C’est pour quand ?
Est-ce qu’on a la berlue ?
Il a semblé à tout le monde que s’il a fallu 500 jours pour trouver un accord sur BHV, la routine reprendrait son cours après les hauts et les bas d’une bouffonnerie sans égale et que le gouvernement sortirait dans les quinze jours !
Or, il n’en est rien. Les postes à revoir succèdent aux dossiers dans le dossier avec des moments de tension, des positions inconciliables et si on nous dit que le formateur avance, il n’est pas encore certain que cela soit dans la bonne direction.
La confiance s’est envolée. Les accords sont rendus difficiles depuis qu’on ne s’entend plus. On se méfie, et c’est en traînant les pieds que les engagements sont signés et sur lesquels, on a vu Wouter Beke, Charles Michel et Alexandre De Croo revenir.
Di Rupo, le grand rassembleur, n’a réussi qu’une chose : séparer Wouter, de Bart. Ce n’est plus un programme de gouvernement, c’est un puzzle avec des pièces d’un autre puzzle, ce qui fait qu’on n’en sort pas.
Si ça se trouve, on aura à peine formé le bidule qu’il faudra à nouveau voter !
On espérait mieux du grand conciliateur montois. En même temps, il n’est pas mauvais que l’on traine sur le social et que Charles Michel vitupère quand on parle du chômage, ainsi Elio passera pour celui qui a résisté à la droite, même si le résultat est décevant.
Car, il sera décevant. Quand on voit Papandréou et les socialistes grecs, on se demande comment les socialistes belges vont faire croire aux petits salaires, aux pensionnés et aux chômeurs qu’ils doivent contribuer au sauvetage des banques, des Grecs et de nos finances publiques ?
A remplir des dizaines de pages pour chaque accord, ça promet de belles empoignades pour la suite. Encore que la crise mondiale se développe avec une telle rapidité qu’il est vraisemblable que les centaines de conditions à remplir pour que les accords tiennent la route, ne seront plus du tout d’actualité demain !
Du temps de Vanden Boeynants, ça allait plus rondement. On était refait de la même manière, mais au moins cela ne durait pas une éternité. Les seuls débats tournaient autour de prendre Chose aux finances et Truc à la Justice. Les programmes étaient à peine sur le bureau de VDB, qu’ils disparaissaient dans un tiroir. Il fallait juste trois semaines pour sortir un gouvernement des cartons. Nommer les ministres et répartir les ministères entre les partis qui formaient le gouvernement, étaient ce qui prenait le plus de temps.
C’était mal fichu, les privilégiés s’en mettaient plein les poches, les autres allaient bosser en fermant leurs gueules. Les socialistes faisaient le yoyo entre les principes et se beurrer les miches. Mais la crise de conscience ne durait pas longtemps. Comme dit Dodo la Saumure : tout le monde se couche quand on a le matelas. Et ils se sont couchés les rosés, vu les salaires intéressants…
Le dernier des Melchior Wathelet, ministre sortant du budget, a démarré avec six ou sept milliards d’économie à faire, quelques mois plus tard il en est à 12 ou 12 milliards et demi. Il ne sait plus, nous non plus. On se demande où il va s’arrêter ? Idem des prévisions de croissance, de 1, nous voila au ½ %. Aller plus bas, ce n’est plus de la croissance, c’est de la décroissance, au mieux du surplace. Le dernier des Wathelet est très proche des prévisions de Charles Michel. Il ne faudrait pas grand-chose pour voir le CDH virer MR. Benoît Lutgen devra se méfier, le Melchior est fort en gueule et connaît la chanson. Tous les Melchior de la dynastie ont fini président du parti ou à la banque.
La vice-Première Laurette Onkelinx (PS) voit plutôt 0,8 % de taux de croissance. Comme le CSF, elle n’en sait rien. Les choses se déglinguent tellement vite, tant les solutions retenues à l’Europe sont désastreuses, que bien malin qui pourrait le dire. Tout n’est que vœux pieux, billevesées propagandistes.
En fait d’ampleur de l’effort budgétaire, les haltères sont sur la table et nos hercules de foire vont montrer au bon peuple comment il faut soulever la fonte. Regardez bien comme ils procèdent, car ils ne la soulèveront pas deux fois. Le reste de la journée, c’est pour nous dans les usines sans fenêtres, sur le temps qu’eux récupèrent derrière les baies vitrées qui leur descendent jusqu’aux couilles.
C’est comme ça qu’ils sont : ministres et directeurs, même combat !...
Mercredi et jeudi, le formateur planche sur des discussions bilatérales. Il arrange les couples, en quelque sorte. S’il formait des parties carrées, ça irait plus vite !