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31 janvier 2012

Vieil Elbeuf et Anonymous.

Ce devrait être une loi de la physique universelle, une sorte de règle générale dont chacun observerait la pertinence comme le mouvement des planètes : « plus le système économique est mis en difficulté par ses propres échecs, plus il a tendance à rejeter les critiques ». Et on pourrait ajouter ce qui suit, après un temps de réflexion : « plus il s’entoure de complaisants qui le flattent et le confortent dans ses erreurs ».
La Belgique est le terrain expérimental par excellence de ce qui précède.
On peut en vérifier le bien-fondé à l’occasion de la grève générale de ce lundi.
Les médias s’accordent avec les partis (si l’on excepte l’extrême gauche) sur un grand principe qui est l’existence pérenne du système économique et financier tel que nous le voyons fonctionner depuis près de deux siècles sur les mêmes principes. Les protagonistes de tout discours sur l’économie et la politique ne sont en désaccord entre eux, que sur les modalités d’application des règles de ces deux fondements du système.
Entre les partisans de Bart De Wever et ceux d’Elio Di Rupo, il y a un vrai consensus sur la manière d’organiser une société qui existe depuis deux cents ans. Seule change la manière de conduire les peuples, en vertu de la modernisation des techniques et du rapport de force des acteurs en présence. Les règles économique et politique ne changent pas.
Par conséquent, les débats, les confrontations, l’opinion des gazettes, sont à quelques nuances près d’une grande uniformité.
C’est la raison pour laquelle le public est de plus en plus réticent à écouter les joutes oratoires des avocats qui nous dirigent. Les robins défroqués sont tous d’accord sur le fond.
Ils ne pourraient tenir un véritable discours d’opposition sans être rejetés par le système. Ils seraient interdits sans délais d’antenne et de parti. Ils ne trouveraient refuge que sur Internet et/ou dans un parti d’extrême gauche, c’est-à-dire rejetés et minoritaires, ou dans une contestation dilettante, des gens n’ayant nul besoin de gagner le pain quotidien chez autrui, rentiers ou retraités.
Les rares personnalités qui se sont marginalisées volontairement et ayant acquis une certaine notoriété, sont des enseignants ou des prix Nobel.
Ce constat a pu se vérifier dimanche aux débats de midi sur les deux chaînes belges de télévision (1).On imagine ainsi l’impact de la crise sur la modification progressive du statut des plus faibles, souvent à notre corps défendant, sans que personne n’en récuse la pertinence.
Sans être fin psychologue, on voit poindre des modifications du système mis en difficulté et qui se raidit : la bienveillance fait place à la surveillance, la cohabitation pacifique à l’intolérance (lois linguistiques, accueils des étrangers), le voisinage à l’espionnage (la délation devient une vertu civique).

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Se dessinent la coercition policière et informatique à la place des libertés civiles et citoyennes. Par le réflexe de l’oncle Baudu du « Vieil Elbeuf », dans le roman prémonitoire de Zola, « Au bonheur des dames », le système capitaliste (puisqu’il faut bien l’appeler par son nom) a la même réaction d’autoprotection à l’égard des peuples, que Baudu, à l’égard des siens et de la société marchande et boutiquière.
Le temps n’est pas éloigné où quiconque tirera des plans sur la comète, aura des chances de se voir suspecter d’atteinte à la sûreté de l’Etat.
Toute pensée extérieure, à ce que le gros du public considère comme la norme, sera considérée comme « terroriste ».
On voit déjà très bien la façon dont Maroy, Gadisseux et Demoulin écartent l’originalité et le subversif dans les joutes verbales du dimanche. Ces oiseaux-là n’ignorent pas que le discours politique construit l’imaginaire des gens.
Ils aident à faire passer le public pour naïf et inapproprié, face à des avocats, pantouflant dans les studios et plus à l’aise dans leurs exposés, que dans leurs résultats.
Qu’est-ce que l’association Anonymous, sinon une forme de résistance indispensable pour les temps qui s’annoncent ?
Qu’est-ce que l’antagonisme de façade de Bart De Wever et Elio Di Rupo, sinon une diversion afin de masquer les connivences ?
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1. Même les syndicalistes admettent la pertinence du système.

30 janvier 2012

Qu’est donc devenu Gadisseux ?

Dimanche, c’était le seul intérêt de Mise au Point.
A l’heure où j’écris ces lignes, le mystère reste entier.
Les relations, ça aide beaucoup. C’est ce dont nous nous sommes aperçus, en voyant Caroline Hick remplaçant le disparu.
On aurait aimé poser la question aux trois préposés chargés de nous faire rire dans « Revu et Corrigé », ce préambule en guise de mise en bouche de la suite avec le beau monde. Kroll est à la RTBF depuis si longtemps qu’on ne peut plus compter sur lui pour dénoncer, Deborsu, idem, et Van de Woestijne, de la Libre, fait commerce en bienséance centriste, au point que peu se rappelle qu’il fut jadis journaliste.
Peut-être aurait-on pu interroger Bruno Clément, il n’était pas sur le plateau.
On sait qu’Olivier Maroy n’aime pas répondre aux questions depuis qu’il les pose.
Mais, foutre, où est passé Gadisseux ?
Restait les avocats.
Et justement, il y en avait une flopée à Mise au point, comme d’habitude, malheureusement, les cabinets sont fermés, depuis qu’on rémunère mieux à l’Etat.
Encore que cette émission est tellement foireuse avec des sujets téléphonés depuis l’espace, qu’on se doutait bien que Maroy sans Gadisseux allait poser la question qui fait mal aux syndicats et qu’on se répète dans les journaux « Austérité, marche ou grève ? » et que là-dessus, Onkelinx, Milquet, Thomaes, Chastel allaient être farouchement contre la grève, Rolin et Demelenne, les syndicalistes, seraient pour, et que Jacquy Morael approfondirait la question en approuvant sans trop désapprouver, selon le jour, sa forme, et l’ouvrage de philosophie qui traîne sur sa table de chevet.
Ce que voyant, remettant mes derniers espoirs en un dimanche midi meilleur, j’ai zappé à la concurrence, chez Dominique Demoulin en pleine prise d’adrénaline de direct.
Pas de chance « La grève générale inévitable ou irresponsable » sentait bon le doublon, sauf que les invités étaient du deuxième niveau : Bodson, Deleuze, Fonck en concurrence capillaire avec Sabine Laruelle, plus quelques autres, dont il me suffit de les avoir vus, pour ne jamais les nommer. Reste à caser Magnette, diable, je ne sais plus s’il donnait la réplique à l’Odéon ou à Mogador ?
Ce n’est pas quand on est en surpoids que l’on parle de récession, Sabine l’a bien compris qui semble avoir beaucoup maigri. Cela la rend plus crédible, évidemment, quand elle parle de la misère des classes moyennes.
A part le mystère Gadisseux, même les accents pathétiques d’Onkelinx au sujet de l’index auquel le PS ne touchera pas, les 2 milliards 3 à trouver avant fin 2012, pour ne pas perdre encore un A, ce midi, c’était un round d’échauffement pour entendre les explications de Sarko sur les malheurs de la fin de son règne, diffusées sur un paquet de chaînes françaises au 20 heures.
Peut-être, Claire Chasal saisirait-elle l’opportunité de glisser dans les questions à super Sarko, le président qui sait tout et fait tout mieux que tout le monde, s’il n’avait pas des nouvelles de Gadisseux ?
Sait-on jamais, les Services français sont si performants !
On aurait bien aimé aussi entendre Jacky Morael traduire en langue courante les quinze secondes au cours desquelles, il me semble avoir entendu quelque chose comme « On ne peut connaître l’avenir, pour les mêmes raisons qu’il est impossible de trouver un consensus absolu sur l’histoire, c’est-à-dire du passé », à moins que m’étant assoupi au moment de son intervention, j’aurais rêvé ce qui précède ?
En un mot les moins empotés furent les syndicalistes.

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Il n’y a pas à baragouiner. Quelle est aujourd’hui la grande affaire ? Réduire les déficits et retrouver la croissance. Pour que l’un soit compatible avec l’autre, il est improductif de saigner les populations à leur base. Il faut donc écrémer le pot à son sommet.
Ils ne le font pas ! D’accord, alors ils n’ont que la grève qu’ils méritent.
On a vu le four lamentable qu’a pris le tour de vis à la Di Rupo au sujet des 5 % de réduction des salaires des membres de son gouvernement. Il n’est même pas parvenu à faire rendre gorge à lui-même et aux autres de cette modeste contribution à l’effort collectif !
Dans l’action politique, nous sommes partagés entre deux attitudes. L’une cherche à ce que l’action préconisée obtienne un résultat conforme à nos espérances ; l’autre nous met en présence d’un facteur moral qui nous pousse parfois à faire le contraire de l’action préconisée.
Ce gouvernement a oublié la seconde.
Le reprocher aux syndicats, c’est comme si un voyou dénonçait un pickpocket.
Les quelques mots sérieux qui me sont venus spontanément sous la plume à la fin des émissions, personne des Hauts-Placés et des Pas-Mal-Placés ne les a prononcés. C’est la preuve évidente que dimanche prochain, quels que soient les sujets traités, je me poserai les questions que Maroy ne pose jamais et j’essaierai de donner des réponses qu’on n’entend nulle part.
Reste quand même mon angoisse à propos de Gadisseux.
Pourvu qu’il lui soit arrivé quelque chose !

29 janvier 2012

Joëlle au bout de la lorgnette.

Même si des troupes régulières de Kadhafi sont devenues rebelles et résistent encore au nouveau pouvoir, il est relativement aisé pour des journalistes occidentaux de visiter les anciennes installations du régime disparu.
C’est ainsi que la journaliste du Wall Street Journal, Margaret Coker, a exploré un centre destiné à l’écoute de la population. Du réseau Internet, des téléphones mobiles et des connexions (Internet et téléphone) par satellite, des courriels et des extraits de conversations en ligne d’opposants au régime, tout avait été transcrit, étiqueté, rangé, classé. On se doute bien pour quels usages : prises de corps, tortures, viols, incarcération sans jugement, disparition, etc.
Le matériel de pointe avait été fourni par des entreprises occidentales, celles qui permettent aux services spéciaux du FBI, à Interpol et aux services secrets des grandes démocraties occidentales, comme aux polices nationales ordinaires, de nous espionner, sous le prétexte de traquer le terrorisme, exactement de la même manière que les hommes de Kadhafi !
Sur les murs du centre, on y voit encore des affichettes des entreprises occidentales, comme Amesys, une filiale de la société française Bull, dont il n’est pas impossible que le matériel ait été installé grâce à des techniciens français. La journaliste cite le Canard Enchaîné qui révéla que la direction du renseignement militaire (DRM) avait été sollicitée pour aider à la formation des « surveillants » libyens !
Il est certain que ces entreprises de pointe dans l’espionnage électronique n’ont pas eu qu’un seul client. Si elles prospèrent aujourd’hui dans une période de crise sévère, c’est bien parce que ces matériels sont demandés partout.
La Belgique en est friande. Dernièrement, le ministère de l’Intérieur a lâché le morceau : il existe désormais une cellule capable de fouiller à distance et à notre insu dans nos ordinateurs et dans nos téléphones portables. Si l’on ajoute à cela, les caméras à chaque coin de rue et que parmi ces caméras, il en est certainement de la dernière génération capables comme à Zaventem de « radiographier » à travers les vêtements, on peut dire que si Joëlle Milquet le souhaitait, la ministre de l’Intérieur pourrait mesurer la longueur de la zigounette des passants de la rue de Loi et d’ailleurs.
Le Comité d’éthique et l’observatoire du respect des droits de l’Homme sont complètement dépassés par les événements. Ils subsistent encore pour jeter de la poudre aux yeux et faire croire aux citoyens que l’Etat les respecte.
Les services de répression du banditisme, les antennes militaires spéciales d’espionnage et de contrespionnage sont rompus à tous les exercices du genre. Le comble, c’est qu’ils ont l’accord tacite des bourges qui se sentent en sécurité dans des rues surveillées par des caméras. Les feuilletons américains : NCIS, les experts, les séries du genre « scientifique », ont taraudé les esprits des téléspectateurs qui ne voient pas l’arme à double tranchant des techniques en tous genres.
Ils le disent, ces innocents, ils n’ont rien à cacher !

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Alors, pourquoi circulent-ils avec un pantalon sur leur derrière par les temps de forte chaleur, puisque de toute façon, le pouvoir pourra voir leur cul quand il le souhaitera ?
Kadhafi roulé dans les toiles de sa tente a été rendu à sa famille, c’est Bachar Al-Assad, un autre gros client de l’électronique occidentale et amoureux du matériel de guerre russe qui lui succède dans la tyrannie de pointe. Le Syrien permet de censurer Internet et de récupérer comme bon lui semble les identifiants et mots de passe des citoyens, afin d’accéder à leurs messageries électroniques ou à leurs comptes sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter. Drôlement efficace pour reconstituer les interactions d’un opposant avec des appuis intérieurs ou extérieurs.
Selon Margaret Coker, les technologies employées s’appellent Deep Packet Inspection (DPI, en français « inspection en profondeur des paquets »), d’un marchand de logiciel américain.
On pourrait avec ce système jusqu’à corriger les fautes d’orthographe des expéditeurs ; mais, c’est, je crois, pour tout autre chose que l’ami Bachar achète américain.
Bien entendu, nos gazettes restent muettes sur la liberté qui fond comme neige au soleil dans nos contrées si libres, si chaleureuses, croient-elles. Elles ne consentent de dénoncer l’empressement de fourrer le nez dans les affaires des autres, que chez les tyrans patentés et avérés.
Chez nous, pensez-vous ! Une pareille horreur ne pourrait exister… c’est impossible, voyons, avec l’éthique que nous avons, les gueules d’ange du pouvoir ! Vous voyez Milquet forer un glory hole dans une cloison pour mater les gens comme dans un claque ?
Maintenant que les snipers syriens montent sur les toits pour canarder la foule au nom de Bachar et que les écoutes ne servent plus à grand-chose, on peut tout dire de la Syrie, comme on a tout dit de la Libye.
Si on commençait par regarder ce qui se passe en Belgique ? Il est vrai que les autorités ont un trou de serrure d’avance, dans lequel ils ont leurs caméras ultrasensibles braquées sur nous.

28 janvier 2012

François Hollande, président ?

Les gazettes françaises bruissent d’échos depuis dimanche sur l’aptitude de François Hollande à devenir président de la République.
En Belgique les commentaires après « Des paroles et des actes » (France 2) de Pujadas, ont vu Jupé convaincant et Hollande sur la défensive. J’ai trouvé au contraire, Jupé emprunté, à court d’arguments et Hollande développant à l’aise son programme de gouvernement.
Comme quoi, nos gazettes et télés sont encore plus conservatrices qu’en France.
Je n’ai pas rejoint les rangs des Hollandais pour autant, comme on va le voir.
Quel que soit celui qui montera sur le trône républicain, tant qu’il prêchera pour la pérennité de l’économie libérale, sera bienvenu dans le système.
Ce n’est pas pour rien que les journaux français décrivent les faits et gestes du candidat socialiste avec bienveillance. François Hollande est donc crédible. Il ferait aussi bien l’affaire que le sortant Nicolas Sarkozy.
Nathalie Artaud, de Lutte Ouvrière, Mélenchon et Marine Le Pen ne sont pas si bien traités. Marine Le Pen est à part. Au pire, elle pourrait servir de réserve à la république, si, par aventure, le peuple ne pouvait plus être maintenu paisiblement, entre les murs des cités et des usines.
Hollande est lisse comme un Gouda jeune. Il est à l’aise là où nous pataugeons depuis longtemps. Sauf, qu’il y eut 2008 et une situation nouvelle à partir de laquelle, on ne peut plus dire qu’on ne savait pas.
Alors, plutôt de commenter les nuances qui séparent Sarko et Hollande, même si ce dernier est hostile à la TVA dite sociale, visant à augmenter le poids des taxes qui pèsent sur les plus pauvres, il serait plus intéressant de se demander pourquoi la connivence du candidat est évidente avec le système.

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C’est tout le travail de la social-démocratie qu’il faudrait analyser du début des Trente glorieuses à la crise actuelle et à partir de quelle année, son travail productif est devenu improductif pour le monde du travail.
Ce n’est pas dans le cadre de ces quelques lignes que cette analyse peut se faire. Mais des études existent, des économistes en parlent et des philosophes en écrivent
La pensée de Hollande est aussi intolérable que celle de Sarkozy. On la retrouve dans la démarche de Heidegger, mort en 1976, avec le soupçon d’avoir fleureté dès 1936, avec les Nazis.
Le concept d’Heidegger de l’herméneutique colle bien aux socialistes en général et à François Hollande en particulier. Cette interprétation d’Hermès intermédiaire dans le passé entre les dieux et les hommes, s’est actualisée entre le capital et le travail.
Hollande s’est bien dépeint. Il préfère à l’affrontement, le règlement à l’amiable. Or, où il se trompe c’est dans la nature des relations entre le capital et le travail. Nous sommes bien dans un casus belli, celui du rapport de l’assassin à sa victime, là où il n’y a pas de conciliation possible. Il faut que l’assassin meure, pour que la victime en réchappe.
Selon Heidegger, la nature a été « arraisonnée » par une technique incontrôlable. Il décharge de ce fait toute responsabilité dans le développement de l’industrie de guerre hitlérienne. François Hollande procède du même raisonnement, puisqu’il attribue aux lois du marché la nature divine des tables de la loi.
Pour Heidegger, prétendre l’irresponsabilité dans le drame allemand, c’est faire porter à la technique la responsabilité éthique du crime et, par conséquent de s’en exonérer.
Hollande, c’est pareil. Il ne veut en rien troubler ce qui cause tant de mal et est responsable de tant d’excès, tout au plus veut-il en adoucir certains angles, dans l’espoir que le harnais passé au cou des peuples soit encore pour un temps supportable.
Lui, l’intermédiaire, se dégage de toute complicité, se déculpabilise d’avoir accepté une collaboration, sinon qu’elle est de circonstance et incontournable.
Hollande a tort ! L’herméneutique n’est défendable qu’entre deux écoles de savoir. L’échange et la transmission entre elles sont souvent matière délicate. La responsabilité du drame social est aussi la nôtre. Les socialistes se rendent responsable de ne pas vouloir choisir leur camp, ou plutôt de nous faire croire qu’ils l’ont choisi, quand Hollande pratique l’herméneutique de Heidegger.
Je n’ignore pas le confort du non-choix ; mais, la conduite est inqualifiable. Ne pas choisir, c’est tomber dans le pire des scénarios. C’est indigne.
Heidegger se fût grandi en choisissant l’alternative de l’exil ou du camp de concentration à l’empirisme d’une conduite prudente. Hollande, entre une société capitaliste et une société morale, s’il ne se sent pas homme à défendre cette dernière, doit s’effacer pour Montebourg, Mélenchon ou Artaud.

27 janvier 2012

Un Tobback peut en cacher un autre.

Les journaux en font beaucoup pour décourager les gens de faire grève lundi. Briseur de grève RTL, aussi ? On n’en est pas loin avec l’interview d’un patron musclé qui offre une prime à son personnel, s’il surpique les commandes de matelas le jour stratégique.
C’est tout juste si la télé, en plus du matelas, ne met pas une stagiaire volontaire dessus, pour une passe gratuite !
Madame RTL distribue des godes pour mettre ses speakerines en train.
« Les gars, restez chez vous, quoi !... Hakima passera après les infos vous faire les yeux humides, comme après un reportage sur la princesse Mathilde qui presse sur son sein des enfants qui n’ont pas mangé depuis huit jours ! Une seule condition : faut pas y aller !...

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Une frousse bleue que ça dégénère s’est emparée de la Belgique 58.
La patrie du bourgeois qui a toujours raison, pour une toute petite grève d’un jour, se met au Prozac. C’est dire comme ça va mal et comme personne n’est sûr de rien !
Les syndicats non plus d’ailleurs. Peut-être n’y aura-t-il quasiment personne ? Un trou du cul de la statistique nous a prévenus : un Belge sur deux n’est pas d’accord pour faire grève. Comme il y a plus d’un Belge sur deux qui ne travaille pas pour mille et une raisons (trop vieux, trop jeune, malade, chômeur, trop riche, etc.), il est difficile de se faire une idée de ce que veulent les Belges. Le savent-ils eux-mêmes ? Tout ce qu’ils savent, c’est qu’au ras-du-sol les vers de terre ne trouvent plus à bouffer. Le capital ne veut plus rien laisser au travail. Dans le monde Antique, les esclaves ne votaient pas et pourtant, c’était le berceau de la démocratie.
Le citoyen d’honneur de San Valentino est près de soudoyer les météorologues. Le franc-maçon irait bien mettre une bougie à saint Médard. Evidemment, les plus furax à la trouver mauvaise sont les politiciens hissés au faîte de l’impopularité, eux qui n’ont plus rien à perdre fors leur salaire (l’honneur, ils l’ont déjà perdu).
Et quels sont ceux qui tempêtent le plus ? Le PS et le SP.A !
Laurette Onkelinx, en rôle de composition, a le personnage indigné bien en main. Elle aurait pu faire une carrière à la Paramount, si elle avait été plus glamour.
Ah ! il est beau le socialisme dans les mains de ces gens-là… Les militants de base doivent être bien emmerdés, enfin ceux qui se mêlent aux réunions syndicales et qui bossent avec tout le monde. Il est vrai qu’ils ne sont plus très nombreux, puisque le cran au-dessus, la catégorie des Pas-Mal-Placés sont des avocats qui ne savent pas ce que c’est de bosser en usine, même si dans leurs envolées rhétoriciennes, ils en mettent plein la vue sur les efforts à faire
Pour le Soir, le très Belgique 58, Bruno Tobback, SP. A, « ne mâche pas ses mots au sujet de l'attitude des syndicats et de leur grève générale de lundi prochain ».
La grève générale devrait être - paraît-il - quelque chose d’aussi rare que le One Penny noir de l'Ile Maurice.
Si le fils ressemble physiquement au père, par contre, il n’a pas cette forme d’ironie grinçante qui faisait tout le sel d’une rencontre avec le vieux. Celui-ci a le raisonnement un peu juste, même tout à fait con, si on chipote.
« Je comprends l'inquiétude, mais une grève générale, c'est quelque chose de très rare, et il faut garder la bombe atomique pour la guerre mondiale, pour le dernier combat, pour le gouvernement de droite qui applique vraiment des mesures de droite ! »
Bombe atomique, dernier combat, gouvernement de droite, à part le dernier terme, les autres sont excessifs.
Qu’est-ce qu’un type qui gagne 1500 euros par mois, qui chôme une semaine par ci, par là, et qui peut se faire virer d’un instant à l’autre, en a encore à foutre des jérémiades de Tobback ?
Il est tout chose d’apprendre que s’il rejoint les autres dans la rue, ou pire, s’il brandit une pancarte « Elio, tu nous as eus », il devient le détonateur d’une bombe atomique !
La fin de l’interview au Soir est triomphante de bêtise absolue : « ils ont raison (les futurs grévistes) pour beaucoup de leurs soucis et de leurs inquiétudes. Allez trouver aujourd'hui un travail à 55 ans ! Et que penser du patron d'Arcelor qui pousse tout le monde dehors ? »
Et voilà le plus beau : « Mais là où je ne suis pas d'accord avec eux, c'est qu'ils tirent de tout cela des conclusions pessimistes et négatives. »
On le ferait à moins, non ?
Quand on ne fait pas grève et qu’on n’est qu’une poignée à surpiquer des matelas, pendant que les autres se les gèlent dans la rue, on se fait chouchouter par la femme du directeur qui décommande le coiffeur, pour servir le café et offrir des petits fours l’après-midi…
Ceux qui ont déjà tringlé la rombière d’un patron, savent comme c’est plus facile d’encaisser les engueulades, après. Mais, ce n’est pas donné à tout le monde, sauf dans certains cas…
Pour le reste, Tobback peut toujours essayer qu’Elio verse effectivement 5 % de son magot annuel, lui-même se fendrait d’une double cotisation à la FGTB, que ce ne serait pas de refus.

26 janvier 2012

Les Alphonse (1) au casse-croûte.

On n’a jamais vu que l’austérité soit le gage d’une future prospérité !
A moins que l’on ne considère la fin des restrictions, comme un nouvel état de prospérité.
Ce qui est perdu, est perdu !
Nous abordons un appauvrissement qui sera long, dans lequel il se perdra beaucoup, sans espoir de récupérer grand-chose. Bien entendu, pas pour tout le monde. Notre économie est ainsi faite : plus il y a de couillons, plus les autres sont pleins aux as.
Les Hauts-Placés entendent s’associer à la misère du peuple ; mais pas trop.
Les Hauts-Placés sont comme les putes. Ils nous gueulent « vas-y continue… je vais jouir », ça n’arrive jamais. Ils s’économisent pour le soir à la comptée, dans leur villa en Ardenne ou leur baraque à deux bâtons sur les hauteurs d’Uccle… Là, ils se foutent de nos gueules, en famille !
Les plus fortiches nous font de la morale, retour de week-end, les plus vicieux, de la religion.
Aussi, tiennent-ils à perdre le moins possible des 5 % de rayures sur leurs augustes fesses, qu’ Eloi Di Roublardo a promis au peuple. Pour faire cela, il aura retiré de ma poche, sa petite main gourmande qui y jouait avec mes roubignolles.
Chastel, le roi du souk, défendrait les marchands de tapis, ses confrères, en contestant l’abominable soupçon d’Ecolo, selon lequel, ces affreux n’auraient mis dans le tronc du pauvre que 0,9 % du fric qu’on leur alloue trop généreusement !
Et pourtant, les faits son accablants : « …par rapport à l'équipe Leterme, les traitements et frais de représentation enregistrent des baisses moins importantes que prévues : 0,9 % pour le Premier ministre et ses vice-premiers (224.000 euros annuels en 2011, 222.000 euros en 2012), 1,5 % pour certains secrétaires d'Etat ou encore 3 % pour d'autres ministres. »
C’est bien dans la nature de l’homme de bousculer les autres, afin d’être au mieux sur les belles branches à se flanquer des indigestions aux plus beaux fruits !
Ce qu’ils ignorent, ces macs de la Haute-Fonction, c’est que plus ils s’élèvent, plus le public qui reste en-dessous, découvre leur partie honteuse !
Certains ne se donnent plus la peine de se torcher. C’est une forme de mépris qu’affectent les Hauts-Placés d’exhiber sur leurs hémorroïdes, les excreta de la veille.
Les fonctions du petit Chastel à ce titre sont particulièrement abondantes.
Il s’est embarqué dans un pataquès explicatif selon lequel « une indexation salariale de 3,53 % avait été budgétée (2) pour l'ensemble de la fonction publique sur 2012 ». (Le mec y cause plus français, mais ça fait rien)
C’est encore plus grave que je ne pensais. 3,53 % font 847 € pour un salaire moyen de 24.000 € l’an, quand il devient pour Elio le Magnifique : 7.836 € 60 (sept mois de la pension d’un vieux) !
Hein ! un ministre fait partie de l’Administration et est indexé comme le commis débutant !
Vous le saviez-vous ?

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Je croyais, pauvre innocent, que les élus étaient au-dessus des mille et un moyens d’arrondir les fins de mois, qu’ils avaient l’élégance d’ignorer l’instinct de survie qu’ont tous les pauvres diables qui raclent les fonds de marmite à partir du 21, et que, lorsqu’on gagne en un an ce qu’un pensionné moyen met vingt ans pour avoir, on ferme sa gueule par décence et on crache au bassinet l’exsudat pathologique de l’âpreté naturelle, sans se faire remarquer !
Enfin, pourquoi ces macs ont-ils un statut de fonctionnaire ? Les fonctionnaires ne sont pas élus. Ils ne sont pas mutés d’un ministère à l’autre. Ils ne votent pas les lois. Ce sont des exécutants qui travaillent un certain nombre d’heures et partent à la retraite à un âge déterminé. Comment nos politiques ont-ils osé s’apparenter à des fonctionnaires, sinon pour les indexations, les pensions, avec ceci d’étonnant, qu’ils votent eux-mêmes la hauteur de leur oseille !
On dit que l’électeur peut tout. Je voudrais bien savoir comment il pourrait changer les statuts de nos maquereaux de première !....
Cher électeur, mon frère, tu l’as bien profond.
Je vois encore la mine indignée de Laurette Onkelinx sur la question des 5 %. Ah ! la garce …
Je suis bien d’accord avec Julliard « Si l’élection est l’honneur des démocraties, la réélection est son fléau. », pensée admirable et qui dit tout en quelques mots.
Qu’ils passent à la caisse une fois, on veut ; qu’ils y repassent, pardon, ils ont pris le pli. A coups de pieds au cul, ils n’iraient plus bosser !
C’est pas eux avec le Marcourt qui redresseraient la Wallonie, à la sueur de l’homme !
Tacite, dans ses « Annales », décrit le chevalier romain par rapport aux autres, un seigneur parmi « un ramassis de populace ».
Le terme est élégant, après les Biesses de Laplace sur l’intelligence collective des Liégeois, le ramassis Richard salue bien l’engeance…
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1. Alphonse : (Argot) Souteneur. On a attribué cette expression à Alexandre Dumas qui en a fait le titre d’une pièce.
2. Le néologisme rejoint ici le chastellisme typique depuis que le pharmacien carolo s’est mis à l’anglais, sur ordre de son driver Didier Reynders.

25 janvier 2012

Tendre Béatrice !

L’éditorialiste en chef du Soir entoure de ses deux bras son nouveau nounours : Jean-Claude Marcourt ! Elle va à la mouillette, comme d’autres ont la larme facile devant l’horreur des temps.
Et qu’a-t-il fait, cet heureux homme, pour mériter les câlins de la chef d’un Soir ?
On s’était beaucoup mépris sur les intentions du ministre, surtout au début, les forces bien pensantes et accessoirement vives avaient imaginé un plan W saccageant l’image d’Epinal de la Belgique, modèle 58. On voyait le plan B, tourner au western spaghetti à côté du Plan W, brandi par le sieur Marcourt, ticket gagnant ‘à fé tchanter les coqs’.
Eh bien pas du tout !
D’où les phéromones de Béa perceptibles dans sa dernière épitre qui transmet son attirance aux chers lecteurs.
Le Plan W du canaillou est très comestible, soluble dans tout ce qu’on veut, adaptable aux sautes d’humeur flamande, compatible même avec Bart De Wever.
On se disait aussi que Marcourt n’était point l’homme à briser sa carrière pour une république, fût-elle liégeoise.
« La Wallonie n’a pas dix ans pour se redresser. »
Voilà le message unique de notre homme d’actions !
Se redresser par rapport à quoi et pour quoi foutre ?
On ne rembourse pas assez tôt les banques ? On manque d’allant pour gaver Big-Brother ? On plafonne trop haut les salaires ? On s’absente trop souvent le lundi ?
Pour le bon motif, Béatrice applaudit aux forces vives mobilisées et aux réflexions élaborées.
Dans ces conditions de respectabilité optimale, le ministre Jean-Claude Marcourt pouvait assumer officiellement être au centre de la « nébuleuse ».
Dans six mois, nous confie l’adorable Nunuche, « un groupe clair, à visage découvert, couvrant à la fois le champ syndical et patronal, va émerger, arrivant avec tout un travail préparatoire et avec pour objectif de « booster » le sud du pays, de le faire passer à la vitesse supérieure. »

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C’est clair, les « biesses » pour adhérer au plan W n’ont plus qu’à se retrousser les manches. Béatrice n’aime pas les machins mous, les volontés pendantes, elle le dit clairement, elle est pour le manche de pioche. Le fer lorsqu’il s’abat, doit la laisser moite et ravie.
Gloser, J-C Marcourt, pourtant avocat de profession, n’en a plus rien à cirer. C’est hors-prétoire que cela devrait se passer.
Déjà d’autres ineffables avaient parlé de chantier depuis leur bureau du dernier étage où ils s’enfonçaient dans la moquette jusqu’aux couilles, tellement elle était laineuse. Marcourt, lui, veut des vrais chantiers, avec des poutrelles qui passent à quinze mètres du sol suspendues dans les airs au bout des filins des grues géantes. Marcourt serait au centre avec son casque blanc bien visible, montrant à Béatrice en casque vert pâle, l’avancement de son chantier W.
On ne bossait pas assez en Wallonie. Voilà le vice ! Walloon, in To Wallow in vice, movie made in Santa Monica, Roture street, Marcourt business.
Reste que Béa est méfiante. Elle en a connu des costauds qui se prenaient le pied dans la carpette et qui finissaient par avouer bander mou à la ruelle du lit !
Le plan fondateur et efficace est fin prêt. Il ne reste plus qu’à galvaniser les vrais Wallons, à défaut de galvaniser de la tôle chez Mittal.
Marcourt le fédérateur surplombe l’assemblée, plane au-dessus des partis, des clivages. Avec Béa, il a trouvé sa Théroigne de Méricourt !
Reste une dernière difficulté, un cap à franchir. C’est de faire bosser les gens à mort pour une combine où ils ne voient pas leur intérêt. Simuler qu’on monte au rideau, n’est pas monter au rideau !
Béa aussi en à marre des éjaculateurs précoces.
Jusqu’à présent, elle n’a vu que des froissements de robes noires de prétoire, des arguments brandis, des envolées d’Assises, des couilles molles, enfin !...
Ce qu’elle n’a pas vu et nous non plus, c’est Jean-Claude se saisir d’une clé de douze pour resserrer les boulons de la cohésion wallonne, les mains dans le cambouis et le cul dans un bleu de travail.
Et ça, W ou plan B, comme Biesse, on n’aura jamais l’occasion de le voir !

24 janvier 2012

Le point de fusion.

Grève générale lundi, c’est entendu. Contre la politique du gouvernement, j’en suis bien aise.
Mais cette grève tout en étant générale, n’est qu’une grève d’un jour. C’est-à-dire que le mardi, tout le monde part au travail, les journaux relatent le succès ou l’insuccès du « mécontentement général » de la veille, les flics estiment moitié moins que les syndicats le nombre des participants, le gouvernement fait comme si de rien n’était, tandis que le parti du premier ministre fulmine contre les gauchistes, selon une habitude des socialistes qui ne date pas d’hier.
L’autre présomptueux revient de ses tapis rouges et de ses présentations aux pays amis. Il n’ose pas encore embrasser Merkel comme Sarko, mais ça viendra. Lundi soir, on l’entendra tonner sur les grévistes, ils vont tuer dans l’œuf son mirobolant projet. Il lui semblera que Marcel Genet a raison et que les Liégeois « sont un peu biesses », mais il ne nous le dira pas.
Ce n’est jamais le moment de faire la grève pour les Hauts-Placés.
On aura pris du bon temps et on se sera défoulé, ce qui est fort appréciable en ces temps grincheux ; mais on n’aura pas avancé d’un poil dans une situation bloquée dans laquelle ceux que nous avons élu s’obstinent à s’enfermer dans un dilemme purement financier avec une économie ultra libérale.
Thierry Bodson dira qu’on peut avoir une vue différente des fins de l’économie. Il aura raison.
Et puis après ?
Le seul point réellement positif aura été de voir le PS, parti de gouvernement, défendre la position du premier ministre et donc pieds et poings liés par des accords qui conduisent à faire des travailleurs les dindons de la farce. Ainsi, on apprendra qu’on ne peut pas compter sur la social-démocratie au bout du rouleau !
C’est positif, parce qu’ainsi les gens qui nourrissaient encore quelques illusions sur la capacité de ce parti de défendre les travailleurs et le social, auront pu juger que sa seule capacité est de nuire.
Je ne conçois une grève générale qu’au finish.
Alors, on voit tout de suite les vrais rapports de force : l’état d’exaspération du citoyen, d’une part, et, d’autre part, la capacité de résistance du gouvernement.
Et c’est là que le bât blesse. Bien sûr, les gens du dessous sont accablés les premiers par la défaite de l’économie, le surplace meurtrier qui en fait les premières victimes ; mais les autres ?... ceux qui ne s’en tirent pas trop mal, et les égoïstes absolus qui pensent que d’autres feront le boulot à leur place, et enfin, les obéissants qui observent les règles, les plans, les lois, les définitions sans avoir d’autre avis que celui des autorités.
Dans une grève d’un jour, on peut penser que les trois catégories de citoyens seront représentées, sinon en restant chez eux à regarder la rue de leur fenêtre ou profiter d’un jour sans, pour repeindre la cage d’escalier. Les organisateurs le savent bien, la météo est importante. Qu’il pleuve, et c’est fichu à l’avance pour les grands rassemblements.
Une grève au finish, ce n’est pas pareil. On s’arrête parce qu’on en a assez de servir de serpillère. On part avec la conviction de ne reprendre le collier que lorsque les choses auront changé.
Il faut un large consensus, et encore, on sait bien qu’une semaine les bras croisés, c’est le bout du monde. Quand la grève durcit, qu’il y a de la casse, les plus timorés rejoignent les modérés ou les militants de droite qui n’ont jamais cessé de soutenir le patronat et le gouvernement qui font cause commune.
Il faut donc pour qu’une grève générale réussisse qu’elle renverse le gouvernement ou que le gouvernement donne raison aux grévistes en lutte contre les conditions de travail et le patronat.
La Tunisie est un cas d’école.
Avec une forte densité de population au chômage, un énorme pourcentage de jeunes sans travail, la population est spontanément descendue dans la rue, après son interprétation d’un fait- divers (l’immolation par le feu d’un commerçant ambulant).
Elle n’avait plus rien à perdre.

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Nous n’en sommes pas encore à ce dernier degré de la colère populaire.
La population belge se divise en deux camps. Le premier croit que le système économique va s’en tirer et que la machine va repartir, il faut tout simplement serrer les dents et faire des efforts. Les seconds, encore très minoritaires, pensent que le système est fichu et qu’on ne s’en sortira pas, enfin que l’avenir est ailleurs dans d’autres formules. Ce sont ces minoritaires qui ont raison selon mon point de vue ; mais, qu’ils ne convaincront pas encore les autres cette fois-ci.
Tout en saluant les syndicats de l’initiative d’une grève générale d’un jour, il serait utile de surveiller de près, par la suite, la montée en puissance de la colère populaire, de sorte que si les circonstances s’y prêtent, dans six mois, dans un an, ou dans dix, ils ne ratent pas une grève décisive. Le point de fusion entre les mous, les tièdes et les durs ne procède pas de la stratégie, mais de l’imprévisible.

23 janvier 2012

Demotte et Marcourt au cubilot !

Avec la politique on entre de plein pied au théâtre. Les acteurs prennent la pose sur un texte qu’ils répètent soirée après soirée. Ils ont l’air si convaincu, qu’on les jurerait sincères…
La politique, c’est exactement pareil. Depuis que, sur l’insistance de Gandois, les Hauts-Placés de la Région wallonne ont cédé la sidérurgie du bassin liégeois à Arcelor, les patrons et les Guignols de Namur nous ont pratiquement toujours menti.
Les politiques avaient insisté sur les garanties et le sérieux d’Arcelor. Cette société allait investir dans le bassin. Quand Arcelor fut racheté par l’Indien Mittal, celui-jura sur Vishnou que la modernisation se ferait dans l’esprit de ce qu’Arcelor avait entrepris. Les travaux s’effectueraient sur plusieurs années, chacune d’elles verrait son content de réalisations.
Le contrat contenait des clauses suspensives en cas de retard dans les travaux.
Il était donc facile à la Région de surveiller leur avancement, de menacer et d’aller jusqu’à dénoncer le contrat.
Il n’en a rien été.
Tout s’est passé comme si la Région s’était débarrassée d’un fardeau trop lourd pour elle. Le retardement des débuts des travaux fut l’occasion de toutes sortes d’excuses, dont le sommet fut atteint par la crise de 2008.
Il y eut des retards, puis des fermetures dont deux hauts-fourneaux.
Arcelor n’avait guère investi et Mittal encore moins.
Les patrons s’étaient fichus de la tête des travailleurs, des syndicats et de la Région wallonne. Comment le gouvernement wallon allait-il faire le brouillard pour égarer les soupçons qui pèseraient sur lui ? Par exemple : faire oublier la complicité avec la direction indienne ?
Pour être lavés de tout soupçon, Demotte et les autres eurent l’idée d’un bureau de consultants. Certains prétendent que le rapport aurait été orienté dans le sens des intérêts de la Région qui voulait que la conclusion soit l’impossibilité de moderniser la phase à chaud. Ainsi, le Gouvernement wallon aurait une bonne excuse pour renvoyer la patate chaude à Mittal et aurait blanchi la Région, par la même occasion.
C’est la principale conclusion du rapport du consultant Laplace Conseil : la fermeture définitive de la phase à chaud de Liège est "irréversible".
Ainsi, hop, on n’en parle plus. Allez voir du côté des patrons. Rudy a fait le maximum.
Malheureusement, Laplace en a fait un peu trop. On ne lui demandait pas de remonter trop loin dans les archives, les contrats, les promesses.

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Les négligences sont connues. Le manque de sérieux de la Région avéré. A gratter trop avant, il se pourrait que revinssent au jour les incompétences massives des ministres successifs.
Et voilà que Laplace parle de la conséquence de l’aveuglement des syndicats ! Les patrons, on savait déjà, mais les syndicats !
Qu’est-ce que le consultant avait besoin d’en rajouter sur l’attitude revendicative du personnel, ce qui aurait « refroidi la volonté d’investissement des actionnaires » !
L’échec de la stratégie d’Arcelor-Mittal » n’est pas si établie que cela. L’Indien a tiré un max du fer wallon. Sa nature intéressée lui fait voir des salaires et des sites plus attractifs ailleurs. Et la preuve que le consultant Laplace se goure sur l’impossibilité de poursuivre une production avec l’outil, c’est que Mittal ne veut absolument pas d’un repreneur. Il veut détruire l’outil, que la rouille s’empare des hangars et des hauts-fourneaux !
Ce que voyant Robespierre-Demotte menacerait Mittal d’exiger la remise en état des sols. Au vu de la pollution en profondeur, cela coûterait plus qu’un milliard, justement la somme pour faire du neuf !
Le plus beau est encore à venir dans ce rapport des consultants « Il suggère qu’Arcelor-Mittal crée une filiale pour y loger le froid, en associant à sa gestion les syndicats et les pouvoirs publics wallons. C’est la condition pour sauver les outils du froid, sinon ils finiront par disparaître. Pour ce faire, le consultant voit la construction d’une aciérie électrique à Châtelet, pour alimenter le froid, ainsi que la création d’une société de défaisance pour réhabiliter les sites fermés. »
Vous avez bien lu à Châtelet, entre Marchienne et Charleroi, patrie de la moitié du gouvernement wallon ! Pourquoi pas Mons, patrie du Bien-aimé, tant qu’on y est ?
On se demande comment on a osé proposer Châtelet, tout en désertifiant Seraing et en condamnant Chertal pour des raisons de coût de transport !
Evidemment, Jean-Claude Marcourt, ministre wallon de l'Economie, Liégeois d’Awans, n’est pas d’accord. On le comprend. Il risque de perdre ses électeurs.
Reste que la Région et son gouvernement, ça fait un beau panier de crabes.
Le rapport Laplace, commandé par la Sogepa, est financé par la Région wallonne. Plutôt de ficher ce bel argent par les fenêtres, il aurait mieux valu le placer dans un projet de reprise par Décret d’un site saccagé et dont un voyou a extrait un maximum de fric, en utilisant ce qui pouvait l’être, jusqu’à l’os. Et, pourquoi pas ? de chercher un repreneur pour le franc symbolique, parmi les concurrents de Mittal.
On a encore en tête les courbettes de Demotte et Marcourt lorsque Mittal vint en personne charmer ces imbéciles.
L’Indien avait au doigt un diamant bleu blanc qui vu sa grosseur, valait déjà presque un quart du milliard à trouver.
Puisque les syndicats sont si teigneux, merde, les gars auraient dû le lui piquer, et le conserver en garantie.

22 janvier 2012

Vers 1942 et les tribunaux d’exception ?

« Le gouvernement Di Rupo travaille à l'élaboration d'un système par lequel les amendes contestées ne passeront plus automatiquement par les tribunaux de police.
Les amendes impayées seront prélevées des impôts. » Le Soir info. « Contestées » ai-je bien lu dans cette info. Il n’y aura plus aucune contestation possible !
Ce n’est pas la peine d’avoir un gouvernement composé essentiellement d’avocats et un PS où l’engeance abonde, si c’est pour entendre sans broncher la dernière trouvaille du maestro Elio ! C’est le déni de droit le plus inouï de ces cinquante dernières années, c’est bafouer la justice et le justiciable.
Ainsi, une autorité de police se substituant à l’autorité judiciaire aura force de loi, sans aucune contestation possible. Le justiciable devra passer à la caisse de façon autoritaire et sans autre motif que la décision du flic !
Mais je me pince. Non, je ne rêve pas !
On se croirait revenu en temps de guerre, quand la gestapo, sans sommation, vous en collait une sur la gueule pour commencer.
Qu’en pense-t-on à la Justice et au ministère de l’Intérieur, là où l’avocat au mètre carré de tapis plain est le plus élevé de toute la Belgique ?
Et ce n’est pas une parole en l’air, un jour où Monsignore troublé par le vin généreux d’une réception, la grâce du fils d’un ambassadeur, a disjoncté… Tout a été pensé.
La soif des beaux millions qui filent sous le nez du premier ministre lui a tourné l’esprit.
Toujours selon Le Soir, qui l’a piqué au Morgen, la technique n’a plus qu’à être peaufinée, pour être reprise par son éminence montoise.
« Après la deuxième sommation suivra un ordre de paiement contraignant. Pour les automobilistes qui refuseront encore de payer, l'amende sera prise en compte dans le calcul de l'impôt sur les personnes physiques ».
L’idée aurait été reprise du précédent secrétaire d'Etat à la Lutte contre la fraude Carl Devlies (CD&V). Il avait communiqué en juin dernier sa proposition à Elio Di Rupo, alors formateur, qui l'a reprise dans l'accord de gouvernement.
Ah ! bon… c’était dans l’accord du gouvernement ! Mais on en découvre tous les jours dans cet accord, à croire que personne ne l’avait vraiment lu et qu’on le découvre seulement aujourd’hui ! Annemie Turtelboom (Open Vld) assure que la mesure sera prochainement d'application. La proposition serait examinée dès la semaine prochaine par le conseil des ministres.
Les services de police seront heureux d’apprendre que plus personne ne pourra plus jamais contester des amendes infligées parfois, en dépit du bon sens et contre tout esprit de justice.
L’étape suivante après l’amende sera l’application du bracelet électronique et pourquoi pas quelques jours de prison, à la tête du client, selon les critères d’une police qui sera ainsi juge et partie et contre laquelle, nul ne pourra plus élever la moindre protestation. Gare au mec qui se promène avec une jolie femme et dont la tête ne revient pas à l’inspecteur déambulant avec du vague à l’âme et le désir de s’illustrer !

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On voit aussi les flics cocus harceler l’amant de leur rombière.
Surtout qu’en ville les chausse-trapes ne manquent pas. Des limitations de vitesse comme s’il en pleuvait, et ailleurs des zones 30, 40, 50 qui se suivent sur moins de cent mètres.
Je connais un malheureux automobiliste à qui deux flics se sont arrangés pour lui en coller une de façon tout à fait scandaleuse. Le coup est imparable. Plus d’un se sont laissés avoir.
C’était un samedi, un chantier d’autoroute réduisait la vitesse à 70 km sur deux bandes. Le chantier était désert. Au début de l’interdiction un flic réglait le trafic et faisait des signes d’accélérer pour fluidifier les deux files. A la fin du chantier, plusieurs kilomètres plus loin, une voiture planquée sur la bande en réparation flashait toutes les voitures qui dépassaient la vitesse autorisée.
Le motif du PV, outre la vitesse excessive, indiquait que le contrevenant pouvait mettre en danger le personnel de l’entreprise adjudicatrice ! A part les deux flics, il n’y avait personne.
Di Rupo aurait aimé, avec sa nouvelle loi, scrogneugneu ! une pareille occasion de se faire du blé, pas de controverse, passez à la caisse !
Ah ! il est beau le PS rendant des actions de grâce à ce phénomène de San Valentino !...
Pendant la guerre, des juges au service de l’Occupant revinrent sur des décisions de justice antérieures pour recondamner, certains communistes à la peine de mort.
Il conviendrait que nos éminents juristes consultassent les Arrêtés de 1942, pour remettre en vigueur cette délicieuse et expéditive procédure, qui faisait qu’on rejugeait des affaires antérieures sous prétexte que les lois avaient changé, afin de coller des ronds-de-cuir du service des impôts à la collation de toutes les amandes impayées depuis une vingtaine d’années. Puisque l’amende serait automatique, on n’aurait pas besoin de trouver des juges compréhensifs !
Voilà des sommes qui frôleraient bien le petit milliard !
Que les conducteurs qui ont une relation entre celui qui constate l’infraction et le service de recouvrement de ladite, se rassurent, même ainsi, les Pas-Mal-Placés verront de toute façon leur transaction sauter.
Merde, dans quel pays on est ?

21 janvier 2012

Culture de ministère.

Richard Miller, le pape de la culture officielle, exulte : Megaupload, l'un des plus gros sites de téléchargement qui attire chaque mois 100 millions d'internautes, a été fermé, jeudi 19 janvier, par la justice américaine pour piratage.
Sous prétexte de défendre le droit à la propriété intellectuelle, le classicisme économique sera sauvegardé pour des artistes très minoritaires qui gagnent des millions. Eux seuls peuvent copier et plagier à l’envi l’immense majorité des autres qui n’ont aucune chance de vivre de leurs talents et encore moins de gagner un éventuel procès. La première victime, c’est un large public qui n’a jamais eu les moyens de se « cultiver » et qui pouvait à raison de 50 € par an assister à n’importe quel spectacle.
Megaupload est "responsables d'un piratage considérable sur internet de nombreux types de contenus protégés par les droits d'auteur à travers Megaupload.com et d'autres sites", affirment les autorités américaines.
Poursuivi par le FBI, sept dirigeants du site encourent des peines de prison
Les intéressés rétorquent : "Nous avons l'habitude d'être critiqués sur le volet 'piratage', mais elles sont infondées. Nous sommes un site d'hébergement de contenus qui respecte les différentes lois. Lois qui nous imposent de ne pas inspecter les contenus que les utilisateurs postent sur Megaupload. De toute façon nous n'en avons pas la possibilité technique..."
C’est cette liberté là qui gêne le FBI et notre grand cultivé des chambres de commerce qu’est monsieur Richard Miller.
Pour l’anecdote, la fermeture de Megaupload a été suivie de représailles du collectif Anonymous qui a annoncé, sur Twitter, avoir mis hors service les sites du FBI, du ministère de la Justice américain, de la maison de disque Universal Music et de l'association professionnelle du disque RIAA.
Pour en revenir bêtement à la politique, évidemment toute la Belgique officielle est favorable à la suppression de Megaupload.
Cela serait-il un prélude à d’autres suppressions ? Jusqu’où pourrait aller cette nouvelle censure d’Anastasie, made in USA ? Par exemple, la suppression des blogs subversifs ? Pourquoi pas ? Quand on commence à couper la parole quelque part, rien ne dit qu’on ne coupera pas davantage dans le futur !
En France, c’est très curieux, l’UMP et le PS applaudissent à cette mesure, venant renforcer les timides débuts de la loi Hadopi, les autres partis, d’Eva Joly à Mélenchon, sont contre, y compris Marine Le Pen.
Hollande vient encore de prouver indirectement, qu’il était bien le leader d’un parti de gouvernement acceptable pour les industriels et les banques, au même titre que l’UMP.
Sarkozy souhaite une « collaboration judiciaire et policière active entre Etats pour porter un coup d'arrêt à leur développement ». Richard Miller et la maréchaussée au service de l’art contemporain, c’est bien dans son genre.
C'est proprement dégueulasse, ce qui se passe... Megaupload ne regarde pas les fichiers déposés par les internautes. Si un "ayant-droit" se fait connaître à bon droit, les responsables du site interviennent et suppriment le fichier litigieux.
Cet "hébergeur de fichiers" remplit loyalement son contrat vis-à-vis de ses abonnés, qui ne sont pas tous, loin de là, des downloaders de fichiers hackés.
Pas mal d’enseignants, en France notamment, vont devoir retrouver un hébergeur de fichiers, télécharger à nouveau tous les fichiers et refaire tous les liens....
Richard Miller serait-il contre l’utilisation du NET dans un enseignement moderne ?

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S’il veut maintenir le droit de ceux qui créent, il va avoir du boulot, depuis le temps qu’on se penche sur la question des droits de l’artiste !
Il m’est arrivé de voir certains de mes textes figurer dans certaines gazettes, moi-même quand l’idée d’un journaliste m’intéresse, il m’advient de me l’approprier, quoique je m’efforce le plus souvent de citer l’auteur dont je mets le texte entre guillemets.
La culture n’est-ce pas un ensemble dont il serait difficile d’y exprimer son savoir, par autre chose que le savoir des autres « enrichi » du sien propre ?
Même la SABBAM est une imposture. Tous les interprètes et compositeurs restés confidentiels (ce qui ne veut pas dire sans talent), avec les créateurs en littérature logés à la même enseigne, vous le diront : cet organisme ne sert qu’à rétribuer les grosses réussites sur le plan commercial exclusivement, le plus souvent des marchands de rêve et des crooners pour samedi soir à la télé, de même en littérature, les feuilletonistes de gare et les stakhanovistes du script !
Comme Miller, ces gens se foutent de la multitude. La passion de créer puisqu’elle est partout, devrait être pour tous, une source d’égalité. La SABBAM n’est qu’un moyen qu’ont les riches de se garantir des pauvres.
Au contraire des grandes gueules du circuit médiatique, pour les vrais créateurs, la liberté sur la Toile, est menacée par la bêtise officielle et les agissements antidémocratiques, toujours à caractère commercial.
Voulez-vous que je vous dise, Richard Miller, la culture que vous défendez, c’est de la merde !...

20 janvier 2012

Willy réforme !

Les seconds couteaux se réveillent. Après les « audaces » des Hauts-Placés sur le devenir de la Wallonie, ce sont les Pas-Mal-Placés qui entendent bien qu’on ne les oublie pas, sur le thème de la Wallonie éternelle.
L’affaire du plan W les a confortés dans leur volonté d’outsiders traditionnalistes, l’un d’entre eux, Willy Borsus (MR), prend le contrepied des indépendantistes.
C’est donc naturellement que le chef de file de l’opposition du parlement wallon s’inscrit dans la ligne des Grands Belges qui déploient pour un oui, pour un non, les trois couleurs à leur balcon, qui ne jurent que fidélité au roi et espèrent devenir baron dans leurs vieux jours, avant qu’on n’accole à leur nom, l’appellation « Grand Wallon », sous-catégorie de Grand Belge.
C’est à Somme-Leuze dans sa campagne profonde, que Willy scrute d’un œil d’expert, l’avenir du pays dans le redéploiement strict de l’économie capitaliste.
Ayant oublié que les catastrophes viennent de loin, tandis que les tuiles tombent du toit, notre gaillard mélange hardiment les unes avec les autres, si bien qu’apparaissent toutes fraîches, alors qu’elles ne datent pas d’hier, les dettes de la Wallonie pour un total de 7 milliards 5, d’un même élan il accuse Robespierre-Demotte de n’avoir rien fait pour l’emploi avec un chômage de 16 % et, en bon libéral, se plaint d’une Administration wallonne synonyme d’armée mexicaine.
La critique, c’est inutile sans plan. Borsus en a un. Il tient seulement en dix points, dont le plus clair vient d’être résumé. Le parlement respire. Ses membres les plus éminents se voyaient déjà en heures sup à écouter l’exposé du nouvel Alexis de Tocqueville (puisque l’ancien est parti à Uccle, le titre lui échoit naturellement)
Ce plan est l’œuvre d’une pensée très Ancien Régime, propre à rassurer les banques. Ce n’est pas Borsus qui se placerait en tête d’un cortège de guignols arborant le bonnet phrygien, pour rétablir les soviets à Somme-Leuze.
La rupture borsusienne commence par une hausse importante des 16 % de chômeurs, puisqu’il veut sabrer dans l’Administration. Cela ne l’intéresse pas d’avoir une politique de meilleure répartition des services, un rééquilibrage en faveur de l’enseignement, une réaffectation de la pléthore d’emplois dans les cabinets régionaux, non, ce qu’il veut, c’est supprimer des postes par non renouvellement de ceux qui partent à la retraite.
Où il a raison, c’est dans le méli mélo des finances de la Région. A l’heure actuelle, personne n’y comprend rien.
Selon le Grand Will, la dette à l’échelon local va donc gonfler et les citoyens morfler.

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Il suggère de faire un audit. Cela va coûter la peau des fesses, et il n’est pas sûr que la bonne connaissance d’un état des lieux servira à changer la méthode, puisque ce seront toujours les mêmes aux manettes.
La dette à 200 % du budget, c’est pour demain. Demotte dit que ce n’est pas grave. Borsus crie au scandale. Si la formule Borsus consiste à mettre les travailleurs au pain sec, avec ce que Di Rupo fomente au national, les Wallons seraient condamnés à la double peine.
Que le gouvernement régional use et abuse des sociétés écrans, Sofico et CRAC, avec les 12 filiales de la SRIW je l’admets. Quant à les supprimer, si c’est pour faire confiance au privé, on voit tout de suite ou Borsus veut nous faire chausser les sabots de sa belle campagne.
Evidemment que la Région vit dans l’opaque et gère son petit monde en recommandant pour les postes lucratifs, la catégorie Pas-Mal-Placés, parmi laquelle se vautrent les membres des partis qui constituent la majorité au parlement wallon. L’opposition est loin d’y être bien pourvue selon son appétit. Reynders est parti à Uccle victime de l’incompréhension dont Borsus fait les frais.
Qu’est-ce que le citoyen lambda recueillerait comme avantages, si Borsus remplaçait Demotte ! J’en suis encore à m’demander… aurait chanté feu Béranger.
Quant à la Wallonie nouvelle de Borsus, on a peur d’y penser. On en aurait pour au moins cinquante ans de mondialisation, de trucage financier des banques et un écart de plus en plus grand entre le salaire du Haut-Placé et le salaire du Mal-Barré, le tout toujours ficelé avec les Flamands et le roi !
Ce que Borsus risque avec son coup de torchon, c’est de faire liquider en même temps que les Pas-Mal-Placés du PS quelques-uns des MR parmi les 1104 administrateurs des sociétés de logement – fromage par excellence d’élus locaux - …qu’il veut faire passer à 45 administrateurs.
Où il a raison, c’est quand il s’écrie «…alors qu’on demande au citoyen de se serrer la ceinture, on a un devoir d’exigence envers soi-même. »
On attend de voir les exigences de Willy envers Borsus.
Et puis, et puis, la transparence ! Tout le monde exige la transparence des autres. Si bien que tous se voient transparents. A voir les épais profils de Borsus et de Kubla, leur transparence paraît bien opaque, de ce point de vue, le filiforme Demotte est physiquement plus transparent.
Willy Borsus, Grand Wallon, ce n’est pas gênant. Il va s’en élever plus d’un contre le plan W.
Nous abordons une période où la pléthore de Grands Wallons suppléera au manque d’emploi et à la misère qui gagne.
Heureusement que les gazettes ne tiennent compte que des Grands Wallons Hauts-Placés, ce qui en diminue singulièrement le nombre. Le seul réconfort des âmes simples du MR : la réserve de candidats MR au titre de Grand Wallon permet toutes les espérances.

19 janvier 2012

Le plan W secret du Haut Placé.

Les fantômes du plan B finissent à peine de hanter les châteaux wallons de la bonne conscience, qu’ils se métamorphosent en fantôme du plan W.
La politique a horreur du vide. Nos avocats subodorent qu’il y en aura un fameux, quand Di Rupo ne suffira plus à remplir l’espace belgicain.
Et alors, au bout de l’élection qu’il fallait ne pas perdre, quand il sera évident que rien n’aura été réglé, devra-t-on annuler la volonté d’indépendance de la Flandre ?
Des avocats prévoyants se sont rendu compte que leurs gamelles étaient en danger, que le royaume était comme celui de Siam, depuis que le prince souffrait du mal de mer sur le dos des éléphants.
Il n’est même pas exclu de penser que Giet, Marcourt, Mathot et Poutrain n’ont pas reçut la mission ultra secrète de garder au chaud la place de président du PS, pour un probable retour aux sources, « en cas de malheur » !
D’après les gazettes, des Wallons « hauts placés » préparent le futur sans la Flandre.
Mais chut !... Ce n’est encore qu’une affaire de Loges.
Pour notre malheur, ces Wallons « hauts placés » ont déjà baissé leur pantalon pour que les Flamands leur bottent le cul. Le patriotisme régional est à géométrie variable et il n’y a pas de raison qu’ils ne le baissent pas, une seconde fois.
Alors, on ne sait pas, ils restent dans le fond du paysage, comme les grognards de l’empire sur le diorama du musée de Waterloo.
Les Wallons ont besoin de changer d’air, de voir d’autres têtes et il est indécent que ceux qui entourent le premier ministre dans son te deum à la Belgique éternelle, fomentent en coulisse un complot pour la libération du joug flamand.
Benoît Lutgen du CDH n’y serait pas favorable, encore trop entier parce que trop neuf ?
Que les hauts placés découvrent maintenant que la Belgique est encore là, mais de façon provisoire, cela donne une idée de leur incapacité de prévoir.

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Comment faire confiance à ceux qui ont détesté le Mouvement Populaire Wallon, pour reconstruire sur une base approximativement identique, un courant indépendantiste au-dessus des partis ?
Car, c’est bien le PS de Collard, de Cools et de Spitaels qui a tout fait pour éliminer les patriotes wallons, puisqu’en 1988, Spitaels proclamait l’allégeance du parti à la Belgique, moyennant 100 milliards de francs au titre de compensation budgétaire, versés l’année suivante.
Le cap sur 2020, les Etats généraux, les Assises Wallonie, on croit rêver !
Les « Hauts-Placés » cherchent un auteur pour le futur manifeste. L’inspirateur mystique serait Guy Spitaels « qui vient de sortir par devoir de son silence politique » !
Le disparate de la Belgique faisait qu’à sa création, les Anglais eux-mêmes ne lui donnaient qu’une dizaine d’années et voilà qu’elle expire en touchant presque à son bicentenaire ! Beaucoup de Wallons ont toujours pensé à l’éphémère d’un pays kitsch. C’est à eux que l’on devrait penser avant tout. Les avocats opportunistes sont venus après. Ils se sont distingués par leur esprit de collaboration aux maîtres du royaume, puis l’ont arrangé afin de plaire aux velléités indépendantistes des Flamands, cherchant à le faire durer par tous les moyens. Et c’est à eux qu’on demanderait de rédiger une nouvelle charte wallonne pour l’indépendance !
Le Soir dresse la liste des « grands Wallons », c’est-à-dire ceux qui espèrent jouer un rôle dans la déconfiture de l’Etat belge. Retenez bien les noms qui suivent. Ils joueront sans doute un rôle demain, que vous le vouliez ou non
« Bodson, FGTB wallonne, fait partie des noms cités dans le think tank du devenir wallon, au même titre que Bernard Rentier (recteur de l'université de Liège), Jean Pascal Labille (Mutualités socialistes et SRIW), Olivier Vanderijst ( SRIW), Jean Claude Marcourt, ministre wallon de l'économie, Bernard Thiry (Ethias) Edouard Delruelle (Ulg), Domb (Pairi Daiza). On cite également Alain Mathot (bourgmestre de Seraing), mais surtout Anne Poutrain. »
Il y en a d’autres qui se tâtent et s’agitent en coulisse. Ils attendent encore avant de monter aux barricades au son du « Tchant des Wallons ». Ce seront les plus ardents, afin qu’on leur pardonne le retard.
Dans le fond, les anciens discours sont aisément modifiables. Il suffit parfois de quelques noms à changer, des dates à rafraîchir. Un bon avocat peut indéfiniment se servir de la même plaidoirie pour faire une belle carrière de « Haut-Placé ».
Et puis, c’est tellement tentant de ressortir les vieux drapeaux, quand les affaires vont mal et que le peuple crie misère.

18 janvier 2012

Sarko ou Hollande ?

En France, on est aux fameux Cent Jours (91 exactement), avant l’élection. Il ne s’agit pas du retour de l’empereur jusqu’à sa perte finale, mais les cent jours qui séparent les Français du choix de leur nouveau président.
Qui sera-t-il ?
Réenchanter les Français après cinq ans de sarkozysme n’est pas chose facile. Vous verrez quand ce sera le moment de réenchanter les Belges après deux ans et demi de roublardises !
Un seul candidat « sérieux » en remplacement de la pièce usée : François Hollande. Et que nous dit-il cet outsider unique ? Rien, sinon d’un ton churchillien, il promet « De la sueur, du sang et des larmes ».
Après une entrée en matière d’investiture du parti socialiste très médiatisée, les Français sont retombés de leur lévitation « exultante » : Hollande ne promet rien qu’une rigueur « autre » et un mandat « honnête ». C’est déjà beaucoup, mais les Français attendaient autre chose, une attitude plus ferme, plus combattive, une réponse à la campagne insidieuse de l’UMP pour son candidat qui l’est sans l’être, ils espéraient du coup pour coup !
On est sidéré d’apprendre que la perte du triple A a fait une autre victime que Sarko, Hollande lui-même qui révise à la baisse ses comptes et ses médecines « expérimentales ». Son programme ne sera connu que le 21 janvier.
Hollande est-il trop gentil, trop mou ? Serait-il vraiment ce capitaine de pédalo que Mélenchon a vu s’ébattre sur un lac artificiel pour plaisanciers du dimanche ?
Justement, parlons-en de Mélenchon. Je ne le cache pas, voilà un candidat qui rompt avec le discours entendu ! On sait bien que dans le système capitaliste ambiant, avec les autres pays goguenards qui regardent la France derrière leur comptoir d’épicier à compter les bottes d’oignons, Mélenchon fait rire le voisinage. Et il est vrai aussi que s’il était élu, s’il tient à faire ce qu’il dit, il y aurait un sacré remue ménage. Mais au moins, quelqu’un aurait essayé de rompre le train-train au nom de la fatalité des choses.
Et ça, au moins mérite un coup de chapeau.
Car enfin, en France comme en Belgique, que reproche-t-on à ceux qui ne veulent plus du système économique « mondialisé » ? Leur franchise, leur dégoût de l’empirisme des avocats-politiciens ? Non. Les gens craignent le caractère innovant et aventureux de ceux qui rêvent de mettre le système par terre.
Et ils ont tort, les gens. Car, s’ils ne le mettent pas par terre et très vite, ce sont eux qui vont s’y retrouver. Au nom de la grande orthodoxie capitaliste, ça commence déjà.
Un réflexe constant alimente l’immobilisme : la peur de quitter ce qu’on a et comme on vit, pour l’inconnue de ce que cela sera.
On peut comprendre ce réflexe, quasiment instinctif. Mais à partir de quelle dégringolade, de quelle misère collective, de quel renoncement des acquis des Trente Glorieuses, pourrait-on dire que ce qu’on a, ne vaut plus la peine de courber l’échine, d’essuyer les crachats de la classe dominante ?

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C’est toute la problématique de l’échec ou du succès de Mélenchon.
Tant pis encore pour cette fois, sans doute, Hollande poursuivra son petit bonhomme de chemin, alternative douce aux erreurs de Sarkozy.
Hollande peut l’emporter, certes, mais ce sera sans enthousiasme et dans la résignation des électeurs.
Tout n’est pas joué dans ce scénario. Hollande pourra-t-il résister à l’art de Sarkozy, maître en candidature, d’endormir l’opinion et son contradicteur ?
Le président actuel est tellement ficelle, a tellement joué avec les symboles nationaux, a mélangé tellement les genres, qu’il pourrait encore l’emporter faisant triompher, une fois de plus, le cynisme amalgamé à la réalité qu’il saisit si bien, pour y noyer ses turpitudes et sauver ses amis.
Mais ce n’est pas gagné. Dans le même bac à sable, Marine Le Pen s’est invitée. D’après les sondages, elle monte toutes les semaines d’un cran ou deux.
Le PS français en est au même point que le PS belge sur sa capacité à mobiliser les travailleurs. Le ressort est cassé, ça ne marche plus.
Hollande à la place de Di Rupo l’autre dimanche à Mons, aurait répondu de la même manière aux gens de la CGSP.
Il n’y a plus rien à faire. Ils n’entendent plus les cris des travailleurs et des chômeurs, assourdis par le vacarme des marchés. Ce qui ne veut pas dire que Marine Le Pen les comprenne mieux. Mais quand vous n’êtes plus content de votre crémier, vous changer de crèmerie. C’est ce qui se passe.
Après le « drame » de Jospin éliminé au premier tour, la fille Le Pen peut très bien succéder au père afin de jouer la même blague à Hollande.
Ce serait alors le scénario bis de Chirac réélu contre Jean-Marie Le Pen à près de 80 % des suffrages. Du jamais vu… et une nouvelle gamelle pour le PS.
Ces élections sont ouvertes. Les candidats « sérieux » sont trois. Pourquoi pas un quatrième en la personne de Mélenchon ?
Vous rigolez ?
Alors rions jusqu’au bout. Une finale Marine Le Pen – Mélenchon, pour qui voteriez-vous ?

17 janvier 2012

Wathelet, l’autre Schouppe !

Le père Schouppe, c’était le pneu neige ; Wathelet, l’œil qui dit merde à l’autre…
Je n’ai pas de nostalgie. Hier, fut aussi dur qu’aujourd’hui. Mais, des caractères se dessinaient parmi le peuple. Un sentiment très vif de liberté y régnait. Le respect des travailleurs manuels et intellectuels était la règle à gauche, pas encore squattée par les avocats.
Aujourd’hui, la confusion est partout. Tous les partis de pouvoir défendent la même économie, on porte le centre aux nues, en ne sachant pas bien ce qu’il recouvre. Si nous étions tous du centre, on n’aurait plus besoin de partis. Un seul suffirait.
Le progrès n’est plus synonyme de liberté, mais de confort. L’argent est ce nouvel esclavage impersonnel qui tient lieu de morale. L’espoir est mort !
Je ne reconnais pas ceux qui parlent en mon nom. S’ils le prétendent, ils mentent !
Pour des raisons autres que les miennes, le Comte de Montalembert, vers 1850, décrit très bien mon état « Le véritable exil n’est pas d’être arraché à son pays ; c’est d’y vivre et de n’y plus rien trouver de ce qui le faisait aimer ».
Il ne se passe pas un jour que je ne sursaute aux déclarations de l’un ou l’autre ministre. Par exemple, la déclaration de Melchior Wathelet (CDH), secrétaire d'Etat à l'environnement, à l'énergie et à la mobilité, remplaçant d’Etienne Schouppe, il envisage de faire passer des tests de la vue aux automobilistes.
Vous vous attendiez que j’aille tout de suite au pire avec un réquisitoire, un de plus, sur l’étonnant parcours d’Eloi Di Roublardo, en pleine adulation de lui-même ce dimanche à Mons ? Puisque tout m’indispose et que rien ne va plus entre eux et moi, je dénonce aussi les incohérences insignifiantes. Surtout que leur accumulation fait la profondeur de l’abîme et, qu’accumulées, elles ne sont pas si insignifiantes qu’elles paraissent.
Wathelet, cet avocat grande gueule qui dans les débats s’appliquent à couper tout le monde, afin de paraître avoir toujours raison, aurait mieux fait de réfléchir avant de lâcher une énormité de plus.
Qui saurait dire à partir de quel seuil d’acuité visuelle, il serait hasardeux de conduire, depuis l’échelle de Helmholtz ? Une visite tous les dix ans selon Wathelet ne peut en aucune façon interdire à quiconque de rouler pendant neuf ans et onze mois, sans voir goutte. Va-t-il exclure les borgnes, les myopes profonds, les presbytes extrêmes, ceux enfin qui auraient oublié leurs lunettes à la maison et sur le permis duquel serait inscrite la dioptrie des verres ? Et ceux qui roulent avec des verres inadéquats, sera-t-il demandé à des motards de la route un diplôme d’opticien ? Les distraits au volant, comment Melchior va-t-il les déceler ? Faudra-il un psychologue derrière chaque faute par impétuosité naturelle du conducteur ? Autre exemple, ira-t-il condamner les vieux qui sortent leur voiture du garage une fois par semaine pour faire cinq cents mètres afin de s’approvisionner, et qui, sans cela, seraient obligés d’avoir recours à une aide extérieure ou, pire, entrer dans un home ? A-t-il des statistiques pour désigner cette catégorie de citoyens ? Sont-ils de dangereux chauffards ?
Délivrera-t-il un certificat de « bonne vue » à un conducteur de 85 ans, en lui demandant de repasser quand il en aura 95 ? Ou fera-t-il chier les vieux une fois tous les six mois pour se couper définitivement de cette frange de la population qui vote pour lui et ses pareils en majorité ? Enfin, ce bouillant successeur du père Schouppe, organisera-t-il à côté de « l’auto sécurité », une clinique de contrôle, avec consultation et laboratoire d’analyse ?
Comment, dans la situation catastrophique du pays, ce balourd peut-il sortir cette connerie supplémentaire ? Parce qu’il n’y a pas que les mal voyants, il y a aussi les manchots, les cul-de-jatte, les nerveux, les émotifs, les colériques et même les cardiaques !

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Abandonnons cet imbécile instruit à ses malheureux électeurs.
Dimanche dernier, Di Rupo plastronnait à Mons, pas encore fatigué de se mêler des emplois qu’il occupait et qu’il dut céder à des comparses par la force des choses.
Sa sainteté fut drôlement secouée par une timide intervention de militants CGSP. L’homme qui se dit le plus humble du royaume, renonçant à s’expliquer, préféra, selon les journaux, accorder à ces rustres « une bonne volée de bois vert ».
« Nous avons mis 18 mois pour former un gouvernement parce que nous voulions éviter l'éclatement du pays… Il est scandaleux de penser que les socialistes ont cédé. Penser cela, c'est créer une dégradation du climat au sein de la gauche. A force de dire des choses excessives, vous conduisez les citoyens vers l'abîme… etc. ».
Il reconnaît donc que les négociations n’ont duré que parce qu’il fallait trouver un accord communautaire, et que le reste, ce pourquoi les militants CGDP lui demandaient des comptes à Mons, avait une importance relative !
C’est dire comme ce type se fout du social. Ces propos seraient déjà assez curieux dans la bouche d’un libéral, de la part d’un socialiste, c’est le comble ! On a compris le peu d’intérêt qu’il attache aux travailleurs, bradés pour l’accord communautaire. Ce qui l’intéresse, c’est le système économique et le roi au sommet de la pyramide.
S’il appelle cela « des idées neuves », c’était exactement le programme des libéraux en 1831 de la Constituante!
Le reste est encore plus drôle. Il a affirmé à Mons, le contraire de ce qu’il a toujours prétendu au sujet des comptes des deux Régions « Le Nord… est solidaire des 3,2 millions de Wallons à hauteur de 7 milliards d'euros par an pour, entre autres, la sécurité sociale, l'accès aux soins de santé, un budget que chaque Wallon aurait dû assumer en cas d'éclatement ».
Monsignore est donc d’accord avec les déclarations de Bart De Wever ! On n’a pas un gouvernement avec la N-VA, pour étouffer le bruit qu’on vit aux crochets des Flamands ou pour sauver le roi ? Les deux probablement.
Reste que le CD&V a bonne mine !
Rien ne pouvait mieux tomber qu’un Melchior Wathelet soit un parfait ministre d’Elio Di Rupo. Quand les petites choses rejoignent les grandes, les deux font la paire.

16 janvier 2012

The Twins

Si on les jumelait, ces deux là, histoire de faire des économies ? On les entendrait alternativement ou alors consécutivement dans un seul studio, pour ce qu’ils ont l’un et l’autre à nous dire… l’un et l’autre à nous « vendre » d’opinions originales…
Est-ce si difficile, de produire une fois par semaine un débat mettant face à face, les deux pôles principaux de l’organisation sociale, à savoir le consensus officiel des citoyens satisfaits et d’autre part, la large majorité des autres qui le subissent. Bref, ceux qui sont toujours d’accord, avec ceux qui le sont moins ou pas du tout, sans tenir compte de l’espèce de « baronnie naturelle » qu’ont certains par rapport au reste de la population ?
Puisque les deux chaînes, une fois de plus, programmaient le même débat « le salon de l’auto », il y avait la possibilité d’inviter un citoyen représentatif de ceux qui roulent sans problème sur de bonnes voitures, un autre, pour ceux qui roulent sur des voitures pourries faute de moyen et enfin, un troisième représentant ceux qui ont renoncé à rouler en voiture. A ces trois invités, on pouvait adjoindre un membre du gouvernement et un membre de l’opposition, un sociologue et un économiste, ceci sans restriction de l’une ou l’autre opinion contradictoire et complémentaire, afin d’arriver au maximum à huit intervenants.
Ce qui n’aurait pas été accepté par le système, c’est la part non prépondérante de ceux qui font l’opinion et qui représentent souvent les neuf dixièmes du plateau. Autrement dit, le discours officiel, majorité-opposition, est toujours très majoritaire, à croire que les télés sont de mèche.
Aborder un tel sujet avec les debaters habituels, c’était prendre le risque de tomber dans la futilité et la poudre aux yeux.
La voiture est, avant tout, le symbole d’une société prospère et qui réussit. Est-ce encore le cas, aujourd’hui ?
En-dehors du discours, la curiosité s’est portée sur la nouvelle présentation de RTL à propos du départ de Vrebos de la tranche horaire.
La première manche du match, intitulée « On refait le monde » sur RTL, nous montre surtout qu’on a refait le studio. A voir Praet, Deveaux, Magnée, Roviart, droits comme des piquets sur des banquettes oranges sans dossier, on avait mal au dos pour eux.
Est-ce le fait d’être mal assis ? Ce petit monde avait l’air guindé, sans l’esprit qui prévalait sur le plateau concurrent avec les journalistes de presse et Messieurs Maroy et Gadisseux.
Première manche, 1 – 0 pour la RTBF.

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La deuxième partie voyait les débuts de Dominique Demoulin dans le rôle de son ex.
Le décor d’entrepôt de planches sur cales qui rappelait un marchand de grumes et de contreplaqué a fait place à une chose blanchâtre, avec de grandes lettres grises sur le fond rappelant qu’on est bien à Controverse et pas à « Mise au point » des gens d’en face.
Dominique Demoulin qui devait l’avoir à zéro, s’en est plutôt bien tirée. Il est vrai que la bagnole ne suscite pas vraiment de grandes colères, ni de grands enthousiasmes. Les maquillages des intervenants, comme celui de la journaliste étaient en harmonie avec le fond du décor les rendant d’une pâleur de spectre. Aurait-on voulu plus de transparence qu’on n’aurait pas mieux réussi.
Match nul dans cette deuxième partie.
Si bien que sur l’ensemble la RTBF l’emporte 1 à 0, de justesse.
Il faudra voir dans les semaines à venir, sur des sujets moins racoleurs, si la télé officielle conservera son avantage.
Après les infos de 13 heures, Vrebos revenait avec l’interview de Di Rupo « L’invité ».
Blabla habituel, avec le soin du franc-maçon qu’est le premier ministre, d’afficher sa neutralité par le symbole, dans le choix de la couleur grise de son nœud papillon.
Même décor blanchâtre et bon marché, induisant des effets électroniques et d’éclairage.
Di Rupo ressemble de plus en plus à ma grand’mère. L’âge le féminise. C’est peut-être l’effet recherché ?
Pour le reste, février sera pour Elio le mois d’une nouvelle et lourde imposition.
On en tremble à l’avance.

15 janvier 2012

On solde !...

Quand on voit de quelles fariboles les médias nous ont farci la tête le jour de l’an, on se prend à trouver inconciliable la logique revendicative avec la logique festive de la Saint Sylvestre.
Non pas qu’une séquence sur les paillettes et le brut Taittinger soit inopportune, elle est même indispensable pour « rendre compte », mais passer toutes les infos dans la joie béate, avec la séquence « précaution » montrant Bob, alias Melchior Wathelet, soufflant dans un alcootest, suivie immédiatement d’une collision frontale avec deux morts à la clé, pour finir dans une boîte bruxelloise, derrière un DJ manifestement en transe, c’est prendre le téléspectateur pour un con.
Puisqu’ils nous considèrent de la sorte, ne savent-ils pas que « Changement d’herbage réjouit les veaux. » ?
Pourtant, même en colère contre les choses qui ne se passent pas comme on voudrait, par exemple à propos de l’économie qui marche sur trois pattes, il existe bien des contraintes objectives qui ne sont pas des inventions de nos stratèges.
Et dire que tout ce monde, qui se veut joyeux et qui nous dicte ce que nous avons à savoir sur les événements de ce début de janvier, décrochera sans la moindre difficulté les lampions de la fête, passant de la bonhommie un peu vulgaire, mais bon enfant, à la distinction glacée des avocats-politiques qui gesticulaient encore la veille dans les bars, nous expliquant que nous entrons dans une phase critique du redressement de la Nation.
On reprendra le ton compassé de ce que l’on croit être « la distinction », parce que quand on est de droite, il est mal vu de lire Pierre Bourdieu..
Quand les télés se nourrissent de la pub, il faut s’attendre à tout. Celle qui bat les records de connerie, c’est celle du Loto « Que feriez-vous avec le gros lot ? ». Je ne sais pas si ce sont des figurants qui lisent un texte, puis qui dégagent avec l’enveloppe de leur cachet, les publicistes tiennent pour particulièrement inepte, l’idée que se font les gens de ce qu’ils feraient s’ils gagnaient un million sans rien foutre, comme les vulgaires truands des banques.
Pathétiques seraient les témoignages réels de ceux qui déposent avec leurs espoirs, leur dernière chance d’avoir la main sur ce que bon leur semble.
Le culte du million, on l’avait presque perdu avec le franc. Il est revenu avec l’euro qui vaut quarante fois plus !

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Mais, qu’est ce donc, cette humanité dans ses rêves insensés de consommation perpétuelle?
On comprend les difficultés de la vraie gauche à parler de choses sérieuses à des jouisseurs frustrés qui n’ont qu’une envie : passer du camp des exploités, au camp des exploiteurs.
Et ça fait rêver !
En mai 68, les jeunes se sont battus pour ne pas devenir ce qu’ils sont devenus avec excès. En 68, il voulait refaire le monde. En 2012, ils espèrent remporter les six numéros qui leur permettraient de refaire la maison, avec une piscine au milieu du jardin.
Evidemment tout est de ma faute. J’aurais dû savoir qu’Einstein n’avait pas fait que des conneries et qu’il savait ce qu’il disait « Il ne faut pas compter sur ceux qui ont créé des problèmes pour les résoudre. »
Peut-être que ceux qui créent des problèmes ont-ils le tort de vouloir garder toute l’autorité pour les résoudre ? C’est la croix et la bannière d’en rendre les autres responsables, quand, comme en 2011, les choses ont si mal tourné, qu’il faut s’attendre au pire en 2012 ?
Combien de temps a duré la gueule de bois ? Jusqu’à la fin de la semaine sans doute, dimanche premier étant réservé à la prostration et mardi 3, aux soldes.
Nous sommes le 15, le sapin est à la décharge. Tout est bu et digéré. Il faudra s’y faire…
On aura encore, peut être, un dernier week-end paisible, avant de voir la police militaire encadrer la grosse voiture à fanion de Di Rupo, tourner sur les grands places à la parade de Monsignore, pour les inaugurations des prochaines conneries, vanité imbécile, comme ce capitaine du « Costa Concordia » d’une croisière de promotion, en grand uniforme pour l’épate et à qui on dit : « Commandant, nous coulons ! »
Ah ! la gueule des puissants, juste au moment où ils s’aperçoivent de leur vanité imbécile !
Fugaces instants, quelques secondes, dont il faudrait vite saisir l’image (lDSK emmené par les flics de NY), avant que le glorieux un instant par terre, reprenne le dessus, et retrouve son autorité, ou aille en tôle !

14 janvier 2012

Les Francophones oubliés.

Les accords linguistiques du gouvernement ont consacré la capitulation des Francophones.
On se souvient des surenchères des Francophones devant la volonté flamande de stopper la pénétration du français dans leurs zones, du couloir reliant Bruxelles à la Wallonie, de l’élargissement de la capitale aux communes à facilité, du fameux plan B, etc. Il ne reste de cette gesticulation, que l’éviction du FDF de la mouvance libérale. C’était le prix à payer du MR, à l’entrée du CD&V dans la coalition. Les partis francophones ont vendu pour le prix d’un accord, ce qui avait été proclamé minimum infranchissable et qu’on a jeté au placard. La volonté flamande d’avoir tout et de ne rien cédé, sinon, c’était la fin du fédéralisme, a montré la bassesse des négociateurs francophones et la vilenie de ces âmes basses qui assimilent la politique à ce qu’ils sont. On voyait déjà les avocats libéraux sans cause et les socialistes véreux, réduits au pire : s’entasser sur les territoires wallons rebaptisés Belgique, pour y remplir leurs gamelles.
Et ce sont les vaincus, les capitulards trouillards avec leur chef, un socialiste en plus, qui se mêlent de redresser le pays, d’inviter la population à faire des sacrifices, en oubliant tout le contexte précédent, ce qui ne les autorise guère à donner des conseils.
Au nom de la paix linguistique, Bruxelles et la Wallonie ont cédé sur tout, mis les hommes et les femmes qui ont failli à la tête d’un gouvernement d’entérinement des volontés flamandes, et on voudrait, indépendamment de la crise et de ses séquelles, que le public accueille avec joie une mascarade comme on n’en avait jamais vue ?
C’est que cela ne fait que commencer ! Il va bien falloir entrer dans le vif du sujet, étaler au grand jour la honte de la capitulation !
En prélude, les bourgmestres non nommés des communes à facilités de Linkebeek, Crainhem et Wezembeek-Oppem se rappellent à notre bon souvenir en passant par-dessus les pleutres pour s'adresser au Conseil de l'Europe.
Et ils ont parfaitement raison, ces bourgmestres de se poser la question de la démocratie, dans un pays qui clame l’intangibilité du suffrage universel et qui s’empresse de ne pas tenir compte des votes, qui vont à l’encontre des intérêts des chefs de parti.
C’est à celui des deux, Elio Di Rupo et Charles Michel, qui aura été en la circonstance le plus lâche : le premier pour avoir falsifié la vérité et déshonoré la francophonie, le second pour avoir clamé son indéfectible attachement aux victimes francophones de la bêtise flamingante, et s’empresser de les abandonner à la merci d’un traité accablant de platitudes, au seul profit de la Région flamande.

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Quoique l’Europe soit fort embarrassée par le problème flamand, la Flandre a déjà été rappelée à l’ordre pour des faits similaires, c’est tout de même un camouflet pour le gouvernement belge que les quatre mandataires francophones de la périphérie aient annoncé l'envoi d'un courrier à Keil Whitmore, président des congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l'Europe.
Bien sûr, cela n’aura aucun effet, mais c’est tout de même fabuleux que le pouvoir en Belgique en soit arrivé à ce stade de pourrissement, qu’il faille demander ailleurs une justice que les faux jetons du gouvernement ne veulent pas leur concéder !
Cela fait mal à ces jocrisses au pouvoir de revenir sur des faits encore cuisants sur le simple droit des gens, abandonnés pour une tranquillité de courte durée qui les disqualifie pour le futur.
Il faut en parler partout, dans la presse, sur les blogs à la télé, à la radio, quoique pour ce qui concerne l’ensemble des activités d’actualité, il est certain que les médias ont reçu comme mot d’ordre de ne plus trop en dire, pour raison d’Etat !
Le public lui-même a été manipulé, quand les avocats, lauréats des partis, ont cru bon de se servir de la population francophone pour amener les Flamands à faire des concessions.
Alors, on a vu une forêt de plan B et une montée en force des hardis défenseurs de quelque chose qui avait l’aspect d’une forteresse du droit des gens et qui n’était qu’une baudruche gonflée pour faire sauter les enfants sur son caoutchouc, les jours ensoleillés.

13 janvier 2012

Ucclois un jour, Ucclois toujours !

Celui qui se déclarait Liégeois au point de briguer l’emploi de bourgmestre de Liège, qui raffolait de la marionnette Tchantchès, qui se prenait d’amour pour les gens en Roture le 15 août, qui bandait comme le Perron en chantant le Valeureux Liégeois… se parachute à Uccle, toute honte bue, la commune la plus sélecte de Bruxelles, où il pense faire une belle fin de carrière, en puisant dans la réserve de voix des 76.000 bourgeois foncièrement classe moyenne, de cette commune tranquille, abritant de nombreux péteux.
Cornaqué par le « prout ma chère, voilà De Decker », conducator de la Liste, il est certain d’être en bonne place devant les bouseux du coin, des trois charcutiers et du coiffeur de la glamour Sabine Laruelle, concurrents directs de Didjé, qu’on pourrait rebaptiser Didjee, une fois, pour les affiches.
Didier Reynders est un calculateur froid. Avec l’appui d’Armand De Decker aux élections communales du 14 octobre 2012, il a sa chance.
A 64 ans, bientôt 65, le bel Armand en est à son dernier mandat. Reynders âgé de 54 ans a 10 de bons, l’ambition est raisonnée. La passation de pouvoir pourrait se faire en douceur lors de la prochaine législature. Le Bel Armand est sans héritier. Ce type sait se placer, il a du pot.
Le déménagement va permettre à Madame de faire ses courses Avenue Louise, ça change de la Batte.
Bien entendu, le Brummell belge est avocat. Il faut dire que dans cette affaire, tout le monde est avocat, Reynders et Jacqueline Rousseaux, épouse de Brummel De Decker, avocate évidemment, députée régionale bruxelloise et présidente du Centre Culturel d’Uccle, on voit qu’entre gens du barreau, il y a moyen de s’arranger.
Reste le côté mystificateur de Didjé. Les gazettes ont repris en boucle ses motivations. N’allez pas croire que notre homme soit un carriériste, qu’il n’aime pas Liège, que ce qui l’intéresse c’est le pognon et une belle situation, non, mille fois non ! Didier Reynders est tout simplement fatigué des trajets quotidiens Liège-Bruxelles !
Franchement, il aurait pu trouver autre chose ! Voilà trente ans qu’il a voiture et chauffeur à l’œil ! Il n’est pas de l’espèce de besogneux qui met deux heures pour aller et trois pour revenir de Bruxelles.
Inventer une tante uccloise qui lui laisse de quoi s’installer, un coup de cœur pour une maison aperçue par hasard et comme on n’est plus à un million près… non, il est fatigué !
Et nous aussi, Liégeois, nous sommes fatigués de lui et de son inutile passage au Conseil communal où il s’est fâché avec tout le monde, y compris avec l’avocate Defraigne, de son propre parti.
Et puis, à deux doigts du ministère des Affaires étrangères, il va pouvoir faire souper toute sa famille à l’œil, mieux y loger tout le monde. Il paraît que la cave du ministère a des vins réputés, quitte à revenir une fois par mois à Uccle, voir si la femme d’ouvrage a bien « fait » le vestibule.

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Que ce punais libéral s’en aille ramasser du pognon ailleurs, on en est ravi, tout en se demandant si ce rat quitte le navire, c’est que Liège prend l’eau. Et ça, c’est inquiétant. Tout calculateur qu’il est, Reynders représentait quand même Liège au national et à l’international. Faut reconnaître qu’il était plus présentable que le bourgmestre dans son mannequinat officiel.
Il n’est pas le premier à mettre son patriotisme régional en berne pour s’encourir dans des endroits plus favorables. Laurette Onkelinx a fui Seraing où la réputation de son nom ne suffisait plus pour la faire élire à coup sûr. Si c’est politiquement bien vu, qu’est-ce que ces gens, qui sont censés défendre ceux qu’ils prétendent connaître le mieux et parmi lesquels ils ont vécu, vont faire ailleurs, sinon repartir de plus belle sur la défense des citoyens avec tous les trémolos possibles, dans un patriotisme recyclé, recentré sur l’électeur modéré, non sans avoir appris par cœur l’histoire locale de leur nouveau foyer.
Mais qu’est-ce, cette mascarade de sentiments, de convictions, sinon la montre d’un absolu cynisme, d’une belle concupiscence et d’amour de soi, pour ce qui n’est plus qu’une misérable façon de se faire des sous sur la crédulité des autres !
Combien sont-ils différents ces avocats parlementaires, cette cohorte d’arrivistes sortis des tribunaux par nécessité, de certains de leurs prédécesseurs, gens de tous les métiers, issus du monde ouvrier, aussi bien que rural et qui faisaient de leur mandat reçu du peuple, un sacerdoce sacré et dont la devise pouvait être celle de Lou Salomé « Ose tout, n’aie besoin de rien ». Aujourd’hui, ils n’osent quasiment plus rien et ont besoin de tout !
Franchement, je conseille aux derniers journalistes encore honnêtes de l’arrondissement de Bruxelles, de se pointer à Uccle pendant la prochaine période électorale afin d’écouter l’avocat Reynders parler de son amour d’Uccle, sa ville, son paradis, auprès de son nouveau potentiel lui permettant de percevoir ses arrhes du futur.
Ça ne devrait pas être triste !

12 janvier 2012

Un pari risqué.

La tentation de la droite « classique » de s’allier avec l’« extrême » droite, représentée en France par Marine Le Pen et en Belgique par Bart De Wever, n’est pas morte, d’un côté comme de l’autre de la frontière.
Si l’élection du président de la République voyait François Hollande remplacer Sarkozy, l’UMP sous le coup d’une défaite, pendant que la France se cherche, pourrait envisager un rapprochement avec le Front National, qui pour lors passerait plus fréquentable avec la fille, qu’avec le père.
Un article de Médiapart soulève le lièvre : « Le souverainiste Paul-Marie Coûteaux, soutien de Marine Le Pen pour 2012, affirme à Mediapart rencontrer « régulièrement » Guillaume Peltier, le « monsieur opinion » de l'UMP, futur secrétaire national en charge des sondages, proche d'Hortefeux et Buisson, pour « travailler à la recomposition de la droite » après la « défaite probable » de Nicolas Sarkozy. Selon lui, l'ancien bras droit de De Villiers ne serait pas « allergique à Marine Le Pen ».
C’est plus compliqué en Belgique. Une alliance CD&V et N-VA a existé sous l’impulsion d’Yves Leterme, dont c’était la première gaffe. L’association s’est rompue bien tardivement et bien après que le petit poisson soit devenu grand. L’alliance est donc moins imaginaire qu’en France avec le Front, puisqu’elle eut lieu en Belgique. Pourtant, la N-VA avait déjà le séparatisme inscrit dans ses statuts, ce qui ne gênait pas le CD&V.
La seule donnée supplémentaire tient dans l’effet malencontreux qu’a été la connaissance généralisée à tout le pays de la volonté d’en terminer avec la Belgique. Cela s’est produit de façon insistante dans des informations diffusées pendant 541 jours au bout desquelles, les médias francophones surtout, n’avaient pas de mots assez durs pour qualifier l’attitude de De Wever. Même si, certains des responsables de son parti, aux émissions politiques des télévisions flamandes, avaient quelque peu arrondi les angles.
C’est en ralliant la possibilité de former un gouvernement « de la dernière chance » sans la N-VA et avec les socialistes, que le CD&V a coupé les ponts avec De Wever, au grand soulagement des fédéralistes.
Di Rupo a deux ans pour convaincre les Flamands de ne plus voter massivement pour la N-VA. Il a contre lui la conjoncture de crise très nettement en faveur des mécontents et des séparatistes. Il est lui-même controversé à l’intérieur d’un parti socialiste fortement perturbé par une base qui ne voit toujours pas l’intérêt des masses populaires à faire le jeu des libéraux, sous prétexte de sauver la monarchie. On a trop vite évacué le poids du parti de Maingain dans la partie de l’accord qui concerne Bruxelles et sa périphérie. Le FDF est à l’affût de la vexation de trop !...
La FGTB a, par ailleurs, senti le vent et s’est jusqu’à présent opposée à la démarche du bureau du PS. Ce dernier est loin de représenter l’ensemble des socialistes, même si la direction se presse derrière le chef.

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Quand les mesures d’austérité seront d’application, Di Rupo perdra un maximum de crédit auprès des chômeurs et des pensionnés et de ceux qui se trouvent en général précarisés par le système.
On peut estimer qu’il n’aura pas le temps de renverser la vapeur. Deux ans c’est trop court pour faire oublier l’amertume de la pilule et le remède de cheval, qu’il va administrer dans le premier semestre de 2012.
Si les élections de 2014, loin d’affaiblir la N-VA, renforçaient ce parti, il deviendrait impossible aux autres partis flamands de ne pas l’inclure dans les propositions de formation du gouvernement qui s’en suivrait.
Il resterait au CD&V l’illusion d’infléchir la volonté de la N-VA quant au processus de séparation avec les Wallons ou, tout au moins, d’en éloigner l’échéance à tellement long terme que ce serait à la génération suivante de trancher définitivement.
A moins d’une aberration électorale, le PS ne tirera aucun bénéfice d’avoir résolu la crise gouvernementale. Il faudra que le parti justifie sa présence autrement que par des « si nous n’avions pas été là, on vous aurait saignés d’avantage », pour se disculper de la dégringolade sociale du plus clair de la population.
Comme il ne le pourra pas, on assistera à une remontée libérale en Wallonie, ce qui pourrait avoir pour effet de tenter les libéraux wallon d’aller à un gouvernement avec la N-VA déjà raccommodée avec le CD&V.
On voit ainsi que les élections de 2014 sont loin de permettre la poursuite de l’alliance actuelle. La fanfaronnade de Di Rupo qui se voyait premier ministre jusqu’en 2018 a pour mérite de montrer combien ce pari est hasardeux, bien dans la psychologie du personnage, si peu humble.
Comme la France, la Belgique va devoir s’accoutumer à la persistance de courants nationalistes de droite, pour des effets inverses, si l’on considère que la France se replierait sur elle-même, tandis que la Belgique éclaterait inévitablement.

11 janvier 2012

La fatale gaîté.

Même dans sa danse macabre, Saint-Saëns mit des intentions comiques.
La volonté comique ou l’art de triompher de l’adversité est une règle qui anime l’ensemble de la classe politique belge, à la tête d’un pays engagé dans un processus de déconfiture jamais vu depuis 1830.
Quelqu’un a résumé ce genre d’état psychologique qui travaille l’opinion à tous les niveaux pour exorciser du malheur : nous rendre gais. « Avant, la situation n’était pas bonne. Aujourd’hui, elle est pire, mais ce n’est pas grave ».
Il existe des contestataires de toute sorte. La contestation est partout. La contestation de Benoît Cerexhe, CDH, est euphorisante. Sa spécialité, c’est la contestation de la contestation. Un must pour un avocat, tellement doué, qu’il ne pouvait qu’être ministre.
Quand Emmanuel De Bock, FDF, voit une faillite toutes les 4 h en Belgique, Benoît Cerexhe voit une nouvelle entreprise, toutes les 52 minutes.
Le nouveau must est tout trouvé : tout va bien, puisque si ça ne va pas pile, cela va au moins face. La voilà sortant du lointain passé, la politique. C’est Janus !
Si l’on y songe bien, tout n’est qu’une manière de comprendre les faits, afin de les interpréter au mieux des intérêts de qui on veut.
On en a eu une démonstration éclatante avec le départ d’Yves Leterme. Voilà un type qui n’a cessé de démissionner, puis de revenir. Pendant son mandat la situation s’est tellement détériorée, que les libéraux flamands ont fichu le camp, si bien qu’à la suite du couac général, ces messieurs se sont payé 351 jours de parlotes.
Et voilà qu’on lui fait un triomphe à son départ, cette fois définitif. Les députés debout l’applaudissent !
On devine qu’en applaudissant Leterme, les députés s’applaudissaient eux-mêmes, tout étonnés d’être encore là, sans élection, un véritable prodige…
La somme des échecs que représente cette législature est si considérable qu’aucun d’entre ceux qui ont commis des fautes n’est capable de les assumer. Eh bien !, selon la nouvelle formule, ce n’est pas grave. Au contraire, Laurette Onkelinx le dit des yeux lorsqu’elle couve son poulain d’un regard attendri : c’est merveilleux !
Que ceux qui ont contribué le plus à la faillite générale soient au plus haut dans les sondages, cela dit tout sur les techniques de communications actuelles.
En effet, cette façon de voir touche au merveilleux, c’est-à-dire à l’immatériel, quasiment au divin.

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Que dire aux électeurs à propos de la crise qui soit un antidote à la perte de substances sociales qui l’accompagne ?
Qu’il faut une pause au progrès, alors que tant de gens l’attendent toujours !
Qu’on va repartir vers de nouvelles conquêtes, alors que ce serait déjà bien de retrouver ce qu’on a perdu.
En mettant son nœud papillon du dimanche afin de concourir pour la coupe du ministre le plus chic du journal la Dernière Heure, Monsieur Di Rupo ne répondra pas à deux questions essentielles, à savoir : Qui est responsable de la crise ? Comment la faire payer par les responsables ?
Comment va-t-on joindre les élections de la prochaine législature, sans répondre à cela, sinon en vaporisant sur les désastres le plus futile des discours, les plus inutiles gesticulations.
C’est en répondant à De Bock que Cerexhe montre la voie. La bataille des chiffres est un exercice salutaire. Il suffit de balancer à ceux qui s’interrogent sur le bien fondé d’une politique, une avalanche de données contradictoires pour sortir de toutes les difficultés.
Ce n’est que le soir en rentrant chez lui, que l’homme de la rue est désabusé devant la réalité de sa situation. Il s’aperçoit au désastre de son propre bilan, que le bilan général l’est encore plus, et que ceux qui ont la charge de le défendre, défendent avant tout une position qui est loin de refléter la sienne.
Mais, c’est trop tard. Trop d’éléments lui somment d’être gai. Les gazettes, les jeux, la télé, les concours. Tout concourt à le distraire de lui-même. Il finira par applaudir ceux qui l’appauvrissent !
La gaieté officielle aura été fatale aux pauvres gens.

10 janvier 2012

Dixit le rosbif.

La chevelure passée au brushing de Margaret Thatcher, Meryl Streep ravit les Londoniens sur les affiches de son film. Il y a un parfum de nostalgie qui flotte sur la City et ailleurs. On dirait qu’en s’émancipant de l’Europe, les Anglais retrouvent une deuxième jeunesse.
Malgré les éclats à la Chambre des Communes avec les Travaillistes, on n’en veut pas trop à David Cameron de n’avoir pas signé le « honteux » accord avec les Européens, le 9 décembre dernier à Bruxelles.
Le «I want my money back» (Je veux récupérer mon argent) de la Dame de fer ferait-il encore de l’effet vingt ans plus tard ?

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Je suis de ceux qui pensent que c’est tant mieux que l’Angleterre s’en aille. Nous lui devons une partie de la dérive actuelle par son atlantisme immodéré et son sens de la liberté qui donne l’occasion aux particuliers qui ont acheté une partie des chemins de fer anglais, d’acheter après coup la poste et bien d’autres services, si bien qu’aujourd’hui les accidents de chemin de fer se multiplient et que les lettres s’égarent plus facilement qu’avant.
Les eurosceptiques ont fini par rejoindre le Général De Gaulle qui appréhendait l’entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché Commun. Les conservateurs se radicalisent à ce propos. Cameron reste pourtant prudent sur une consultation populaire.
Le pays est en pleine crise financière. La livre ne vaut plus grand-chose. Le divorce pourrait faire pire.
En attendant, les dernières mesures européennes pour tenter de réduire les dépenses des Etats membres touchent directement la City de Londres. C’est presque un crime de lèse-majesté.
Les projets de durcissement par une taxe sur les transactions financières achèvent de troubler les consciences.
Le secteur financier est central dans l’économie, nourrissant un écosystème qui profite presque entièrement à Londres.
On a raison de penser en Europe que les Anglais « ne vivent pas et ne pensent pas comme nous ». Les anciennes plaisanteries sur l’insularité des Anglais ne tarderont pas de refleurir.
C’est qu’ils sont naturellement les plus grands défenseurs du système économique qui soient. Ce n’est pas pour rien qu’ils sont les inventeurs du capitalisme.
Alors, si nous en avons jusque là de nos économistes, la droite européenne au pouvoir à Strasbourg n’est rien à côté de la Grande Bretagne tous partis confondus.
La City représentait 12,1% du total des recettes fiscales de L’Etat. Le secteur financier et celui des «entreprises de la Mer du Nord» (pétrole) seraient ainsi les deux plus gros contributeurs aux deniers publics.
Avec la controverse soulevée par Cameron, l’Angleterre aurait encore perdu en influence auprès des autres partenaires.
Peut-être le début de désengagement de l’Angleterre va-t-il déclencher le reste, à savoir une sortie complète des Britanniques de l’Europe ?
On ne mesurera l’influence de l’Angleterre sur la politique de l’Europe que lorsque ses députés européens auront cessé d’influencer le parlement de Strasbourg par leur retrait obligé si d’aventure leur pays venait à quitter l’Union.
Qu’adviendrait-il en cas du départ de l’Europe de la Grande-Bretagne du cadeau qui lui fut fait en désignant Catherine Ashton au poste de Haut Représentant pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité ?
Voilà quelques interrogations en marge de la crise financière, aggravée par une récession quasi générale.

9 janvier 2012

Dimanche de solde.

Mise au point et Controverse.
Après une absence d’une quinzaine de jours, on craignait le pire au retour. Ça l’est !...
J’ai rassemblé les quelques notes en vrac dérobées à mon sommeil. Veuillez m’en excuser.
Vous êtes les témoins d’une écriture somnambulique, sans lien entre les phrases et les idées. On dirait de l’Eluard, la quinzaine au cours de laquelle Gala s’enfuit avec Dali.
Comme le disait pertinemment Jean Lacroix, Rousseau ne condamne pas toute propriété, mais celle qui est le fondement de la vie sociale.
Autant dire que ce n’est pas dans les deux machineries nationales qu’on a parlé de Jean-Jacques. Ce n’est d’ailleurs pas fait pour ça.
Le spectacle télévisuel a été conçu pour que nous puissions admirer assis, les négociateurs que nous avons vus debout, pendant 541 jours, sur le trottoir de la rue de la Loi. On a pu, tout au long d’une année et demie, apprécier leur différence de taille, à défaut d’autres différences. Une personnalité est apparue très petite. Hauts talons décomptés, elle doit faire un mètre cinquante. C’est peu pour un jugement d’adulte !
La propriété ne doit pas être fondatrice, mais fondée sur le travail. Le « funeste hasard », dit justement Gouhier, signifie l’avènement du propriétaire, plus que de la propriété.
Lacroix, Rousseau, Gouhier, n’étaient pas sur les plateaux. Je rassure ceux qui auraient poussé un roupillon irrépressible, comme le mien, devant l’écran allumé. Par contre un constat, la dame de petite taille y était plutôt deux fois qu’une, dans l’espoir de se faire une taille normale par cumul ! Je me déteste en écrivant cela. Jamais je n’ai écrit sur les imperfections ou les anomalies physiques de quiconque. (Si parfois, Bart ou Jean-Luc, par là.) Ma seule excuse : je m’emmerdais tellement !...
Les « personnalités » de ce dimanche étaient transparentes entre deux raisonnements, d’une telle médiocrité, que je m’en voudrais d’en citer une seule.
Est-ce Crozier ou Friedberg, je laisse le choix au lecteur, un des deux prétend que l’être humain est incapable d’optimiser ? Sa liberté et son information sont trop limitées pour qu’il y parvienne. Sur quoi, le second répond : Dans un contexte de rationalité limitée, il décide de façon séquentielle et choisit pour chaque problème qu’il a à résoudre, la première solution qui correspond pour lui à un seuil minimal de satisfaction.
Comme de plus, interrompt Yves Michaud, l’histoire politique tend à être vue d’en haut, souvent les seules protestations qui comptent sont celles qui entraînent une réorganisation du pouvoir.
Sans nous alors ?
Oui, évidemment.
Alors, tous ces racontars de plateau, les bruits ? Les gesticulations ? Ce nimportequinquinisme des maréchaux du boulevard de l’Empereur ?
L’homme ne peut prédire le futur, mais il peut l’inventer.
Faut-il mettre dans le même sac les fiers-à-bras de ce dimanche funeste, le philosophe, le politologue et le sociologue ?
Ils inventent le futur à la manière des sorciers qui sont convaincus que leurs infusions et leurs incantations guériront l’exorcisée. Mais, c’est elle qui meurt invariablement.
Ils produisent des événements futuribles, rarement ceux qu’ils nous décrivaient comme certains. Les mots de nos dominicaux sont les fusibles du futurible !
Ils nous proposent en somme une démocratie dont ils honorent le nom cent fois par jour, par une sorte de jeu de mots dans lequel vous dites ce que vous voulez… et vous faites ce qu’ils vous disent !
Il faudra tout de même passer par la seule information qui vaille, à savoir le départ de controverse de qui vous savez, qui sera remplacé par une évanescente de cinquante printemps et quelques poussières, spécialiste des affaires criminelles et ancienne intime de celui qui s’en va.

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Avant l’avènement de toutes ces machines, nos esprits fins écrivaient pour dix personnes dans des gazettes confidentielles, à la télé, le progrès permet d’égarer tout un pays. Dans le premier cas, la prose servait, au moins grâce au support, à se torcher à la feuillée.
Pourquoi cela est-il si tristounet ? Mais, parce que ces gens puent l’argent. Ils ne peuvent pas dire trois mots sans faire une allusion au fric.
Leur but est celui dénoncé par Reich « …obtenir l’ancrage psychique d’une civilisation mécanisée et autoritaire en ôtant aux individus leur confiance en eux-mêmes ».
Si c’est le cas, ils ont gagné. Avant je n’avais, plus du tout, confiance en eux. A 13 heures, ce dimanche, je n’ai, plus du tout confiance en moi !
Ah ! encore une chose : au quart d’heure de l’humour de mise au point, un « humoriste » s’est payé, une nouvelle veste en cuir. J’aimais mieux l’autre. C’est vrai qu’on solde cette semaine.

8 janvier 2012

Monsieur Viktor

Il fallait s’y attendre. Sans avoir jamais tenté de réaliser un semblant d’Europe sociale, avec la montée des droites et l’alignement des gauches sur le programme convenu de la société libérale, rien n’interdisait qu’un jour dans un petit Etat test, une droite extra dure prenne le pouvoir et finisse par ses excès de scandaliser tout le monde.
C’est fait aujourd’hui avec la Hongrie de Monsieur Viktor.
Viktor Orban, c’est de lui qu’il s’agit, en s’alliant à pire que lui, s’est farci la Hongrie avec une majorité suffisante pour se tailler une nouvelle constitution, qu’il sera difficile de changer par la suite, tant la gauche et le centre seraient incapables de réunir la majorité requise des 2/3, même s’ils étaient l’alternative aux excès de Monsieur Viktor.
L’Union européenne est emmerdée par son avatar de droite hongrois, exactement comme l’épicier qui ne s’est jamais occupé que de la vente de ses petits pois, sans s’intéresser au salaire de la vendeuse et qui se retrouve au tribunal du travail. Ici, le tribunal, c’est l’opinion déjà traumatisée par la récession et toutes les joyeusetés d’un système à ses limites.
Ce cas de figure n’est pas prévu par les Traités européens. C’est tout le drame de l’Europe qui perd, mine de rien ; chaque Etat n’en faisant plus qu’à sa tête.
C’est ainsi qu’Eloi Di Roublardo, notre humble et talentueux premier ministre, envoie l’Europe se faire foutre, alors qu’elle vient de lui retourner sa copie du budget dont elle estime faux le déficit calculé par notre gouvernement.
C’est un pas d’Elio vers Viktor qui estime que l’Europe n’a pas à s’occuper de ses oignons.
A noter que l’Europe et Elio se trompent. A voir les affaires comme elles tournent, l’erreur d’Elio sera encore plus grande que celle que l’Europe a chiffrée.
Pour en revenir à la Hongrie, il paraît que la nouvelle version de l’Etat a fait revenir les agents des services secrets dans la rue, comme au bon vieux temps de Kadar puis de Miklós Németh.
C’est curieux comme d’un bord à l’autre, les méthodes se ressemblent, alors que les doctrines divergent !
Vous me direz, une loi qui rend les sans-abri éventuellement passibles de peines de prison, résout les problèmes de logement, certes, mais de telle manière qu’on préfère encore la belle étoile.
Idem pour les sans-travail, Viktor les oblige de travailler sur des chantiers publics. Je sais bien que notre droite bien nationale en rêve aussi, mais tout de même, on fait un pas vers les camps de travail, le travail obligatoire et pourquoi pas pour bientôt, le baraquement collectif avec des barbelés autour ?
Evidemment, ce sont les Roms qui sont visés. En Belgique, pour Monsieur Bart, ce serait les Wallons.
On voit bien comme le capitalisme aux abois use d’expédients, selon la formule de tout régime totalitaire qui se voit controverser.
La Belgique n’est pas la Hongrie, mais qui sait ?

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L’opinion hongroise n’étant pas suffisamment manipulée, Viktor a procédé à des purges dans les instances de la télé, déplacé des journalistes et licencié les plus récalcitrants, regroupement des radios, télévisions et agence de presse nationale en une seule entité supervisée par un Conseil des médias dirigé par une créature de Viktor Orban.
Bruxelles maîtrise bien jusqu’à présent l’opinion. Celle-ci, bien travaillée par des médias complices, est favorable aux efforts à fournir et à la chasse aux chômeurs « qui ne veulent pas travailler ». Mais, jusqu’à quel point ? C’est toute la problématique de Monsieur Elio qui pourrait se transformer en Monsieur Viktor si les circonstances l'y poussaient. Son parti croupion ne serait pas contre. Un congrès bidon, et hop, ce serait emballé et pesé. La dérive d’Elio deviendrait le nouvel axe socialiste du pacte de gouvernement.
La vraie gauche se réveille en Hongrie, encore un peu sonnée et surprise du dérapage de ce gouvernement qu’elle a quand même élu.
Mais, c’est comme en toute chose, et la Belgique n’y échappe pas non plus. Ce n’est pas le peuple qui gouverne, mais ceux qui le font en son nom et souvent contre lui.
C’est pourquoi, ne nous réjouissons pas trop vite que c’est en Hongrie que cela se passe. Tous les pouvoirs se ressemblent quand ils sont aux abois.
Comme Monsieur Viktor, Monsieur Elio vient de dire « non » à l’Europe.
Dorénavant, il ne faut plus chercher une opposition entre la gauche et la droite susceptibles de faire des ministres et de gouverner. L’opposition est ailleurs. Elle est en-dehors du système.

7 janvier 2012

Willkommen zurück, Peter Praet !

Peter Praet ! En voilà un que l’on annonce avec des trémolos dans la voix et des sonneries de trompe ! Donc, méfiance…
Cette unanimité partis/gouvernement/gazettes pour un GRRRAND économiste qui « va révolutionner » la BCE (Banque Centrale Européenne) a une première étiquette qui va de soi : Peter Praet est conformiste : son passage dans la banque n’a pas empêché le désastre. Il ne va rien changer au rôle de la BCE qui se résume en peu de choses : rigueur, austérité, budget maîtrisé, paupérisation, chômage et misère noire.
L’autorité politique et les bienséants de l’économie libérale signalent qu’il est le premier économiste en chef « non-allemand » à être nommé ! Né d’un père flamand et d’une mère allemande, il ne faut pas exagérer l’écart « prodigieux » aux règles de la nomination par rapport au passé. Ce n’est pas un cardinal polonais qui devient pape. C’est un carriériste qui voit son assiduité dans les banques et sa cour persistante aux instances européennes récompensées.
Comme cet économiste fidèle au libéralisme ambiant a eu énormément de casquettes, il est facile de lui monter un arc de triomphe du côté des banques ou du côté du gouvernement, puisqu’il fut chef de cabinet de Didier Reynders, qui ne passe pas, pour un révolutionnaire.
Ses amis clament qu’on a affaire « au meilleur économiste » du monde, et ceux qui le sont moins, préférant garder l’anonymat, le qualifient d’arriviste, pour une clientèle de vite-contents.
En bref, il fait partie des économistes qui regardent le temps qu’il fait, pour prédire qu’il va pleuvoir. En général, ils ne se trompent jamais, puisqu’ils attendent prudemment les traces des premières gouttes, sur les vitres de leur bureau.
Il aurait – dit-on – prévu la crise de 2008. Il en a parlé à ses amis. Comme la crise a eu lieu, il a fait appel à témoins. Formidable, Eric de Keuleneer et Bruno Colmant nous vantent le flair de Praet « Il était inquiet, dès juin 2007, par rapport au grippage du système financier international ». Qu’a-t-il fait pour les banques dans lesquelles il exerçait les plus hautes fonctions, afin que leurs clients n’y perdent rien et les contribuables non plus ?
Praet sait que lorsqu’on est dans un système, il ne faut surtout pas le changer. Ça tombe bien, il n’en a pas envie non plus ! Les belles carrières ne se sont jamais faites dans l’opposition. Sous Brejnev, ce type aurait été lieutenant au KGB et jeté les bases d’un plan quinquennal grandiose. Il n’aurait eu aucune raison de finir au goulag, puisque le plan quinquennal n’a jamais servi qu’à célébrer les auteurs.
L’administration européenne a toujours été clémente pour les membres de son personnel. Voyez la belle carrière de Barroso ! Praet a de la marge. Il sait qu’il ne lui arrivera rien… s’il ne fait rien. Il s’y emploie.
J’en connais beaucoup qui sans avoir attendu juin 2007 et sans avoir les mêmes diplômes que lui, avaient prédit la même chose, peut-être pire… La différence ? Ces derniers continuent à prévoir le pire, alors que Praet se dit rassuré. Dame, avec le poste qu’il occupe, on ne lui demande pas d’affoler, mais de rassurer.
Les discours de Praet sont touffus disent poliment ses pairs. Cela signifie que personne n’y comprend rien. « Touffu » veut dire confus en langue ordinaire.

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C’est un type qui réfléchit au coup après (les journaux), sans réfléchir au coup avant, si bien qu’il prévoit de faire à l’avenir ce qu’il ne fait pas au présent. Le malheur, c’est que l’avenir n’est jamais ce qu’il en a pensé ! Voilà ce que c’est d’être trop intelligent.
Il va à Francfort en admiration de Van Rompuy et Barroso.
Ses mentors n’ont pas besoin de consulter le peuple pour savoir ce qu’il veut. Tant mieux, voilà longtemps qu’on ne lui demande plus son avis, au peuple, c’est même un peu ça qui fait monter Marine Le Pen dans les sondages.
En conclusion, la presse est soulagée, les partis de pouvoir rassurés, l’Europe regonflée à bloc. On a trouvé un nouveau Tartarin de Tarascon pour donner la réplique à Madame Merkel-Bézuquet.
C’est le moment d’acheter un masque à gaz et de creuser un abri dans son jardin.
Quand ces gens-là prédisent un bel avenir, c’est le peuple qui va mal… la guerre est proche !...

6 janvier 2012

Déterminé… en toute humilité !

S’il y a bien un terme récurent dans la bouche de Di Rupo, bien avant d’être premier ministre, c’est « humble » (omile en italien, humilis en latin) avec ses variantes « humblement » (umilmente) et « humilité » (umiltà) expressions courantes dans la prêtrise italienne, jamais entendue en Belgique de la part d’un personnage politique de ce niveau.
A voir son parcours, usant de ses relations, très tôt affilié à un ordre maçonnique influençant le parti au pouvoir dans la région du Centre, assidu aux réunions qui comptent, aux amitiés décisives, boulimique d’emplois rémunérés, on peut douter que ses différentes consécrations soient le résultat de sa grande humilité.
N’y a-t-il pas, par goût du pouvoir, au contraire, une fausse modestie qui professe n’en pas avoir ? Ce serait sur l’insistance des autres qu’il accepterait, pour le bien général, de se mettre au service de tous !
Bourdaloue a écrit « Un vrai humble est aussi soigneux de cacher son humilité que toutes ses autres vertus ».
Or, le discours de Di Rupo abonde de cette vertu dont il se pare.
C’est l’occasion de découvrir ce qui se cache derrière les mots.
Dans son Tartufe, Molière fait dire au faux dévot « Avec des sentiments d’humilité, il faisait des soupirs, des grands élancements, et baisait la terre à tous moments ». Les démonstrations d’humilité du « pauvre homme » n’apparaissent pas dans la manière de s'habiller de Di Rupo, toujours soigné de sa personne, élégant même dans des vêtements de prix. On le voit parfois sortir de sa grosse limousine enfilant à la hâte sa veste dont la doublure apparaît moirée, une sorte de cachemire sans doute. Si la mode eût été d’en mettre, sous Louis XIV, on ne voit pas bien Molière affublé son tartuffe d’un nœud papillon, Beaumarchais, peut-être, un siècle plu tard, son Figaro.
Di Rupo aime peut-être le parfum de la violette, il ne semble pas aimer vouloir se cacher, comme elle, humblement sous les herbes.
C’est plutôt dans l’affectation du mot seulement que notre homme cherche à se montrer humble.
Balzac, notre maître à tous dans la connaissance de l’âme humaine, nous révèle peut-être l’essentiel de la nature de notre premier ministre « Ce précepte de se connaître soi-même, qui est pour tous les autres une leçon d’humilité, doit avoir pour votre regard un effet tout contraire et vous oblige de mépriser tout ce qui est hors de vous. »
C’est probablement ce que pensait Di Rupo l’autre soir à RTL info devant Hakima Darhmouch, après lui avoir dit combien il acceptait humblement la lourde tâche qui lui était dévolue, tandis qu’elle ne tarissait pas d’éloges « devant la difficulté de l’entreprise ».
« Comment moi, qui accepte une tâche aussi immense avec un tel sentiment d’humilité, pourrais-je ne pas mépriser ceux qui occupent des emplois subalternes, avec l’orgueil de toucher au sommet de leur carrière ? »

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Di Rupo est bien trop intelligent pour ne pas être dupe de son propre jeu. Il a fait sienne la maxime de La Rochefoucauld « C’est un artifice de l’orgueil qui s’abaisse pour s’élever, et qui n’est jamais plus capable de tromper que lorsqu’il se cache sous la figure de l’humilité. »
Si cela est vrai, seule une fine mouche comme Laurette Onkelinx qui fréquente le personnage au point d’en être la complice depuis longtemps, pourrait nous dire les ressorts profonds de l’homme. Evidemment, elle ne nous en dira rien, puisque son amitié pour lui est son fonds de commerce.
L’ambition, partout, chassa l’humilité, nous prévient Boileau. Et le parcours de notre homme ne manque pas d’ambition, dans un parti socialiste où la guerre des places commence à partir de la compétition de trois socialistes pour une place de conseiller communal !
« En toute humilité » est une expression souvent entendue dans les prises de parole du leader PS. C’est du Voltaire tout crû « …il y a plusieurs vers ‘de vous’ que je serais bien glorieux d’avoir faits. », écrit Voltaire, « en toute humilité, aussi humblement qu’il est possible », dans sa lettre au prince royal de Prusse en février 1740, n’hésitant pas le ridicule d’être en état d’humilité et aussi humblement. On voit très bien le premier ministre d’Albert II, dire à peu de choses près, la même chose entre deux portes à Laeken, à propos des passages à la télé du monarque.
- Ah ! sire, vous étiez… vous étiez… comment vous dire ? En toute humilité, je n’aurais pu humblement mieux parler !...
On m’a rapporté que certains « hauts » placés dans la hiérarchie du parti ne savaient pas se détacher de ces chroniques qui leur en apprenaient beaucoup (sur eux-mêmes ?).
Si c’est le cas, il se pourrait que vous n’entendiez plus jamais le premier ministre user d’expressions du genre qui le dépeignent si bien.

5 janvier 2012

Le pauvre dérange.

Ne rien faire est, pour le sage, encore une activité. Ce qui tendrait à penser que tout le monde travaille.
Mais, dans notre société, l’activité doit produire une plus-value rentable et qui entre dans le cadre de travaux lucratifs.
Une activité qui apporte une satisfaction personnelle, mais qui ne rapporte rien, n’est pas considérée comme telle. Des chercheurs, des artistes, des érudits et parfois des savants, sont notés, la plupart du temps, comme des chômeurs volontaires, en un mot des inutiles.
C’est ainsi que Joanne Rowling, qui doit sa notoriété mondiale à la saga Harry Potter, dont les tomes traduits en au moins 65 langues ont été vendus à plus de 400 millions d'exemplaires, n’avait pas d’état professionnel. C’était une jeune mère chômeuse qui pour tuer le temps noircissait des papiers, comme d’autres jouent aux échecs. Elle était le type même du parasite social.
Si on n’avait pu tirer du fric de ses histoires de sorciers, elle aurait fini rayée du chômage et assistée par une institution religieuse.
Il y a juste ce petit défaut moral qui fait que l’honnête homme qui ne « fait rien », se découvre des scrupules à l’égard de « ceux qui font ». Il peut penser que son état, même s’il est involontaire, constitue une prise en charge supplémentaire pour ceux qui travaillent.
C’est à peu près ce que devraient penser à la fois les chômeurs et les riches, avec la circonstance aggravante pour ces derniers que la plupart – à l’exception des fortunes établies sur des rentes d’Etat – connaissent, parfois par leurs prénoms, les ouvriers qui travaillent pour leur compte. Ces oisifs de cette dernière espèce se cachent derrière des riches qui travaillent, parfois beaucoup, si bien - puisqu’il n’y a pas de FOREM dans leur cas - ont-ils la haute considération de ceux qu’on appelle parfois de façon ridicule et inappropriée « les forces vives ».
Reste alors à définir le mot lui-même : qu’est-ce que le mot « travail » recouvre ? Cela peut-être des fonctions très dissemblables : ceux qui donnent des ordres et ceux qui en reçoivent, fonctions chapeautées par ceux qui créent les ordres à ceux qui en donnent, enfin autre source de discorde quant à l’opportunité d’englober tout cela sous la dénomination de « travail », ceux qui sont maîtres de leur temps et ceux qui ne le sont pas.
Bien entendu, notre société est ainsi faite que les riches oisifs sont célébrés. On leur suppose des activités qu’ils n’ont pas. Tandis que les autres sont les proscrits qui dérangent l’opinion de façon générale, alors que la plupart n’en peuvent et dont on dit que leur nature les porte à ne rien faire.
Or, un chômeur, coûte moins cher à la Nation qu’un riche.
L’on attribue au premier des intentions parasitaires. Les autres sont crédités d’un apriori favorable.

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Comme il y a chez les chômeurs de faux ayants-droits, il ya chez les oisifs distingués certains velléitaires qui se prétendent des travailleurs acharnés. Ils sont inscrits sur les rôles de leurs usines, parmi, les autres salariés ou sont parachutés, comme Dehaene chez Dexia, par la grâce de l’Etat, dans des situations qui rapportent gros, pour des prestations qui - ils le disent – exigent des efforts extraordinaires et qui se résument, le plus souvent… à deux heures de présence par mois.
Le parasitisme social existe bel et bien, au-dessus et au-dessous de l’échelle sociale. C’est la façon dont nous regardons ces deux pôles qui change tout.
Le pouvoir en place dénonce toujours le parasitisme des pauvres et jamais celui des riches. C’est un signe qui devrait nous alerter sur le caractère tendancieux de toutes décisions politiques des gouvernements, dans le climat délétère de la fausse démocratie dans laquelle nous sommes.

4 janvier 2012

La casquette du père Burgeon !

Maintenant qu’on est en vitesse de croisière pour des balades dont on n’a pas idée, autant revenir sur ce fameux congrès où l’avenir du PS s’est décidé.
Je ne connaissais pas Willy Burgeon.
En approuvant l’accord de gouvernement à presque l’unanimité, le Parti Socialiste s’est engagé sur les thèses capitalistes les plus conventionnelles... en chantant l’Internationale poing levé !
Seul Willy Burgeon a voté contre. Gloire à lui.
A 71 ans, l’ancien sous-directeur à l'Université du Travail de Charleroi, ancien membre du Bureau du PS, et président honoraire du Conseil régional wallon, a montré qu’il en avait. C’est tellement rare, boulevard de l’Empereur, que son cas méritait d’être signalé.
Depuis, je me suis renseigné. Di Rupo n’aura pas de difficulté à trouver un porte-flingue pour assaisonner Burgeon dans les gazettes, s’il en remet une couche, à propos d’une affaire vieille de onze ans.
Elle avait valu à Willy Burgeon d’être démis de ses fonctions, à propos de l'émission Strip-Tease. Dans une séquence, il s’enthousiasmait de la politique de la Corée du Nord !
La scène des pleureuses à l’annonce du décès de Kim Jong-il, dirigeant de la Corée du Nord depuis 1994, a achevé de rendre Willy Burgeon, ridicule.
Il n’empêche. Il vaut mieux être ridicule que lâche. Ce n’est pas parce qu’on a été abusé une fois, qu’on le sera dorénavant à tous les coups.
Le danger, ce n’est pas que Burgeon se trompe à nouveau, c’est plutôt que Di Rupo nous trompe jusqu’en 2019, puisqu’il nous a déjà annoncé qu’il était aussi candidat au poste qu’il occupe, pour dans sept ans !
On imagine sans peine ce qu’une opposition socialiste au système capitaliste aurait eu de révolutionnaire.
Les quelques mille membres du parti présents au congrès de participation n’ont pas moufté. Ils ont voté en faveur de l'accord, en connaissance de cause. Ce qui me fait penser qu’il n’y avait plus que trois socialistes dans la salle : deux militants se sont abstenus et Willy Burgeon qui a dit Niet !
Les gazettes ont trop rapidement glissé sur l’événement, à vrai dire peu ragoûtant d’un petit millier de lavettes levant leur carton rouge en faveur de Roublardo. Sur la lancée, le congrès a approuvé la modification statutaire pour une présidence faisant fonction. Laurette Onkelinx, confortée dans sa position de chef de file socialiste au gouvernement, a présenté le projet d'accord aux militants.
C’est finalement Giet, la marionnette de l’intérim, comme j’ai eu l’occasion – enfin je le pense – d’écrire sur le sujet dans une précédente chronique.
Reste que ces gens jouent gros.

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Que la conjoncture écrabouille les pronostics, que la crise vire à la catastrophe, que fera notre nouveau Papandréou avec ce qui passerait illico pour des réformettes ?
Comme je le crains, ce PS là est bon à tout, y compris à justifier l’usage des autopompes contre les grévistes !
L’erreur est de croire que c’est nouveau cet alignement du PS sur l’économie libérale et la règle de tout pour le fric.
L’histoire du syndicalisme liégeois est pleine de trahisons de cet ordre.
Même la FGTB y a jadis prêté la main.
Il reste des traces dans l’histoire locale de l’exclusion des sept délégués de Cockerill, exclus pour avoir respecté le mot d’ordre de grève décidé en assemblée ouvrière et nié par Lambion, président de la Régionale, avec la complicité du parti socialiste liégeois.
Des faits de ce genre, il y en a des dizaines, partout en Wallonie.
Alors, une presque unanimité au congrès de participation ?
Pas étonnant du tout.
Et si ça tourne mal, beaucoup qui y étaient, jureront sur l’honneur que ce jour-là, ils avaient un empêchement.
Ah ! que ce soir, j’aime Willy Burgeon !

3 janvier 2012

L’illusion collective de la morale.

Quand on interroge des politiques sur les questions d’actualité, ils finissent presque toujours par se justifier au nom de la morale.
Di Rupo fait mieux encore. Il assortit son action de conditions morales, qu’il accompagne aussitôt de la mise en scène de sa simplicité et de son humilité.
On retrouve chez Max Weber le sentiment de ne vouloir être dans l’action que si celle-ci est l’aboutissement d’une logique morale.
Comment ne voit-on pas que l’on ne peut parler de morale dans une situation grâce à laquelle on vit aux crochets de la nation qui vous donne un revenu supérieur à plus de quinze fois le salaire plancher d’un ouvrier ordinaire ?
Le politique se trouve ainsi sur le même plan que le notable libéral qui ne se prive pas d’en appeler lui aussi à l’éthique.
Quand j’entends les discours des politiques – quoique la crise rende les sujets difficiles – nous vendre des augmentations de taxes, des impôts nouveaux et des mesures drastiques contre les fraudes du bas de l’échelle sociale, en s’écriant que c’est un moindre mal et qu’ils vont mettre en place des mesures pour atténuer le choc parmi les plus fragiles, alors que sans ces mesures, on voit déjà que l’euro se déprécie, que le chômage augmente et que la croissance qui va tout réparer, c’est fichu, je ne peux m’empêcher de penser à ce que dit un jour Clémenceau en parlant d’un ministre qui manquait de morale « Quand bien même j’aurais un pied dans la tombe, j’aurais l’autre dans le derrière de ce voyou. »
On a tort de voir dans le PS un adoucisseur des mesures qui sont déjà dans les textes de l’accord de gouvernement que vont prendre, est-ce hasard ou astuce Di Roublardo avec les ministres du MR et du Cd&V.

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Il y a dans la fuite des responsabilités, une perte de crédibilité et un éclairage cru sur l’immoralité de la politique. Pour en être, il n’est pas besoin de qualités, écrivit Chateaubriand, il faut en perdre ! Tout le monde a pu voir tout ce que ce petit monde renâclant 541 jours devant l’obstacle en a perdu.
Quand ces temps absurdes seront clos, il faudra bien qu’il se termine un jour d’une manière douce ou violente, que ceux qui viennent fassent exactement le contraire des acteurs du spectacle actuel devant lesquels nous sommes les spectateurs impuissants.
Peut-être aurons-nous la sagesse d’élire de vrais responsables avec une éthique et un sens du devoir moral qui aujourd’hui est tourné en dérision par ces cambrioleurs qui respectent la propriété et qui veulent juste que la propriété en devenant la leur, soit plus parfaitement respectée.
Comme dirait Durand « Mon dieu, madame la duchesse, la démocratie est le nom que nous donnons au peuple toutes les fois que nous avons besoin de lui ».

2 janvier 2012

La loi aux frontières de l’horreur.

La dernière connerie nous vient de France.
Il sera dorénavant interdit de nier un génocide !
Comment distinguer un génocide d’un massacre ? Au nombre des victimes, à l’organisation des tueries par l’Etat ?
Si certains génocides sont sans contestations possibles une abominable réalité, d’autres, lointains parfois ou hors du monde occidental, sont moins évidents.
Alexandre défaisant les troupes de Darius en 334 avant J.C., puis tuant civils et soldats sans distinction sur son passage, était-ce un génocide ? Et les guerres napoléoniennes, les occupations coloniales en Afrique, le massacre des Indiens d’Amérique, comment classer ces serial killers dans le tableau de la honte des peuples ?
Vous me direz, tout le monde se fout de certains génocides. J’entends bien, mais alors à partir de quelle année, de quelle Région du monde, pour quelles circonstances, la loi dira qu’il y a génocide ?
Tout cela serait d’un ridicule achevé digne des anciens élèves de l’ENA, si la liberté d’expression des citoyens n’était pas en cause.
Pourquoi ne pas laisser les gens penser ce qu’ils veulent ?
Nier l’activité criminelle génocidaire d’Hitler, Pol Pot et quelques autres, heurte ma sensibilité et renforce ma conviction que certains de mes contemporains sont sans scrupule et bons à tout. Certains commettent les pires crimes, des années plus tard, ils les nient avec un acharnement qui confine à la débilité mentale ou à l’aplomb du criminel endurci.
Sans que les extravagances de leurs admirateurs fussent publiées, comment savoir qui sont ces derniers ? Et si la relève du crime est assurée ?
Ne risque-t-on pas de faire confiance à des personnages qui ne le méritent pas ?
Evidemment, le dépôt de la loi française en la matière est du sur mesure pour la Turquie et ceux qui, en général, nie le génocide perpétré en 1915 par les Turcs, sur le peuple arménien.
Bien sûr, les Turcs ont tort de nier l’évidence. Mais, n’est-ce pas là le lot des Nations conquérantes de massacrer tout qui résiste à leur domination ? Quitte à se justifier après afin de tenter une diversion, en espérant que l’oubli fasse le reste.
Avant les Turcs, les Grecs et les Romains, en ont fait tout autant. Le déplacement en masse de la paysannerie en Sibérie par Staline, n’est-ce pas un génocide ?

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La seule différence entre les Turcs en 1915 et la déportation des Juifs par les Nazis dans les camps de concentration en 40-45, en 1915 la photographie n’avait pas à sa disposition la technique d’aujourd’hui. En 42, de multiples scènes d’horreur furent fixées sur la pellicule, souvent par les bourreaux, stupides ou inconscients, et qui signèrent à jamais leurs forfaits et l’ignominie de leurs actions.
Devant tant de preuves accumulées, à quoi bon faire des lois ?
Ceux qui nient des génocides, comme au Ruanda ou ailleurs, ne nous indiquent-ils pas clairement qu’ils sont de la race des bourreaux et qu’ils les approuvent ?
Le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, accuse la France d'avoir commis un "génocide" en Algérie.
Et voilà l’arroseur arrosé.
Peut-on considérer « la guerre d’Algérie » plus qu’une guerre coloniale, un génocide ?
Recep Tayyip Erdogan s'en est pris ensuite à Nicolas Sarkozy, qui "cherche des électeurs en attisant islamophobie et turcophobie". Et d'accuser le président français de jouer sur "la haine du musulman et du Turc".
Les peuples sans histoire n’existent pas. Le passé ne peut nous être utile que sous la forme de leçons pour ne pas répéter les horreurs anciennes. Jusqu’à présent, cette connaissance n’a jamais beaucoup arrêter la « folie des hommes ».
Mettre en loi la manière de voir les événements peut se révéler le début d’une atteinte à la liberté de penser. Faire une chose de bonne foi pour aboutir à son contraire, ce serait un comble !

1 janvier 2012

Les bons vœux de Mordoche…

Il n’y a rien à expliquer. Le capitalisme n’a jamais été au service de l’humanité.
Sous des dehors de civilité aimable, de gentlemen de la philosophie, les principaux théoriciens de la chose, Locke, Alexis de Tocqueville, jusqu’aux modernes : Nozick recevant le flambeau de Hayek, s’ils ont eu raison sur l’efficacité du système pour produire pas cher, ont tort sur toute la ligne quand il s’agit de trouver l’once d’une morale, dans ce qui reste une exploitation efficace de l’homme par l’homme.
Ce que Di Rupo est en train de faire, c’est au-delà de la trahison, une folle gageure. Celle d’entrer dans la cage aux fauves et prétendre les dresser. C’est comme si un père de famille croyant à la rédemption d’un Dutroux lui confiait ses enfants.
Ce potentat de l’esprit PS version l’Empereur, vu sous cet angle, n’est pas fou. C’est un utopiste dangereux, peut-être même un salaud ! La suite nous apprendra beaucoup sur cette dernière hypothèse.
Le capitalisme, tel qu’il débouche sur la crise pour sauver les intérêts des plus farouches gangsters des sociétés anonymes que l’on n’ait jamais vus, n’est même plus l’instrument de la classe bourgeoise qui jadis exploitait le peuple.
Voilà longtemps que l’épicier ne prête plus à 20 % d’intérêt à la femme du mineur de quoi acheter pour nourrir ses enfants. Le propriétaire graveleux au contact duquel la malheureuse locataire séchait sa quittance avec son cache-sexe, n’existe plus, que de manière résiduelle, reste des pratiques de négriers et leurs sales habitudes.
Ce capitalisme là est bien mort.
Ces intermédiaires crapuleux n’existent plus. La classe moyenne est en train de crever pour les mêmes raisons que celles de la classe ouvrière avant elle. A malin, malin et demi, on a beau verser dans la crapulerie et en devenir une sorte d’expert, c’est quand même le gros poisson qui avale l’autre, jusqu’à l’hyper mangeur de thons qui avale tout le monde.
C’est même ce qui emmerde le plus Di Rupo. Il n’y a plus de la classe moyenne autre que ces bons élèves qui font de la politique : un peu de professions libérales gangstérisées par quelques grands noms, la fleur de la magistrature, mêlée à la haute administration, comme la chaude-pisse aux tréponèmes, bien graissés des émoluments publics, autrement dit, trois fois rien !
Le tissu social là-aussi, malgré Sabine Laruelle, la poétesse des halles, a fichu le camp. Ses artisans « merveilleux », ses commerçants chéris sont devenus gérants ou chômeurs de la racaille bancaire.
Di Roublardo roule donc à 100 % pour les successeurs de Lehmann Brothers. Il est réaliste, sa vocation est d’être collabo. C’est sa nature… On est devant Badoglio en 43, le repreneur des situations désespérées, pas par patriotisme, mais parce qu’il sent que c’est son heure.
Foutaise donc que le capitalisme à visage humain, sinon de confondre Davignon avec Lady Gaga.
Comment le matamore des Abruzzes ne s’est-il pas rendu à l’évidence que, ce qu’il est en train de défendre à coups de renoncements, de trahisons diverses et d’oubli du socialisme, est conçu comme une machine à libérer de toute contrainte quelques nababs apatrides et qu’il se fera débarquer comme un paquet de linges sales, quand le moment sera venu ?
Bart De Wever n’attend que ça. N’est-il pas plus apte que lui à se faire défoncer plus profond ? Il suffira d’arracher la marotte des mains du saprophyte montois !
La question aujourd’hui, n’est plus comment améliorer le système, mais comment s’en débarrasser !
Evidemment ce n’est pas facile. Beaucoup recevront de sacrés coups de pied, avant que la bête n’expire.
Et puis, il y a tous ceux qui y tiennent, parce qu’ils en vivent encore…
A-t-on jamais vu de vouloir bâtir une société en mettant l’argent au-dessus de tout, en pivot central du monde !
Je n’ai pas l’esprit religieux, ô combien, mais qu’on ne vienne pas me dire que les trois religions principales de ce monde, qui attirent des milliards de gens, font d’abord place à l’humain ! Ce serait une belle erreur.
Elles se sont accommodées du temps présent et placé leur dieu, derrière le pognon, Ce qui met les gens plus loin encore. Elles sont réalistes, empiristes, comme Di Rupo. L’emmerdant, c’est que cette réalité fluctue. Les collabos ont toujours eu des difficultés à comprendre leurs maîtres. C’est capricieux comme tout, un sagouin richissime !...

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Ce gouvernement, tel qu’il est, avec l’objectif qui est le sien de faire une pipe aux agences de notation, afin de recevoir un sauf-conduit de quelques milliardaires chinois, américains et indiens, ne vaut pas le smegma de ma bite, quand j’oublie de prendre un bain.
Bonne année !