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La récession et le principe de Coene.

Les économistes de plateau TV sont à la fois des admirateurs de l’ordre et du système établis, les portiers de nos grands avocats discoureurs et, à l’occasion, les enfonceurs de portes ouvertes dans les moments où la réalité leur pète à la figure au point, qu’ils ne peuvent plus la nier.
Tel est le cas, ces temps derniers, de M. Coene, gouverneur de la Banque Nationale de Belgique, acronyme : BNB.
Que nous dit-il, ce grand connaisseur de la fine mécanique économique ? « Sans tenir compte de l'impact du plan d'assainissement Di Rupo. La croissance, de -0,1% au troisième trimestre 2011, devrait rester légèrement négative pour le quatrième trimestre 2011 et le premier trimestre 2012. "Techniquement, on peut donc dire que nous sommes entrés en récession ».
Ce brave homme nous dit que les assainissements sont en train de plomber la croissance et qu’il faudra assainir davantage de plusieurs centaines de millions pour un budget équilibré.
Autrement dit, plus on assainit, plus profonde sera la récession !
Et son conseil « Il faut faire des efforts qui vont dans le bon sens » !
Le bon sens de quoi ? Mais, de la récession, pardi !...
Ce raisonnement devrait pouvoir être repris en économie, sous le titre du « Principe de Coene » !
D’après la crise de 1929, l’affolement total des Bourses, l’inflation galopante, le chômage massif, on a déjà revécu cela. Là s’arrête la comparaison. L’effondrement de 29 se fit en quelques jours, entre le jeudi 24 octobre et le mardi 29 octobre 1929. Il ne fallut pas moins d’une dizaine d’années et la préparation d’une guerre, pour en venir à bout ; mais, les plus gros dégâts se firent en une semaine. Peu à peu, Roosevelt avec son new-deal, combla les vides et fit repartir une économie qui était loin d’être comme la nôtre en train d’épuiser les ressources naturelles, avec 7 milliards d’humains à nourrir !.
La différence est de taille. La crise actuelle a débuté en décembre 2008. Lehmann Brothers allume la mèche. Elle est à retardement. On en est à sa troisième année de cheminement, avec des dégâts déjà considérables. Tout laisse supposer que le pire est à venir.
A défaut d’une intelligence active et supranationale des 27, c’est l’Europe qui va prendre le coup fatal, pas les Etats-Unis, inventeurs de l’économie de casino et qui pourtant aurait pu revendiquer la totale. Cet effondrement majeur est suffisant pour faire plier toutes les places boursières et ravager jusqu’à l’économie chinoise, pourtant encore relativement prospère. Quant à l’économie des USA, elle est en plus mauvais état que la nôtre, sauf qu’elle n’est pas trop la cible de ses créanciers, protégée par le statut du dollar monnaie mondiale de réserve. L’Europe par terre, évidemment l’Angleterre et les Etats-Unis, entraîneront la Chine vers l’abîme. On voit le tableau !
Et que fait-on en Europe ? Des réunions d’avocats desquelles rien ne ressort de fort.
A l’économie trop emprunteuse et déficitaire, les Etats européens ont réinventé une austérité artificielle qui vient se superposer à l’austérité de la récession. C’est cette accumulation qui chatouille en ce moment le magma du volcan, qu’est à présent l’économie.

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La prévention du chômage a une telle importance qu’elle aurait dû éclipser tous les autres problèmes, y compris ceux de la dette, pour tenter d’éteindre la mèche.
A lieu de relancer l’économie, on intimide les chômeurs qui n’en peuvent et, à tout hasard, on achète des autos-pompes. La ministre Milquet frétille déjà à la pensée qu’elle va faire régner l’ordre.
Que le chômage dépasse un certain niveau, c’est le cas en France et en Belgique, la politique économique est un échec. Le pays entre en récession. C’est imparable.
Dans la conjoncture actuelle, sans espoir de remonter la pente, avec l’économie de marché telle qu’elle est depuis 2008, le plan Di Rupo est une folie pure.
On ne peut pas faire une politique qui donne des gages aux spéculateurs en acculant la population au chômage et à la famine avec la réduction du budget de l’Etat, comme on ne peut pas jouer sur la hausse des prix afin de favoriser la croissance.
Au lieu d’une politique de grands travaux, on laisse filer le tissu industriel à l’étranger.
Localement, si le sauvetage d’Arcelor-Mittal, devait passer par la suppression de l’armée de métier, malgré le chômage de près de 35.000 militaires de carrière à répartir sur les trois Régions, la situation ne serait pas pire que si on laissait Mittal faire en sorte que l’outil rouille sans repreneur.
La révolution des revenus espérée dans les années 50, comme le moyen le plus sûr de résorber l’inégalité à la faveur de la croissance économique, a échoué. Pire, la crise de 2008 ouvre une ère de paupérisation jamais vue depuis bientôt un siècle, avec des inégalités qui font frémir de honte.
C’est le moment de changer de moyens et de politiques pour une refonte en profondeur du système.
Hélas ! c’est M. Coene qui dit ce qu’il faut faire !...
On n’en a pas fini avec la préhistoire !

Commentaires

Toujours aussi creuse votre bafouille quotidienne. COENEN n'est pas un brave homme, mais le gouverneur de la BNB.

Il s'agit bien de Luc Coene et non pas Coenen. Pour le reste, pensez ce que vous voulez. Je m'en fous. Merci de me lire tous les jours.

Et toc !!!!!!!!

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