heureusement que les Autorités ne savent plus où elles ont mis le Karcher.
En mettant la contredanse plancher à 100 euros, les scrogneugneu ont inventé une nouvelle TVA des rues qui pourrait, en cumulant avec l’autre, conduire au ras le bol.
En attendant, citoyens, circulez, …y a rien à voir.

Commentaires

Mon cher Richard, je ne voudrais pas ergoter, mais il est impossible de se bousculer dans les "bois de justice"...Vérifie, ça voudrait dire qu'on se bouscule dans les guillotines...

Exact. Mais c'est une image. Aujourd'hui, on a fait mieux, puisque l'invention du bon docteur Guillotin a été remplacée par "perpète". Je ne vais pas polémiquer, mais je donne en exemple l'abominable Michèle Martin qui ne parvient pas à sortir de l'auberge, si je puis dire, l'opinion publique ayant transporté ses "bois de justice" par une décision populaire dont les juristes, malgré leurs grands airs, tiennent scrupuleusement compte. On pourrait aussi y ajouter des criminels "moins endurcis", comme Habran, qui sont des condamnés "à mort" non exécutés. On a intérêt de passer inaperçu dans certains cas.

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