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Auguste ? Non, Antoine…

A l’heure où se tressent les couronnes de laurier à ceindre le front d’Elio Di Rupo, quelques questions subsidiaires restent en suspens.
Mais quelle est donc la nature du socialisme du président du PS ?
Croit-on qu’avec ou sans la NV-A, les accords vont pouvoir « sauver » la Belgique en tant que Nation ?
En donnant des pouvoirs étendus aux Régions, est-on certain que le gouvernement wallon a la capacité requise pour mener à bien une autonomie accrue ?
Et enfin, un pays confédéré, pour quoi faire ?
La première de ces questions est la plus facile. 458 jours pour sortir de l’impasse communautaire et 3 jours pour un compromis social avec les libéraux, l’expulsion des Ecolos, sans doute trop à gauche ( ?), le reste consiste à trouver 10 milliards en impôts et tour de passe-passe, d’où les quelques jours de pourparler qui viennent et nous rapprochent de l’accord historique.
Elio Di Rupo n’a pas sorti son parti de l’impasse d’une social-démocratie qui ne correspond plus à la réalité économique. Il ne s’inquiète pas de la dérive droitière de son parti et du mépris dans lequel les élus socialistes tiennent les électeurs, parce qu’il n’est pas socialiste, tout simplement.
Le plus grave, c’est qu’il a rassemblé boulevard de l’Empereur des arrivistes et des conservateurs qui partagent son point de vue libéral.
A la deuxième question, on peut se demander si avec ou sans Bart De Wever, ce n’est pas de toute manière le triomphe des thèses séparatistes flamandes ? Ceux que l’on a vu s’aligner devant un mur crème pour la photo de famille des accordailles, face à des dizaines d’objectifs, n’ont qu’une idée en tête : décrédibiliser Bart De Wever en le prenant de vitesse sur son terrain communautaire. Les statistiques, jusqu’à présent, ne sont pas favorables au déboulonnage de l’idole anversoise, au contraire. Il semble que Bart profite de tout. Qu’arrivera-t-il si les Flamands considèrent que les accords sont en réalité un palier intermédiaire au séparatisme pur et simple ? Parce qu’en effet, en laissant la bride sur le coup aux partisans du séparatisme, l’application des nouvelles règles va leur donner des outils avec lesquels il sera plus facile de démonter le mécano, puisqu’il le sera déjà en partie.
Je me demande si on ne fait pas trop vite un génie d’un Di Rupo venu à bout d’un calvaire de 458 jours ? On agit un peu avec lui comme avec Jean-Luc Dehaene. L’ancien « démineur » allait rebâtir Dexia avec la maestria d’un roué de la politique. On voit le résultat. Sa gestion aura été une catastrophe !
Attendons avant de juger ce que donneront les arrêtés d’application des lois qui seront votées au parlement, puis voyons-en les effets sur l’opinion publique aux élections communales dans 6 mois et aux élections de 2014.

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La troisième question est fondée sur des chiffres. A population égale, il faut plus d’argent, donc plus de taxes pour gérer le quotidien à la Région wallonne, qu’à la Région flamande ! Ce n’est pas une question de capacité individuelle, c’est une question qui concerne la gouvernance, ses méthodes, ses procédures. C’est un peu à la lumière de l’ancienne gestion de la Ville de Charleroi par une majorité absolue des socialistes que l’on perçoit les dangers d’une gestion régionale. Or, ce parti à sa clientèle répartie entre notables communaux, permanents syndicaux et guichetières mutuellistes. Il est budgétivore en diable, sans pour autant être efficace.
Enfin, un pays confédéré pour quoi faire ?
Que reste-t-il du pays fédéral dans les accords Di Rupo ? L’essentiel répondra notre génie des Abruzzes, à savoir la sécu (pas tout à fait), les pensions ( ?), les autoroutes et la représentation de la Belgique à l’étranger (pas sûr à 100 %) et quelques bricoles.
C’est comme un château fort, avec ses douves, ses contrescarpes et ses remparts, réduit après un siège de 458 jours au donjon, avec un roi au bel étage et un drapeau flottant au-dessus d’un dernier rang de « braves ».
Il n’y a pas d’exemple dans l’histoire qu’une défense réduite à l’essentiel ait pu résister longtemps. Aussi la profession de foi de Béatrice Delvaux du ʺSoir ʺ est proprement délirante : « Cette sixième réforme les place face à une nouvelle dynamique. Ce n’est pas une punition. C’est, quoi qu’il advienne de ce pays, une incroyable opportunité. »
Entre son opinion et son contraire, le pessimisme d’Olivier Maingain, il y a de la place pour un scepticisme fondé sur la réalité économique tragique, le caractère purement nationaliste de la N-VA, l’ambigüité non levée du CD&V et la versatilité d’une opinion face aux restrictions qui s’annoncent, au nom desquelles, il sera toujours facile d’en imputer la faute à l’autre Communauté.

Commentaires

Elio - le champion de la communication - va perdre tout son crédit lorsqu'il va exposer les mesures d'austérité du budget 2012 qu'il a concocté avec les quatre fils à papa, la mégère de Lasne et le "petit chose" de Bourg-Léopold.
La poltique n'a plus rien de sérieux.

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