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Racisme et libre-échange.

C’est clair, c’est net, notre époque a imaginé une loi qui conduit devant les tribunaux le citoyen qui se laisse aller à des propos racistes ou xénophobes - surtout si c’est une personnalité du show-biz ou de la politique qui les tient.
Je l’ai déjà écrit ici sous différentes formes, je suis contre l’anathème imbécile qui stigmatise l’étranger synonyme de l’autre, amalgamant sans nuance couleur et lieu d’origine. Les Tripolitains ne sont pas tous des fous sanguinaires parce qu’ils ont chez eux le colonel Kadhafi. Comme l’habitant de Tel-Aviv n’est pas responsable des exactions de l’armée d’Israël dans les Territoires occupés.
Cette loi a pour inconvénient de rendre prudents des racistes qui ainsi, mesurant leurs propos publics, n’en sont pas moins redoutables, dispersés dans les villes cherchant des oreilles complaisantes, alors que plus rien ne les désigne à la suspicion légitime des humanistes.
Je suis donc pour la liberté complète d’expressions tant qu’elle reste la liberté d’un seul de s’exprimer en son nom et sous sa seule responsabilité.
Ainsi, nous serons avertis de la nature profonde des convictions de toute personne disant et agissant dans des lieux publics. Aptes que nous sommes à écouter tout discours fût-il incongru, insensé, honteux, contraire enfin à ce que pensent les autres.
Tant pis si certains renoncent à comprendre, et à entendre par défaut d’instruction et d’éducation, cette loi servant à les « protéger ». Car, si c’est ça la raison, nous ne pouvons être tenus pour responsables de l’abêtissement général et de l’échec de l’instruction publique, en lieu et place du ministère idoine. On sait les intérêts qui prévalent sur un citoyen libre d’avoir un sens critique, pour qu’il le perde, afin que d’autres pensent pour lui.
Il suffit de voir la diversité de ton et d’opinion qui régnait avant la guerre 40, dans les pays qui n’étaient pas sous la botte fasciste, ce qui permettait de lire aussi bien un Léon Bloy, qu’entendre un Jaurès, et d’aller rire à des spectacles de chansonniers, pour comprendre le pas en arrière que nous avons effectué, depuis la guerre froide. Aujourd’hui nous cherchons désespérément un ennemi intérieur pour occuper les gens à autre chose que leur propre situation. Il semble que nous ayons trouvé cette loi et quelques autres traitant de la sécurité.
Comment se fait-il que parler est devenu un délit, dans certaines conditions et qu’agir dans d’autres conditions ne le soit pas ?

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Je suppose qu’une Loi s’inscrit toujours dans l’organisation sociale pour le bien du citoyen et le respect de son intégrité physique, comme dans sa vie privée.
Les sondages indiquent clairement que la majorité des Belges et sans doute des Européens rejettent la mondialisation sous sa forme actuelle. Ils souhaitent que des mesures protectionnistes soient prises, tant qu’il est encore temps, afin d’arrêter l’hémorragie des emplois et la casse des usines, parfois récentes et performantes.
Puisque la libre parole n’existe plus dans ce pays, qu’attend-on pour condamner aussi les propos des économistes officiels sur les « bienfaits » du libre-échange sauvage et les politiciens absolutistes qui polluent les débats sur l’Europe, au vu des immenses dégâts que cette politique criminelle a déjà semé derrière elle ?
Puisqu’on en est là, n’est-ce pas plus grave d’aller se faire voir au club Lorraine en se prosternant devant le libre-échange et l’ouverture mondiale des marchés, sachant combien cette politique va encore jeter sur le carreau des milliers de gens d’ici la fin de l’année que de tenir certains propos comme ceux d’Eric Zemmour que je n’approuve pas, condamné pour provocation raciale ?
Qu’est-ce que ce dernier est capable de faire comme nuisance ? Faire rire quelques beaufs, demander à des gueules qui n’attendent que ça pour s’épanouir de comprendre qu’il n’y a qu’eux qui ont raison et que tous les étrangers ont tort ? La belle affaire. C’est enfoncer une porte qui ne demandait qu’à s’ouvrir.
Mais laisser discourir des Alain Minc, des Quaden, des Attali et tous les manieurs de la brosse à reluire des partis qui sciemment jouent le rôle du bouc majestueux qui conduit le troupeau à l’abattoir, c’est tout bonnement criminel. C’est aboyer avec Barroso, les droites fascistes, les banquiers et les politiciens tellement dégueulasses et cupides qu’ils ne savent pas qu’ils ont été trop loin.
Vous ne voyez pas le rapport entre la loi contre le racisme et la xénophobie et une loi condamnant les propos criminels qui conduisent les populations à des résignations et des misères profondes ? Moi, si.
Si vous condamnez seulement des gens comme Zemmour ou Dieudonné, sans vous pencher sur certains affabulateurs et maîtres de la pensée d’autrui, vous n’empêcherez pas le poison du racisme et du rejet de l’autre se mêler au sang européen.

Commentaires

Je crois qu'il y a de plus en plus de citoyens qui pensent comme vous, mais voilà, il est bien difficile de multiplier les groupes d'indignés, par manque d'organisation, d'organisateurs...bon week-end mon cher Duc.

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