Black blocks dans la marre.
Chez nous, on les appelle les casseurs, ils sont plus connus ailleurs sous le nom de Black blocks. C’est une forme de résistance déjà ancienne à l’Autorité installée, lorsque celle-ci rassemble contre elle des protestataires dans la rue.
Wikipédia, source incomparable de renseignements à portée de clic nous renseigne : « Les « blocs noirs » sont issus des mouvements autonomes européens, particulièrement du mouvement autonome allemand des années 1980. Les autonomes allemands ont créé l'idée de « Schwarzer Block » avec des « actions directes » collectives pour la défense de squats (« Freiräume ») et de « lieux autogérés ». Ils ont aussi soutenu la Fraction armée rouge (« Rote Armee Fraktion ») lors des manifestations de solidarité, bien que la plupart des autonomes aient critiqué cette lutte armée. La lutte des autonomes allemands s'est portée aussi contre le nucléaire en organisant de gigantesques émeutes sur les lieux de construction de centrale. » (fin de citation)
Je crois, quelque soit le nom qu’on leur donne, que les Black blocks sont les descendants des casseurs des grandes grèves, pour peu qu’on ait lu les ouvrages historiques et sans remonter à Mathusalem, comme par exemple, la grève de 60-61 dans le bassin Mosan.
Envie de voler et de piller, pour les Autorités, et il y a un peu de cela dans les groupes informels qui se forment spontanément lors des grandes manifestations, mais aussi le citoyen révolté et enragé de ne pouvoir être entendu. Parfois on assiste à un curieux mélange entre le citoyen révolté et le pillard, un basculement de l’élan spontané du premier, vers le calcul personnel du second.
Le pillage lors d’une émeute ou d’une révolte est inscrit dans les gênes de l’humanité. Il est de l’intérêt des autorités que les exactions soient toujours décrites comme le fruit d’individus poussés vers le crime par leur nature et non pas conduits au crime par l’exemple criminel des autorités. C’est-à-dire que la vérité est, à tous les coups, travesties, sans doute estime-t-on que le public n’est pas mûr pour comprendre les nuances, attendu que ceux que nous élisons nous prennent pour des imbéciles (sans doute parce que nous les avons élus).
Le film de la scène de violence d’un flic bruxellois sur une manifestante des Indignés, à terre et entravée, d’une parfaire gratuité et sans provocation de la victime, est aussi une délinquance « ordinaire » de la police qui, d’une certaine manière, correspond aux mêmes instincts profonds de certains « infiltrés » du mouvement spontané Black block.
Le fait nouveau, le 15 octobre à Rome, 500 casseurs ont mis la ville de Rome à sac. C’était le fruit d’une préparation minutieuse en ordre dispersé sur plus d’un an d’entraînement.
Certains ont acquis leurs galons dans des manifestations préparatoires, à Athènes, notamment, pour faire leur classe dans un genre de guérilla urbaine contre la misère montante.
D’autres sont sortis des stades avec des interdictions d’y revenir et qui ont trouvé l’émeute à leur goût pour s’efforcer de la pimenter.
Nous n’assistons pas à une montée de la violence, parce que les populations seraient brusquement devenues plus violentes ou comme le dit l’extrême droite, à cause de l’apport massif d’étrangers dans les populations les plus misérables, donc les plus vulnérables. Cette montée de la violence est le produit d’une organisation politique qui a délégué ses pouvoirs en matière d’économie à des individus dont le seul motif est de gagner toujours plus de profit sur le dos de la collectivité du travail. Les économistes au pouvoir rétribuent leurs alliés politiques en échange de quoi ils exigent la paix sociale.
La démocratie ne servant plus à rien, le frein qui pouvait arrêter les populations dans le respect des institutions et des hommes qui la représentent n’existe plus. Les élections, elles-mêmes, ont perdu le pouvoir de changer la politique en changeant les hommes. Nous savons aujourd’hui que Di Rupo ou Wouter Beke n’a pas les moyens de présenter autre chose que le brouet libéral aux populations.
Plus les Etats serreront la vis, plus ils renforceront le phénomène Black blocks. Et si par malheur la pauvreté dégénérait en crise de la faim, même les pauvres les plus pacifiques seraient tentés de descendre dans la rue et de rejoindre les casseurs.
Ce pays et les autres pays d’Europe embarqués dans la même galère sont avertis. A défaut de bien doser l’austérité en prélevant trop d’impôts nouveaux, dans la commodité de pousser l’étiquette de la TVA, des grognements aux clameurs, de l’attroupement d’une centaine de personnes à des centaines de mille, casseurs et population à bout pourraient très bien régler le compte aux contempteurs du système mondialiste du capital.
Les casseurs étaient au rendez-vous de 1789. Ils ont pris la Bastille, renversé le monarque en 92 pour le guillotiner en 1793. Ils ont un mis un terme aux privilèges, même s’ils se sont fait piéger par une réaction sortie de leur rang. Ce n’est pas mal pour des casseurs !
Il est vrai que nos mentors bénéficient d’autopompe, et que la troupe n’a pas besoin de recharger le fusil à chaque coup tiré, mais… mais… il n’y a pas grande différence entre un homme d’Etat ordinaire et Bachar Al-Assad, il n’y a qu’une situation différente et qui pourrait basculer aussi bien dans l’émeute ou la guerre civile, au fil des mois à venir, du moins en Grèce, en Italie ou en France.
On sait de quoi sont capables des hommes de pouvoir « pacifiques » et qui croient que l’intérêt supérieur de l’Etat est de massacrer des populations qui ne sont pas de leur avis. On a l’exemple d’Adolphe Thiers, caméléon prodige, socialiste, libéral et assassin des Communards.
Il y a chez Di Rupo bien des traits qui sont communs à celui qui fut le premier président de la 3me République !