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Triomphe d’Auguste !

Échec de Pompée. Les poils porte-bonheur du bout de la queue du Doudou n’auront servi à rien. Le PS attend le messie, un autre de préférence. Aux dernières nouvelles, la piscine de Mons reste ouverte pour un éventuel retour aux sources.
Les événements vont si vite qu’on ne sait pas si le soir venu nous serons toujours dans la Belgique du matin.
Comme il était à prévoir, c’est la seconde hypothèse que j’avais émise hier qui l’emporte, De Wever veut des élections.
Les calculettes nationalistes flamandes ont fait semblant de tourner à plein régime, mais les chefs avaient une autre idée en tête. Ce qu’ils veulent n’est possible que s’ils obtiennent la majorité des sièges au parlement flamand, alors, oui, plus rien ne leur résistera. C’est donc le « neen » franc et massif qui a prévalu à la N-VA, suivi comme son ombre par le CD&V, parti désormais satellite de l’extrême droite.
Di Rupo s’est déshonoré pour rien et le PS est à reconstruire !
C’est à se demander comment nous avons fait jusqu’à l’année dernière pour gouverner ensemble et avoir des coalitions pendant des décennies !
Plus personne n’est d’accord sur rien ! Et pourtant à faire confiance à Di Rupo, le programme initial était bel et bien du centre, sans une once de revendication populaire !
Et malgré cela, il a été rejeté sur les deux plans : communautaires et économiques !
Dans ces conditions, des élections prochaines ne feraient que constater le divorce profond sur tous les sujets des deux communautés et une séparation de fait devrait avoir lieu.
Reste que la Wallonie seule se verrait dirigée par un parti socialiste quasiment majoritaire ; mais qui en réalité n’est plus socialiste, mais plutôt centre droit. Le CDH et Ecolo occuperaient le centre gauche et le MR oscillerait entre les deux pôles centraux.
Envisagé de la sorte, on voit bien que la condition d’une représentation affective de la population ne serait plus remplie et que la démocratie essuierait son deuxième camouflet, le premier étant la séparation de fait, dans un pays où les partis ne se comprennent plus.
Comment se fait-il que personne n’avait imaginé qu’on tomberait un jour sur un démagogue, pas plus intelligent qu’un autre, qui rallierait pourtant à une cause nationaliste aussi radicale un tel pourcentage de Flamands ? Alors que de tels prophètes ont déjà existé par le passé récent, ne serait-ce qu’en évoquant le couloir de Dantzig et l’Anschluss et plus près de nous la Serbie et le drame des populations ?

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Ce qui fait tenir la N-VA dans son match contre le restant du pays, si l’on excepte le Vlaams Belang bien diminué et pourtant encore présent dans la région d’Anvers, c’est la seule idée que le droit du sol est plus fort que le droit des gens ! Quant aux raisons économiques et sociales, elles sont moins rassembleuses, comme la volonté d’organiser le chômage par une formule de dégressivité jusqu’à la sortie du droit, la réduction progressive de la solidarité dans tous les domaines des soins de santé, des pensions et des allocations familiales, le maintien de tous les avantages des riches et des facilités dans les domaines touchant à l’économie pour une mondialisation du système économique. A croire que les Flamands sont moins sensibles à ce quotidien-là, que le crime de parler français dans les limites du sol sacré de leur patrie.
Voilà bien un paradoxe, De Wever défend âprement le droit que les Flamands possèdent sur un sol d’après une frontière imaginaire, et d’un autre côté, il promeut l’envahissement du territoire par des multinationales qui peuvent saigner à blanc les travailleurs flamands, à la condition qu’elles respectent leur langue !
Au point où en sont les choses, Di Rupo doit se retirer. Il a fait assez de tort au PS, pour qu’il comprenne que sa place n’est plus à la tête d’un parti complètement déboussolé et très loin de ses marques primitives, à cause de ses concessions, de la vaseline dont il entoure ses propos vis-à-vis d’un fasciste, de la manière peu socialiste avec laquelle il mène depuis le début les pourparlers avec les autres formations. .
Et qu’on aille aux élections.
Après tout, que risque-t-on ? Un raz de marée de la N-VA ? N’est-ce pas parce que les partis flamands n’ont pas de programme, sinon celui de la N-VA, qu’ils en sont là ? Et le triomphe probable de la N-VA aux élections anticipées, n’est-ce pas surtout la faute de ceux qui, en Flandre, perdront des sièges au profit du fascisme renaissant. Les Hollandais en sont là aussi avec l’extrême droite. Y aurait-il une fascisation par la langue possible ?
Je vais relire « L’évolution créatrice » de Henry Bergson, des fois que j’aurais oublié quelque chose dans l’énergie créatrice de l’invertébré à l’homme et comment l’intelligence s’est constituée par un progrès ininterrompu. Il a dû se passer un truc parmi les vertébrés de la N-VA !

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