Affaire de valoches…
Ça ne va pas fort à l’UMP ! Après les affaires, à cause des dissensions, la droite abandonne à la gauche la majorité du Sénat. De mémoire d’électeur, ça ne s’était jamais vu !
Y a-t-il un rapport entre la perte de confiance dans les sénateurs UMP et l’actualité ? Très probablement. Sarkozy a de quoi s’inquiéter.
L’affaire ci-dessous, quoique à l’instruction, pourrait bien mettre un terme plus tôt que prévu, aux ambitions de Sarkozy.
La boulette du Pakistan retombe en crottins de pluie sur le pouvoir et la droite.
Deux amis de Nicolas ont été inculpés dans une affaire de corruption suite à la vente de sous-marins français au Pakistan. A des commissions légales se seraient ajoutées des "rétrocommissions" au moyen desquelles une partie des sommes revenait illégalement en France.
Des mallettes d'argent liquide auraient financé en 1994-1995 la campagne présidentielle d'Edouard Balladur. Sarkozy était à l'époque l'un de ses collaborateurs chouchous et le porte-parole de son staff.
Evidemment la droite crie au complot, Sarko s’indigne et les autres commis de la sarkozye dénoncent la calomnie et la manipulation. A sept mois de l'élection présidentielle, évidemment, ça la fout mal !
L’étau se resserre autour du futur papa (début octobre). Mais, comme Chirac, tant que le président est en exercice, il est intouchable. Il a donc intérêt à ce qu’il soit réélu. L’anosognosie, c’est bon pour les ex présidents de plus de 70 ans.
L’ami Bazire, Nicolas comme son patron, vient d’être inculpé. Il était le directeur de campagne d'Edouard Balladur lorsque celui-ci avait défié sans succès Jacques Chirac pour la présidentielle de 1995. La veille, Thierry Gaubert, un autre proche du président, avait été inculpé dans Le dossier.
La preuve, que recherche le juge d’instruction, est l’élément liant les rétrocommissions aux excités placeurs de la bombe qui tua 15 personnes à Karachi en 2002. Elle est peut être dans les valoches d’Edouard.
Comment la justice, d’habitude aux ordres, a-t-elle réagi sans trop se faire prier ? C’est que les ex des nouveaux tôlards ont parlé. C’est même un scandale dans le scandale.
La princesse Hélène de Yougoslavie, ex épouse de Thierry Gaubert, a caviardé dans le bureau du juge d’instruction, au point qu’il a fallu l’arrêter. Second round, la semaine qui s’ouvre.
Aujourd’hui, la fille de la princesse assure que tout n’est que ragot et vilenie. Ah ! le rapport mère/fille ! Laquelle des deux aurait besoin de quelques séances chez le psychanalyste ?
Après, Hélène de Yougoslavie, c’est une madame Nicola Johnson, ex-femme de Ziad Takieddine, qui a ouvert son petit cœur aux enquêteurs ravis.
La vengeance de la femme délaissée est un grand classique ! (DSK ferait bien de faire gaffe et prester au lit régulièrement avec sa pourvoyeuse de fonds, Anne Sinclair.)
Selon la charmante blasonnée de Yougoslavie, son mari accompagnait en Suisse un intermédiaire dans des contrats d'armement, pour aller chercher des valises de billets "volumineuses". Et, c'est Nicolas Bazire qui les récupérait en France.
Premier faux pas de la sarkozye, l'ancien ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a téléphoné le 14 septembre à Thierry Gaubert pour le prévenir que sa femme "balance beaucoup".
Pour le Monde, cette conversation interceptée par la police prouve que Brice Hortefeux a eu accès aux déclarations sur procès-verbal d'Hélène de Yougoslavie alors même qu'elles n'étaient pas encore versées au dossier d'instruction.
La grogne aussitôt dans les syndicats de magistrats démontre en tous cas, que la justice française n’est pas toute à l’aune du procureur Courroye freinant des quatre fers la juge Isabelle Prévost-Desprez dans l’affaire Bettencourt.
L'Elysée aurait-il eu accès, comme dans une république bananière, aux pièces d'une procédure judiciaire en cours ?... s'est demandé « Le Monde » ?
Afin de poursuivre l’instruction, il reste à auditionner l'ancien Premier ministre Edouard Balladur. Comme ses confrères en bidouillages, le cher Edouard démentira comme un beau diable. C’est classique.
Il faut s’attendre à ce que d’autres témoins soulagent leur « conscience ». Un ex-employé de la cellule trésorerie de M. Balladur, Alexandre Galdin, a raconté vendredi à RTL qu'il avait à l'époque porté à la banque une vingtaine de valises remplies d'argent liquide.
Les enquêteurs français sont-ils plus incisifs en France qu’à l’ombre du Manneken-Pis ?
C’est plutôt calme de ce côté de la frontière, pour ce qui concerne les affaires tout au moins.
Il est vrai que nous avons d’autres préoccupations.