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D’efforts et des faibles.

« Les efforts nécessaires de tous pour sortir le pays de la dette et assurer nos enfants d’un meilleur avenir », voilà un an qu’on nous prépare par ce genre de propos à nous servir un programme aux petits oignons. Les responsables ont tenu et tiennent encore un double discours. D’un côté avec le concours des économistes des banques, ils soutiennent le moral des foules en minimisant l’importance de la crise, et d’un autre ils mettent en place un train de mesures qui contredit leur apparente insouciance, en commençant par des discours sur l’austérité nécessaire pour conclure que la récession sera de longue durée.
A ce petit jeu, un qui est gonflé, c’est le petit Demotte. Interviewé par un journaliste de RTL qui lui demandait de parler des mesures d’austérité qu’il comptait prendre au gouvernement wallon, Rudy Demotte s’est vanté de la diminution du nombre de ministres ! Certes c’est une mesure administrative qu’on aurait dû faire depuis longtemps, mais en quoi cela touche-t-il les traitements et les frais divers que perçoivent les ministres actuellement, même si la masse salariale est réduite?
On voit bien que ces gens-là sont à côté de leurs pompes, quand il s’agit de mettre leurs pareils en adéquation à la masse des pauvres et à l’effondrement des classes moyennes.
Le plus formidable nid de millions bien au chaud, défendu par des raisonnements du genre de celui de Demotte, se trouve à Bruxelles aux Commissions européennes.
Mais que nous coûtent donc les commissaires européens, Barroso et Van Rompuy en tête, les milliers de fonctionnaires et le tralala des dépenses de prestige ?
Parce que l’Europe, c’est quand même nous, les citoyens, qui la faisons vivre de notre travail.
Les privilèges et les avantages sont tels pour tout qui a le statut de l’Europe, qu’il faudrait rembarquer les fonctionnaires inutiles baïonnette au cul dans leur pays respectif, pour s’en débarrasser. Est-ce qu’on sait qu’un directeur général, à l’échelon le plus élevé à l’Europe, gagne le double de n’importe quel directeur général de la République d’Allemagne du même grade ? Dix pour cent des traitements échappent à l’impôt. Les défraiements et les notes de déplacements, les indemnités de résidence et les allocations familiales, ce n’est pas rien sous la bannière étoilée. Le fonctionnaire, qui n’est pas dans son pays d’origine, perçoit 16 % supplémentaire, afin de compenser la douleur de l’expatriation. Quand on pense que ce sont les mêmes fonctionnaires qui ont élaboré le système de libre circulation des travailleurs, qui fit couler beaucoup d’encre sous la formule du plombier polonais qui vient travailler en France et qui garde le salaire du pays d’origine !
Di Rupo est en train de plancher sur le recul de l’âge de la retraite. Sait-on qu’à la Commission, les fonctionnaires européens peuvent partir en préretraite à 55 ans et que la pension est à 63 ans ?

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S’est-on jamais demandé à quoi pouvait bien servir cette noria de fonctionnaires ? Les politiques ne sont pas communes entre les Etats. L’absence d’un ministre des finances pour l’Europe ajoute à la cacophonie.
Les fonctionnaires se rattrapent sur les normes des produits et des qualités agréées des denrées alimentaires.
Le plus clair du travail consiste à mettre des normes de fabrication et d’utilisation sur tout.
Les doubles portes aux ascenseurs, par exemple, (aucun cas graves en Belgique depuis dix ans des ascenseurs anciens à porte palière) aura coûté aux utilisateurs des dizaines de millions d’euros.
Un cas d’école fut la circulaire 1677/88 réglementant la courbure des concombres ! Pour 10 cm de longueur, l’arc ne doit pas excéder 10 mm ! Les poireaux doivent être blancs sur au moins un tiers de leur longueur, etc.
Les fonctionnaires mirent 20 ans avant de se décider d’abroger les circulaires maraîchères les plus grotesques.
Les ampoules d’éclairage ont eu droit, elles aussi, à leurs formulaires détaillés. Il s’agit de 14 pages en petits caractères donnant une idée du sadisme et de la bêtise qui soufflent Rond Point Schumann.
Les intérêts nationaux y sont pour quelque chose. Les Commissions sont à un carrefour, on a cru que c’était celui de l’Europe, à bien y regarder, il s’agit des lobbyings et des intérêts particuliers qui s’affrontent tous les jours au nom des Nations partenaires.
La hiérarchie entre Barroso, Van Rompuy et les Commissaires européens est étonnante et bruisse des multiples intermédiaires, directeurs, adjoints et présidents de Commission.
On se demande si le parti communiste chinois oserait se sucrer à ce point ?
Quand le peuple perd le contrôle des Lois, c’est la démocratie qui fiche le camp. Et nous, Wallons et Européens, nous ne sommes pas près de la rattraper !

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