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Vas-y Albert !

Pour le 21, la cour cherche désespérément une plume capable d’écrire pour le roi un discours sombre, mais enthousiasmant, juste, mais optimiste, une sorte de condensé qui serait une relation catastrophique mais pas désespérée, un sauve-qui-peut général qui finirait en rallye des vieilles voitures pour le Lion’s club et une fancy-fair dans le parc, face au palais royal.
D’habitude, c’est un secrétaire qui exhume les vieux discours, remet les dates en conformité et change quelques tournures de phrases pour faire moderne.
Claude Guéant, la plume de l’Elysée, n’est pas disponible. Il est spécialisé dans le discours républicain, mais son style fait 3me République, ce qui est tout de même une estampille « Ancien Régime » qui conviendrait, faute d’un Royaliste qui aurait le lyrisme d’un Hugo.
La situation est telle, que les milieux autorisés redoutent que sous le poids de l’émotion, le roi ne vienne à trembler et à chevroter comme lors de son serment à la mort de son frère.
C’est qu’on assiste à une autre mort, celle du royaume ! C’est peut-être la dernière intervention royale en ce 21 juillet. C’est une raison de plus de soigner le discours. Il faut que dans vingt ans, après avoir digéré la période républicaine, que les pères de famille puissent dire à leurs progénitures, ce 21 juillet 2011, mon cher fils, j’y étais. Et nous avons pleuré, ta mère et moi, nous avions un pressentiment, nous pensions que c’était la dernière !
Ah ! on est bien loin des roulements de tambour qui annoncent le Camille Desmoulins flamand qui refait la bataille des Eperons d’Or. Ici, le roi ne peut que la jouer modeste pour des raisons qui ne s’expliquent plus.
Heureusement que ce sera en différé et qu’il aura pu faire autant de prises avant que les techniciens mettent en boîte définitivement.
Le Prince Laurent et la Princesse Claire auront également contribué à faire diversion dans l’espoir qu’eux seuls soient remis en question, mais on doute que Bart De Wever se soit laissé prendre à ce contrefeu.
Di Rupo aurait bien voulu passer son texte de l’inauguration de la piscine de Mons, mais pour que ce morceau de bravoure exceptionnellement redondant soit adapté à la fête nationale, il aurait fallu que le roi se mît en slip rouge et qu’une chorale d’enfants en rendît une partie inaudible, celle justement qui concerne les négociations au point mort.
Et c’est là le drame. Comment narrer l’inénarrable ? Rappeler tous les spectres en « eur », de préformateur à préparateur, qui ont fait le chemin de Damas, pardon de Laeken !
Il n’y a que le discours d’abdication de Léopold III qui serait à la hauteur, seulement voilà, c’est le seul qu’il ne faudrait surtout pas plagier, les Flamands seraient capables de l’accepter !

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A l’exemple de DSK, si encore le roi avait une affaire pendante de sexe à New-York ou ailleurs ou que l’ancienne reine, Fabiola, ait abjuré la foi catholique, mais non, rien. Inutile de compter sur Philippe et Mathilde, on se demande encore comment ils ont pu faire quatre enfants, et comme Laurent a fait ce qu’il a pu au Congo, en prévision du 21… voilà Albert II coincé !
Il y a bien « la fille cachée » du roi. Mais elle ne l’est plus. D’après ses sculptures, elle doit être aussi incontrôlable que son demi frère Laurent.
Il ne reste plus au roi qu’à parler de vacances pour adroitement mettre en scène sa vie en Provence dans sa villa de campagne, avec son nouveau yacht bercé mollement par la Méditerranée, bref, faire rêver les gens… Parler de la vie simple qu’il a, sa femme faisant les marchés, lui jouant à la pétanque et à l’heure du repas, mangeant à l’italienne des pâtes préparées par Paola.
Le danger, c’est d’en faire trop de sorte qu’on pourrait entendre un malveillant dans la foule massée devant le palais crier à l’intention de nos chaînes de télévision nationales « Mais qu’il y reste, en Provence ! ».
Après un an et un mois que les autres bégaient et bafouillent à tout va dans leurs discours qui n’aboutissent à rien, Albert II, pour une fois, pourrait passer le 21 sans dire un mot.
Hélas ! c’est toujours quand on n’a rien à dire, qu’on est le plus fort en gueule !...
C’est même la seule chose qui unit encore Flamands et Wallons !

Commentaires

Vas-y Richard remet en une couche, c'est dommage qu'il n'ont pas pensé à toi pour le discours, un vrai régal sans aucun doute...Bonne journée mon cher Duc.

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