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Le drame de Di Rupo.

Lui qui aime tant jaser aux bonnes places des tribunes, n’ira pas gloser à la réunion de la Convention du PSE (partis socialistes européens) pour cause de réflexion profonde. Et devinez qui le remplacera dans le speech inaugural ? Charles Magnette, pardi, le chouchou, le petit dernier qui monte ! Les anciens caïds doivent faire une de ces gueules !
Di Rupo adore ce genre de rupture.
Il passe, il salue, on l’acclame, il parle, puis quand il a sa dose, il disparaît en retraite. C’est un membre attardé de la confrérie de ces Messieurs de Port-Royal, autrement dit un franc-maçon moderne, très strict, très obédience obéissante.
Il se fait désirer. Il aime que l’on s’étonne de son absence et qu’on s’effraie de son long silence.
Ici, on est servi.
Le public attend un messie, tous les partis en conviennent, sauf un jeune coutumier du m’as-tu- vuisme, puisqu’il a déjà fait tomber un gouvernement du haut de son inexpérience. Qu’à cela ne tienne, vexé de l’obstination d’Alexandre De Croo, Di Rupo court se jeter au pied du roi.
Depuis, le pays retient son souffle.
Bien sûr que Di Rupo va revenir et évidemment qu’Alexandre De Croo va plier un genou et faire allégeance.
En attendant, le pays vient encore de perdre la bagatelle d’un demi-milliard ! On a perdu un « A ».
Dans le black-out artificiel, on apprend quand même que le demi-dieu montois poursuit les contacts bilatéraux.
Il adore ça ! Les autres sont comme dans un confessionnal. Monsignore est derrière son bureau, caché derrière une montagne de notes comme les grilles d’un confessionnal. Sa secrétaire porte-cuculle, comme un greffier de justice est à sa petite table. C’est la version « je suis mécontent et je le montre ». Il y a aussi celle du charme, pull ouvert, parfum rare qui flotte, tasse de café, petit doigt levé et petits fours. La sportive, avec baskets aux pieds, décontractions, sourire aimable, yeux enjôleurs. On sort de celle-là en croyant qu’on l’a échappé belle, par l’insistance de la poignée de mains avec les doigts de monsignore qui ne veulent pas vous lâcher…
En attendant Godot, le programme du formateur est bien là qui nous pend sous le nez et que même les chefs de la FGTB, pourtant aux ordres du PS, trouvent imbuvable !
Et des idées pour faire autre chose et vivre autrement, des idées socialistes en quelque sorte, il n’en manque pas !
La semaine dernière, Marianne dans un numéro spécial en citait quinze !
A commencer par la rééducation des citoyens tourneboulés par les inepties acheteuses qu’on leur fourre en tête depuis qu’on n’a rien trouvé de mieux de détruire plus vite qu’on ne produit pour faire tourner la machine à fric qu’est devenue l’économie.
Un New Deal vert pour arriver à une souveraineté énergétique et alimentaire, une protection sociale dite universelle pour mettre un terme à la terreur de perdre un emploi sur laquelle surfent les employeurs pour justement régner par la peur, un crédit coopératif avec une idée toute simple, inverser les rôles entre la banque et le citoyen, la cogestion, séparer enfin les banques de dépôt, des banques d’affaires, tout cela venant d’une autre philosophie d’accords…

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Seule concession à accorder au formateur démissionnaire : le MR est un poids mort pour toutes les réformes visant à une justice sociale. C’est très difficile de travailler avec des gens qui se croient encore dans une autre époque, parce qu’ils ne ressentent pas celle-ci, attendu qu’ils n’ont jamais connu la misère, ayant toujours vécu aux crochets de la population.
C’est la seule excuse. Encore que, Monsignore se trouve dans le même cas, même lorsqu’il parle de la misère que ses parents ont connue. Il ignore depuis ce que c’est. Il s’en sert parce que cela lui convient politiquement ; mais son témoignage n’est pas sincère.
Il est très proche socialement d’un Alexandre De Croo et à des années lumières d’un métallo de Seraing que Mittal s’apprête à mettre à la rue.
C’est ça le drame de Di Rupo et aussi celui du bureau du PS.

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