Chineurs, vivez Chinois !
-Il y a trop de fonctionnaires !
-Tous pauvres demain ?
-A cause des fonctionnaires ?
-Non. Pas seulement. A cause de l’objectif !
-Quel objectif ?
-Vendre moins cher à l’étranger, afin d’améliorer notre balance du commerce extérieur.
-Qu’est-ce que nos fonctionnaires ont à faire là-dedans ?
-Ils alourdissent les frais accessoires à une bonne productivité.
-S’appauvrir est un objectif ?
-En soi, non, mais si on s’appauvrit, c’est pour nous enrichir.
-Je ne comprends pas ?
-C’est simple. Si nous nous appauvrissons pour rembourser nos dettes et améliorer notre commerce extérieur, nous finirons par nous enrichir.
-C’est prouvé ?
-C’est la loi du marché. C’est l’Europe, les libéraux, les socialistes, le monde des beaux esprits, enfin !
-Voilà pourquoi la tendance est de faire l’apologie de la pauvreté ? Pourtant, à voir les gueules des apologistes… « bien fourrés, gros et gras » comme le chat de La Fontaine.
-Si c’est la banque centrale européenne qui le dit… c’est que c’est vrai !
-S’il y a trop de fonctionnaires, il y a aussi encore beaucoup trop d’emplois dans le privé.
-Les temps sont donc à la réduction. Le modèle réduit est à la mode.
-On compresse. Mais, c’est pour produire plus, avec moins....
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C’est à peu près ce qu’on a pu entendre depuis les tribunes, des activités vocales des deux formations qui se sont rencontrées ce dimanche midi pour le derby traditionnel.
D’une part, les coachs Maroy et Gadisseux, les accidents de la vie du team « Trop de fonctionnaires », et d’autre part la coachesse Dominique Demoulin, qui a fini par savoir mieux y faire pour son équipe, que les entraîneurs adverses avec « Tous pauvres demain ».
Par rapport à la sympathie ou l’antipathie que l’on ressent à l’égard des joueurs sur le terrain, les professionnels qui s’emploient à nous divertir, en gros, les têtes à claques restent les libéraux. Il y en a dans les deux camps. C’est le jeu trop personnel qui déçoit. Quant aux jeux de jambe, l’idée de les présenter de buste, plutôt qu’en pieds, rend impossible toute comparaison.
Gadisseux, l’accident de la vie, faisait joujou avec Maingain en baissé de rideau. Il me semble avoir loupé Javal, à moins que ça ne soit Javaux, quand il est deux pour le prix d’un.
On aura quand même appris que nous sommes devenus pauvres à cause du détroit d’Ormuz, véritable bouton de col au cou de Mahmoud Ahmadinejad avec d’autres fausses et nombreuses raisons qui font que les pleins ne sont plus ce qu’ils étaient dans nos cuves et réservoirs, que nos loyers ne sont pas dus qu’à la main lourde de nos spéculateurs. C’est la faute à Pas-de-Chance, personnage mythique et dévastateur, qui papote sur le seuil de pauvreté, sans savoir que c’est toujours l’hiver.
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Ces émissions du dimanche midi sont dangereuses en ce sens qu’elles posent des questions que tout le monde se pose sur notre avenir et qu’elles ne déconnent, qu’à partir du moment où les politiques s’emparent des micros pour les résoudre à leur bouffonne manière.
D’où cette chronique de l’absurde qui pourrait se résumer à un slogan qu’André Flahaut eût pu dire « Consommer moins donc se loger moins ». Par exemple en ne mangeant qu’un jour sur deux et camper quinze jours par mois dans les parcs municipaux (abri camping 57 € chez Carrefour).
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L’avenir n’est jamais que ce que la collectivité veut qu’il soit. La logique qui demande à ce que nous payions les dettes des banques et les malfaisances internationales spéculatives, est ce que nous avons reçu en héritage de notre passé. Les casseurs de « nègres » se sont rabattus sur nos viandes, faisant de nous les esclaves d’une nouvelle aventure coloniale, à défaut d’empire à tailler dans d’autres viandes subalternes. Nous n’avons pas à recevoir des leçons de nos chefs politiques qui sont devenus les pourvoyeurs du grand capital et les fossoyeurs des travailleurs.
Nous n’avons pas besoin d’un Di Rupo, un Toussaint Louverture nous serait plus utile, le premier dirigeant noir à avoir vaincu militairement les forces armées d'un empire colonial européen.