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Un programme convenu.

Di Rupo en apnée à découvert sous l’île flottante un gouffre de dix milliards d’euros. Toutes les pelleteuses pour boucher le trou n’y suffiront pas. Il va falloir aller dans les poches du public le plus populaire. C’est peut-être le moment de reparler de la taxe Tobin (imposition des transactions financières).
Nos vieilles chaisières du parti, trop sociaux-démocrates orthodoxes n’en veulent pas. Pour avoir une idée de leur point d’ancrage, elles se situent à la droite du parti de Charles Michel.
Du reste, cette taxe Tobin ne fait pas non plus l’unanimité parmi les socialistes français candidats au scrutin interne pour affronter Sarkozy à la présidentielle.
Ségolène Royal et Martine Aubry cherche le consensus, François Hollande pointe le temps perdu à convaincre nos voisins britanniques, Arnaud Montebourg veut relever la taxation, Manuel Valls préfère se démarquer sur d'autres sujets. Il prône notamment une taxe sur les rentes et une "TVA sociale.
C’est dans ce grand moment d’incertitude, face à la crise de 2008 qui n’a pas fini de tarauder le bois des consciences ultralibérales, que Barroso, président de la Commission européenne, va proposer au Conseil européen un projet de directive sur la taxation des transactions financières.
Quelle mouche a piqué ce vieux réactionnaire portugais ?
Serait-il plus à gauche qu’Eloi Di Roublardo ?
Pourquoi pas, après tout, quand on voit toutes les contorsions que le président du PS fait devant nous pour sauver la monarchie et l’idée que l’on se faisait déjà de la Belgique sous Léopold 1er. Même si le rôle linguistique est inversé suite à la déchéance du citoyen parlant le français autour de Bruxelles, ce sont toujours les mêmes notables et le même cirque.
Il y a dix ans, la taxe Tobin aurait fait rugir de plaisir les altermondialistes naissant. Aujourd'hui, depuis les milliards brassés devant nous et qui partent en fumée, le déficit de la Grèce et les banques, la taxe Tobin, c'est trop peu et trop tard.
La proposition Barroso, même si le taux proposé de 0,01 % est dérisoire, serait toujours ça de repris « sur les ennemis du peuple ». La proposition est malheureusement limitée par l'exclusion de la taxation des transactions sur le marché des changes (monnaies). Ce marché pèse 4 000 milliards de dollars par jour ! Ce marché purement spéculatif n’apporte rien aux populations. Il permet seulement à ceux qui ont des paquets de fric à le faire fructifier sur les différences de change.

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Alors, bon, depuis que Warren Buffet a lancé l’idée de taxer les riches, elle est entrée dans le cerveau d’Etienne Davignon par le tuyau de sa pipe. Montebourg a raison, taxons-les et abandonnons l’idée de Tobin, qui du reste, n’en était plus fier du tout dix ans plus tard.
En Belgique, on rechigne sur la proposition Barroso, Roublardo n’a pas attrapé les mouches du CD&V et du VLD avec des propositions révolutionnaires sur les finances publiques. Ils en sont toujours à penser que la croissance et la rigueur sont compatibles !
Toute l’astuce consistera à sacrifier les salariés, les malades et les vieux, en douceur… et profondeur, chantait Adamo. La taxe Tobin serait remplacée par la taxe Davignon, en quelque sorte. Pourquoi pas le 0,01 % en plus sur les déclarations d’impôt des riches, tant qu’on y est, sans toucher au patrimoine, bien entendu.
Barroso a inventé la nouvelle loi Tobin pour mieux justifier auprès des opinions publiques le dégraissage généralisé des travailleurs par l'austérité, avec son cortège de politiques injustes. C’est du Roublardo à l’échelle de l’Europe.
La fonction sociale de l’Etat est fortement attaquée partout, au moment où une recapitalisation de Dexia par les fonds publics est annoncée. Après le succès des accords sur BHV, les Sept vont plancher sur les moyens d'éviter une nouvelle indignation, si un deuxième sauvetage des banques qui va bien au-delà de Dexia, est rendu nécessaire.
Quand le citoyen d’honneur de San Valentino aura fait ses trois petits tours de parade dans son costume de premier ministre, la fête sera finie. Peut-être que la grogne des francophones de la périphérie coïncidera avec celle des travailleurs ?
La socialisation du secteur bancaire et sa mise sous contrôle, ne se feraient que sous la pression de la rue, et comme le citoyen n’est pas prêt... qu’il paie !

Commentaires

Rien de nouveau : il faut aller chercher l'argent là où il se trouve et taxer les pauvres parce qu'ils sont nombreux et les riches parce qu'il sont riches

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