« Les Gérard de la politique. | Accueil | Edition bobo et télé crado. »

Spéculations sur l’immondice…

Revoilà encore le milieu dirigeant du PS liégeois troublé par des affaires, sur un fond de bataille des chefs.
Dans le dossier Intradel, c’est Alain Mathot, bourgmestre de Seraing, ainsi que les Daerden, père et fils, qui voient leurs noms mêlés à des histoires de pots-de-vin portant sur des sommes considérables.
Ce n’est pas aussi rocambolesque que l’affaire DSK et les tribulations de Dodo la Saumure, le sexe si vendeur pour les magazines et les hebdomadaires n’y est pas – enfin pas encore – en première ligne, il s’agit pour l’instant d’un gros paquet de fric qui tourne autour de l’intercommunale d’Intradel.
Sont-ils coupables ou ne le sont-ils pas ? C’est à la justice de trancher. Y a-t-il eu une opportunité politique à faire du tapage autour de cette affaire du fait que c’est la sœur de Didier Reynders qui a une partie du dossier sur son bureau ? On n’en sait rien.
Ce qui est certain, c’est que la nouvelle unité de traitement de déchets de l'usine Intradel a coûté 170 millions d'euros et que la société INOVA aurait versé une quinzaine de millions d’euros de commissions occultes dans le cadre de l'attribution du marché public.
A qui ?
La question est là.
D’emblée, il faut écarter les éboueurs et le petit personnel. On n’arrose pas à coups de millions des personnes qui ne peuvent en aucune manière influer sur l’obtention du contrat,
ce n’est pas comme l’affaire des corvettes de Taïwan, ni des sous-marins du Pakistan, il n’y a pas mort d’hommes. Mais il s’agit de savoir parmi les dirigeants du PS qui aurait, entre deux discours sur la pauvreté et la nécessité de faire payer les riches, toucher un dessous de table aussi considérable ?
On se doute bien que les partis rivaux de la région se font un malin plaisir de percer le secret de l’instruction et que les renseignements qui filtrent ne sont pas l’effet du hasard.
Dans les milieux capables d’influencer les décideurs, pour ce qui concerne Intradel, ils ne sont pas des dizaines, tout au plus trois ou quatre...
L’affaire traîne depuis 2007. On apprend que les arrosages d’argent auraient transité par des sociétés écrans et des comptes de consultants.
Le journal Le Soir cite Alain Mathot qui aurait bénéficié d'une somme d'environ un million d'euros, alors qu'il en réclamait deux. Le Soir précise aussi qu'entre 12 et 15 millions d'euros auraient illégalement été distribués à des intermédiaires afin qu'ils aident Inova à remporter cet important marché public.
Comme dans beaucoup d’affaires de ce genre, les preuves de la concussion et de la prévarication manquent. Les sommes versées transitent par des banques dont le fonds de commerce est garanti par un secret aussi lourd qu’une pierre tombale et que pour prendre un élu la main dans le sac, il faut se lever tôt et ne pas avoir peur de faire des heures supplémentaires. N’avouez jamais, est la devise première d’un bon routier de la politique. Or, de ce point de vue, nous avons affaire à des spécialistes et non plus à des pieds nickelés du genre de l’ancienne municipalité socialiste de Charleroi.
Sans preuve, avec seulement parole contre parole et des dénonciations anonymes, il n’en faut pas plus pour classer l’affaire.

4urris.jpg

La classe politique devrait se méfier. Les 12 à 15 millions d’euros ont bien été versés à quelqu’un ou plutôt à quelques-uns. Si le ou les coupables ne sont pas punis, c’est toute la classe politique qui le sera et en l’occurrence le PS liégeois, qui n’en est pas à sa première affaire et qui en a vu d’autres, diraient les vieux habitués des prétoires.
Du coup voilà des militants honnêtes qui se voient fourrés dans le même sac que les voyous.
Tous pourris, c’est ainsi que raisonnent les gens. On peut le voir à l’attitude carrément sarcastique de ceux qui écoutent les discours selon lesquels il va falloir se serrer la ceinture, pour le bien de la collectivité, de l’Etat, etc.
Discours que tout le monde comprendrait, s’ils ne sortaient parfois des bouches les plus infâmes et des consciences les plus noires !
Et si, par hasard, il s’avérait que les personnages cités dans le dossier Intradel fussent coupables, voilà le paradoxe d’hommes responsables, gérant bien leur commune d’une part, soucieux de la voirie et de l’environnement, donnant satisfaction aux citoyens et qui, d’autre part, se révéleraient d’indécents usurpateurs d’une haute idée de la politique, tricheurs, voleurs et menteurs, comme le sont naturellement les pareils de Dodo la Saumure !
L’appât du gain et l’amour immodéré du pouvoir que procure l’argent sont des leviers de l’âme humaine vieux comme le monde. Que le parti socialiste en soit plus que les autres le théâtre n’est que trop évident. Partir de rien et s’élever dans le monde bourgeois laisse des traces, des salissures de la conscience, des reniements intimes. On le voit bien chez Di Rupo et Onkelinx. Quant à verser dans la criminalité en col blanc, il y a une marge que certains ont franchie.
La fréquentation de certains milieux corrompt aussi bien que l’argent. Et comme l’une ne va pas sans l’autre, les habitudes prises avec des salaires énormes par rapport à ce qu’on gagne chez Mittal et qui ne sont rien en comparaison de ce que les vrais riches amassent sans rien foutre, perturbent les esprits. Gagner un ou deux millions d’euros, rien que par une signature au bas d’un contrat, est terriblement tentant pour celui qui est venu de rien.
On a dit qu’il fallait bien payer nos ministres pour qu’ils ne nous volent pas.
C’est une erreur. Au regard des fortunes, ils sont trop mal payés pour pouvoir y résister. Comme nous ne pouvons les payer davantage, donnons-leur deux ou trois fois le salaire d’un ouvrier moyen. Pas plus. Ils deviendront enragés !
Soit ils tomberont tout de suite dans la criminalité et ils seront éliminés, soit ils deviendront des ministres remarquables qui sauront défendre les gens qui gagnent peu et se lèvent tôt matin, parce qu’ils seront du nombre.
Il n’y a pas moyen de sortir de ce raisonnement.
Le malheur, c’est qu’ils font leur salaire eux-mêmes. Ce qui est déjà une curiosité de la démocratie !

Commentaires

Bien content d'avoir 40 % du salaire des chauffeurs de bus pour avoir une pension !!!!!

Poster un commentaire