Ce type me fait peur.
Il est encore trop tôt pour connaître les modalités d’application des accords scindant l’arrondissement de Bruxelles-Halle-Vilvorde.
Ils en sont toujours au marchandage de tapis dans les souks du parlement.
Mais, il faudra bien quand même que les patrons de parti lâchent le morceau.
Il est quasiment certain que les propositions d’Elio Di Rupo amendées - c’est à-dire aggravées par le CD&V dans le sens des restrictions des droits des Francophones de la périphérie bruxelloise - seront finalement approuvées par les huit partis.
Par-delà les réactions du FDF, quasiment certaines au sein du MR, c’est finalement la victoire d’une majorité flamande sur une minorité francophone.
Voilà qui n’augure rien de bon pour un avenir à deux Régions dont l’une triomphe de l’autre comme elle le veut, rien que par la loi du nombre.
Faut-il le rappeler, il y a tout juste un an, nos grands responsables n’étaient demandeurs de rien et les voilà acceptant tout !
Laurette Onkelinx jubilait aux infos de ce soir, au miracle Wouter Beke revenu aux fondamentaux, tout ça parce que Bart De Wever ne participerait pas au futur gouvernement.
Reste à savoir ce que cette « démission » va coûter à la francophonie déjà bien malmenée par ceux qui auraient dû la défendre et qui visent d’autres intérêts.
Du point de vue de l’unité de la Belgique et du sauvetage de la monarchie, c’est évidemment une bonne affaire. Il fallait écouter l’hymne à la Belgique et à la dynastie de Marcel Cheron pour comprendre ce qu’est un partisan formé à la vieille école, au point de se rendre compte que Bart De Wever n’a pas toujours tort.
Mais, que devient l’unité à tout prix, du point de vue de la minorité wallonne qui voit près d’un million de personnes d’expression française (Bruxelles et sa périphérie) basculer dans un univers mi-batave, mi-germanique, aux antipodes de la sensibilité et de la culture française ?
C’est là que l’on voit la pusillanimité de nos hommes politiques. Leur attachement à des « valeurs » qui ne sont pas les nôtres pour une société, dans laquelle nous ne nous retrouvons pas.
Tant du point de vue wallon, que francophone, il y avait bien entendu une autre manière de poursuivre des pourparlers, en ayant en tête une autre solution, moins déshonorante et profitable à la minorité que nous sommes.
Elle consistait à se tourner vers la France et à étudier avec elle le rattachement sous les trois couleurs de la République avec diverses formules possibles : un Etat comme celui de Monaco ou d’Andorre, un département aux statuts particuliers, ou encore un Etat en partie souverain, sous la protection de l’armée française, un pays distinct, mais dont la représentation extérieure, ainsi que la protection eussent été du domaine de la République française.
Alors, la minorité aurait été inversée et c’était six millions de Flamands à devoir négocier avec 67 millions de Français et de Wallons assimilés.
Si l’on en juge comment dans les environs de Lille et du côté de Dunkerque, on traite le problème du nationalisme flamand, une alliance avec la France serait de nature à rassurer les Bruxellois sur leur avenir.
Que va-t-il se passer, avec les huit partis royalistes ?
Du point de vue de l’économie les nouvelles ne sont pas bonnes.
Les peuples de l’Europe, et pas seulement le peuple grec, vont devoir payer la facture de la crise de 2008. Il sera très facile à Bart De Wever d’imputer à Di Rupo et consort les taxes nouvelles, les augmentations de la TVA, les purges de fonctionnaires et les appauvrissements du patrimoine vendu aux plus offrants ! Il pourra toujours dire qu’il ne voulait pas ça, alors que son programme n’était pas piqué des hannetons.
Car, nous sommes engagés dans un jeu généralisé à toute l’Europe qui consiste à assainir les finances publiques sans demander à ceux qui se sont enrichi une juste contribution pour rétablir l’équilibre des budgets.
On connaît le zèle des socialistes en Grèce pour faire porter le poids de la dette sur les petites gens. Chez nous, ce sera une politique à l’identique.
Toute honte bue, après avoir payé le prix plein pour la poursuite de l’Etat belge, nous payerons la facture économique sous les sarcasmes de Bart De Wever qui ne se fera pas faute d’évaluer ce que les Flamands paieraient en moins sans les fainéants du Sud !
On a vu comme l’opinion flamande est malléable et sensible à la propagande de la N-VA. Faire basculer la catastrophe économique qui pointe son nez, dans une atteinte à la Flandre seule sera l’enfance de l’art pour la N-VA, qui aura toujours dix mètres d’avance sur nos diplomates à la noix, dans l’art de la propagande au culot.
Je le pense très sérieusement, il y a plus dangereux que Bart De Wever à l’avenir pour une Wallonie en quête de repères, c’est Elio Di Rupo !
Les socialistes ne doivent pas se fourrer dans des gouvernements pour tailler des croupières aux pauvres gens. Ce n’est pas leur rôle. Ils ne sont pas mandatés pour.
Ces messieurs dames vont rejoindre leurs maisons de vacances et d’ici la mi-août on n’entendra plus parler d’eux.
Mais, on ne perd rien pour attendre.
Vrai, si j’étais un francophone coincé dans la banlieue flamande de Bruxelles, je serais dans l’état d’un Juif allemand ayant assisté à la nuit de cristal.
Je ne dormirais plus tranquille.
Les travailleurs de Wallonie ne sont pas plus à l’abri. Le niveau de vie est en cause.
Di Rupo, ce n’est pas tout à fait Daladier descendant de l’avion après des accords avec Hitler et acclamé par la foule, lui disant « Ah ! les cons… s’ils savaient », parce que Di Rupo serait descendu du même avion avec ces mots « Ah ! les braves gens, comme ils reconnaissent mes mérites ! ». Et il serait persuadé qu’il serait dans son rôle de socialiste !
Ce type me fait peur !