Le Congrès du PS
Il y a tant d’impatience des gens à sortir de l’impasse des 538 jours de colle, que n’importe quel gouvernement aurait été le bienvenu et n’importe qui aurait eu droit aux forts applaudissements.
Alors Di Rupo ou un autre, ça ne rime à rien, de toute manière il y a une telle misère qui monte, que ni lui, ni un autre n’y pourront rien. Dans ces conditions mesurer, la popularité de Di Rupo est tout à fait aléatoire et sans conséquence sur l’avenir.
Le congrès du PS de ce dimanche à la gloire d’un homme a été d’une rare indécence. Les organisateurs de la chose ont fait l’impasse sur la crise identitaire de ce parti. On demandait simplement aux affiliés réunis à huis clos, d’acclamer un homme, de le trouver providentiel et de louer son sens de la diplomatie.
L’image la plus saisissante restera le poing tendu de Laurette Onkelinx, sur une vibrante Internationale, alors que plus aucun composant des fondements du socialisme n’existe encore dans ce parti, voué désormais à concurrencer le MR et le CDH dans la traque de la clientèle du centre et condamné à mentir effrontément aux classes sociales les plus fragiles, parce qu’il a besoin de leurs voix pour faire la différence avec les autres partis du centre. Et c’est là une réussite qui tient du miracle ! Comment peut-on encore décemment voter pour le parti socialiste dans les familles sinistrées par la crise ? C’est un mystère que Di Rupo n’a pas intérêt à percer, puisqu’il en a fait son fonds de commerce !
Avant ce dimanche, je ne connaissais pas Willy Burgeon. En approuvant dimanche l’accord de gouvernement à presque l’unanimité, le Parti Socialiste s’est aligné sur les thèses capitalistes les plus conventionnelles. Seul Willy Burgeon a voté contre. Gloire à lui.
A 71 ans, l’ancien sous-directeur à l'Université du Travail de Charleroi, ancien membre du Bureau du PS, et président honoraire du Conseil régional wallon, a montré que le seul qui en avait de toute l’assemblée, était un vieux autrement bien plus jeune que ceux qui se donnèrent en spectacle devant un Di Rupo figé.
Comme ces gens sont bons à tout, certains ne manqueront pas de ressortir une vieille affaire de onze ans d’âge qui avait valu à Willy Burgeon d’être démis de ses fonctions, à propos de l'émission Strip-Tease, en s’enthousiasmant de la politique de la Corée du Nord.
Je sais, c’était con. Mais il y a d’autres cons, bien plus retentissants de connerie qui plastronnent à la devanture du PS, que ce vieux militant et qui feraient mieux de la fermer.
Les porte-flingues de Di Rupo n’en feront qu’une bouchée « Willy Burgeon est toc-toc ! ».
On se rappelle encore la candidature de l'ancien député provincial Jean-Pierre De Clercq à la présidence du PS contre Di Rupo et comment les « camarades » ont soutenu leur grand leader en rappelant les embarras judiciaires de l’ancien député provincial. C’était d’une élégance…
Car, il ne faut pas s’y fier, ces « camarades » qui lèvent le poing pour un monde meilleur, sont bons à tout pour préserver leur casse-croûte. Ils s’accommodent très bien du monde tel qu’il est et n’ont pas du tout envie de le changer.
Leur pire ennemi n’est pas le capitalisme faisandé des Michel, c’est la vraie gauche, celle qui dit et qui fait, ce que les socialistes ne font plus depuis longtemps pour défendre effectivement la population en Wallonie.
Cela ne change rien à la fête de ces tordus qui croient avoir fait du socialisme en sauvant la situation de crise dans laquelle le pays était plongé, sans imaginer ce que leur opposition au système aurait eu de révolutionnaire et ce que les travailleurs auraient pu y gagner.
Comme il était prévu, le Congrès a osé toucher aux statuts pour garantir à Di Rupo un retour à la tête du parti, quoi qu’il arrive. C’est Laurette Onkelinx qui a servi la soupe à son maître sans que personne ne moufte.
Voyant la salle bonasse et l’air entendu du Bureau, elle s’est surpassée en falsificatrice de l’histoire récente de ces 530 jours de pantalonnades. Ce serait le parti qui aurait sauvegardé l'avenir de notre sécurité sociale, maintenu l'indexation des salaires et l'âge légal de la pension, renforcé la fiscalité sur le capital et régulé le monde de la finance.
Pas moins !
Bref, tous les négociateurs étaient d’affreux conservateurs, seule Laurette Onkelinx se serait jetée dans la bataille et ramené les autres à de meilleurs sentiments à l’égard de la classe ouvrière quelle n’a cessé de défendre !
Ces propos ne doivent pas faire plaisir aux Ecolos et au CDH !
A sa place, je me méfierais. Et si le grand sauvetage n’était qu’un grand désastre à peine différé aux premières mesures, celles qui vont partiellement détruire l’assurance sociale et nous tondre par des TVA inédites ?
Reste à savoir ce que le grand sauvetage socialiste aura comme conséquence sur le travail, le chômage et les pensions, dans six mois. Et comment les travailleurs vont réagir dans les semaines à venir, quand ils s’apercevront que la part importante d’effort à faire pour trouver les onze milliards nouveaux, ce sera pour eux et quand le ministre du budget qui remplacera le sinistre Melchior Wathelet devra en rabattre sur le taux de croissance qui sera égal à zéro !
L’exemple d’un premier ministre qui renonce à son traitement nous vient d’Italie. Il serait bien que le nôtre renonçât au sien au nom de ses attaches pour ce pays et par souci d’égaler au moins, le geste de son confrère.
Commentaires
Je pense que vous aussi, vous êtes un peu tordu..vous n'épargniez jamais personne, ils seraient tous pourris...je veux bien, mais lorsque vous mettez en évidence que Mario Monti renonce à son "salaire" de premier ministre, vous êtes pathétique,vous qui savez que ce type est avant tout un financier ultra capitaliste et donc,ce type s'arrangera bien pour remplir ses bourses avec un sale fric et vous omettez de constater que parce que la Ministre des pensions ne pouvait plus s'exprimer,la gorge serrée, pour avouer que les retraites des pensionnés italiens ne seraient plus indexées dès l'année prochaine, super Mario a repris la parole pour d'un ton paternaliste "rassurer" son auditoire, un beau salaud de capitaliste..Je ne sais pas ce que perçoit le retraité moyen italien, mais la suppression de l'indexation des pensions, c'est tout simplement une injure aux personnes qui ont cotisés pendant toute leur vie professionnelle , parfois, je vous méprise,ce soir, je ne vous souhaite pas une bonne nuit, moi qui voyais en vous un humaniste..me serais-je trompé?
Postée le: Reiter | décembre 5, 2011 11:46 PM
J'ai évoqué Mario Monti pour le geste. Evidemment, l'homme n'est pas présentable. Que je sache, je ne l'ai pas présenté ! Je trouve, comme vous, que sa politique est profondément injuste. Où nous différons, c'est lorsque je considère que celle de Di Rupo l'est de la même manière et que, du point de vue politique, il est du même acabit que Monti. En cette matière, il n'y a pas de bons ou de mauvais personnages. En politique, il n'y a que les résultats qui comptent. C'est une erreur et un a priori contestable de croire qu'on mènera une bonne politique ou une mauvaise politique de par ses origines. Cette naïveté pourrait nous conduire à la réflexion tout à fait fausse de croire que Di Rupo mène une bonne politique, parce qu'il est né dans un baraquement à Morlanwelz.
Postée le: Richard | décembre 6, 2011 12:32 AM