Adolf pop-star !
Tandis qu’Eric Van Rompuy compare les équipiers des partis pour la formation d’un gouvernement, aux coureurs du tour de France ; Jean-Marie Dedecker broie du noir, quand il compare ce qu’il reste de sa formation LDD, à la N-VA, d’Adolf De Wever !
On pourrait risquer une autre comparaison cycliste, celle des coureurs de vitesse sur piste qui font du surplace à la balustrade, depuis tellement longtemps, que les spectateurs sont rentrés chez eux !
Quant à Di Rupo, coureur dopé, maillot jaune d’un jour, Van Rompuy ne le voit pas au palmarès des Champs-Elysées qui donne accès à la rue de la Loi.
On se console comme on peut. Jean-Marie avait prévu un 7me jour, non pas de repos, mais un Zevende dag à la VRT. L’ex gloire du judo le dit à ses intervieweurs : « La N-VA n’entrerait jamais dans un gouvernement fédéral. J’avais raison. »,
Que n’avait-il utilisé ses dons de voyance pour entrer comme second couteau à la N-VA, au temps où Adolf De Wever battait la semelle devant le domicile d’Yves Leterme pour signer une entente qui allait faire du bruit par la suite. Alors, il lui aurait été facile d’égaler en jactance le roi de la Flandre du cirque médiatique. Qui sait, il aurait pu faire équipe ? Quoique deux forts en gueule ensemble, c’est trop.
La question est de savoir ce qui fait courir l’électeur aux urnes, pour un type, jusque là inconnu, tenant des propos à la Léon Degrelle, lorsqu’en 1936, le bouillant Bouillonnais armait ses rexistes du balai symbolisant le dépoussiérage du Parlement.
Bart d’Anvers ne s’est-il pas gonflé des voix de la rue, rien qu’en promenant une charrette de faux billets d’€uros en rappelant que c’était le bon, le doux, le juste pognon gagné à la saine sueur des Flamands, qui s’en allait à la Wallonie paresseuse et frivole !
Ce qui précède est une traduction libre des tracts de la N-VA qui valurent le succès qui plongea les autres partis dans la stupeur.
On redoute tout des urnes version 2012. Qu’est-ce que De Wever va trouver pour attirer les dernières masses hésitantes de la Flandre profonde ? Des petits sachets de terre de la ville de Bruxelles avec le slogan « cette terre est flamande » seraient une idée facile à planifier, d’autant que la N-VA n’aurait pas besoin de creuser autour des étangs Flagey, la terre de Mortsel ferait l’affaire.
Vous voyez d’ici la majorité absolue de la pop-star en Flandre !
Ce serait une catastrophe qui dépasserait nos frontières. Non pas que les programmes de la N-VA soient le fruit de la réflexion d’une droite qui veut trancher dans le lard, mais parce qu’ils sont d’un grotesque achevé et pratiquement irréalisables.
Et que fait un habile propagandiste poussé dans le dos par une opinion abusée lorsqu’il est au pouvoir, sachant que ce qui lui a fait gagner des voix est un catalogue d’inepties ?
Il finit par prendre le public à partie en disant qu’on empêche sa mission. Deux ou trois ans plus tard, il est encore là, mais le miracle n’opère plus. Les gens en sont revenus. Sauf, qu’ils n’ont plus aucun droit.
C’est un fait, les Flamands adorent Bart De Wever ! Il leur semble qu’avec lui, la Flandre va bouffer la Belgique, récupérer Bruxelles et réduire la Wallonie à une réserve d’Indiens. Et qu’enfin les mères flamandes donneront un meilleur lait, les moules de Zeebrugge une meilleure chair et que l’harmonie règnera de la côte belge aux premiers villages-frontières après lesquels vivent les dégénérés.
Et que font les partis flamands, outre celui de Jean-Marie Dedecker déjà miniaturisé ?
Depuis que Marianne Thyssen a été débarquée de la présidence du CD&V par les machos du bureau, la guerre des chefs bat son plein. Kris Peeters n’est pas un fan d’Yves Leterme, Steven Vanackere et Wouter Beke vont de l’un à l’autre, en caniches cherchant un maître, Marc Eyskens tire à boulets rouges sur tout le monde et Eric Van Rompuy suit le Tour de France, pour la préparation du futur Gordel de Bruxelles. … Tous craignent que la N-VA quitte le gouvernement flamand, au cas où le CD&V entrerait dans les négociations sans Bart-le-magnifique !
Quant au parti d’Alexandre-le-petit De Croo, le bon libéral est attiré par les réformes de la N-VA à l’encontre des chômeurs et des malades, pour la gloire des banques et du profit et il craint en même temps – comme le patronat flamand – des réformes de l’Etat fédéral qui rendraient difficiles et complexes des comptabilités d’entreprises ayant un pied en Wallonie et l’autre en Flandre.
Là-dessus le formateur – au fait l’est-il encore ? – Elio Di Rupo, est sur le pont du Titanic, cinq minutes avant l’iceberg fatal. Il est élégant comme toujours dans son costume d’amiral, il pérore entouré de ses lieutenants, tous plus beaux que jamais. Il est là pour garder le cap « Travail, famille, patrie. », comme personne ne sait plus que c’était la devise de la France de Pétain, les matelots ont confiance.
Une seule ombre au tableau : depuis la crise, le roi n’ennoblit plus personne. Elio aurait tant voulu être marquis, histoire d’en boucher un coin à la famiglia pour les vacances prochaines en Italie.
Commentaires
C'est magnifique comme chronique, mais que c'est triste à la fois. Cette réalité me fait froid dans le dos quand même..bonne journée mon cher duc.
Postée le: reiter | juillet 18, 2011 09:00 AM