Le dollar K.O. ?
Obama est coincé. Les Républicains font de l’obstruction concernant la dette énorme que les USA trainent comme un boulet. Ils veulent, à défaut de la stabiliser, empêcher le président de la déplafonner. Ce qui est en cause n’est pas moins que la crédibilité financière des Etats Unis qui pourraient à dater du 2 août, si aucune solution n’est trouvée, se retrouver à l’état de faillite !
Au défaut de paiement, s’ajoute le risque de voir l'évaluation de la dette abaissée par les agences de notation.
Après que les discussions aient achoppé sur la question de recettes fiscales supplémentaires, les Républicains ont claqué la porte.
Malaise ! On se regarde en chien de faïence. On en est là.
La taille de la dette américaine s’élève à plus de 14.000 milliards de dollars, 100% du PIB.
C’est une autre dimension que la Grèce !
Comme toutes les agences de notation sont aux USA, elles font comme s’il n’y avait pas le feu à la maison. Cependant, cela ne pourra pas durer…
A défaut d’un consensus politique, le président prendrait seul la responsabilité d’une augmentation générale des taxes en même temps qu’il relèverait le plafond de la dette, mesures que ses adversaires républicains répugnent à prendre,
A moins, à moins qu’une bonne dévaluation rende le virage moins raide ?
Les consommateurs américains et les banques se réveillent dans un cauchemar. Quoi qu’il arrive, ils passeront les prochaines années à se désendetter. Au cours de cette période, le déficit de la balance courante des États-Unis diminuera, de même que celui du Royaume-Uni, de l’Espagne et de plusieurs nations d’Europe centrale et orientale, mais à quel prix !
Ah ! ces riches comme le pouvoir politique les aime… Cet argent que les Etats demandent et qui abonde à leur moindre désir, il faut bien qu’il vienne de quelque part ! Il provient des épargnants des pays endettés et des pays prêteurs, comme la Chine.
Par exemple si la Belgique pouvait d’un trait de plume supprimer les dettes qui proviennent des fonds propres de ses ressortissants, la dette se dégonflerait jusqu’à devenir acceptable, c’est-à-dire comme elle était, pendant les Trente Glorieuses.
Ce placement des Belges fortunés n’est que le produit de l’extrême complaisance dont les Etats font preuve vis-à-vis des riches. Au lieu de personnaliser le devoir civique de l’impôt, les législateurs et les gouvernements privilégient les taxes perçues au moyen de la TVA. Cette taxe sur tout ce qui bouge, consomme ou utilise, est principalement perçue sur le travail des classes laborieuses et défavorisées. Elle est profondément injuste sous une présentation égalitaire, puisque chacun paie la même chose en achetant son pain, sauf que pour les riches cette taxe est infime par rapport à ce qu’ils gagnent et fortement ressentie par ceux qui ont de petits revenus. Enfin la masse globale d’impôt relevé est principalement acquittée par les plus faibles en volume payé ! Cependant Di Rupo et ses boys de la direction du PS l’adorent et n’envisagent rien d’autre pour sortir de l’impasse financière.
Les Etats-Unis ne couperont pas à une augmentation de ce type, nous n’ont plus. Di Rupo s’y attèle avec l’enthousiasme d’un prosélyte acquis à cette éventualité.
Et pourtant, comme firent jadis certains rois de France, si on annulait les dettes trop criardes, aux intérêts trop élevés, et que tous les Etats endettés le feraient en même temps, qu’arriverait-il ? Rien, sinon quelques faillites retentissantes de banques prêteuses et un appauvrissement généralisé des riches, ce qui serait une bonne chose, car cela permettrait un meilleur équilibre entre le travail et le profit. Les Etats souffleraient un peu, quitte à trouver des mécanismes les empêchant de recommencer à dépenser au-dessus de leurs moyens.
Hélas ! on connaît l’orientation de l’Europe, surtout pas toucher aux grosses fortunes !
L’effet du désendettement des peuples, sur un type de démocratie aussi peu soucieux des intérêts du plus grand nombre, sera brutal. Et particulièrement aux Etats-Unis, quoique on puisse dire.
Solidaires du dollar comme nous le sommes, empêtrés dans des économies en déficit, si les Etats-Unis cessent d’acheter des voitures allemandes, l’Allemagne finira par arrêter d’en produire faute de clients.
Si tout le monde y va de la rigueur et que personne ne se permet un déficit important, les modèles économiques de l’Allemagne et le Japon ne fonctionneront plus.
Alors que devrait-on faire ? A part les réponses « classiques » qui consistent à réduire la dépendance sur les exportations et à entreprendre des réformes structurelles qui facilitent la transition vers la production de biens non échangeables, on n’innovera en rien les rapports qui existent entre le capital et le travail.
C’est là que le bât blesse. Et c’est justement ça que l’économie européenne ne veut surtout pas changer.